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Philippe Mathy
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Prix Georges-Perros 2009.
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« Derrière les maisons » que voit le poète? Qu'y découvre-t-il ? Un jardin, un ruisseau, le printemps, des arbres. Il aime jardiner, marcher, contempler la nature, qu'une main sur l'épaule le surprenne. « On sait qu'en son jardin/ on effleure déjà le paradis ». Souligner la discrète vibration d'une feuille, se laisser traverser par le vent, être enlacé par une lumière tendre, tout ce qui s'observe, tout ce qui se ressent, nous entraîne à méditer avec le poète notre condition de passants sur terre. Mais il sait aussi que le « chemin dénoue les peurs/ t'emmène plus loin ».
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Nul ne peut rassembler ce que nous avons vécu, ce que nous nous sommes dit.
Le temps lui-même brasse déjà une lumière qui leur est étrangère. L'oiseau sur ton épaule peut chanter à tue-tête. Toujours le secret demeure sous ses ailes. Il connaît ta beauté, l'abrite en silence. Un amour veille sur lui, plus fort que nos présences.
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Invisible passant ; ibiltari ikustezina
Philippe Mathy
- Tetras Lyre
- Bilingue
- 21 Mai 2015
- 9782930494906
Tendre et charnelle, la poésie de Philippe Mathy tutoye le mystère d'un ciel à inventer encore. La musique d'une autre langue lui fait écho pour mieux annoncer l'indicible (Françoise Lison. Le Courrier de l'Escaut, 29 janvier 1996).
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On écrit sans songer à personne. On écrit en ignorant pour qui. Ce pour est pourtant bien présent : à l'instant où les mots s'abandonnent sous la main, dans la bouche, le souffle de la langue frémit dans l'air à la recherche d'une oreille attentive, d'un visage, d'une joue à caresser, d'une solitude à partager.
Paradoxe que Jean Grenier a relevé dans son Nouveau Lexique : « On n'écrit pas librement tant qu'on pense à ceux qui vous liront, on n'écrit pas bien tant qu'on ne pense pas à eux. » - Philippe Mathy Sous la robe des saisons a reçu le prix littéraire 2013 du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le jury a salué la « simplicité et la densité » de ce poète qui a « une âme, une sensibilité, un ton qui entraînent l'assentiment du lecteur ».
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«Un couteau se lève dès que tu écris.» Le ton grave, pessimiste des premiers poèmes cède à l'évocation de courts bonheurs, ceux du matin, du chant des oiseaux, des collines, du soleil confident, des fleuves, de la mer... Philippe Mathy dit le temps qui passe, et sème des poèmes qu'il «dépose sur une page en espérant qu'elle brûle».
EXTRAIT:
Qu'ai-je été ?
Quelques pas essoufflés dans le fracas de vivre.
Cherchant le feu d'un amour.
La vigne d'un rêve où goûter à l'ivresse des jours.
Une monnaie qu'on échange.
Entre deux conversations banales.
Le remuement d'air d'un oiseau.
Qui ne sait pas où le vent le mène.
Au bout de l'été une chaleur qui s'éteint.
Qu'ai-je été ?
Si peu.
Une pierre qui s'effrite.
Comme les mots en vain tracés.
Sur ce papier promis pour la cendre.
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.Partir, partir, comme un chant d'oiseau se noie dans les cimes.
.Ce n'est pas mon apparence qui me définit mais le manque.
.Sans le vide en moi pour recevoir autrui, j'aurais déjà coulé.
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Sur trois saisons, le printemps, l'été et l'automne, Philippe Mathy nous dit son amour de la Loire, qu'il observe de près. À décrire ce qu'il observe, « tout chante autour de [lui] ».
Philippe Mathy est une voix discrète. Sa poésie ne hausse jamais le ton. Elle dit avec des mots simples la beauté de ce qui l'entoure en masquant à peine une sombre mélancolie. Il faut lire les poèmes de Veilleur d'instants comme une suite de réflexions, d'observations posées dans un carnet. C'est vers les choses du quotidien que l'auteur tourne ses regards, non sans laisser sourdre l'angoisse de connaître leur disparition à chaque instant.
Dans la suite liminaire qui ouvre le recueil, le poète n'hésite pas à dire sa peur du temps qui passe et de celui qui s'approche en dégradant la vie.
Recueil après recueil, si la voix devient plus grave, Philippe Mathy ne cesse de dire la beauté et la bonté du monde.
Les peintures de Pascale Nectoux expriment ce flottement, disent la légèreté du temps qui passe.
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Barque à Rome est un recueil de notes écrites en voyage, en Algérie en 1983 et à Rome lors de deux résidences en 1999 et 2002. Les notes algériennes sont une première édition en France. J.M.G. Le Clézio, les lisant, parle de « poèmes, images de paix ».
Les notes des résidences à Rome sont inédites. Rédigées au fil des journées romaines, promenades, visites de la ville, lectures, rencontres, poèmes aux amis, poèmes à l'aimée, elles gardent le ton poétique de la pensée de Philippe Mathy. Ces trois voyages invitent le lecteur à méditer non sur le bonheur, mais sur ce qui peut rendre heureux quelquefois.
« Pour peu que nous soyons réceptifs, tout ici-bas nous interpelle, requiert l'attention de nos sens. Mais plus nous sentons, plus nous tentons de vivre notre appartenance, et plus s'insinue en nous l'impression d'être exilés, comme si le monde lui-même nous confiait qu'il n'est pas de ce monde. »
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