Filtrer
Support
Jean Claude Bologne
-
Sous des airs des souvenirs d'enfance, Jean Claude Bologne tisse une toile surréaliste où l'on découvre au fond d'une armoire poussiéreuse le dadaïste Clément Pensaers, avant de partir à la rencontre du fameux marchand de sourires du marché de la Batte. Le plus vieux du monde, assure-t-on à Liège...
-
Puissance maritale, autorité paternelle, contrats léonins, ambitions chèrement monnayées, chantage affectif... Tous les personnages de ce roman sont sous l'emprise d'un autre. Un vieux conteur, le père Susar, entreprend de les en délivrer en entrant dans leur mémoire, dans leurs peurs, dans leur mauvaise foi. La parole dénoue patiemment leur histoire. Cela suffira-t-il ? N'est-ce pas le monde du papier qu'il faut détruire, celui des contrats, des renonciations, des reconnaissances de dette ?D'ailleurs, la pire des emprises n'est-elle pas celle de l'auteur sur ses personnages ?Et si le père Susar devait les délivrer de lui-même ? Ses récits dérapent, dévoilent des pans cachés de sa propre histoire.Derrière un récit résolument ancré dans le XVIIIe siècle liégeois se dessine un mécanisme psychologique universel, que La Boétie appelait la servitude volontaire et la société d'aujourd'hui, emprise. Les mêmes règles de sujétion qui ne reposent souvent que sur des chimères. En fin de compte, le conteur devra rendre la parole à celles à qui il l'avait confisquée : sa fille et sa femme.
-
Pour survivre à la fin de son histoire avec Christophe, Véronique entreprend un long voyage à travers l'espace et le temps, à la rencontre de ces autres femmes qui, sur sept siècles, ont commis comme elle la faute originelle : vivre pour l'autre, par l'autre, jusqu'à s'anéantir. Édith Piaf, Julia Daudet, Maria-Ana Alcoforado, sainte Lutgarde : les identités se multiplient, les destinées s'enchevêtrent et se répondent dans un jeu de miroirs incessant, à la poursuite de cette énigme universelle et complexe qu'est la relation amoureuse.
-
On étudie traditionnellement le couple à travers le prisme du mariage. Or celui-ci n'est qu'une forme de couple parmi d'autres, rejetant à la marge ce qui lui échappe : concubinage, amour libre, Pacs, relation extraconjugale, mais aussi fratrie, compagnonnage médiéval ou amitié exclusive. Notre imaginaire associe pourtant Castor à Pollux plus qu'à sa femme Hilaïre, Montaigne à La Boétie et Rodin à Camille Claudel.
D'abord multiples, les unions se sont progressivement cristallisées autour de la notion d'amour héritée d'une conception chrétienne et exclusive du couple. Cette alliance indissoluble, révolution qui ne s'est pas imposée sans heurts, a inscrit le couple idéal dans la durée. Mais en définitive, qu'est-ce que le couple ? Comment se forme-t-il et sur quoi repose-t-il ? Les enjeux de nos sociétés modernes (libération de la femme, reconnaissance de l'homosexualité.), l'évolution des mentalités (libertinage, individualisme.) et les récentes réformes législatives (Pacs, mariage pour tous.) ont-ils modifié sa conception ?
Entreprenant de lui rendre son ampleur, Jean Claude Bologne retrace pour la première fois son histoire de l'Antiquité à nos jours. Concise et clairvoyante, cette grande synthèse élargit le champ de réflexion d'un sujet de tout temps fondamental. Car si l'institution matrimoniale est en crise, le couple comme nouvelle forme de sociabilité n'a jamais été aussi florissant.
-
Il n'est plus temps de s'inquiéter. Est arrivée l'évidence. Et maintenant ? Repartir de rien ? Non, des enfants ont été protégés. Peu. Sous la garde de quelques adultes. Et puis ? Et puis, il faut de la patience, de l'espoir. La conviction que le niveau de l'acide baissera. Qu'il faudra alors trouver le moyen de franchir ce mur de diamant expansé qu'il leur est interdit d'approcher. Et puis, pour retrouver quoi ? Un discours des origines ?
Lorsque la plume d'un Jean Claude Bologne s'attache à un genre tel celui du roman d'anticipation, on ne peut s'empêcher, face au vertige qui s'empare du lecteur, d'y lire de curieuses prophéties.
Et si nous étions condamnés à manger des corbeaux ?
Et si tout ceci n'était que le rêve éveillé d'un corbeau blanc ?
(Otto Ganz)
-
Légendaire, une série de trois apologues, pour nous inviter à sortir de nos certitudes. Il est un peuple se plaît à explorer les formes les plus improbables du vivant. Ce que content les arbres invite le rescapé d'une humanité anéantie à inscrire un nouveau monde dans l'écoute de la Nature. Le roi rebelle prolonge dans l'imaginaire les expressions stéréotypées comprenant des séries limitées où l'homme d'aujourd'hui ne trouve plus sa place.
Entre poésie et petit conte fantastique, l'apologue nous invite à explorer en nous la pensée symbolique pour répondre aux grandes angoisses du monde contemporain.
Jean Claude Bologne, l'auteur, est l'auteur d'une quarantaine de livres (romans, essais et dictionnaires) et enseigne l'iconographie médiévale. -
Léon-Joseph Massoulat, après sa mort, arrive en enfer. Il découvre d'étranges lieux, en trompe-l'oeil, des décors de théâtre sur plusieurs niveaux, formés de toutes les représentations imaginaires que l'humanité s'est forgée sur l'outre-tombe.
Mais ce Léon-Joseph, de son vivant redoutable syndicaliste, pose la question la plus saugrenue : cet enfer est-il aux normes de sécurité, et d'accès facile aux personnes à mobilité réduite ? Ce problème sème le désordre dans l'au-delà.
Du portier Sabnac au puissant Baalbérith, du brigadier Cattiminus à l'huissier Tutivillus, de la taverne de Kobal au réseau Facebouc, on discute ferme, à coups d'arguments théologiques et de rappels au code de la construction.
D'autant plus que l'Apocalypse semble imminente, et que Dieu lui-même s'en mêle : n'est-il pas temps de laisser aux hommes la gestion de leur monde ?
Cette fable, aux allures de farce drolatique, savante mais burlesque, prend peu à peu la dimension d'un suspense métaphysique, et surtout du drame intime d'un humain confronté à son passé, à sa responsabilité devant l'univers.
-
Une histoire de la construction et de l'évolution du sentiment de pudeur dans le monde occidental, depuis le haut Moyen Age jusqu'à nos jours, pour comprendre le rapport entre corps et nudité.
-
-
-
Sur le point de partir à la retraite, Hervé veut mettre de l'ordre dans ses souvenirs. Un drame survenu trente ans plus tôt a marqué son existence. Ses anciens collègues, tous plus âgés, s'en souviennent-ils ? Accepteront-ils de témoigner, quand ils ont préféré oublier leur culpabilité diffuse ? A moins que leurs souvenirs volontairement déformés ne lancent Hervé sur une fausse piste... Des questions plus graves se posent alors à lui, sur la réalité de ce qu'il a vécu, du monde qui l'entoure, et sur lui-même. Il s'obstine, cherche à reconstituer le puzzle avec des pièces disparates, contradictoires. En changeant le nom des protagonistes, un de ses anciens collègues n'a-t-il pas transformé la personnalité des acteurs ? Les documents produits ne sont-ils pas des faux ? Et la mort elle-même n'est-elle pas un masque oe Ce qui reste vrai, c'est l'atmosphère confinée de cette entreprise informatique, « L'Arc-en-Ciel », qui a fini par absorber totalement la vie de ses employés, et qui a empoisonné les rapports entre les sept cadres de l'équipe. Mais, s'il y a eu meurtre, l'atmosphère peut-elle être coupable ? Au fait, un ange peut-il mourir oe Jean Claude Bologne, romancier, nouvelliste et essayiste, a reçu le prix Rossel en 1989 pour La Faute des femmes. Il nous livre ici un roman aux multiples facettes, entre « nouvelle économie » et « nouvelle fiction ».
-
Nous avions vécu des moments intenses.
Retrouver des vases enfouis depuis près de deux mille ans et sur lesquels avait été gravée la voix du Christ en personne, voilà qui monterait à la tête de garçons plus solides que ce doux poète. Peut-être pourriez-vous me préciser ce qu'il faisait en ce couvent ? Il cherchait un livre. Le regard en coin, à nouveau. Il n'eut pas besoin de me le traduire. Et vous ? J'y cherchais un cadavre. Nos regards se croisèrent furtivement.
Elémentaire, mon cher Holmes.
-
" Encore une ce matin ! Si mon compte est correct, voilà la septième victime d'une crise cardiaque au Vatican en l'espace de huit jours.
Incroyable, vous ne trouvez pas ? Voilà enfin un mystère à votre taille ! Holmes vous m'écoutez ?
- Hmm ? Désolé, Watson, je crains que les subtilités de la diplomatie papiste défient l'imagination pondérée d'un anglican rationnel. " Que manque-t-il au célèbre duo pour faire chanter un vase antique, pour retrouver le testament de Lautréamont avant qu'il ne s'efface, ou pour déjouer une conjuration infernale visant à décerveler les poètes ?
Un grain de folie, peut-être, un peu de poésie et une bonne dose d'humour continental.
Confrontés, dans un savoureux pastiche, à Charles Cros, à Rimbaud ou aux mânes de Lautréamont, nos deux compères se mettent en quête du secret des lettres, au risque d'y perdre eux aussi leur âme.
Au moins auront-ils découvert qu'ils en avaient une...
-
Au septième Ciel - Dictionnaire commenté des expressions d'origine biblique
Jean-Claude Bologne
- Larousse
- Le Souffle Des Mots
- 1 Mars 2005
- 9782035322791
Rendons à César ce qui est à César... et à Dieu ce qui est à Dieu! Crier sur les toits, semer la zizanie, se croiser les bras, comme un seul homme, pour une bouchée de pain..., les expressions et allusions d'origine biblique sont légion dans notre langue. Grand curieux devant l'Eternel, l'auteur en a passé au crible près de 400, des plus connues aux plus inattendues...
-
Ramsès II a presque soixante ans lorsqu'il tombe amoureux au premier regard d'une jeune princesse dont il fait aussitôt son épouse : voici le premier « coup de foudre » historiquement attesté. Trois mille ans plus tard, Stendhal, qui trouve l'expression ridicule, en convient : « La chose existe ».
Aujourd'hui, elle est loin d'être remise en question !
Mais comment s'explique cette mystérieuse et soudaine attirance entre deux êtres ? Par la sensibilité ou la science (des atomes crochus... ou des phéromones) ? Le surnaturel (la flèche de Cupidon... ou l'intervention du Malin) ? Une pure attraction physique ou un phénomène chimique ?
Si le coup de foudre conserve toute sa part de mystère, Jean Claude Bologne en donne une lecture aussi inattendue que pertinente. En s'appuyant sur de nombreux récits empruntés à l'Histoire, à la légende et à la littérature, son enquête soulève au passage un passionnant paradoxe : notre époque cultive l'individualisme, la sécurité et le rationnel, mais elle ne rêve que de passions « enchaînantes », de surprises et de risques...
-
« Nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens » écrivait saint Paul aux Corinthiens. Il se réclamait pourtant d'un Christ qui avait dit : « Malheur à l'homme par qui le scandale arrive ».
Deux mille ans plus tard, l'ambiguïté du mot « scandale » se manifeste avec fracas dans nos sociétés surmédiatisées. De l'art contemporain aux caricatures journalistiques, des questions de moeurs aux grands procès criminels, d'affaires d'Etat en affaires sanitaires, les scandales ponctuent notre actualité et heurtent les consciences dans un monde qui se croyait sécularisé mais demeure tributaire de valeurs intouchables.
C'est à ce paradoxe et à ses multiples significations que se consacre avec érudition, humour et finesse Jean-Claude Bologne, dont les nombreux ouvrages ont exploré l'histoire de la pudeur, celles du célibat, de la conquête amoureuse, de la coquetterie masculine. Les contradictions de notre temps, où s'indigner est devenu une vertu mais où surgissent de nouveaux carcans moralistes, sont mises au jour dans cet essai à la fois rigoureux et ... délicieusement scandaleux.
-
Les rites ici répertoriés viennent de tous les horizons et de toutes les époques.
L'auteur s'y glisse et nous livre , pour chaque lettre de l'alphabet, un texte de fiction de toute beauté.
-
Pudeurs féminines ; voilées, dévoilées, révélées
Jean Claude Bologne
- Seuil
- L'univers Historique
- 9 Septembre 2010
- 9782020979900
Août 2009, le soleil rallume la guerre des piscines en interdisant le burkini, tenue couvrante qui se veut conforme aux règles de l'islam. Un demi- siècle plus tôt, le monokini aurait semblé aussi impudique qu'indécent. Pour un homme, la question ne se poserait pas : il ne peut exposer avec pudeur sa nudité. La pudeur est une affaire féminine.C'est donc en quelque sorte l'histoire du voile qui se dessine en même temps que celle de la pudeur. Non simplement celle du voile matériel mais celle du voile immatériel, chargé de cacher ce qui ne saurait se voir. Pour la mentalité occidentale, qui a sexualisé le vêtement en désérotisant la nudité, c'est le voile qui est impudique, car il rappelle que le corps de la femme est objet de désir, alors que toute notre culture a évolué vers la sexualisation du regard et non de la nudité. La femme est toujours recouverte d'un voile naturel qui masque sa nudité sans nier sa féminité, qui répond aux exigences humaines de décence et bienséance. La sexuation de la pudeur est indépendante de sa sexualisation :
L'éclat de rire (qui choquait chez une femme), les larmes (ridicules chez un homme) constituent bien une sexuation de la pudeur, même s'ils n'ont rien de sexuel. Redessinée par le multiculturalisme et par le déplacement des frontières de l'intimité, l'histoire de la pudeur est presque aussi riche durant ces vingt dernières années que pendant les vingt premiers siècles.
-
La coquetterie est traditionnellement considérée comme l'apanage des femmes. Il n'en a pas toujours été ainsi dans le passé, et aujourd'hui la coquetterie redevient aussi affaire d'hommes. Voici comment et pourquoi, dans l'histoire, les hommes ont le plus souvent soigné leur apparence.
« Coquetterie : Se dit le plus souvent des femmes », précisent les dictionnaires. Etonnant paradoxe, puisque la coquetterie renvoie étymologiquement au cri du coq, mâle par excellence, aux couleurs chatoyantes. Le mot apparaît au XVe siècle, mais la pratique est bien plus ancienne.
L'auteur la définit comme la recherche de singularité par l'artifice dans l'apparence. Et dans ce domaine, les hommes n'ont pas été en reste : mignons, marjolets, muguets, dandys, zazous, punks n'ont souvent au cours des siècles rien eu à envier aux femmes en fait d'accoutrements, coiffures, parfums, fards et bijoux, mais au risque de paraître efféminés .Car la coquetterie est aussi, socialement, un agent de différenciation des sexes et, individuellement, une attitude face à la vie et à soi-même. C'est ce que démontre magistralement Jean Claude Bologne en révélant, à travers l'histoire, les deux faces de la coquetterie masculine, fascinante d'un côté, répulsive de l'autre.
-
-
Histoire morale et culturelle de nos boissons
Jean Claude Bologne
- Robert Laffont
- 10 Octobre 1991
- 9782221069790
-
-
-
Chaque être humain est accidentel par rapport à la nature humaine, disait maître Eckhart.
Hérétique responsable d'une dérive doctrinale dans les milieux spirituels qui lui avaient été confiés ? Mystique authentique pris au piège de cercles réclamant une plus grande "liberté d'esprit" ? Théologien chargé de surveiller et de canaliser la mystique sauvage des laïcs dans une époque et un milieu turbulents ? Ou universitaire coupé des réalités sociales, qui tâchait de faire passer dans un public fruste les subtilités de la théologie scolastique ? C'est un homme célèbre et influent en tout cas que l'on accuse d'hérésie devant l'inquisition de Cologne, en 1326.
Procès inouï, intenté contre un théologien de Paris dans un ordre précisément chargé de l'inquisition. Procès historique, surtout, dans l'évolution de la mystique spéculative vers la "dévotion moderne". La condamnation de quelques propositions de maître Eckhart marque la fin d'une époque. Cette biographie très documentée lève le voile sur bien des aspects encore méconnus de la vie de maître Eckhart.