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Jacques Richard
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Quand il se rend chaque semaine chez sa tante Léna pour y chercher l'argent dont a besoin sa mère, il court, il vole, il rêve, propulsé par le désir.
Dépourvu de tout parti pris moral pour se mettre au plus près de ceux qu'il raconte, Jacques Richard révèle les passions qui traversent et parfois déchirent les êtres.
Trois ans après La femme qui chante, plusieurs expositions de peinture, un court traité sur le dessin (Nues) et un recueil de poèmes au Cormier il revient au roman. Son écriture, précise et juste, y est plus puissante que jamais. -
"J'ai commencé à peindre une série de femmes il y a une dizaine d'années. Nues, en pied et grandeur nature. De face. J'y ai pensé de temps à autre, pendant un an à peu près, sans donner suite. Il fallait que l'idée se développe, prenne assez de place pour se clarifier dans mon esprit, et se resserre ensuite pour pouvoir se matérialiser sur une toile." Jacques Richard
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Ce recueil tente de marquer une certaine inadéquation de l'être au monde. Inadaptés au lieu, inaptes à l'autre et séquestrés dans la parole qui est le bruissement de notre espèce.
C'est aller nus dans le noir.
Reste le poème.
Pas le vent de ce qu'on voulait dire, mais la nécessité des failles que les mots maintiennent béantes et du silence auquel ils exhortent.
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"Et ton corps et les mots, c'est pareil.
C'est tout un.
C'est tout nu."
Écrit sous l'eau est une suite de proses brèves au croisement de la poésie et de la narration, où l'on retrouve toute la puissance d'évocation du romancier Jacques Richard (la Femme qui chante, la Course, éd. Onlit).
Où sommes-nous ? Dans des lieux et un temps indéterminés, où la mer, les corps, les chemins et le ciel incertains, l'opacité du jour et la nuit alentour pèsent cependant de tout le poids de leur présence.
Qui sont-ils ? Un je qui adresse fréquemment à un tu. Deux êtres à la dérive qui boitent de n'être pas un et s'épuisent de se chercher sans fin. Mais se trouve-t-on jamais ?
Dans le secret de la chambre, l'existence n'est pas moins pleine d'ivresses et d'abîmes que dans la forêt du monde. Car vivre, c'est danser sur le fil tendu entre l'illusion de ce que nous croyons être et le péril de la réalité, dans la chair d'une langue que Jacques Richard fait parler pour nous, même et surtout quand il dit je. -
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« Elle fait pff en avançant la lèvre inférieure pour décoller les cheveux qui lui chatouillent le nez. Elle agite encore sa corde à sauter, sans conviction. Elle essuie de temps à autre sa figure très ronde, un peu lourde, avec le dos de sa main ou même le revers de sa robe. Et c'est à ce moment-là, celui où un pan de tissu est levé devant son visage, que passe sur la route quelque chose de rose. Et quand c'est passé, la petite fille n'est plus là. Sur le bord de la chaussée, il n'y a plus que la corde. Une corde vert fluo avec des poignées en plastique ».
Disparition?? Enlèvement?? L'auteur de Scènes d'amour et autres cruautés nous enlève, nous aussi, sans complaisance, des lieux de notre quotidien. Dans la rue, dans une salle d'attente, à table, au lit, il nous surprend en flagrant délit d'innocence. D'absence. Le basculement s'est produit subrepticement. Il nous entraîne dans les profondeurs plus ou moins avouables de notre petit infini personnel et il nous laisse alors tout seuls face à nos questions.
Nous retrouvons, dans l'écriture de Jacques Richard, le goût du dérapage, du sens pluriel et détourné. L'acuité de l'observation, la puissance d'évocation ouvrent sur une vision du monde dont l'humour parfois corrosif n'oblitère jamais la tendresse pour ses semblables.
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Il faut d'abord très bien damer la terre. La tasser du talon. La lisser du plat de la main. Y tracer un carré pas trop petit. Et planter dedans sa lame d'un jet, sans bavure. Le sens du tranchant dans la terre oriente un trait qui démarque le « pays » choisi par le tireur. Le plus petit possible. On efface le reste. Chacun tire à son tour et le terrain s'amenuise. Ça dure un peu quand même. On prend rarement le risque d'être éliminé en tirant à côté. Gagne celui dont le territoire est devenu suffisamment exigu pour qu'on ne puisse plus le scinder.
Là, c'est sérieux. Les visages sont fermes, fermés. Les adultes sont ailleurs. On peut faire silence.
Il importe moins de gagner que de faire perdre aux autres ce qu'ils ont acquis. Les plus grands supputent la qualité et le nombre de coups, calculent quand reviendra leur tour et imposent leur ordre. Ou bien on tire au sort. Il y a quelque chose de vindicatif, de sciemment intrusif en même temps que de solennel dans le geste qui plante, qui enfonce l'arme dans la terre vineuse et défigure la propriété du précédent. Les questions d'adresse se transforment en questions d'honneur. Les bouches sont pincées, on guette la moquerie, les sourcils se rassemblent. À proprement parler, il ne s'agit pas d'un jeu. Pas comme les osselets, le noyau, les billes. Plutôt un rituel qui marque tacitement qui est qui, qui peut jouer ou non, qui dit et qui écoute, qui peut faire quoi à qui.
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Dans Le Carré des Allemands, un homme cherche son père, dont il est séparé depuis l'enfance et dont sa mère ne parle pas. Il comprend peu à peu qui fut le père : engagé à 17 ans dans la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, transformé en Waffen SS. En fuite à la Libération, il emmène sa famille ailleurs pour, enfin, s'évaporer.
«Il a fait la guerre. Il était là-bas, à l'Est. À l'Est, on a fait ça, comme partout ailleurs. Peut-être que lui non. Mais il était présent. On est parfaitement sérieux quand on a dix-sept ans. On sait très bien ce qu'on fait. On sait ce que veut dire mépriser. Être méprisé. Haïr. On sait ce que veut dire tuer. On apprend comment il faut faire. On apprend à tuer. On apprend à aimer ça.» Le Carré des Allemands de Jacques Richard a paru il y a deux ans aux Éditions de la Différence. Suite à la liquidation judiciaire du célèbre éditeur, ONLIT Editions le réédite aujourd'hui, avec une couverture illustrée par Solal Israel et une postface de René de Ceccatty. Le roman de Jacques Richard, un livre intense et vibrant, constitue à nos yeux une pièce importante de la littérature française contemporaine.
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Qu'elle prête sa structure à l'ensemble, construit comme une série de variations, ou son phrasé à tel morceau dont elle est le sujet, la musique est le fil qui relie entre elles ces nouvelles.
Au bord du fantastique, elles interrogent différentes facettes de ce que nous appelons la réalité dans un jeu qui mêle, avec compassion, anxiété et ironie, la veille au rêve, la fragilité de l'instant à celles de gens et lieux d'autant plus incertains qu'ils sont plus familiers.
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Le carré des allemands ; journal d'un autre
Jacques Richard
- La Difference
- 4 Février 2016
- 9782729122393
Le Carré des Allemands est une fiction écrite sous la forme d'un journal qui couvre deux générations.
Celle d'un homme de 60 ans et celle de son père engagé dans la guerre de 1940 quand il avait 17 ans. Dans l'échevau des liens qui subsistent entre un fils et son père, au delà de l'absence, au delà de la mort et du silence,se lève peu à peu le voile sur un secret de famille : "Qu'as-tu fait pendant la guerre, papa?"
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Prisonnière du dortoir, le petite Solange attend un miracle pour la délivrer de la rigueur du pensionnat algérien. Celui ci se produit : c'est le retour précipité au pays. Avec l'arrivée dans ce « pays miracle, pays Miracoli, pays tout mélangé salé sucré », Solange n'est pas pour autant libérée. C'est une vie de femme qui s'ouvre, admirable et brutale, marquée au fer rouge par cet adage martelé alors par les mères à leurs filles : « La femme donne, elle se donne, l'homme prend ». Solange subira la morale des hommes, qui tout interdit, qui tout salit. Mais quand elle chante, contre les dents du monde, Solange enfin change de vie : le chant déborde et la déborde. Solange se libère et pourtant disparaît, dans le même mouvement.
Jacques Richard nous livre un portrait âpre, touché de cette poésie qu'il maîtrise à la perfection, un roman féministe qu'il dédie à ses deux filles et à ses cinq soeurs. Et à toutes les autres.
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ENTRETIEN DU 29 JANVIER 2015 ENTRE JACQUES SOJCHER ET RICHARD KENIGSMAN
KENIGSMAN, RICHARD , SOJCHER, JACQUES
- DIDIER DEVILLEZ
- 22 Juin 2016
- 9782873961459
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De la rencontre entre Jean-Jacques Richard et la maison d'édition Acrodacrolivres est né "Vivre". Ce titre colle divinement bien à la peau de son auteur.
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