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Quand on veut faire taire les minorités, ou leur dénier l'accès aux droits civiques fondamentaux, une des techniques les plus efficaces consiste à les empêcher de s'exprimer. Non seulement en leur barrant l'entrée des écoles et des universités, mais aussi en « cassant » leur musique et leurs chants. Dans les États du Sud des États-Unis, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, certains milieux ségrégationnistes l'ont bien compris. Ils ont notamment aligné dans leur viseur un bluesman dont la voix, circonstance aggravante à leurs yeux, va jusqu'à séduire un public de jeunes Blancs. Dans la foulée, ils ont également coché sur leurs tablettes le nom d'un prospecteur de talents venu du Nord pour enregistrer les meilleurs chanteurs noirs. Derrière deux morts d'apparence anodine se joue une partie démoniaque, qui a pour enjeu la disparition ou la survivance du blues et, à travers cela, l'émancipation de la population afro-américaine. Ou comment une banale enquête sur un meurtre finit par céder la place à une quête initiatique. Où le temps s'écoule par paquets de douze mesures. Et où chaque mot, chaque son se met à osciller pour former une blue note. Une note bleue comme le fond de l'abîme, pour une musique noire comme la couleur de l'âme.
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Musique noire et littérature noire inspirent Michel Lauwers depuis qu'il sait lire et poser un vinyle sur une platine. Que la première soit appelée «bleu» et la seconde «polar» demeure pour lui un mystère car le «noir» leur va si bien. Après avoir publié deux romans «blancs», «Le Mont des Oliviers» et «Le Refuseur», il est heureux de publier son premier roman dédié à ces deux couleurs Le blues est la musique du diable. Mais le ciel est proche de l'enfer, et entre le blues et les musiques de Dieu que sont le spiritual ou le gospel, il n'y a souvent qu'un accord de différence.
Ce sont les paroles qui consacrent la perte de toute innocence. Fils ou descendants d'esclaves, les premiers «crieurs» de blues ont vendu leur âme au diable pour négocier des bribes de paradis sur terre. Ce contrat faustien a été conclu en un lieu lourd de symboles, un carrefour désert, à minuit, l'heure de tous les crimes.
Le bluesman Robert Johnson a repris la légende du carrefour à son compte. Peu après, quelqu'un le lui a réglé, son compte, un soir de l'été 1938 à Greenwood, Mississipi. Ignorant son décès, Alan Malox s'est lancé sur les traces de Johnson. Illustrateur pour une compagnie de disques, Malox est chargé de dessiner le portrait du bluesman. Arrivé à Greenwood, il apprend que le chanteur a été assassiné et qu'aucune enquête n'a été ouverte. Il décide alors de partir lui-même à la recherche de son assassin.