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Jean Pierre Otte
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Présence au monde, plaisir d'exister
Jean-Pierre Otte
- Le temps qu'il fait
- 18 Février 2022
- 9782868536808
« Je ne conçois de littérature que métamorphosante. Une littérature qui soit tout le contraire d'une complaisance ombilicale, d'un désir niais d'être admiré, d'un prestige égocentré dans un jardin de phantasmes. Par sa substance et ses signes ravissants, une littérature qui approfondisse notre présence au monde réel et établisse une atmosphère capable d'éveiller nos sens et de convier l'esprit à plus de sagacité.
Toute vraie littérature passe par la personne et parvient à une espèce d'impersonnalité propre à chacun.
Elle respire et inspire, elle professe la confiance, elle rétablit l'éternelle loi de réflexion, et, à notre doute et notre désarroi, nous fait comprendre que les moyens de métamorphose sont toujours en nous. » Chroniques publiées au fil du temps dans des journaux et revues, ou lues à la radio, chacun de ces textes est le condensé de la philosophie de vie d'un poète, très peu théoricien mais très attaché à son inscription parmi les choses de la nature. Capable comme très peu de rafraîchir d'une formulation toujours nouvelle des sensations et des idées retrouvées, prompt à partager une vitalité jamais entamée par la routine, il distribue généreusement convictions et enchantements, et nous entraîne dans sa quête du merveilleux.
Sans jamais le céder au simplisme, à la naïveté ou à la convention.
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Il y a l´amour à la plage et l´amour au jardin. Le visible et le discret. Ce que l´on sait des plaisirs humains et que l´on ignore totalement des habitants minuscules, pourtant si proches, qui réinventent l´ardeur et le désir à l´ombre de nos fleurs. Comparé à Giono, Jean-Pierre Otte se fait, à l´échelle d´un jardin, l´interprète d´un monde caché, violemment érotique, où chaque végétal, chaque insecte fragile est le héros d´une aventure où le plus habile, le plus inventif, le plus délicat gagnera le paradis sur terre et pourra, comme le bourdon, se glisser dans l´étui fragile d´une rose...
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Paru il y a quarante ans chez Robert Laffont sous le titre de Nicolas Gayoûle, voilà un livre qui a, comme certains vins, bonifié avec le temps. S'articulant autour de la figure tutélaire d'un grand-père, conteur et chansonnier, il se développe par épisodes dans une vie comme exaltée, où les coeurs purs côtoient les âmes damnées et où les faits et gestes s'inscrivent dans un registre tantôt truculent, tantôt tragique ou intime, pieux ou paillard, et toujours émouvant. Liberté de ton, vigueur, mouvements d'humeur et traits d'humour dynamisent ces histoires de désir, de naïveté et de tendresse, ces amours au fond du soir, ces tentations terribles, ces fidélités et infidélités, ces ivresses et ces batailles. Une allégresse de vivre et de voir court à travers les images drues, charnelles et baroques, avec à la clé spots et proverbes d'amon nos ôtes. N'est-ce pas de ces fêtes, fureurs et passions dont nous avons le plus besoin en notre époque dénaturée, désenchantée, précipitée dans la course mercantile du progrès, où les racines se raréfient, se perdent, s'épuisent ? Né en 1949 à Ferot-Ferrières dans les Ardennes liégeoises, Jean-Pierre Otte vit aujourd'hui à Larnagol dans le Lot. Épicurien, passionné par le vivant, aimant la marche et le vin, il vit depuis ses débuts de sa plume et de sa voix, en étant également chroniqueur dans les journaux, conteur à la radio et en spectacle, conférencier et peintre. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages chez des éditeurs comme Robert Laffont, Julliard, Seghers...
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Les mythes de la création
Jean-Pierre Otte
- Belles lettres
- Verite Des Mythes
- 9 Novembre 2017
- 9782251447353
Le mythe cosmogonique, qui demande à la vie le secret de ses origines, oscille toujours, dans le recours à l'imaginaire, entre la théorie de l'évolution et celle de la construction du monde.
Pendant sept ou huit années, Jean-Pierre Otte s'est attaché à rassembler les mythes de l'origine et de la création du cercle Arctique (peuples esquimaux et sibériens), de l'Amérique du Nord, de l'Afrique noire, de l'Océanie et de l'Australie de l'« Ere du rêve ».
A découlé de cette recherche un premier volume, les Aubes sauvages. Ces dernières sont peu connues, inconnues, introuvables, dispersées ou fragmentaires ;
Souvent, elles n'ont jamais été traduites de la langue dans laquelle les grands voyageurs, les missionnaires, les premiers ethnographes les rapportèrent. Jean- Pierre Otte s'est efforcé d'amener progressivement cette tradition orale et disparate du monde de l'origine à l'existence écrite. Son travail dans la rigueur n'en est pas moins une transposition poétique, aussi vivante et passionnée que possible.
Un second volume, Les Aubes enchantées, poursuit l'entreprise étonnante menée par J-P Otte à travers la notion d'enchantement de l'auditoire, nécessaire à la transmission orale. Ces aubes sont aussi celles du désir et de l'amour, comme chez les Tucanos, où le premier homme s'unit à la fille de la Truite ; en Polynésie, c'est encore un héros qui, à chaque étreinte amoureuse, révèle une nouvelle réalité du monde.
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Blaise menil mains de menthe, le guerisseur
Jean-Pierre Otte
- Espace nord
- 18 Avril 2002
- 9782804013387
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Cette nuit est l'intérieur d'une bogue
Jean-Pierre Otte
- Le temps qu'il fait
- Litterature
- 31 Janvier 2019
- 9782868536556
De sa dix-neuvième à sa vingt-quatrième année, en un temps d'apprentissage, Jean- Pierre Otte écrivit bon nombre de poèmes et de courts récits. Comme s'il convenait d'abord de s'exercer, de pratiquer des sortes d'exorcismes, et de subir des influences pour progressivement s'en affranchir. Comme il le dit dans Entrée en écriture : « il s'agissait d'exprimer à chaque fois un univers devenu familier tout en laissant aux mots la liberté d'ourdir leurs propres images insolites et d'exprimer ainsi la saveur de ce qui, quoi qu'on fasse, nous reste insaisissable.» Beaucoup de ces poèmes furent détruits, l'écrivain en herbe les considérant, peut-être à tort, comme des « copeaux d'atelier ». D'autres, dispersés, furent publiés en diverses revues et un autre demeura inédit. Ce sont ces textes que l'auteur a réunis ici, les prémices étonnamment matures de l'oeuvre à venir.
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À l'origine de ces Chemins de non-retour, il y eut nombre d'observations personnelles autour d'un phénomène inhérent à notre temps, phénomène qui va s'étendant, variant et se diversifiant, celui de la disparition dans la vie même. Un intérêt pour ainsi dire empathique pour ceux qui choisissent de disparaître pour reprendre leur vie ailleurs, ou pour ceux qui se réfugient dans l'indifférence et l'insensible, perdent toute mémoire (Alzheimer) ou se perdent dans les paradis artificiels, ne se cantonnent plus que dans la part impersonnelle d'eux-mêmes, sans plus participer au présent. Ceux-là veulent en finir avec ce monde, rompre tous les ponts, ne plus être en relation, entrer en lente dissolution, et d'abord, fuir le cauchemar climatisé, l'étreinte sociale, l'insupportable vie d'avance vécue sans surprise, et ne plus y être pour personne (excepté pour soi ?...).
À partir de cette matière accumulée au gré des ans, qui a macéré et s'est comme alcoolisée dans la mémoire, il y a aujourd'hui ces poèmes, que j'ai écrits ou plutôt, que j'ai laissés s'écrire à travers moi. -
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L'hiver 2008, Jean-Pierre Otte avait recueilli chez lui un jeune Russe de 26 ans, originaire de Yalta en Crimée, du nom de Sergueï. Celui-ci se prit d'amitié pour les premiers livres de l'écrivain. Il les lisait, les relisait apparemment sans se lasser, presque au risque de l'addiction, en épinglant çà et là des phrases et des passages qu'il transcrivait dans un cahier auquel il attribua le titre de La bonne vie.
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Pour expliquer l'origine du monde, et de tout ce qu'il contient, l'humanité première n'avait que le recours à l'imaginaire.
Les mythes racontent que le soleil, la foudre, les étoiles furent des sources naturelles du feu. Il fallut aux hommes aller le quérir au firmament dans les entrailles de la Terre, ou par-delà les mers. Plus secrètement, le feu est caché dans le corps, obtenu par frottements dans les rites de la sexualité solitaire, duelle ou collective. Au chapitre des voleurs de feu et des maraudeurs de braises, la figure de Prométhée se retrouve partout, dans l'inspiration d'un grand nombre de mythes recueillis du cercle polaire à I'Océanie.
C'est encore comprendre que nous sommes de tous les lieux et de tous les temps, existant de bien avant le jour de notre naissance. Le Feu sacré est le nouveau volume à s'inscrire dans Les Matins du monde. Par une suite de transcriptions aussi fidèles que passionnées, au ressort d'une entreprise unique dans son genre, Jean-Pierre Otte nous restitue tout un savoir sensible, où le moindre mot s'imprègne d'émotion et de magie, où l'enchantement est une nécessité de la légende.
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" Si les alouettes s'élèvent le plus souvent en solitaire, c'est toutefois à deux qu'elles accomplissent l'interminable ascension, sans cesse reconduite, à la période des amours.
La folie insensée qui s'empare de leurs sens et dilate le coeur trouve son ivresse dans la vivacité des ailes, l'audace du toujours plus haut, le dulidulidi dont elles s'étourdissent : en définitive, elles gravitent en elles-mêmes, créant et recréant sans cesse dans l'âme l'espace amoureux. " Après avoir observé nos jardins, nos étangs, nos plateaux de fruits de mer, nos forêts et nos basses-cours, il a levé les yeux vers le ciel et il a vu le jaillissement de l'alouette, les acrobaties des étourneaux, la révérence des tourterelles, la cérémonie des corbeaux freux, la parade des coqs de bruyère, la danse aquatique des grèbes huppées, les amours collectives des flamants roses...
C'est tout l'enchantement des amours ornithologiques que Jean-Pierre Otte décrit ici avec précision et lyrisme.
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Pour reprendre les arguments de Jean-Pierre Otte, à près de soixante années d'intervalle, il n'est pas inutile de retrouver l'esprit juste et fertile de Julien Gracq dans La Littérature à l'estomac, à présent que les choses ont autrement progressé ou se sont différemment aggravées. Ainsi qu'il le prononce, une nouvelle espèce est apparue, que l'on nomme dans les maisons d'édition "auteurs", nouvelle espèce qui a la caractéristique de prôner l'absence d'écriture, de substance, de philosophie, et même d'univers personnel. En conséquence d'une telle platitude, le cercle des lecteurs s'est resserré, le nombre continue de s'en réduire avec le paradoxe toutefois, depuis ces trois dernières décennies, de "fabriquer", en ayant recours aux moyens techniques de la contamination et du moutonnement, un public obligé d'acquérir l'ouvrage dont tout le monde parle, celui qu'il faut avoir lu, en créant l'illusion d'une nécessité personnelle que l'on pourrait, en quelque sorte, dénommer comme alibi culturel. Jean-Pierre Otte, dans ce livre, met le doigt sur les dangers d'une culture aujourd'hui mâtinée d'insignifiance,voire de médiocrité, masquant, si l'on y prend garde, l'autre réalité de l'art.
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Le Lot comme vous ne l'avez jamais vu ! Jean-Pierre Otte rend un hommage littéraire et pittoresque à cette contrée marginale devenue depuis un siècle le pays délection de nombreux artistes et écrivains.
Sous forme de chroniques regorgeant danecdotes drôles et savantes, Jean-Pierre Otte se penche sur la région où il a élu domicile depuis plus de vingt ans. Louant non seulement la beauté du paysage, la majesté du Causse, lauteur dévoile aussi la magie, les zones dombre, lisolement, le côté sauvage et surréel de ce lieu protégé de linvasion touristique, comme de la spéculation immobilière. Sous la plume de lauteur, le Lot devient alors une contrée exotique et fascinante, dont le canton méconnu de lArnal semble représentatif à maints égards. Notamment pour sa population éclectique, divisée en trois groupes. Commençons par les autochtones. Reliés au sol, au climat et aux bêtes, leurs préoccupations terriennes semblent rythmer leur vie entière. Il s'avère pourtant que les m½urs paysannes sont bien plus libertines et divertissantes que ne l'imaginent les citadins. Ou que d'autres passions régissent leur existence, comme dans le cas de ce cultivateur passionné dégyptologie, obsédé par les les premiers hiéroglyphes et leur ressemblance avec les symboles de la nature. Vient ensuite le cercle des « parachutés », ces réfugiés volontaires « apatrides », le plus souvent excentriques. On y trouve ainsi un homme qui soigne sa manie de la persécution en étudiant les mathématiques, un chercheur du CNRS reliant les mythes anciens à lastronomie, une prostituée vivant dans les bois, un Américain venu avec une valise vide et un perroquet sur lépaule, un travesti nostalgique, un peintre et une botaniste vivant dans une yourte mongole. Ils ont en commun dêtre différents. Tous ont trouvé dans lArnal leurs vraies racines. Le troisième cercle est composé de nomades. Depuis quune longue tradition dasile sest perpétrée dans la région, lArnal sert de cachette pour toutes sortes de fugueurs, de clandestins, de déserteurs, qui disparaissent aussi mystérieusement quils sont apparus. Parmis ceux qui ne font que passer, on trouve aussi des convalescents, chez qui s'opèrent parfois des miracles, comme pour ces suicidaires qui repartent guéris de leur désespoir. Vient enfin une dernière frange de cette population quon nomme touriste, souvent anglaise, à la peau blanche couverte de taches de rousseur, amoureuse des vieilles pierres et amatrice de bons vins, à qui il faut néanmoins beaucoup de patience pour se faire accepter. Et lorsque Jean-Pierre Otte et ses voisins ont la bonne idée d'organiser chez eux des cycles de conférences ouverts à chacun, la vie dans l'Arnal devient pour cette drôle de communauté une véritable université de tous les savoirs. Cest enfin dans cette belle commune que lauteur fait la connaissance de celle qui deviendra sa femme, Minna, écrivain comme lui, et pour ajouter à loriginalité du tout, spécialisée dans le roman préhistorique ! Pour vivre heureux, vivons caché, professe le dicton. Cest en lisant ce livre que lon comprend en quoi la notion de marge peut coïncider, parfois, avec celle de bonheur. Mais, surtout, ne le dites à personne. Seuls les initiés sont admis.
Jean-Pierre Otte est né dans les Ardennes en 1949. Avide de savoir, il étudie des disciplines aussi diverses que la biologie, la physique, la philosophie et les mythologies du monde. Spécialiste des mythes de la création, il sadonne aussi à la botanique et à lobservation des insectes. Installé depuis 1984 dans le Lot, il vit entouré danimaux familiers. Écrivain, conteur, conférencier et peintre, il est un des auteurs les plus originaux de notre époque.
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Jean-Pierre Otte a alors l'idée folle de récrire Michel Strogoff, avec une tout autre fin. À travers ce roman d'apprentissage, il nous livre un formidable éloge de la liberté et du plaisir qu'il y a dans la vie même.
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Sans cesse à la recherche d'aventures hors norme, Jean-Pierre Otte relate cette fois sa rencontre avec un groupe de jeunes « cataphiles », amateurs de visites clandestines des anciennes carrières souterraines de Paris plus connues sous le nom de Catacombes. Introduit dans ce petit monde de noctambules, il s'initie avec eux à un univers d'une richesse insoupçonnée. Peu de piétons de Paris soupçonnent ce qui se déroule en réalité la nuit sous leurs pieds. Bien sûr, il y a la partie ouverte au public, les visites en famille où l'on s'extasie sur des tas d'ossements et des noms de rues gravés sur les murs, seuls repères dans cette géographie parallèle de la ville. Mais la majeure partie des Catacombes est fermée au public. Pourtant, depuis qu'elles existent, elles sont le lieu de réunions clandestines dont Jean-Pierre Otte retrace ici un pan de l'histoire. Utilisé sous l'Occupation par l'armée des ombres pour circuler discrètement d'un quartier à l'autre, voire s'y échanger des informations confidentielles, ce réseau souterrain a plus tard servi aux zazous pour y improviser de frénétiques soirées jazzy. En 68, situationnistes et anarchistes s'y croisent pour réinvestir la ville par l'art et/ou la politique, et dans les années 80, la scène punk-rock underground prend la relève en y donnant des concerts plus ou moins mémorables.
De nos jours, de la performance artistique à la messe noire, en passant par la méditation solitaire, les pique-niques improvisés à la bougie, la réalisation de copies de fresques célèbres (par des étudiants des Beaux-Arts) ou les bains de minuit, les spectacles les plus étonnants y sont possibles. Plus inattendue encore, la littérature « cataphile », textes ou tracts produits par des initiés et semés au hasard, comme autant de rébus, au gré des différentes salles. Jean-Pierre Otte y découvre d'étranges fragments d'une fable érotique écrite sous un pseudonyme et dont il commence à chercher les parties manquantes. Cette histoire dans l'histoire sera le fil conducteur de son récit qui le conduira même à découvrir l'identité de son mystérieux auteur.
Dans cet outre-monde qu'il explore - en dehors et à l'insu du monde - Jean-Pierre Otte continue de creuser la thématique de la marge qui lui tient tant à coeur. Explorer de nouvelles contrées, interdites, secrètes, retranchées, lui permet aussi de se recréer une famille d'élection, composée d'individus tout aussi passionnés qu'insolites, dont il sait rendre le caractère par son sens de l'événement et de l'anecdote. Il porte sur ces baladeurs de l'obscur, à la fois confrérie et tribu, un regard semi-intrigué, semi-amusé d'anthropologue. Mais ce monde souterrain qu'il découvre n'est pas que le trivial envers du dehors. S'y aventurer signifie se révéler à soi-même, ou se régénérer, comme lors d'un rite initiatique, ou d'une expérience primitive de retour aux sources.
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Fureurs énergumènes, nuits d'ivresse et intimités revisitées, Jean-Pierre Otte raconte l'histoire d'un parasite au paradis, l'enlèvement d'une mariée, les glissements progressifs d'un désir échangiste au cours d'une mémorable nuit de Saint-Valentin. Il dit aussi la légende des femmes descendues sans sexe des étoiles ou les tribulations d'un dieu encombré d'un pénis-serpent.Si la sensualité, le goût des situations scabreuses ou ambiguës ont ici la part belle, la part audacieuse, c'est pour mieux saisir la palpitation secrète des êtres et la rapporter dans une langue enchantée.Le plaisir d'exister, qui vole comme un ange espiègle d'un bout à l'autre de ces pages, est tout le contraire d'une illusion ou d'un leurre. C'est une disposition d'esprit, une capacité d'émerveillement. C'est la vie à vivre ici, maintenant, tout de suite.
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Avec le cycle de " L'amour au naturel ", dont le célèbre volet sur La Sexualité d'un plateau de fruits de mer, J.-P. Otte poursuit notre initiation aux amours animales. Dernier sujet d'observation : son chien, Sailor.
À lire le récit de sa vie, de son adoption jusqu'à sa vieillesse tranquille, Sailor, fier représentant de son espèce, méritait bien d'être élevé au rang des héros donjuanesques qui peuplent la littérature. Son destin est une véritable odyssée érotique. Pas une femelle à dix kilomètres à la ronde qu'il n'ait honoré de ses faveurs, excepté lorsqu'il était en " service commandé " où, refusant l'exercice imposé de la reproduction, Sailor se montrait brusquement indifférent aux charmes de l'autre sexe. Car, contrairement aux idées reçues, la vie amoureuse de l'espèce canine, bien qu'extraordinairement riche et variée, n'est pas que mécanique. Les sentiments y tiennent une large place, même si l'amour avec un grand A est réservé à la figure idéalisée du maître, avec qui les liens tissés frôlent l'osmose télépathique.
Entre leçons de choses, livres érotiques, méditations philosophiques et manuels de dressage, les savants récits animaliers de J.-P. Otte, toujours récréatifs, nous apprennent aussi à regarder d'un oeil nouveau l'animalité qui est en nous.
Au-delà des tribulations sexuelles de Sailor, ce livre inclassable et plein d'humour est aussi une réflexion sur nos tabous. Chaque anecdote concernant les aventures de Sailor, touchante ou drôle, toujours savoureuse, délivre quelques points de comparaison entre les amours canines et celles de humains. Les notions de fidélité, d'homosexualité, de bisexualité, d'échangisme voire d'inceste se retrouvent ainsi dépouillées de toute considération morale.
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Réunies par le hasard, quatre femmes, mi-démones mi-magiciennes, bouleversent la vie d'un écrivain.
Une gamine qui pérore sur l'amour et la mort. Une étudiante mal dégrossie, venue peaufiner un mémoire sur " les mues des parasites en eaux dormantes ". Une vieille paysanne alitée qui voudrait découvrir la mer. Au téléphone, la voix " salvatrice et enjouée " de Minna, l'épouse en voyage culturel. Ignorer les intruses, tel est le premier soin du narrateur. Mais il se laisse bientôt prendre à leurs confidences, découvrant alors, ensorcelé, ce qu'il faut savoir des femmes avant l'an 2000.
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" Si les blaireaux se plaisent dans la monogamie tranquille, les cerfs par contre entrent en tournoi singulier, les renards se montrent infidèles, les sangliers soumettent leurs partenaires par un cri terrible et un lot de caresses rudes, Les lapines inventent les programmes de la lascivité.
Mais comment fait-on l'amour quand on est hérisson ? " Après l'Amour en eaux dormantes et La Sexualité d'un plateau de fruits de mer, Jean-Pierre Otte nous entraîne en forêt, dans les coulées et à l'affût, pour surprendre les rites amoureux du gibier à poil et à plume. Il nous rapporte des stratégies, des cérémonies de l'amour où nous pouvons reconnaître les nôtres, pourtant dans une différence que l'on souhaiterait toujours ouverte à l'innovation.
On retrouve ici la sensibilité, le lyrisme méticuleux, l'érudition passionnée qui donnent aux livres de Jean-Pierre Otte ce ton unique dans la littérature contemporaine.
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Plaisir d'exister ; le recours aux couleurs
Jean-Pierre Otte
- Le grand miroir
- La Litteraire
- 12 Avril 2002
- 9782930351117
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Après avoir observé nos jardins, nos étangs, nos plateaux de fruits de mer, nos forêts, nos basses-cours et nos oiseaux, Jean-Pierre Otte virevolte aujourd'hui en compagnie des extravagants papillons...
Avant de nous ravir en volant de fleur en fleur dans la douce atmosphère des jardins printaniers, les papillons traversent une série d'épreuves surprenantes. Tout d'abord, le papillon est un oeuf pendant quelques jours. Sa vie se complique quand il passe au stade de la chenille et consomme des quantités considérables d'aliments pour passer de la taille d'un millimètre à celle de quatre centimètres. À ce stade, la chenille devient chrysalide et l'insecte subit une totale transformation. Des cellules qui forment une substance jaunâtre sont chargées de la réorganisation de l'anatomie de l'animal. Ce processus très complexe reste mystérieux. Les chrysalides ont des formes et des couleurs diverses, et sont le plus souvent adaptées au camouflage.
Dans le cycle que Jean-Pierre Otte consacre aux amours animales, ce livre est un des plus singuliers. On y retrouve ce talent inimitable qui marie, toujours avec le même bonheur, la grâce de l'évocation poétique et la rigueur de l'observation scientifique.
À la fin de ce cycle, le papillon parfait s'arrache à la gangue de la chrysalide et commence sa vie d'insecte ailé. Lorsqu'il ne sont pas au repos, les papillons volent à la recherche de nourriture. Certaines espèces effectuent des migrations de plusieurs milliers de kilomètres. Leur vie adulte dure normalement quelques semaines. Durant cette période, leur principal but est de trouver un partenaire pour s'accoupler, et assurer ainsi la régénération de l'espèce. Ils passent le reste de leur temps à défendre leur territoire et à fuir d'éventuels prédateurs.
Écrivain, conteur-conférencier et peintre, Jean-Pierre Otte est un poète heureux et généreux.
Jean-Pierre Otte est né dans les Ardennes en 1949. Avide de savoir, il étudie des disciplines aussi diverses que la biologie, la physique, la philosophie et les mythologies du monde. En 1976, paraît son premier livre, et dès 1978 il vit de sa plume et de sa voix. Outre son travail d'écrivain, il excelle dans d'autres activités : chroniqueur dans les journaux, conteur à la radio et en spectacle, peintre. Spécialiste des mythes de la création, il s'adonne aussi à la botanique et à l'observation des insectes. Installé depuis 1984 sur le causse, il vit dans le Lot, à Larnagol, entouré d'animaux familiers. Fasciné par la femme, épicurien, il aime la marche et le vin.
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Un cercle de lecteurs autour d'une poelée de chataignes
Jean-Pierre Otte
- Julliard
- 7 Avril 2011
- 9782260015130
Rares sont les auteurs libres à ce point face à leur temps. Au risque d'être taxé d'anachronisme, Jean-Pierre Otte a entamé avec son " Cycle de la vie personnelle ", une série de chroniques décrivant son quotidien dans une communauté rurale retranchée du monde. Avec un plaisir non dissimulé, il prend le contre-pied de notre époque, nous rappelant aux joies simples de la nature et de la décroissance. Cette fois-ci, il s'est joint à un groupe de personnes issues d'horizons divers, qui se réunissent tous les mois pour partager une passion commune : les livres. Le rituel est simple, une poêlée de châtaignes, le doux bruit des bouteilles qu'on débouche, et la discussion à bâtons rompus peut reprendre là où on l'avait laissée. Confrérie éclectique, ils sont une quinzaine, de l'avocat au jardinier en passant par la bibliothécaire ou la prof d'espagnol, formant un petit monde à part de bibliophages exigeants et passionnés. On y aborde des sujets tout aussi hétéroclites que la téléportation ou l'utopie, on s'y remémore des récits d'aventures dans des contrées exotiques comme on y invente un voyage en 323 jours au coeur du Quartier latin ; on y cite des auteurs aussi divers que Julien Gracq, Carlos Castaneda, Gilles Deleuze ou John Cage. Discussions, anecdotes et autres récits sont prétexte à des réflexions inattendues sur l'art, le sens de la vie, la sexualité, la nature et la mort. Derrière le choix des auteurs et des textes se profile toujours la personnalité étonnante de ces lecteurs chevronnés. Mais la vie de l'esprit ne serait rien si elle négligeait le bonheur des sens. Chaque réunion se clôt par un véritable festin, au gré de recettes tradionnelles toutes plus alléchantes, du tablier de sapeur sauce gribiche au gigot de chevreau et navets glacés !