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Jean pierre Orban
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Au retour de Rome, quand j'ai aperçu la silhouette d'Augusto dans l'immense hall de la gare Victoria où il était venu m'accueillir, j'ai eu honte. Le train nous avait ramenés. Je ne peux le dire qu'ainsi. Au sens propre. Ce n'était plus nous qui nous emportions. Qui nous lancions vers l'avant comme à l'aller, les cheveux au vent, penchés par la fenêtre, la poussière me battant le visage, venue, on aurait dit, du sol de l'Éden. Le train nous ramenait. Tels des corps que l'on détachait de la terre offerte. On nous reconduisait dans le pays où nous vivions. Mais c'était quoi la vie ? Et c'était où ?
Londres, 1930 : Vera vit à Little Italy avec ses parents, Ada et Augusto, immigrés italiens. Rapidement la jeune fille se laisse enrôler dans une organisation à la gloire de Mussolini. Elle croit naïvement que l'idéologie fasciste lui forgera une identité. Mais l'arrivée de la guerre chamboule ses espérances. Écartelée entre sa langue maternelle et celle du pays d'adoption, Vera se laissera emporter par d'autres dérives. Puis elle croira enfin venu le temps de construire le récit de sa vie et de l'Histoire. De trouver sa vérité, elle dont le prénom signifie «vraie», et de la transmettre...
Peuplé de personnages décrits à l'encre noire, ce roman bouleversant nous parle d'identité et de racines. Et de l'espoir, parfois déçu, de les dépasser.
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La remontée du fleuve s'est poursuivie lentement. Adèle s'y est accommodée. Mieux, elle a intégré cette lenteur et s'y est abandonnée. Elle avait le sentiment d'être dans un tableau, une image arrêtée ou suspendue. Elle sentait qu'elle devait s'enfoncer toujours plus profondément dans le pays, sa nature, sa vie pour percer son propre mystère : sa rencontre avec Sainto, sa passion pour un homme qui en avait une autre, l'Afrique ou la révolution, elle ne savait pas, un homme qui avait glissé de ses doigts aussitôt connu. Années 1960. Adèle a vingt-cinq ans quand elle part en Afrique à la recherche de Sainto. Avec cet inconnu, elle a passé à Paris trois jours et trois nuits passionnés dans une chambre d'hôtel, avant qu'il disparaisse. Enceinte, elle entend bien retrouver le père de son enfant à naître. Quelques indices la conduiront vers le Congo, pays à feu et à sang. Sa quête commence par la lente remontée du fleuve Congo... De Paris à Kisangani, de Bruxelles à Londres, d'un continent à l'autre, Jean-Pierre Orban nous emporte avec lui dans une odyssée poignante, où il est question de recherche des origines, de transmission et d'une amitié singulière.
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Pierre Mertens, le siècle pour mémoire
Jean-pierre Orban
- Impressions Nouvelles
- Traverses
- 4 Octobre 2018
- 9782874496301
Biographie critique de P. Mertens, écrivain majeur de la francophonie né en Belgique en 1939, qui met en lumière des aspects étonnants de sa vie et interroge les limites éthiques de la littérature.
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Revenu à l'improviste dans son théâtre, un homme y trouve un inconnu muet et sans doute aveugle. Pantin, personnage réel, mirage ? Une conversation à une seule voix s'instaure, où l'homme revient sur sa vie, son rapport à la société, sa solitude et, au bout, sa recherche d'un frère. « Ce texte nous aliène. Avec toute la beauté et la frayeur que comprend ce mot, il s'empare de nous. Nous devenons cet homme et avec lui, nous retombons dans nos enfances refoulées, noyés dans les ports où l'on n'accoste plus. Dans un dernier souffle de vie, délectez-vous ! » (L'éditeur) «Sentez-vous la nuit ? La sentez-vous percer à travers les cloisons, les hautes cloisons qui montent là ? La sentez-vous chuter lentement derrière elles et déjà ici?»