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Littérature
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Cela pourrait ressembler à une question de Trivial Pursuit ou d'un quizz à la télé : "Poète du XXe siècle qui a inspiré les plus grands musiciens de son temps, tels Darius Milhaud ou Francis Poulenc ?" Ou bien: "Poète wallon qui a donné son nom à un boulevard bruxellois et à une promenade parisienne sur l'île de la Cité ?". Ou encore : "Traduite en quarante-quatre langues, dont l'arménien et le vietnamien, l'oeuvre de ce poète francophone a rencontré cent fois plus de lecteurs dans le monde que dans sa Belgique natale..." La bonne réponse : Maurice Carême, bien sûr ! Alors, enfantin, Carême ? N'aurait-on pas trop vite confondu, à son propos, simplicité et simplisme ? Car cette clarté du poème, cette transparence du vers n'enlève rien à sa densité, bien au contraire.
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Bruxelles, années 1930. Prosper Goffineau, mari soumis et père de famille aimant, se découvre une nouvelle passion pour le football, et plus particulièrement pour le Sporting Club Anderlecht, qu'il ne manque pas d'aller voir dès qu'il le peut. Cette passion chronophage, qui le pousse à délaisser ses devoirs, n'est pas du tout au goût de sa femme Octavie et de sa fille Angélique, qui le lui font bien comprendre. Au rythme de la vie, des matchs, des victoires ou des défaites, il vivra joies, peines, soucis personnels et dilemmes de supporter, de mari et de père. Un roman humoristique sur fond de satire sociale.
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Dans Médua, le narrateur, poète reconnu en quête autant de repos que d'inspiration, est en villégiature sur la côte belge. Un soir, il découvre, échouée sur la plage, une méduse qui lui fait penser à une jeune femme rencontrée dans le train dont la mystérieuse personnalité l'obsède depuis. Il décide de ramener sa trouvaille dans l'appartement où il séjourne. Le récit de son séjour bascule dès lors dans une dimension fantastique où les faits réels se juxtaposent avec les visions du poète submergé par les hallucinations. Pour écrire Médua (commencé en 1950 et terminé en 1976 !), Carême ne cache pas qu'il a été inspiré par La femme changée en renard de David Garnett. Pourtant le roman échappe à toutes les normes du genre. La nouvelle Nausica retrace l'histoire dramatique de deux êtres qui, bien qu'ils s'aiment, sont déchirés par l'action maligne d'une puissance destructrice. Pour l'auteur lui-même, ces deux portraits de femmes se répondent et doivent être publiés ensemble.
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Baptiste Quenouil n'avait pas cinq ans lorsqu'on retrouve son père gelé dans une rigole où il s'était affalé ivre mort.
Le lendemain, sa mère se pend à une solive... Adulte, sa modeste condition l'entraîne lui aussi dans un engrenage inexorable. Ce récit implacable sur la dépendance et le délire éthylique, mais surtout sur la détresse humaine, offre également un formidable portrait de femme. Par amour ou par pitié, Victorine ne peut se résoudre à quitter un homme plongé en pleine déchéance. Mais peut-on ainsi échapper à son destin ? La cruauté hallucinée nous emporte dans la grande tradition du roman naturaliste, mais le réalisme devient alors un tremplin pour bondir dans le fantastique.
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En 1950, lors d'un séjour chez son ami André Decroix, Maurice Carême trouve un soir une méduse échouée sur la plage et la ramène dans l'appartement où il séjourne. De cette découverte banale en soi, va jaillir, comme l'écrit Rodica Pop à propos de Médua, "une fascinante transposition des faits réels vécus par l'auteur et des phantasmes de son esprit".
Doit-on parler d'un aspect inattendu de l'oeuvre? Ce serait méconnaître bien des aspects de celle-ci, ignorer l'homme épris de littérature que Carême fut tout au long de sa vie. Les grands auteurs fantastiques sont légion dans sa bibliothèque. Nous citerons entre autres: Maupassant, Oscar Wilde, Edgar P?, David Garnett dont il relira à plusieurs reprises le roman La femme changée en renard lors de sa longue et hésitante mise au point de Médua commencé en 1950 et terminé en 1976. C'est cette juxtaposition entre le réel et le fantastique qui va l'amener à ce perpétuel re-travail. Maurice Carême est persuadé qu'il faut cadrer l'évidence de la réalité. Celle-ci va lui permettre en même temps cette distanciation parfois fantasmatique, mais obtenue toujours - osons cette métaphore audacieuse! - avec l'artifice du réel. C'est à n'en point douter cette caractéristique qui l'éloigne le plus des contes d'Edgar P ? dont il fut un lecteur passionné.
Faut-il s'étonner en outre de trouver dans Médua ce sentiment de cruauté qui rend certaines pages hallucinantes? Il était déjà présent dans d'autres oeuvres précédentes comme La bille de verre ou Le royaume des fleurs. Maurice Carême confirme seulement dans le roman que republie aujourd'hui son ami Jean-Baptiste Baronian sa fascination pour l'irrationnel, l'étrange, le fantastique, genres où il s'affirme un des écrivains majeurs de sa génération.
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Je n'aurai mangé que mon pain, Respiré que mes seuls rosiers, Tordu, tel un panier d'osier, Que des mots clairs et familiers.
Comme un oiseau, dans un pommier, J'aurai chanté, émerveillé, Sans jamais penser que demain Ce sera mon tour de rêver Aux vitres de l'éternité.
(Maurice Carême)
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Le temps ? Pour Maurice Carême, il est inéluctablement lié au destin de l'homme et sous-jacent dans l'ensemble de l'oeuvre. L'eau lui paraissait la métaphore des heures qui s'écoulent dans jamais revenir sur elles-mêmes. Comme le temps, comme la vie!
Fut-il un homme heureux de vivre ? Certes! Et pourtant, conscient que la mort est là, devant lui! Aussi, les questions essentielles jaillissent-elles, toujours posées, toujours sans réponse.
Un recueil de poèmes de Maurice Carême, depuis longtemps épuisé, 120 poèmes à lire et à chanter.
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Le recueil de poèmes intitulé « Brabant » était depuis trop longtemps épuisé. En accord avec la Fondation Maurice Carême, les éditions du CEP republient dans son intégralité (200 poèmes) cette oeuvre de l'écrivain belge, avec Simenon, le plus lu et traduit dans le monde. Poète de l'enfance et du merveilleux de la vie, poète panthéiste qui identifie Dieu et la nature, Maurice Carême est un auteur dont le style, simple à première vue, est un véritable bonheur. On découvre aussi en lui un précurseur d'une écriture poétique au service d'une philosophie de la nature, tant recherchée de nos jours.
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Instituteur à 19 ans, poète à 20 ans, Maurice Carême renonce à sa première vocation (1943) pour s'adonner tout entier à la seconde. Poète de renommée internationale, il a vu son oeuvre traduite en de nombreuses langues.
Après une période empreinte de surréalisme puis de futurisme (1926-1930), Carême en revient à une poésie simple, enfantine et exquise. Cette voie-là, il ne l'abandonnera pas : Poèmes de gosses (1933) mais surtout Mère (1935), son livre fétiche, bien que d'un style hors mode et qualifiés de « supernaïvisme », recueillent un succès considérable. Nombreux sont ses poèmes qui ont été mis en musique par Paul Gilson (le tout premier), Darius Milhaud, Francis Poulenc, Jean Absil, et largement diffusés par le disque. Après la Seconde Guerre mondiale, Carême poursuit dans la même veine et le même succès avec Femme, La Lanterne magique et La Maison blanche. Les années cinquante sont faites de tristesse pour le poète qui retravaille son style. Sa poésie essentiellement simple décrit le monde, mais interroge aussi souvent les mystères de l'homme. Du Prix Verhaeren (1927) au Prix européen à Trente pour l'ensemble de son oeuvre (1976), Carême a pratiquement connu tous les honneurs. Être ou ne pas être est un recueil où l'on reconnaîtra la langue simple et chaleureuse du poète qui interroge le monde et se remet sans cesse en question.
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