Un chien qui désire apprendre à lire ; un petit garçon nommé Charlie Tsar qui passe son temps à compter les « C » ;
Pourquoi lire est préférable à mesurer, lire à dire, voir à vouloir ? Peut-on dire qu'on est et ne pas être ?... Voici quelques-unes des idées, des questions étranges posées par Gertrude Stein dans ce recueil. Ce qu'elle fait avec le mélange de sérieux et de légèreté qui est de mise lorsque c'est aux enfants que l'on s'adresse, ou que l'on fait semblant de s'adresser. Publié quelques mois après la mort de l'auteure, ce petit Livre de lecture encore inédit en français propose une vingtaine de leçons facétieuses, auxquelles s'ajoutent trois brèves pièces de théâtre, qui jouent avec la langue, la grammaire, les sonorités, et le sens. Sous leur allure désinvolte et ludique, parfois proches du conte, de la comptine, du virelangue, ces courts textes questionnent avec une remarquable acuité notre pratique de la lecture et représentent un concentré de l'écriture de Gertrude Stein, figure tutélaire de la modernité littéraire américaine. Le livre prend la forme d'un petit manuel élégant, à la manière des livres de lecture d'antan, ornementé d'une trentaine de dessins inédits d'Alice Lorenzi.
Willie est Willie. Willie est le cousin de Rose. Willie, par deux fois, manque de se noyer. Willie chante à la lune. Willie est ému. Willie s'endort. Willie est un petit garçon.
Et les mots viennent, répètent, et nous disent qui est Willie.
Willie est Willie est un chapitre du livre, The World is Round (Le monde est rond), écrit par Gertrude Stein pour les enfants et publié pour la première fois en 1939.
Un livre dans lequel on apprenait qu'Une rose est une rose est une rose est une rose. Et où Gertrude Stein donne la pleine mesure de son écriture - répétitive, musicale et poétique -, et des liens qui l'unisse au cubisme dont elle fut une des porte-parole.
En adresse au lecteur, l'éditeur new-yorkais William R. Scott écrivait :
Ce livre a été écrit pour qu'on en ait du plaisir. Il est destiné à être lu à voix haute