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Sciences humaines & sociales
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Illuminé par une enfance paradisiaque qui marquera et sa personnalité et son oeuvre, c'est - après le chef-d'oeuvre Mère paru en 1935 - dans le recueil posthume Souvenirs, l'un des derniers écrits par Maurice Carême, que se reflètent et l'éblouissement et aussi la nostalgie des bonheurs vécus enfant et adolescent. L'image du « poète de la joie » que certains de ses contemporains ont tenté de lui apposer ne résiste pas à une lecture approfondie ni de sa poésie ni de sa prose.
La dualité de sa vision du monde en fait bien davantage « un poète de la grandeur et de la misère de l'homme. Concise, discrète et pénétrante, son oeuvre nous parle de la solitude profonde de l'homme et de la joie de l'existence » (Laszlo Ferenczi, universitaire hongrois).
Malgré toutes les clartés que projettent tant et tant de vers de « Souvenirs », les ombres sont là qui font de Maurice Carême, dans sa miraculeuse simplicité, un des poètes majeurs du XXe siècle.
AUX FENÊTRES DU TEMPS Aux fenêtres du temps, J'ai regardé le monde.
Je me suis vu, enfant, Jouant tout seul dans l'ombre.
Que faisais-je, riant Dans les herbes profondes ?
Aux fenêtres du temps S'enfuyaient les colombes.
Je me voyais parlant Comme l'on parle en songe Dressé sur le ciel sombre Ainsi qu'un rosier blanc Aux fenêtres du temps.