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Mon nom ne vous dira rien
Jean-Luc Outers
- Impressions Nouvelles
- Traverses
- 22 Août 2023
- 9782390700647
Sept jours dans la vie d'un homme, Dominique Pitiviers. En l'absence de sa femme, Julie, psychologue envoyée en mission auprès des troupes belges en Afghanistan, ce reporter sportif se trouve embarqué dans des voyages-éclairs à Venise et à Rome pour répondre à des appels à l'aide d'un ami d'enfance ou soulager la souffrance d'Elsa, atteinte de la maladie d'Alzheimer. Retrouvant Lucie, son premier amour, qui se démultiplie pour que leur histoire recommence, hébergeant Gaspard, son petit-fils, pendant que son fils Luca se débat dans des problèmes conjugaux, il tente de rassembler les morceaux d'une vie qui lui appartient de moins en moins.
Ce roman nous plonge à la fois dans le drame et le burlesque, dans un monde où cohabitent poissons rouges et lévriers afghans, avec pour toile de fond le couple, l'amitié, l'amour et la mort, tendrement entrelacés. On rit beaucoup en lisant Mon nom ne vous dira rien, tout en s'interrogeant sur les accidents et les tourbillons que l'existence peut nous réserver. -
À la naissance de Luca, afin de fuir la banalité de leur quotidien, Julie et Marian décident de partir pour l'Amérique. Écrite d'une plume tendrement paternelle, voici l'histoire d'un road movie familial au cours duquel Luca vit ses premières approches de l'existence et forge son identité dans les brimbalements d'un lit roulant.
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En Belgique, dans un ministère qui construit des piscines, des stades, des autoroutes, des tunnels.
Pour le narrateur, c'est un univers de mort. Son psychanalyste reste muet à ses inlassables questions.
Suspendu à cette énigme, le narrateur ne cesse d'observer méticuleusement son milieu de bureaucrate.
Il assiste au rituel quotidien de l'exercice du pouvoir. Il déchiffre les gestes et actes des personnages qui l'entourent. Il les traque dans leurs dialogues. Il les voit souffrir, s'amuser aussi, obtenir quelques bonheurs vite éteints. Au fond, il n'est pas vraiment malheureux. Avec une patience minutieuse doublée d'un humour décapant, l'auteur parvient à nous construire un univers qui tantôt nous fait éclater de rire et tantôt nous plonge dans un cruel désespoir.
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Jean-Luc Outers, depuis L'Ordre du monde (Gallimard, 1987), n'a cessé d'explorer la condition humaine. Il offre ici une réflexion sur le confinement, la pandémie et ses bouleversements dans la vie quotidienne, le rapport aux autres et la perception du temps.
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«L'air frais s'engouffrait dans la pièce glaciale et, m'approchant de la fenêtre, je sentis le vide béant sous mes pieds. Sarajevo plongée dans l'obscurité s'étendait au loin. Comme l'imposait le couvre-feu, on ne distinguait aucune lumière scintillant au coeur de la ville. J'imaginai le cours lent de la rivière et au-delà les cimes des montagnes enneigées. Hormis le souffle timide de la brise, quelques rares tirs de snipers et d'éphémères boules de feu explosant sur la colline, le silence enveloppait la nuit. Je me sentais au coeur des ténèbres l'hôte minuscule d'une planète inhabitée, astre au milieu des astres dont l'unique mouvement était désormais la rotation dans l'infini de l'univers.» Un écrivain séjourne à l'Holiday Inn, l'hôtel où sont regroupés les journalistes du monde entier durant le siège de Sarajevo. Il y retourne vingt-cinq ans plus tard, hanté par le souvenir d'Anna, une anesthésiste romaine rencontrée dans un hôpital.
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" a la suite d'un accident cérébral, la moitié d'un homme devient comme une feuille morte.
" un scanner avait révélé une tache blanche située en plein centre du langage. " ce demi -géniteur prend place sur le siège avant de la voiture, a côté du chauffeur, le fiston. la place du mort. une longue transhumance commence. sans but avoué, semble-t-il. au hasard des cartes routières. les paysages se détachent dans le ciel comme des tableaux de magritte. le véhicule file à vive allure sur les veines de l'asphalte.
ce voyage somnambulique conduira cet étrange tandem sur la digue d'ostende, dans le périgord noir, le cantal, à travers les alpes, jusuq'aux quartiers résidentiels d'une cité suisse, avec ses larges avenues et des banques fermées. c'est là que se termine ce bouleversant tête-à-tête muet. onze journées comma autant d'étapes initiatiques où un homme anticipe sa fin annoncée et où un fils tisse d'ultimes liens avec son père.
jean-luc outers a réussi un roman rare, exigeant, douloureux, très maîtrisé dans sa distance pudique. " patrice delbourg ? l'evénement du jeudi.
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Pour Valère, avant toute chose, il y avait les oeufs.
Les oeufs étaient là depuis toujours. Avant les poissons, avant les arbres, avant les pierres, avant l'eau et le feu, avant le big bang même, il y avait eu les oeufs. Si Dieu existe - le seul être dont Valère admettait l'antériorité par rapport aux oeufs -, le premier jour, il a créé l'oeuf. Et le second, il s'est reposé car, pour l'essentiel, son oeuvre était accomplie. Le reste coulerait de source. C'était la conviction profonde de Valère.
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«Dans la tradition des Tombeaux, en quelque sorte, le dernier hommage que l'on peut rendre à ceux dont l'heure ultime nous sépare durablement».
J.M.G. Le Clézio.
Autant de manières de célébrer la vie à travers la mort, autant de manières de vivre que de mourir. Jean-Luc Outers renoue donc avec la tradition du Tombeau, tour à tour épitaphe, oraison, pure élégie ou déploration. Se fondant sur des écrits et des témoignages, il donne pourtant le sentiment de raconter des histoires proches de la fiction, dont les héros auront marqué sa vie. Parmi eux, on reconnaîtra les écrivains Henri Michaux, Dominique Rolin, Simon Leys, Hugo Claus...
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Sur fond de mutations politiques et sociales, le parcours croisé de trois étudiants pris dans les grandes utopies des années 1970, qui verront converger leur désir d'engagement et leur revanche personnelle sur une adolescence contrariée dans le projet de création d'une école alternative, ouverte aux adolescents en rupture scolaire.
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Responsable du bureau de l'heure à l'Observatoire royal d'Uccle, Célestin est chargé de conserver l'heure légale et de la transmettre à la Radio-Télévision, à la Société des chemins de fer et à l'horloge parlante. Rêveur le jour, insomniaque la nuit, il a beaucoup plus de mal à gérer le temps de sa vie : hanté par celui qui passe, celui qui fuit, il part à la recherche d'un amour d'adolescent, comme si retrouver l'objet chéri pouvait conjurer le temps irrémédiablement perdu. Dans ce roman délicat, composé dans un style dont la candeur poétique répond à un humour décalé, Jean-Luc Outers évoque avec une délicieuse légèreté les affres de l'attachement, du souvenir et de l'amour tu.
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Henri Michaux face à face
Jacques Carion, Jean-Luc Outers
- Lettre Volee
- Mythes Et Symboles
- 12 Septembre 2016
- 9782873174491
Rares sont ceux qui ont mis autant de soin qu'Henri Michaux à s'effacer de la vie publique, à disparaître du quotidien. Lui qui n'était que mouvement refusait qu'on puisse le voir réduit à une silhouette figée ; lui qui disait « Je peins et j'écris pour me trouver » s'insurgeait qu'on essaie de traquer son image, de la lui dérober, de l'exhiber ensuite. très tôt, il s'est mis à l'écart et, refusant la preuve et la trace, il s'est estompé : « Quand vous me verrez, allez, ce n'est pas moi. » Il s'est pourtant attaché à la reconquête de lui-même par les mots et par les traits, de sorte que, comme l'a dit Asger Jorn : « Autant il s'efface dans son entourage, autant il se déploie souverainement dans ses oeuvres. » Cet ouvrage qui prolonge l'exposition « Henri Michaux : face à face », présentée à la Bibliothèque Wittockiana à Bruxelles puis au centre Wallonie-Bruxelles de Paris en 2017, fait apparaître ce que disent les textes d'Henri Michaux sur la peinture, la sienne et celle des autres (de Klee à Zao Wou-Ki, de Matta à Magritte), et ce qu'ils disent face à la peinture (dans des livres illustrés qui sont de vrais livres de dialogues). Il montre aussi une série de portraits tracés rageusement ou tendrement, dans la saisie rapide ou la contemplation et qui sont peut-être un immense et fascinant autoportrait...
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Derrie`re les photos de famille, se cachent des secrets. Ils sont invisibles, mais on les devine flottant dans l'atmosphe`re, se posant ici ou la` comme une tache ineffaçable sur un costume ou une robe. On a beau utiliser les poudres a` lessiver les plus puissantes dont la publicite´ vante les performances ine´gale´es jusqu'a` inventer un blanc plus blanc que le blanc, rien n'y fait, la tache demeure comme la cicatrice de ce qui fut, un drame que l'on tait depuis la nuit des temps. J-L. O.