Si on excepte les animaux de compagnie, les bêtes sont absentes de la vie quotidienne dans les sociétés occidentales prospères. Or, c'est aussi par le contact direct avec les animaux que nous nous définissons comme humains, par la compréhension de ce qui nous lie à eux et ce qui nous différencie. Cet essai interroge ce lien intime à partir d'une scène présente dans nombre de textes littéraires : la rencontre entre animaux humains et non humains. Basé sur une vaste enquête qui explore le champ littéraire du dernier siècle, ce livre s'efforce de dégager la manière dont l'écriture fait écho à l'empathie qui s'exprime envers les animaux et notamment à l'importance des rencontres comme déclencheurs d'un engagement fort en faveur des droits des animaux et de l'écologie au sens large.
Ce livre explore les rapports entre la littérature, l'environnement et l'écologie, dans une perspective écopoétique. Il est né du constat qu'avec la fin de la première décennie du 21e siècle la littérature française s'est mise à faire une place importante aux atteintes à l'environnement.
L'écologie, longtemps suspecte dans l'univers littéraire, est aujourd'hui solidement ancrée dans la littérature d'imagination.
À la lecture de ce qui a déjà été publié, l'on peut gager que la spécificité du sujet conduira aussi les auteurs à réinventer les formes romanesques. Aborder le changement climatique -phénomène qui se déroule sur une durée qui dépasse et de beaucoup le cadre habituel du roman- ou faire une place à la sensibilité des animaux -impossible à aborder par le biais romanesque de la psychologie traditionnellement privilégiée- amène déjà les romanciers à repenser en profondeur les modalités du récit.
Ce volume est donc d'abord un livre consacré à la littérature de l'extrême contemporain. Cela implique que les auteurs qui sont abordés ne disposent pas (encore) tous d'une grande visibilité. Alice Ferney, Maylis de Kerangal, Laurent Mauvignier, Jean Rolin ou Sylvain Tesson sont certes des auteurs largement célébrés, parfois simultanément par la critique universitaire et par le grand public cultivé. D'autres, Gisèle Bienne ou Claudie Hunzinger par exemple, ont depuis longtemps un cercle de lecteurs fidèles, mais ne sont pas nécessairement connus du plus grand nombre.
Guillaume Poix, Frank Bouysse et Éric Plamondon ont émergé plus récemment, mais se sont déjà rendus visibles, souvent en obtenant des prix littéraires majeurs.
Quoi qu'il en soit de leur notoriété, tous ces écrivains signent des oeuvres où la problématique environnementale est l'occasion de réfléchir aux moyens par lesquels l'écriture est à même de rendre compte des problèmes et des défis actuels en matière d'écologie.
Schoentjes propose ici le premier panorama d'écopoétique en France, c'est-à-dire de l'étude du rapport entre la littérature et l'environnement naturel.
À contre-pied des approches nationales, lyriques et militantes, Schoentjes aborde la littérature de nature sous un angle original, résolument cosmopolite, désengagé et tourné vers le monde concret. Les lecteurs retrouveront également deux de ses thèmes de prédilection : l'ironie et la guerre.
Schoentjes analyse les oeuvres de nombreux auteurs contemporains, célèbres ou oubliés, de 1945 à nos jours entre écriture du réel et récit de nature - et en particulier Claude Simon, Jean-Loup Trassard, Pierre Gascar, ainsi que l'Italien Mario Rigoni-Stern ou le Finlandais Arto Paasilinna.
Cet ouvrage voudrait contribuer à ouvrir un nouveau champ critique.
Depuis socrate jusqu'aux penseurs de la postmodernité, en passant par les romantiques allemands, l'ironie fascine aussi bien les créateurs que les philosophes.
D'une raillerie toute ponctuelle à un agencement particulier des événements mettant en jeu un sort malveillant, le terme ironie s'applique à un grand nombre de phénomènes et de situations. comme en outre la conversation quotidienne y recourt fréquemment, l'ironie semble naturelle à tous. or, si cette familiarité explique certainement le succès de la pratique dans les différents domaines artistiques et celui du mot dans le discours des sciences humaines, elle conduit souvent à faire perdre de vue les grandes traditions de pensée auxquelles l'ironie est redevable.
Il en est essentiellement trois que le présent essai passe en revue : la conception antique, la conception romantique, la ou les conceptions modernistes. trois brefs essais inédits d'autres spécialistes de l'ironie - linda hutcheon, candace lang et joseph dane - complètent la réflexion en ouvrant des perspectives parfois insoupçonnées.
À l'heure où la page des commémorations sur la Grande Guerre a été tournée, ce volume revient sur les évolutions de la production littéraire sur la Grande Guerre jusqu'à nos jours. La perspective se veut large, attentive au roman comme à la poésie, aux lettres, aux nouvelles, aux journaux.