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Gwendoline Loosveld
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Le fil rouge de ma vie est la mort. Je ne suis pas agent de pompes funèbres ni tueuse à gages. Je suis née poète. Devenue juriste, philosophe et éthicienne, spécialisée dans les questions de la fin de vie. Ma vie a été façonnée de morts abruptes ou annoncées. Je me sens à l'aise pour évoquer la mort. Mais esseulée. La majorité ne veut pas en parler. Elle prétend que la mort a tort d'exister. Que c'est un échec. Que c'est notre devoir de ne pas trop y penser. Grâce à cela, nous avons l'impression de la déjouer. Je ne suis pas d'accord. J'ai constaté le contraire : Ne pas en parler et fuir comportent un risque. Celui d'être aveuglé et paralysé quand la mort vous appelle. Parler de la mort apaise, libère et nous aide à continuer à faire des choix vivants. Jusqu'à la fin.