Littérature
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Revue Textyles n.50-51 ; Verhaeren en son temps
Jean-Pierre Bertrand
- Samsa
- 31 Décembre 2019
- 9782875931085
Émile Verhaeren est mort accidentellement sur le quai de la gare de Rouen, le 27 novembre 1916. Il effectuait à ce moment des tournées de conférences en faveur du pays occupé. Autant que sa proximité avec la famille royale, cette circonstance a contribué à lui donner la stature d'un poète national, désormais enseigné à l'école et consacré par de nombreuses études. Ce sont quelques autres visages du poète que le présent numéro voudrait présenter, dans ce qu'ils peuvent, en apparence, avoir de mineur, de secondaire ou de marginal, mais qui ont, à leur manière, contribué à façonner l'image que nous en avons. On évoquera ainsi successivement la figure d'un Verhaeren journaliste, chroniqueur mondain ou collaborateur d'un journal politique, le Verhaeren intime et quelques aspects de son audience internationale. Pour enrichir le dossier de cette livraison double, plusieurs articles évoquent aussi ses contemporains et ses proches, de Félicien Rops à Victor Reding, le directeur du théâtre du Parc, de l'éditeur Octave Uzanne aux poètes Albert Mockel et André Fontainas, parmi d'autres. Les différentes approches réunies dans ce dossier complémentaire - études des échanges épistolaires, des rapports entre les arts, des transferts culturels - apportent des éclairages précieux sur l'époque de Verhaeren, cette période de l'histoire des lettres belges qui, pour être désormais bien connue, constitue toujours un terrain d'investigation fertile.
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Histoire de la litterature belge (1830-2000)
Jean-Pierre Bertrand
- Fayard
- 8 Octobre 2003
- 9782213617091
Parmi les littératures dites francophones, la littérature belge occupe une place particulière. Proches géographiquement et culturellement de la France, citoyens d'un Etat « jeune », ses écrivains n'ont cessé de chercher à marquer leur différence avec Paris tout en subissant son attraction. C'est une histoire renouvelée de cette littérature (la première publiée en France) qui est proposée ici.Prenant comme point de départ la création de l'Etat belge sous le patronage des puissances européennes en 1830, l'ouvrage, plutôt que de traiter de grandes périodes ou de genres principaux, s'attache à une cinquantaine d'événements relevant tantôt de la vie littéraire au sens strict (publication d'une oeuvre ou d'une revue marquante, signature d'un manifeste...), tantôt du contexte plus largement culturel, politique ou social. Autant d'événements qui permettent de comprendre à la fois l'originalité, l'évolution et les contradictions d'une littérature nationale dont l'identité et la définition ne vont pas de soi. Chaque chapitre se présente sous la forme d'un petit essai et est suivi de rapprochements avec d'autres dates et d'autres pistes de lecture. Le lecteur pourra de cette façon naviguer à sa guise dans le volume. Il peut ainsi aller du 3 février 1856 (où Félicien Rops fait paraître le premier numéro d'Uylenspiegel) à 1995 (quand Une paix royale vaut à Pierre Mertens d'être traduit en justice), en passant par 1893 (date de la mise en scène de Pelléas et Mélisande par Lugné-Poe), 1929 (la naissance de Tintin), 1931 (le lancement de la série des Maigret) ou encore 1966 (les adieux de Brel à la scène)... Au fil de ces explorations, le lecteur rencontrera des noms qui lui sont familiers, tels Maeterlinck, Verhaeren, Simenon, Michaux ou encore Hergé.Cette histoire réunit un nombre important de chercheurs, tant de la Belgique (francophone et néerlandophone) que de l'étranger, qui témoignent de la richesse des études menées aujourd'hui sur la littérature belge.
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La Modernité romantique
Pascal DURAND
- Impressions Nouvelles
- Reflexions Faites
- 1 Février 2006
- 9782874490088
Lit-on encore les poètes romantiques ? Naufragés de la modernité commençante, ils ont tenté de reprendre souffle dans un monde désenchanté et les voilà engloutis dans les anthologies et les explications de texte convenues.
Lamartine ? On ne se souvient guère que du " Lac ". Sainte-Beuve ? Le critique dont Proust a basculé la redondante statue a tué le poète. Vigny ? Trop sévère et trop sensuel à la fois pour nos hédonismes obligatoires. Hugo ? II n'est plus question que du romancier. Musset ? On le joue encore au théâtre, sa poésie est dévaluée. Nerval ? Trop grandi, il est la victime de l'hermétisme qu'on lui suppose. Les " petits romantiques " ? Nous ne les connaissons plus guère que par Baudelaire interposé.
La poésie moderne est incompréhensible coupée du moment romantique qui la propulse en premier et avec lequel elle rompra les amarres. Baudelaire, Lautréamont, Rimbaud, Mallarmé, Apollinaire même seront tous comptables de l'effraction que le romantisme a produite au sein du champ littéraire de la première moitié du siècle. Un sujet, un monde, un langage. Et entre ces instances, une circulation, des médiations, mais aussi des tensions et des blocages.
C'est de ce romantisme-là, loin des mythes et des routines, qu'il s'agit ici de retrouver l'énergie et la force d'invention. Au plus près des textes et de leur mise en dialogue, et dans le rapport si complexe qu'ils entretiennent avec l'histoire. Histoire d'un sujet lyrique, qui se dit et qui se pense. Histoire d'un monde qui se transforme et que la poésie tente de sonder. II faut prendre la poésie au sérieux : voilà ce que les romantiques, les premiers à l'âge moderne, ont fait savoir.
Voilà pourquoi il faut aussi les prendre au mot.
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Anthologie du surréalisme belge
Paul Aron, Jean-Pierre Bertrand
- Espace Nord
- 19 Novembre 2015
- 9782875680648
De tous les mouvements artistiques qui ont marqué l'histoire du XXe siècle, le surréalisme est très certainement celui qui s'est imposé le plus durablement dans l'imaginaire collectif. La qualifi cation de « surréaliste » est ainsi passée dans le langage courant pour désigner une situation surprenante ou établir un rapport inattendu entre deux choses. Au plan culturel, les artistes surréalistes fi gurent dans les principaux musées du monde entier, et les écrivains du groupe sont cités dans toutes les histoires de la littérature. Cette anthologie suit un ordre relativement chronologique, des années 1920 à la fi n des années 1960, laissant aux textes et à leurs commentaires le soin de proposer un trajet de lecture.
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Les 100 mots du symbolisme
Paul Aron, Jean-Pierre Bertrand
- Que Sais-Je ?
- Que Sais-je ? Les 100 Mots
- 17 Septembre 2011
- 9782130582212
Présenter le symbolisme comme un mouvement littéraire, principalement poétique de la fin du XIXe siècle n'est pas faux mais terriblement réducteur. En matière d'analyse des mouvements culturels, on distingue les appellations littéraires intrinsèques, celles revendiquées par les acteurs eux-mêmes (comme le Parnasse ou le surréalisme), des appellations extrinsèques, construites après-coup par la critique (comme le classicisme ou le préromantisme). De ce point de vue, seul le symbolisme littéraire a effectivement adopté ce nom - mais de manière peu structurée et avec beaucoup de scepticisme. Pour autant, nous ne pouvons ignorer les autres arts dont les oeuvres ont été consacrées comme symbolistes par l'usage contemporain, ni faire l'impasse sur les effets de modes autour de certains thèmes et manières qui relèvent du symbolisme.
Au travers de 100 notions clés, cet ouvrage permet de mettre en perspective ce qui, de Mallarmé à Claudel, de Verlaine à Maeterlinck, de Wagner aux Préraphaélites, structure le mouvement symboliste, en marque les choix esthétiques et techniques, les obsessions, les territoires, les thématiques.
Paul Aron, professeur à l'Université libre de Bruxelles, est notamment l'auteur dans la collection " Que sais-je ? ", avec Alain Viala, des 100 mots du littéraire et de la Sociologie de la littérature. Il a également signé une Histoire du pastiche (" Les Littéraires ", PUF, 2008).
Jean-Pierre Bertrand est professeur à l'Université de Liège. Il a édité plusieurs volumes de la collection " GF ", dont Vies imaginaires de Marcel Schwob. Il est aussi l'auteur des Poètes de la modernité. De Baudelaire à Apollinaire (avec P. Durand, Points, 2006).
Ils sont notamment les auteurs du " Que sais-je ? " sur Les 100 mots du surréalisme (2010).
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Poésie complète Tome 9 : poèmes en prose
Emile Verhaeren, Jean-Pierre Bertrand, Aurélie Mellen
- Aml Editions
- Archives Du Futur
- 11 Octobre 2016
- 9782507054557
Comme nombre de poètes de la seconde moitié du xixe siècle après Baudelaire, Verhaeren s essaie assez tôt au poème en prose. Entre 1886 et 1895, il en publie une cinquantaine avant d opérer un retour spectaculaire au vers. Véritable laboratoire de son art comme de sa modernité, ce genre est l occasion d expérimenter des formes-limites d expression. S y mêlent une vision du monde et un verbe qui font voler en éclats cadres syntaxique, lexical et prosodique du langage. Comme pour le Rimbaud des Illuminations, il s agit, ainsi que l écrit Verhaeren, de trouver « des mots que comprendront les vivants à venir pour dire avec leur langage cette douleur de siècles épars que je découvre en moi. » Bref de mettre en oeuvre une langue. Jamais réunis, ces textes publiés au fil des revues sont rassemblés pour la première fois en un ensemble cohérent, complété d un inédit. La modernité éclatante et sombre de ces poèmes en prose fait découvrir un tout autre visage du poète. Une révélation dans le cadre de cette édition critique.