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Patrick Declerck
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Les naufragés : avec les clochards de Paris
Patrick Declerck
- Terre Humaine
- 6 Février 2003
- 9782266129893
Nous les côtoyons tous les jours. Souvent ils sont ivres et peinent à mendier. Ils sentent mauvais, vocifèrent et font un peu peur. Nos regards se détournent. Qui sont ces marginaux au visage ravagé ? Ce sont les clochards. Fous d'exclusion. Fous de pauvreté. Fous d'alcool. Et victimes surtout. De la société et de ses lois. Du marché du travail et de ses contraintes. Mais au-delà, c'est contre la vie même qu'ils se révoltent. Hallucinés, ivres, malades, c'est un autre et impossible ailleurs dont ils s'obstinent à rêver furieusement. Patrick Declerck, psychanalyste et ethnologue, a suivi la population des clochards de Paris durant plus de quinze ans : dans la rue, dans les gares, dans les centres d'hébergement, au Centre d'accueil et de soins hospitaliers de Nanterre, au Samu social. En 1986, dans le cadre de Médecins du Monde, il a ouvert la première consultation d'écoute destinée aux SDF en France.
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Le sang nouveau est arrivé ; l'horreur SDF
Patrick Declerck
- Folio
- Folio
- 18 Octobre 2007
- 9782070342976
« Clodo est là pour enseigner cette terrible vérité : la normalité est sans issue. Sous le masque bienveillant de nos démocraties se cache cette totalitaire injonction : Citoyen sera productif ou lentement, et sans bruit, mis à mort.
Qu'on ne s'y trompe pas. La souffrance des pauvres et des fous est organisée, mise en scène, nécessaire. La République tout entière verse des larmes de crocodile à la mémoire de nos chers disparus de la rue. Clodo vivant embarrassait ; voici son cadavre, garanti pur misérable hypothermique, déclaré d'utilité publique ».
Patrick Declerck.
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« Se finir au Browning, malgré tout et quoique l'idée parte évidemment d'un incontestable bon sentiment, c'est vite dit... C'est bien gentil. Le principe, d'accord, est acquis. Indiscutable et clair. Mais enfin, ce n'est là, en soi, que bonne volonté creuse... Pieuse intention... Nébuleux fantasme... Au mieux, théorie... Reste les détails. Les déclinaisons du réel. Les grains d'entropie... Une foule de détails à prévoir, imaginer, penser, maîtriser. Où ? Quand ? Et exactement, précisément, comment ? Les gestes.... La cérémonie. C'est quand même tout un petit ballet à organiser...»
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«L'hélico dépose Frank dans une petite clairière. Autour, la jungle. Pas la forêt des Landes. Pas le bois de Vincennes. Non. La jungle... Celle de la chlorophylle en délire. Partouze de la botanique. Celle où tu vois même plus le ciel. Marche à pied, camping, le grand air... Sympa. À part les Viets, les mines, les pièges, les moustiques, les tiques, les sangsues, les serpents, les araignées et même une fois - fuck me! - un putain de tigre tellement près que Frank s'est pratiquement chié dessus. À part tout ça, sympa...»
Onze nouvelles sur le fil du rasoir, à l'intention de ceux qui savent que l'Histoire est sans issue, l'espoir vain et ce monde insoutenable. Sans dieu ni maître, un manifeste du pessimisme joyeux.
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Patrick Declerck apprend qu'il va subir une lourde opération du cerveau, et décide de partir s'entraîner dans une école de snipers en Arizona. L'idée de ne pas se louper si son opération ratait est à l'origine de cet étrange voyage. Certes, il n'est pas besoin d'avoir un diplôme de sniper pour bien se loger une balle dans la tête, mais Patrick Declerck vient d'une famille où les armes ont toujours été présentes. Et s'il en mesure toute la dangerosité, il en connaît aussi la fatale attraction. N'ayant donc plus grand-chose à faire avant de peut-être mourir prochainement, il retourne à New York, sa ville d'origine, pour rendre hommage aux victimes du 11 septembre. Puis il prend l'avion pour aller suivre sa formation paramilitaire de sniper en Arizona.
Sniper en Arizona est donc le récit de ce stage en plein désert, par 38°C. Le groupe est composé d'hommes ayant tous fait la guerre, les stagiaires comme les professeurs. C'est donc une assemblée d'individus pas mal cabossés par la vie que Declerck va observer de son oeil d'anthropologue. Le soir, après une journée passée à tirer, chacun rentre chez soi. Declerck retrouve son motel - typique de la région. Pour se détendre, il se rend chaque soir au McDo du coin, et explore les magasins (d'armes) locaux. Comme à son habitude, Declerck, dans ce nouvel opus, explore les limites de l'absurde de l'existence humaine dans un monde perpétuellement déchiré entre vide intersidéral et crétinisme collectif.
Pour survivre, reste la musique des mots. Et c'est à cette musique particulière (et à chaque livre différente) des mots qu'il importe de porter tout le sens et la sombre beauté du voyage.
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Il paraît que haïr ne se fait plus. Que c'est déplacé et tout à fait vulgaire. C'est ce que regrette Patrick Declerck en voyage à New York sur les traces du 11 septembre 2001 et des souvenirs de sa jeunesse passée à Manhattan.
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«Enfance bruxelloise. L'école où, catatonique d'ennui, je regardais par la fenêtre la pluie tomber. Week-ends à Ostende avec l'ombre d'Ensor tout proche. Ma grand-mère était folle. Hystérique façon Charcot. Mon Tonton, lui, donnait plutôt dans le légèrement psychopathique. Et mon père était prêt à partir n'importe où : Argentine, Amérique... N'importe où, du moment que c'était loin... Foutons le camp, qu'il disait... Tout ce petit monde n'allait pas très bien. Notre médecin de famille était psychiatre, c'est dire... Alors moi, à force, je suis d'abord devenu névrosé, et ensuite, bien plus tard, analyste... Et entre-temps, à l'adolescence fraîche et joyeuse comme la guerre du même nom, j'ai tenté de rejoindre les Tupamaros en Uuguay. J'ai fini sous une tente, dans la montagne, du côté de Briançon... Enfin, pour faire injure au temps qui passe, et vaincre mes obsessionnelles inhibitions, après mon analyse et grâce à elle, je me suis forcé à écrire. À écrire malgré tout. Un roman ? Un roman oui, si l'on veut... Mais un roman dont seule la psychanalyse serait alors l'héroïne et la profonde trame.» Patrick Declerck.
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Par son écriture, les "Tristes tropiques" des rues de Paris. Le désenchantement du progrès, une descente aux enfers. Un grand Terre Humaine.
Nous les côtoyons tous les jours. Souvent ils sont ivres et peinent à mendier. Ils sentent mauvais, vocifèrent et font un peu peur. Nos regards se détournent. Qui sont ces marginaux aux visages ravagés ? Des exclus ? Des pauvres ? Ce sont les clochards. Fous d'exclusion. Fous de pauvreté. Fous d'alcool. Et victimes surtout. De la société et de ses lois. Du marché du travail et de ses contraintes. Mais au-delà, c'est contre la vie même qu'ils se révoltent. C'est elle qu'ils combattent. C'est elle qu'ils haïssent. Hallucinés, ivres, malades, c'est un autre et impossible ailleurs dont ils s'obstinent à rêver furieusement.
Patrick Declerck, psychanalyste et ethnologue, a suivi la population des clochards de Paris, durant plus de quinze ans : dans la rue, dans les gares, dans les centres d'hébergement, au Centre d'accueil et de soins hospitaliers de Nanterre, au Samu social. En 1986, dans le cadre de Médecins du Monde, il a ouvert la première consultation d'écoute destinée aux SDF en France.
Ce livre montre toute l'ambiguïté de ces hommes écrasés qui, avec une sombre dignité, se détournent du monde, pour mieux se détruire sous nos yeux. Au travers d'observations ethnologiques et psychopathologiques, d'histoires de vie, de fragments autobiographiques et de souvenirs d'enfance, c'est en filigrane, à une promenade philosophique aux limites de l'humain que le lecteur est convié.
Prix France Télévision "Essais" 2002. -
Arthur, hippopotame de course et autres histoires
Patrick Declerck
- Plon
- Plon Jeunesse
- 7 Octobre 2004
- 9782259197366
7 contes pour enfants de 8 à 12 ans (et plus), où l'humour, l'émotion, la tendresse sont servis par une plume aussi brillante qu'alerte. Un régal d'intelligence et de drôlerie.
Arthur, hippopotame de course ; Manoq, le petit ours blanc qui n'avait pas de papa ; Pipi, Popo et Prout, trois dégoûtants petits cochons ; J'aime pas les chasseurs ; Twiga, la girafe ; Du rififi à la récré ; L'histoire du grand cormoran ou de l'importance des dessous de bras pour la survie des espèces. Des animaux très humains, animés par leurs passions, rêves, imaginaires, fantasmes et vilaines petites manies parcourent ces 7 nouvelles.