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Lejeune Claire
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Si le poète masculin peut s'identifier à Orphée, il ne reste aux poétesses qu'Eurydice, piégée pour l'éternité dans les Enfers. C'est à cette figure que s'identifie Claire Lejeune, qui pratique la poésie comme un risque permanent, cultivant une incandescente audace qui mène à ébranler nos habitudes de pensée : « Le poète connaît en se jetant au brasier du présent ». Les recueils ici rassemblés donnent la mesure d'une oeuvre qui a suscité l'admiration de René Char et de Maurice Blanchot.
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Ariane et Don Juan ou Le désastre : Cette pièce explore la rencontre entre Ariane et Don Juan, où Ariane refuse de succomber aux charmes de Don Juan. L'enjeu est de convaincre Don Juan d'adopter un mode de vie post-patriarcal où le désastre est valorisé.
Le Chant du dragon : Trois personnages confrontent les réalités héritées du patriarcat et cherchent à restaurer l'amour et la fraternité dans un monde menacé par des problèmes environnementaux. Le dragon devient le symbole de la vie à protéger contre la tradition mortifère.
Les Mutants : Dans un monde post-apocalyptique, deux personnages discutent de l'émergence des Mutants, une nouvelle génération humaine destinée à briser les règles du passé. La pièce explore les possibilités d'un renouveau radical après l'abolition de l'ancien monde. -
Pour trouver la clé, il fallut perdre la mémoire des serrures
Claire Lejeune
- L'Arbre De Diane
- Les Deux Soeurs
- 10 Novembre 2018
- 9782930822105
«?La mémoire de la clé - de l'origyne - s'est perdue, car au nom du Père, sa langue fut coupée, interdite de transmission. [...] Je ne cherche plus la clé, je l'ai trouvée. Je la connaissais pour en avoir été la matière même mais maintenant qu'elle a été nommée, il me faut écrire à partir d'elle. Donner la clé pour entrer dans ma maison.?» Le point de vue de Claire Lejeune est celui des origines, et plus particulièrement, de l'origyne, c'est-à-dire de la féminité au commencement de toute chose, de toute création, de la Vie - qu'elle aimait écrire avec une majuscule. Ce qui nous semble une évidence est cependant une prise de conscience à l'encontre de tous les détournements d'une civilisation qui s'est savamment construite sur la servitude des Femmes et sur leur effacement dans les coulisses de l'Histoire.
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Poète, essayiste ou encore fondatrice des Cahiers internationaux de symbolisme et de la revue Réseaux, Claire Lejeune (1926-2008) aura publié de nombreux livres attachants. Qu'on cite simplement La Geste, Mémoire de rien, L'Oeil de la lettre, Âge poétique, âge politique ou Le Livre de la mère pour se convaincre de la place originale et primordiale qu'elle occupe parmi nos auteurs de langue française.
Claire Lejeune, toujours en procès avec une société patriarcale, a aussi été cette femme attentive aux gestes quotidiens. Ce livre, composé d'extraits de son oeuvre, de photographies et de recettes, témoigne aussi de cette réalité-là.
Comme Colette, comme Marie Delcourt avec son livre Cuisiner, Méthode à l'usage des personnes intelligentes ou Duras, avec La Cuisine de Marguerite, un ouvrage aujourd'hui interdit de publication par ses ayants droit où apparaissent les plats favoris de l'auteur dont le fameux « bortsh bâtard à la française sans crème », voici aujourd'hui, grâce aux recherches de ses filles et de quelques amies - qu'elles en soient toutes remerciées -, les recettes préparées par Claire.
Recettes transmises de mères en filles, de Mémère, de Maman Denise, de Marraine Jeanne, de Tante Josette ou de Tante Annette, voici de quoi accompagner le mot du poète finlandais, Pentti Holappa, nous soufflant à l'oreille : « Jamais le plus ardent des poèmes n'élucidera l'aigre et furtive jouissance des sens. » Marcel Moreau, dont on lira le billet dans ce petit livre, dit de Claire : « Elle avait des gestes de lavandière pour parler philosophie ou cuisine ».
Avez-vous goûté sa terrine de lapin ? Moi, je l'ai mangée, cette terrine, j'en ai repris deux fois... et j'en mangerais bien encore un peu !