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Laurent de Sutter
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« Je suis déçu. » Cette phrase tombant comme un couperet vaut toutes les condamnations. Qu'elle concerne un film, un repas, une relation amoureuse ou un choix politique, la déception est le signe d'une chute sans pardon. Et si, dans l'affirmation de la déception, ne se cachait pas autre chose qu'une certaine bêtise : celle qu'il y a à attendre quoi que ce soit de quoi que ce soit ? Et si la déception n'était rien d'autre que le prix à payer de l'espoir - l'espoir n'étant jamais gratuit ?
Ce qui semble ne relever que de la morale implique en réalité toute une politique, un droit et même une théologie. Renoncer à l'espoir, ce n'est pas seulement renoncer à la possibilité d'être déçu ; c'est renoncer à un ordre beaucoup plus vaste, qui tente de régler chacune de nos rencontres avant même qu'elle n'ait lieu.
Poursuivant son travail de décadrage des grands concepts issus de la modernité, Laurent de Sutter ajoute un chapitre jouissif au chantier de ses Propositions. -
« Nous sommes devenus superforts. Rien ne peut nous résister : la plus grande oeuvre d'art, l'action la plus héroïque, l'entreprise la plus noble, la figure la plus impeccable - elles ne le sont que pour autant que nous le voulions bien. Chacun d'entre nous, partout dans le monde, et quoi qu'il en soit de sa richesse ou de sa pauvreté, de sa culture ou de son ignorance, nous sommes plus forts que tout. La superforce est la condition contemporaine de l'être humain. Pour nous, humains du XXIe siècle, plus de réalité qui ne soit bornée par un Oui, mais. Qui, aujourd'hui, sauf un abruti ou un niais, oserait dire qu'il n'est pas critique ? Qu'il ou elle n'a pas d'esprit critique ? La raison moderne, la raison critique, parce qu'elle est d'abord une interrogation sur elle-même, comme l'avait dit Emmanuel Kant, ne peut connaître d'autre limite ni d'autre alternative qu'elle-même. De sorte qu'elle a fini par dévorer la totalité du champ du pensable. Il est temps de faire le point sur le programme critique et de se poser la question de ce qu'il a laissé de côté. Et la réponse que je propose est : il a laissé de côté le futur. Il n'y a pas d'après de la critique, parce que l'idéal de la critique est le champ de ruine où survivrait une luciole, où pousserait une pâquerette ».
Dans ce livre-étendard d'une génération nouvelle, scintillant d'idées, d'arguments et d'exemples, Laurent de Sutter appelle à renouer avec le sens du futur, à quitter le mode du « oui, mais » pour épouser celui du « et si », à redevenir superfaibles et... libres à nouveau. -
Pour en finir avec soi-même Tome 1 ; propositions
Laurent de Sutter
- Puf
- Perspectives Critiques
- 14 Avril 2021
- 9782130827009
Qui sommes-nous ? À cette demande, chacun nous intime désormais de répondre. Du développement personnel aux documents d'identité, des luttes politiques aux relations intimes, de la vie professionnelle aux moments d'illumination mystique, réussir à enfin être soi-même semble constituer la condition essentielle de tout. Mais d'où provient cette obsession pour le fait d'être quelqu'un ? Et, surtout, que révèle-t-elle de l'ordre du monde dans lequel nous vivons ? Dans son nouveau livre, Laurent de Sutter, propose une solution inédite à ces questions au terme d'une dérive surprenante, saisissant dans un même mouvement la méthode Coué et le très ancien droit romain, l'invention philosophique du moi et la pensée chinoise, la psychanalyse et la spiritualité indienne, le théâtre et la neurologie. Et si être soi-même n'était rien d'autre que le nom de la police ? Et si, pour résister aux appels à être « quelqu'un », il fallait enfin apprendre à devenir n'importe qui ?
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Partout autour de nous règne le danger. Il nous effraie lorsqu'il est trop précis et nous angoisse lorsqu'il nous échappe. Face à lui, nous ne réclamons qu'une chose : la sécurité. Pourtant, cette réclamation ne vient pas de nous. Nous n'en sommes que les porte-parole - les hérauts inquiets d'une réalité qui nous dépasse davantage que nous le croyons. Car le danger n'est pas un sentiment personnel. Ce qui angoisse ou fait peur est d'abord l'enjeu d'un vaste processus politique de définition, où ce qui se joue n'est rien moins que la possibilité d'une distinction entre le pensable et l'impensable.
Mêlant musique et droit romain, philosophie et histoire de l'assurance, psychanalyse et théologie, Laurent de Sutter nous rappelle combien craindre le danger est se faire l'écho de la crainte d'un pouvoir pour qui la sécurité est la meilleure manière de se perpétuer. -
Indignation totale ; ce que notre addiction au scandale dit de nous
Laurent de Sutter
- L'Observatoire
- La Releve
- 28 Août 2019
- 9791032904114
Et s'il était temps de cesser de vouloir avoir raison et d'apprendre à avoir tort ?
Notre époque est celle du scandale généralisé. Du matin au soir, du bureau au bistrot et des vacances aux dîners de famille, il n'est de circonstance qui ne nous fournisse pas l'occasion de nous indigner. Tantôt le scandale est politique, tantôt il est économique ; tantôt il est moral, tantôt il est religieux ; tantôt écologique, tantôt esthétique. Tous les domaines de la vie semblent désormais être affectés par des imperfections, des bêtises, des horreurs suscitant notre rage plus ou moins vertueuse.
Que signifie un tel réflexe d'indignation ? Que dit-il de nous - et, surtout, de la manière dont nous pensons ? Pour le philosophe Laurent de Sutter, ce que l'indignation incarne n'est peut-être rien d'autre que l'impasse de ce qui pourtant la nourrit : notre obsession pour la raison. L'âge du scandale est l'âge du triomphe de la raison. Si l'on veut en finir avec le premier, il faut donc se demander comment on peut parvenir à se débarrasser de la seconde !
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Hors la loi ; théorie de l'anarchie juridique
Laurent de Sutter
- Les liens qui libèrent
- Trans
- 10 Mars 2021
- 9791020909657
Et si, bien loin d'être le garant de quelque ordre que ce soit, le droit était surtout une machine à le faire exploser - une machine à inventer des réalités sociales toujours plus bizarres pour transformer le monde, et non le stabiliser ?
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« Pop'philosophie » : s'il fallait se fier aux crises d'urticaires ou la morgue méprisante que ce simple mot provoque, il faudrait sans doute en conclure qu'il s'agirait du nom d'une étrange maladie. Cette maladie, ce serait celle de la philosophie qui se prostituerait au spectacle ou aux industries culturelles, à la pop-culture ou, pire, aux sirènes du populisme. Avec la pop'philosophie, ce à quoi on assisterait serait la ruine de la philosophie tout court, devenue tantôt gadget pédagogique pour enseignants désespérés, tantôt tentative un peu pathétique de capitaliser sur la glamour frelaté du monde du rock, du cinéma ou de la télévision pour ressasser les banalités les plus éculées. Et si c'était faux ? Pour Gilles Deleuze, en tout cas, qui inventa ce concept au mili eu des années 1970, ça l'était : à ses yeux, rien n'était plus important que l'invention d'une pop'philosophie qui sauverait enfin la pensée en général de la double tentation de la correction professorale ou de la pontification esthétique. Permettre d'inventer une pensée véritablement anarchiste, enterrant la philosophie pour l'ouvrir à des devenirs inédits : tel était l'objectif qu'il donna au concept de pop'philosophie.
Rien n'était moins simple - ni plus ambitieux. Il est temps de comprendre en quoi.
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Striptease ; l'art de l'agacement
Laurent de Sutter
- Du Murmure
- Borderline
- 26 Mars 2015
- 9782373060003
À rebours de ce que l'on imagine, le striptease n'a pas pour dernier moment la révélation de la nudité d'une femme, et la manifestation de la puissance érotique que cette nudité peut susciter, mais bien sa dissimulation.
Il est l'incarnation de tout spectacle, en tant que LE spectacle (comme le proclamera Guy Debord), assomption du faux et de la fausseté par laquelle la société du spectacle tentait de maintenir le réel à distance.
Ce qui est insupportable pour Barthes comme Mauriac par exemple est que le striptease affiche les signes de l'art sans en être un - et que ces signes rendent heureux ceux qui les consomment sans savoir.
Au travers de cet essai, l'auteur retrace un historique de l'effeuillage tout en le repositionnant dans le discours des philosophes et penseurs du XXe siècle.
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Jack Sparrow, manifeste pour une linguistique pirate
Laurent de Sutter
- Impressions Nouvelles
- La Fabrique Des Heros
- 7 Février 2019
- 9782874496479
Jack Sparrow, dont le nom de moineau claque comme un drapeau dans le vent, est à la fois le pire et le meilleur des pirates. Ses aventures fantasques et fantastiques nourrissent depuis 2003 la franchise de blockbusters hollywoodiens Pirates des Caraïbes.
Créé d'après une attraction du parc Disneyland et interprété pour l'éternité avec une réjouissante et irrésistible facétie par l'acteur Johnny Depp, Sparrow affronte inlassablement des soldats, des boucaniers et d'autres créatures surnaturelles à la recherche de trésors prodigieux.
Entre deux gorgées de rhum (et deux ivresses), Sparrow parvient à ses fins en parlant, en négociant, en mentant et en trahissant. L'arme préférée du pirate n'est autre que la parole. Mais quels sont donc les ressorts retors de cette linguistique pirate ?
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« Après la loi, il y a le droit ; après la loi, il y a la totalité de ce dont la loi a signé l'oubli ; il y a l'invention et le désordre, le savoir et l'exploration, la multiplicité et la singularité, les êtres et les choses, la force des gestes et celle de mots.
Après la lex, il y a le ius, le li, le giri, le dharma, la fiqh, la aggadah, la maât et le dînum ; après le nomos , il y a l'anomie, l'anarchie, l'injustice, l'arbitraire, la casuistique, la magie, le récit, la religion, les rituels. Après la loi, il y a l'ensemble des moyens que les êtres humains ont inventé pour devenir plutôt qu'être, et pour faire devenir avec eux les relations qui les unissaient à d'autres et finissaient par les constituer en groupes. Car telle est la différence principale qui sépare la loi du droit : la loi ne connaît que l'être, un être à la défense duquel elle est vouée par structure et par fonction - un être qu'il est de son devoir de ne pas remettre en question. »
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Nous vivons l'âge du triomphe de la critique. Dans tous les domaines, il n'est rien qui soit davantage valorisé : esprit critique, théorie critique, critique d'art ou études critiques - tout se passe comme si la critique était le lieu de l'intelligence contemporaine. Mais sait-on vraiment ce que l'on fait, lorsqu'on défend la critique ?
Sait-on d'où elle vient et où elle va ? Se rend-on compte, surtout, de la manière dont le discours de la critique, en saturant tout le domaine du pensable, nous rend bêtes ?
Car la critique est d'abord une position : celle de la suprématie du sujet sur l'objet, de l'individu sur ce qui lui arrive, du spectateur sur ce qu'il voit. Et si la critique nous rend bêtes, c'est parce qu'elle nous rend forts : celui qui critique a toujours raison. Or c'est le désir d'avoir raison qui, dans le contemporain, est à la source de tous les maux que nous endurons : politiques, éthiques, esthétiques, écologiques, épistémologiques. Il est donc grand temps d'en finir avec la critique, et d'ouvrir une nouvelle ère. C'est cette nouvelle ère qu'appellent de leurs voeux dix des plus brillants penseurs de la nouvelle génération, en un manifeste appelé à faire date.
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Lettre à Greta Thunberg ; pour en finir avec le XXe siècle
Laurent de Sutter
- Seuil
- Anthropocene
- 4 Juin 2020
- 9782021458282
Qui est Greta Thunberg ? Héroïne d'un présent assombri par le désastre climatique en cours pour les uns, incarnation de la bêtise catastrophiste du contemporain pour les autres. Pourtant, ce qu'elle nous apprend va au-delà du jeu d'échec des « pour » et des « contre » qui plombe les débats relatifs à l'écologie. Ce qu'elle nous apprend est tout simplement une nouvelle manière de penser et d'agir à l'aune de la crise que nous traversons.
Avec Greta Thunberg, la figure de l'intellectuel jugeant le monde depuis la certitude de sa connaissance se voit déboulonnée au profit d'une autre, qui ne craint plus de regarder en face l'incertitude de toute connaissance. Car il y aura toujours une raison d'attendre, une donnée manquante, une théorie non vérifiée, une hypothèse sur un risque non expurgée de valeurs. Or ce dont nous avons besoin, aujourd'hui, est autre chose, qui prend la forme d'un savoir que nous ne pouvons pas maîtriser - le savoir de l'urgence. De ce savoir, Greta Thunberg est désormais l'incarnation. Et Laurent de Sutter propose de se mettre à son école.
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L'âge de l'anesthésie ; la mise sous contrôle des affects
Laurent de Sutter
- Les Liens Qui Liberent
- 10 Mai 2017
- 9791020905086
Un cliché répandu veut que nous vivions désormais dans une société malade de trop de sollicitations, de trop d'accélérations, de trop d'excitation. Mais, en réalité, il n'en est rien. Plutôt qu'une société soumise à l'excitation, ce que nous expérimentons chaque jour tient d'une sorte de domestication calme et silencieuse, dont l'affect principal est celui de la dépression.
Antidépresseurs, somnifères, cocaïne, pilules : nos vies ressemblent désormais à des pharmacies. Nous ne parvenons plus à agir autrement qu'en nous aidant de substances chimiques - une pilule pour nous réveiller, une autre pour travailler, une troisième pour faire la fête, une quatrième pour en éviter les conséquences et une dernière pour nous endormir. Mais que dit cette addiction de notre présent ? Pourquoi avons-nous décidé de soutenir nos existences avec des produits dont les origines remontent aux sources du capitalisme industriel ? Que signalent-ils de notre abandon aux exigences d'un monde qui réclame de nous à la fois que nous fassions preuve de créativité et d'initiative et que nous marchions droit ? La réponse est peut-être la suivante : derrière la pléthore de substances que nous ingérons, inhalons ou nous injectons, ce qui se dissimule n'est rien d'autre qu'une manière d'éviter le plus angoissant : la possibilité de l'excitation. L'excitation qui n'est pas celle des vies individuelles, mais celle de la contamination de ce que la chimie ne peut annihiler : l'excitation politique. La pharmacie du capitalisme fait de nous des drogués obéissants ? Il est temps de chercher à la comprendre.
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Qu'est-ce que la police ? Personne ne semble avoir de réponse véritable à proposer. Gardienne de l'ordre ? Protectrice des citoyens ? Bras armé du souverain ?
Condition nécessaire au libéralisme ? Preuve de civilisation de sociétés refusant toute violence autre qu'officielle? Ou bien tout cela à la fois - et quelque chose d'autre encore ?
Et si la seule manière de pouvoir comprendre quelque chose à la police était de se tourner vers la fiction, vers la pop culture ? T el est le choix de Laurent de Sutter : suivre les images dans la manière dont celles-ci nous raconte la police au présent. De James Ellroy à Police Academy, de Jean-Pierre Melville à l'inspecteur Harry, de John Woo aux banlieues parisiennes en 2004, c'est une toute autre vision de la police que propose cet ouvrage.
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Le 14 mai 2013, deux jeunes doctorants de la London School of Economics, Nick Srnicek et Alex Williams, publiaient, sur le site Critical Legal Thinking, un texte intitulé : « #ACCELERATE. Manifesto for an Accelerationist Politics ».
Ils y défendaient une thèse iconoclaste : la gauche, si elle veut sortir du marasme dans laquelle elle se complaît désormais, doit repenser sa relation au futur, à la technologie, au travail et à l'économie. Plutôt que continuer à résister aux innovations qui ne cessent d'étre produites dans tous les domaines, il est grand temps qu'elle apprenne à les embrasser si elle veut parvenir à dépasser un jour le capitalisme.
Il faut accélérer plutôt que tenter de décélérer - car seule une accélération politique, technologique, scientifique et économique assez puissante pourrait nous donner les chances de réaliser une révolution qui ne soit pas réactionnaire et vouée à l'échec. La parution de ce texte a suscité un débat mondial, et a aussitôt fait de Srnicek et Williams les chefs de file de ce qui a été appelé « accélérationnisme » - le mouvement défendant le dépassement du capitalisme par le haut, plutôt que par le bas. D'Antonio Negri aux xénoféministes de Laboria Cuboniks, des chefs de file du Réalisme Spéculatif au critique culturel Mark Fisher, les critiques féroces et les salutations enthousiastes n'ont pas cessé de fuser. Il fallait que les lecteurs francophones puissent avoir accès aux principales pièces du dossier : voilà qui est fait.
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Réflexion du philosophe sur les motivations des auteurs d'attentats-suicides, depuis la fin du XIXe siècle. Ecartant les explications idéologiques, il démontre qu'ils sont pris dans une guerre des images, rappelant la surenchère visuelle des société...
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Pornographie du contemporain, made in heaven de Jeff Koons
Laurent de Sutter
- Lettre Volee
- Palimpsestes
- 12 Septembre 2018
- 9782873175160
Le 21 novembre 1991, la galerie Sonnabend, à New York, vernissait la nouvelle exposition de Jeff Koons. elle était consacrée à une installation exposée l'année précédente lors de la Biennale de Venise : Made in Heaven. Mettant en scène les ébats de l'artiste avec la starlette italienne du X italienne connue sous le nom de Cicciolina, celle-ci prenait la forme d'une série de grandes peintures pornographiques, accompagnés de statues représentant des petits chiens et des angelots. Dès le lendemain matin, toute la critique éructa de rage. vendue, infantile, Publicitaire, opportuniste : les spécialistes n'eurent pas de mots assez durs pour ce qu'ils ne pouvaient s'empêcher de considérer comme la plus parfaite incarnation du kitsch petit-bourgeois libidineux. De manière conforme à l'accueil réservé à toutes les pièces de Koons depuis ses débuts, ils ne daignèrent même pas regarder ce qu'il avait fait. Que se serait-il passé, sinon ? C'est la question à laquelle Laurent de Sutter tente de répondre dans cet essai, qui reconstitue le prodigieux écheveau de références et d'idées incarnées par Made in Heaven - écheveau qui pourrait conduire à penser que, plutôt que la forme la plus basse du commerce contemporain de l'art, cette oeuvre a toute les chances de représenter, pour nos époque, ce qu'avait représenté Fountain de Marcel Duchamp pour la sienne : le lieu de sa vérité esthétique. Pas moins.
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Johnsons et shits ; notes sur la pensée politique de William S. Burroughs
Laurent de Sutter
- Leo Scheer
- Variations
- 8 Juillet 2020
- 9782756113227
Toute sa vie, Williams Burroughs n'a cessé d'intervenir, avec une méchanceté et une acuité remarquables, dans les grands débats de son époque. Au fil du temps, ses interventions ont fini par constituer une « mythologie », dont deux familles d'individus occupent les rôles principaux : les « Johnsons » et les « Shits ». Les Johnsons n'attendent qu'une chose, qu'on les laisse vaquer à leurs propres affaires. Les Shits, eux, obsédés par le droit et la raison, prétendent s'ériger en centre autour duquel toute existence doit graviter. À l'heure où les Shits se multiplient, dans la politique comme sur les réseaux sociaux, la mythologie de Burroughs et les plans qu'il a formés pour se débarrasser des emmerdeurs sont plus que jamais d'actualité. La révolution sera Johnson ou ne sera pas.
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Deleuze ; la pratique du droit
Laurent de Sutter
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Février 2009
- 9782841864829
" la jurisprudence est la philosophie du droit, et procède par singularités, prolongement de singularités ", disait Gilles Deleuze (1925-1995).
La philosophie sait penser la loi. mais le droit ne se laisse pas réduire aussi facilement. ce prodigieux meccano impose son jeu à la pensée et s'offre ainsi comme un modèle possible, inventif et foisonnant, rigoureux pourtant, souverainement indifférent au jugement. la relecture d'une tradition critique allant de socrate à kafka ouvre ainsi pour deleuze la voie d'une pensée clinique, attentive au singulier, qui pourrait bien être l'avenir de la philosophie.
Une relecture décapante d'une des plus grandes oeuvres de notre temps.
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Vies et morts des superheros
Laurent de Sutter
- Puf
- Perspectives Critiques
- 20 Janvier 2016
- 9782130735120
Dix trentenaires biberonnés aux comic books et aux blockbusters hollywoodiens. Dix penseurs qui considèrent que la vérité du monde se situe là où l'on aime le moins la regarder. Dix écrivains qui ont un jour décidé que penser, au XXIe siècle, impliquait désormais de raconter des histoires. Dix super-héros emblématiques. Dix méditations virtuoses. Voilà ce que vous trouverez entre les pages de Vies et morts des super-héros : dix manières de tenter de réfléchir le contemporain, à partir du coeur le plus ambigu, le plus méprisé, de la pop culture mondialisée.
Superman et l'enfance. Batman et la surveillance. Hulk et la guerre. Iron Man et le capital. Dr. Strange et la pensée. Spider-Man et l'éthique. X-Men et la culture. Captain America et la nation. Et même Capitaine Chaos. Non, les super-héros ne sont pas qu'un produit - que l'enfant bâtard du capitalisme des industries culturelles et des délires identitaires, raciaux ou machistes d'une nation fantasmant son histoire et sa grandeur. Ils sont bien plutôt ce à partir de quoi l'un comme les autres entrent en crise. Ils sont le moment de leur réel. Le moment où tout craque.
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Toute vie est une oeuvre d'art pornographique.
Nous avons besoin d'un nouvel art de jouir. L'héritage de la révolution sexuelle s'est épuisé. Pourquoi? Parce qu'il paraît vain d'imposer un programme, quel qu'il soit, à la jouissance. Ce programme, la révolution sexuelle l'avait baptisé "érotisme". Peut-être, pour en finir, faut-il donc aussi en finir avec cet érotisme. En finir au profit d'une autre conception de la sexualité où la jouissance participe d'un véritable art. Tel est du moins le but du présent essai - un but qu'il ne sera possible d'atteindre qu'au prix d'un bouleversement complet du partage entre admissible et inadmissible en matière de sexe. En serez-vous capables? -
Post-tribunal. rpbw et l'ile de la cite judiciaire (b2-71)
Laurent de Sutter
- Editions B2
- Actualites
- 1 Février 2018
- 9782365090773
La nouvelle Cité judiciaire de Paris, remportée par Renzo Piano en 2010, construite dans le quartier des Batignolles et inaugurée en 2018, devait être le signe de l'avènement d'une justice nouvelle, renonçant à l'intimidation au profit du soin, de l'accueil et de la rassurance. Mais Piano oublia que l'histoire de la justice est pleine de virages et de portes dérobées et que les intentions les plus généreuses y sont souvent celles qui produisent les effets les plus violents. Piano voulait construire un post-tribunal , il se pourrait bien qu'il ait construit une nouvelle île, où mieux que jamais barricader la justice.
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Magic est de ces livres étonnants, bouleversant tout ce que nous croyions savoir sur un sujet. À partir d'une interrogation sur l'apparition du concept de « lien social » chez Rousseau ou Durkheim, Laurent de Sutter propose une surprenante remise en cause du consensus régnant autour de l'idée de lien. Plutôt que de poursuivre l'investigation du côté de la sociologie, il suggère, pour comprendre ce qui nous lie, de regarder du côté d'un droit qui aurait retrouvé ce qui lui a toujours été consubstantiel et que l'on a pourtant tenté de refouler, à savoir sa magie.
Que se passerait-il si, en effet, le droit était la dernière manifestation de la magie dans un monde qui croyait pouvoir s'en passer ? Telle est la question au coeur de ce bref essai érudit, spectaculaire et fascinant, passant avec une grâce provocante de Montesquieu à Giordano Bruno, des juristes romains à Gabriel Tarde, de Marcel Mauss aux inspirateurs du Code civil, de Giorgio Agamben à Quentin Meillassoux.
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Analyse de cette comédie sortie en 1964 mettant en scène les aventures de l'Inspecteur Jacques Clouseau et de la Panthère rose. Le film souligne l'impuissance et les paradoxes du travail du policier à maintenir l'ordre dans la société contemporaine.