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Harry Gruyaert
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Membre de l'agence Magnum, le photographe Harry Gruyaert est un des chefs de file de la photographie en couleur. Il a contribué à imposer les valeurs chromatiques, leur spécificité et leur maîtrise, comme substances de l'écriture et de l'acte photographique contemporains ; explorant toutes les potentialités de la "matière couleur", il offre des photographies couleurs remarquables, encore rehaussées par sa maîtrise du cadrage et de la composition, qui rendent magnétiques les lieux qu'il photographie.
Nouvelle édition entièrement remaniée jusqu'à ses derniers travaux photographiques. -
Maître de la photographie couleur, Harry Gruyaert livre ici " sa " Belgique, pays qu'il sillonne depuis plus de soixante ans.
Flamand de naissance, Gruyaert sait depuis longtemps que sa terre natale est " un endroit visuellement intéressant dans lequel il se passe des choses incongrues ". L'univers chromatique typique du photographe dresse ici le portrait d'une Belgique où le quotidien peut basculer en un instant dans l'étrange. Ces images évoquent parfois des collages surréalistes, mouvement artistique dont les représentants belges étaient fascinés par l'étrangeté de la réalité. Sens du grotesque, du sarcasme, banalité, mais aussi émotion et une certaine tendresse s'esquissent au fil d'images de carnaval, de processions religieuses, de petites localités hérissées de maisons en briques... Les ciels sont souvent bas, les lumières cristallines, les couleurs saturées pour damer le pion au froides atmosphères du nord.
Au fil des pages se déroule un long travelling : la notion de temps semble ici anéantie, l'objectif du photographe saisit la singularité d'une nation, capture un quotidien qui se déploie comme un décor de cinéma hyperréaliste. Éclairages urbains, néons de devanture, regards qui se dérobent derrière les sages rideaux d'habitations de banlieue, passants costumés errants après une fête arrosée, quais de gare plongés dans des matins brumeux, faune de nightclubs déjantée, zones périurbaines aux mornes façades, ports ne dormant jamais, campagnes aux lignes d'horizon infinies, la Belgique de Harry Gruyaert est un condensé de l'art du photographe : une attention extrême aux couleurs et aux lumières qui restitue le caractère fugitif des choses. En contrepoint à ces photographies couleur, quatre portfolios d'images en noir et blanc réalisées dans les années 1970 - protohistoire du photographe - et reproduites sur un papier offset, viennent scander cette immersion visuelle de ce voyage au plat pays. -
C'est en plongeant dans ses archives qu'Harry Gruyaert a redécouvert un grand nombre d'images qu'il avait faites au Maroc et qu'il avait oubliées. Ce nouveau livre présente une suite de variations sur le même thème : l'envoûtement que ce pays exerce sur le photographe depuis son premier voyage dans les années 1970. Près de dix ans après l'épuisement du mythique ouvrage "Maroc", le design élégant de "Morocco" avec sa couverture toilée invite à une traversée sensorielle du Maroc à l'opposé des codes du photoreportage.
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Un futur collector?
Très attendue - les deux premières éditions (2003 et 2008) étant épuisées depuis longtemps - voici enfin une toute nouvelle édition de Rivages d'Harry Gruyaert.
Avec son nouveau format, ce Rivages est plus généreux : 40 nouveaux rivages, la plupart inédits.
Des plages de Normandie à celles d'Inde, du Maroc ou d'Égypte, Harry Gruyaert enregistre depuis près de 40 ans les subtiles vibrations chromatiques des rivages d'Orient et d'Occident. Les ciels menaçants et leurs jeux d'ombres soulignent la fulgurance de l'instant et du hasard quand la lumière inonde l'espace. Ce « moment poétique » sous-tend l'oeuvre d'Harry Gruyaert pour qui photographier permet de faire surgir les conditions d'un émerveillement.
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Ayant pris la distance nécessaire, je suis retourné en Belgique, comme happé par cette relation amour/haine qui m'emportait.
Photographier son pays, en évitant les pièges sentimentaux ou documentaires, n'est pas si simple.
J'ai commencé à travailler en noir et blanc, trop mélancolique, pas assez réaliste et, rapidement, ce sont les couleurs qui se sont imposées, devenant évidentes.
Ce que je voulais exprimer prenait forme.
La Belgique est probablement le pays européen qui s'est le plus vite américanisé après la guerre, d'où la puissance de cette banalité, confrontée au surréalisme et à la force des traditions conservées malgré tout.
Beau, laid, banalité du beau, beauté de la laideur. Ces contradictions sont aussi les miennes.
Harry Gruyaert La réunion en un ouvrage de deux artistes belges parmi les plus justement considérés et appréciés, Hugo Claus et Harry Gruyaert ne peut générer qu'une oeuvre forte et profondément originale. Mais il faut admettre que, ni dans le propos de l'écrivain, ni dans celui du photographe, il n'y a de souci de description ou d'analyse au sens ethnologique du terme.
Deux sensibilités se rencontrent, se complètent, quelquefois se heurtent, l'incandescence de la langue rejoignant le fracas des couleurs.
Ce livre n'est pas un témoignage sur un pays dont on a souvent dit les particularités, jusqu'à cette étrangeté que les peintres ont toujours soulignée, de la grande époque flamande à Delvaux ou Ensor.
Ce livre n'est pas un constat, c'est, livré sans contrainte, un poème à deux voix qui dit l'amour-haine que deux artistes vouent au plat pays qui est le leur.
Robert Delpire.
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"Un accord splendide entre les formes, les couleurs, les gestes au quotidien, la nature", c'est ainsi qu'Harry Gruyaert formule sa vision du Maroc. Les 80 images rassemblées dans cet ouvrage expriment une intimité de plus de 30 ans entre le photographe et le Maroc. Membre de Magnum photo et originaire de Flandres, Harry Gruyaert est sans conteste l'un des meilleurs coloristes de sa génération. Son livre-manifeste, Rivages, publié aux éditions Textuel en 2003 a connu plusieurs éditions et demeure l'une des références les plus reconnues du catalogue. À savoir : 2014 sera l'année du Maroc en France.
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« Il m'est ainsi devenu possible d'envisager de travailler sur la Belgique, car je n'y vivais plus. Il est difficile de travailler sur l'endroit où l'on habite. On est beaucoup moins aux aguets ; on commence à trouver tout normal. Comme je faisais beaucoup d'aller-retour, je constatais que, souvent, les meilleures images étaient celles prises au début de mon séjour. On était en 1973 et je n'y travaillais qu'en noir et blanc. Tout me paraissait gris. Je suivais parfois le calendrier des innombrables fêtes locales, carnavals, processions et autres, très particuliers en Belgique et sujets à de spectaculaires débordements alcoolisés. Malgré tout, je voulais éviter les pièges sentimentaux ou documentaires. » Harry Gruyaert nous transporte dans un pays qui, malgré son américanisation rapide, reste ancré dans ses traditions, ce qui offre au spectateur de savoureux chocs visuels.
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Between worlds
Harry Gruyaert, David Campany
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 1 Septembre 2022
- 9782365113359
Son rapport très intuitif et physique aux lieux immerge le spectateur dans un univers qui emprunte à la fois au monde du cinéma et à celui de la peinture. « Une bonne photo est une photo qui dit beaucoup de choses sur le lieu et le moment où elle a été faite », précise le photographe. L'espace donc - sa complexité, la perception que nous en avons, sa plasticité - est à l'égal de la couleur une composante majeure des images de Gruyaert, comme si la dualité entre couleur et spatialité - sujet majeur des beaux-arts des siècles précédents - se dissolvait pour au final créer une oeuvre où seul importe le plaisir de l'immersion.
Basculer dans l'image, dissoudre les frontières entre espaces extérieur et intérieur, monde clos ou au contraire ouvert sur l'ailleurs : Between Worlds offre une immersion sensorielle. Peu importe les lieux (boutiques, gares, cafés, métros, chambres d'hôtel, malls...), les pays (Europe, Moyen-Orient, Asie, États-Unis, Afrique...), l'époque (des années 1970 à aujourd'hui), le photographe déploie ici l'essence même de son écriture visuelle : une alchimie lumineuse dans un temps suspendu. Où sommes-nous ? Peu importe, seul règne le délice de se perdre. Au fil d'un editing réalisé comme un « carottage » dans ses archives, Harry Gruyaert montre qu'au-delà du merveilleux coloriste qu'il est, ses images, avec leurs jeux de transparences et de mise en abyme, racontent aussi l'illusion du monde. -
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" Il m'est ainsi devenu possible d'envisager de travailler sur la Belgique, car je n'y vivais plus. Il est difficile de travailler sur l'endroit où l'on habite. On était en 1973 et je n'y travaillais qu'en noir et blanc. Tout me paraissait gris. Je suivais parfois le calen- drier des innombrables fêtes locales, carnavals, processions et autres, très particuliers en Belgique et sujets à de spectaculaires débordements alcoolisés.
J'ai mis environ deux ans à y voir la couleur qui m'intéressait. Ce fut une révélation. Par ailleurs, j'ai commencé à voyager en photographiant au Maroc, en Inde, toujours en couleur. Mais il y avait la Belgique, avec ce rapport de refus et d'attirance en même temps.
À New York, en 1976, j'ai vu l'exposition « William Eggleston's Guide » au MoMA, avec de superbes tirages « dye transfert », qui donnaient une grande sensualité à la couleur. La découverte de la photographie couleur américaine a été essentielle : j'ai ressenti une profonde affinité avec cette mouvance, qui m'a encouragé à continuer à photographier la Belgique en couleur.
Mes influences proviennent surtout du cinéma et de la peinture. Pour moi la photographie n'existe que lorsqu'elle a pris corps dans un tirage, qui doit être l'expression juste de ce que je recherche. Je passe, comme beaucoup, plus de temps à sélectionner mes images et à travailler mes tirages qu'à photographier.
En 2000, j'ai publié aux Éditions Delpire mon premier livre sur la Belgique : Made in Belgium, avec des poèmes originaux d'Hugo Claus. La Belgique est probablement le pays européen qui s'est le plus vite américanisé après la Deuxième Guerre mondiale, d'où la puissance de cette banalité, confrontée au surréalisme et à la force des traditions conservées malgré tout, alors que j'y travaillais avant le tournant du siècle. Aujourd'hui, c'est beaucoup moins flagrant, l'uniformisation gagne, avec une autre culture de la banalité, moins ancrée dans les traditions. Beau, laid, banalité du beau, beauté de la laideur.
Ces contradictions sont aussi les miennes." Harry Gruyaert