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Une certaine gêne à l'égard du style
Gilles Philippe
- Impressions Nouvelles
- Reflexions Faites
- 5 Avril 2024
- 9782390701255
C'est le style, pense-t-on, qui assure l'unité d'une oeuvre. Et l'on imagine aussi que les écrivains travaillent avec une idée plus ou moins claire de la façon dont leurs textes doivent être rédigés, si bien qu'il s'agirait simplement pour eux de faire coïncider leur idéal et leur prose. Or, les choses sont plus compliquées...
Quand on y regarde de près, les pratiques rédactionnelles des écrivains vont à hue et à dia et peinent à trouver leur pleine cohérence. On en connaît quelques exemples célèbres : avec bien des premiers lecteurs de Céline, le jeune Claude Lévi-Strauss s'est demandé si c'était vraiment la même personne qui avait rédigé toutes les phrases de Voyage au bout de la nuit. Quant aux premières lectures importantes de L'Étranger, toutes se sont étonnées d'une évidente contradiction stylistique dans le roman d'Albert Camus.
Le présent ouvrage se propose dès lors d'interroger les formes stylistiques à partir de leurs tensions et les discours sur le style à partir de leurs failles. Prenant ses premiers appuis sur une dizaine de cas en apparence fort singuliers (Bernanos, Camus, Duras, Ramuz, Sartre, Simenon, Valéry...), il suggère un principe de lecture et esquisse une typologie des contradictions. Mais il avance aussi deux idées : la première veut que toute la prose du xxe siècle ait connu une certaine gêne à l'égard du style?; la seconde veut que la tension stylistique soit finalement le mode d'existence naturel des oeuvres littéraires. -
French style ; l'accent francais de la prose anglaise
Gilles Philippe
- Impressions Nouvelles
- Reflexions Faites
- 4 Mai 2016
- 9782874493249
Les Français savent écrire, les Anglais ne savent pas écrire. Du moins le pensa-t-on en Angleterre entre 1880 et 1930, si bien que Londres voulut rattraper son retard sur Paris.
Pendant cinquante ans, le style anglais connut son moment français ; certains voulurent écrire en anglais comme on écrivait en français ; d'autres se revendiquèrent des théories de Flaubert ou de Gourmont. On importa des idées et des citations, des tours et des pratiques, et peut-être plus encore : le souci du style. Ou du moins le crut-on.
Que les Français écrivent mieux que les Anglais, ce n'est sans doute qu'une illusion, disait Virginia Woolf, mais une illusion qui ne cesse de gagner des soutiens.
L'histoire de cette illusion méritait d'être racontée.