Laurence Rosier
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Automne 2017 : déflagration #metoo. Comme chaque fois qu'un progrès arrive, le backlash le suit de près : des femmes revendiquent le droit d'être importunées, les raids de harcèlement masculiniste augmente sur internet, le décompte glaçant des féminicides rythme l'année...
L'image classique de la riposte est une réaction à chaud, empruntant les mêmes chemins rhétoriques que l'attaque. Mais cela peut heureusement être mille autres choses : le silence, l'autodérision, le détournement, l'écriture, la déclamation ou le refus de répondre... De tous temps, des femmes ont fait riposte - de façon individuelle ou collective, par l'action ou la création - et, ce faisant, ont posé une action politique.
Cet ouvrage dessine une poétique de la riposte en temps de backlash, puisant tant dans la théorie que dans les pratiques engageant la parole, la langue et le corps des femmes.
Nos ripostes sont plurielles : des mères chantent et jurent, récitent des poèmes ; des autrices publient des livres qui bouleversent l'ordre littéraire ; des militantes font des collages de rue et révèlent l'inceste ; des actrices se cassent, des travailleuses font grève ; partout, des femmes dansent, hurlent, légifèrent, s'entraînent, battent des records, se retirent du monde, font des alliances inédites, portent plainte...
Cet ouvrage retrace le récit d'une libération au crible du langage, des mots et des discours qui (re) construisent car la langue n'a plus peur du réel : elle le constitue et le modifie.
Laurence Rosier est professeure de linguistique, d'analyse du discours et de didactique du français à l'Université libre de Bruxelles (ULB). Féministe engagée, elle travaille depuis trente ans sur les insultes faites aux femmes et sur le pouvoir performatif de la langue. -
Petit traité de l'insulte
Laurence Rosier
- Labor Sciences Humaines
- Liberte J'ecris Ton Nom
- 4 Janvier 2007
- 9782804024628
Des dictionnaires aux grands quotidiens, des cours de récréation aux cours d'appel, en passant par les clubs sportifs et les blogues, l'insulte est partout. Ce Petit traité de l'insulte permet de suivre comment des mécanismes langagiers relayent divers types de tensions sociales - racisme, sexisme, classisme, harcèlement moral - et montre qu'étudier la langue sert à mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
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Décrottoirs ! voetschrapers ! boot scrapers !
Laurence Rosier, Christophe Holemans
- EDITIONS RACINE
- 4 Juin 2012
- 9782873867898
Jusqu'au siècle dernier, le décrottoir faisait partie des civilités et du rituel de l'entrée des édifices publics comme de l'entrée dans l'habitat individuel. On s'y essuyait la semelle au retour des flâneries dans la capitale boueuse ou des bois environnants. Ce petit accessoire dont il ne reste souvent qu'un trou au pied de la porte d'entrée raconte l'histoire de nos trottoirs, des promenades urbaines, des petits métiers comme celui du décrotteur, l'histoire d'un morceau d'architecture aujourd'hui considéré comme petit patrimoine à sauvegarder. Si l'on rencontre des décrottoirs aussi bien aux États-Unis qu'en Afrique, l'abondance de la moisson photographique présentée montre que Bruxelles est l'une des seules capitales européennes à offrir un si large éventail de ces ustensiles du temps jadis.
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Photographe de rue, Shirley Hicter est de l'école de la sensibilité, de l'intuition et de la spontanéité. Si vous lui demandez, elle vous dira que ses thèmes de prédilection sont les gens, les lieux, les objets. Tout l'inspire ! Pour son dernier livre de photographies, Shirley a voulu aborder un sujet qui lui tient énormément à coeur : la capacité de choix et d'action de la femme occidentale. Est-elle libre ? Libre d'être celle qu'elle souhaite être dans cet environnement qui lui offrir théoriquement toutes les possibilités d'entreprendre. Évoquer la vie d'une femme au travers de son évolution, de ses prises de conscience, de ses envies, de ses besoins, de ses questionnements et de sa libération. Nous cherchons toutes à atteindre, d'une manière ou d'une autre, ce « rien à foutre » qui fait tomber clichés et barrières et nous donne le pouvoir d'agir par et pour nous-mêmes. Évoquer la vie d'une femme au travers de l'expression de visage des mannequins dans les vitrines de Bruxelles, Anvers, Paris, Rome. Prendre plaisir à jouer des reflets et tenter de rompre l'immobilisme de la pose en les intégrant dans l'urbanisme qui les entoure, en les laissant s'exprimer au-delà de leur paroi de verre. Shirley Hicter a demandé à Laurence Rosier, linguiste à l'Université Libre de Bruxelles, d'illustrer les photos de ses mots. Laurence offre un texte fort, impertinent, libre et conforme à leur image. Pour compléter l'ouvrage, des femmes talentueuses ont accepté de partager leur réflexion sur son sujet central : « Suis-je libre ? » Ce livre a reçu le soutien de la SABAM.
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