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Littérature
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Dans ce pamphlet, écrit en réaction aux récents abus de la domination étatique et marchande, tels qu'ils ont eu notamment lieu lors de l'actuelle crise sanitaire, Raoul Vaneigem persiste et signe : le capitalisme est par essence mortifère en ce qu'il bride les passions, confine les corps et racornit les esprits. Mais une autre voie s'ouvre à l'humanité pourvu qu'elle renverse un système aussi vérolé qu'à à bout de souffle, et qu'elle se débarrasse de ses mornes profiteurs : gestionnaires, technocrates et autres politicards. C'est ce qu'il nomme la lutte pour un retour à la vie, mettant fin « au calcul égoïste et à la servitude qui ont fait de la Terre une vallée de larmes ». Car « la vie ne dit jamais de dernier mot ».
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Contribution à l'émergence des territoires libérés de l'emprise étatique et marchande ; réflexions sur l'autogestion de la vie quotidienne
Raoul Vaneigem
- Rivages
- 10 Octobre 2018
- 9782743645366
À la déshumanisation que le capitalisme propage en désertifiant la planète, l'expérience de sociétés autogérées, comme la ZAD Notre-Dame-des-Landes, oppose l'émergence de terres libres, affranchies du joug de l'État et du système économique qui détermine ses décrets. Ces sociétés sont les seules à pouvoir restaurer le devenir humain d'hommes et de femmes qui, réduits quotidiennement à l'état de marchandise, ont dû jusqu'à ce jour se contenter d'en rêver. Inédit
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Le chevalier, la dame, le diable et la mort
Raoul Vaneigem
- Le Cherche Midi
- 11 Septembre 2003
- 9782749101361
Je souscris à la résolution de Lautréamont : " Je n'écrirai pas des mémoires ".
Je n'ai pas le goût des confessions, elles offrent trop de gages à un spectacle où ma démarche même renierait son propos. Je n'ai en revanche aucune raison de dissimuler l'attrait qu'a toujours exercé sur moi la tentative de Montaigne de se peindre sur le vif en dépit des couleurs que le monde lui imposait. N'ayant écrit qu'un seul livre, sans cesse récrit, complété, corrigé selon la facture qu'empruntaient les bouleversements de la société et, inséparablement, les variations de mon existence, je me sens en narquoise familiarité avec lui.
Chacun de mes livres traduit le progrès, si incertain qu'il soit, d'une conscience en peine de dénouer les fils enchevêtrés d'une destinée, dont j'aspire à régler le cours. Si mon analyse se fonde sur des éléments personnels, ce n'est pas pour en tirer valeur d'exemple, c'est pour tenter d'éclairer un dernier voyage comme s'il dût, envers et contre tout, être encore le premier; c'est pour aviver, dans un refus de ce qui doit finir, une volonté, sinon de tout recommencer, du moins d'ouvrir des portes demeurées fermées ou entrouvertes par crainte.
Ce désordre d'émotions et de pensées, j'ai choisi de l'aborder par le biais des passions auxquelles je demeure le plus attaché l'amour, l'amitié, la volonté de vivre, l'aventure labyrinthique de la destinée, l'alchimie du désir, la sensibilité, l'animalité, le bonheur, la poésie; et à travers ce qui les corrompt: la peur, l'argent, la présomption de l'esprit. Mon questionnement est sans réponses, mais j'ai, au plus profond de mes doutes, quelques certitudes.
Peut-être est-ce suffisant au coeur d'une époque qui, présentant comme nulle autre pareille les symptômes d'un pourrissement universel, cherche, au crible de ses désillusions, les signes d'une civilisation humaine qui tente maladroitement et naïvement de s'instaurer.
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Modestes propositions aux grévistes.. : pour en finir avec ceux qui nous empêchent de vivre en escroquant le bien public
Raoul Vaneigem
- Verticales
- 15 Octobre 2004
- 9782843351938
«Des grèves récentes ont mis en évidence, dans de larges couches de la population, un sentiment croissant de malaise. Le cynisme, l'incompétence, les malversations de gouvernements inféodés à des sociétés multinationales prédatrices, qui ruinent la planète au nom du profit, suscitent une indignation, voire une colère le plus souvent inopérante. L'opposition à la tyrannie du discours économique souffre principalement d'une absence de projet de société. On a sous-estimé jusqu'à présent le rôle que joue, dans la mutation des mentalités et des conditions de vie, l'émergence d'un capitalisme fondé sur les énergies naturelles renouvelables, hostile au capitalisme financier dominant, dont l'immobilisme évoque la forme figée de l'économie agraire à la veille de la Révolution française, qui allait l'abolir. Le principe de gratuité, que le recours aux énergies renouvelables introduit dans le système du profit, permet désormais à chacun de s'en revendiquer pour opposer partout la vie aux directives qui la transforment en valeur marchande. Nous pensons qu'un nouveau style de grève, fondé sur la gratuité des transports, des communications, des soins, de l'enseignement, de l'énergie est de nature à nous doter d'une arme légale, capable de venir à bout de l'escroquerie universelle qui ravale les biens terrestres et les êtres humains à l'état de marchandises.» Raoul Vaneigem.
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À l'encontre d'une époque où chaque jour apporte à la destruction de la planète et à la crétinisation générale de quoi rivaliser avec le précédent, je mise sur l'intelligence de celles et de ceux qui font de la lutte pour leur vie quotidienne une priori absolue. Le retour à l'entraide et à l'autonomie individuelle mettra fin à l'individualisme et au règne du calcul égoïste.
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«Nous étouffons sous une chape de banalités qui, ravalées de génération en génération et habillées au goût du jour, martèlent au fil des siècles le glas du dépérissement et de la vanité des destinées humaines.» Les Banalités de base ont été écrites en 1962 et publiées, l'année suivante, dans l'Internationale situationniste.
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Pourquoi je ne vote pas et autres inédits
Raoul Vaneigem
- Cactus Inébranlable
- 4 Octobre 2017
- 9782930659657
"L'ouvrage Pourquoi je ne vote pas et autres inédits de Raoul Vaneigem est le résultat d'une belle collaboration entre différents intervenants.
D'abord l'auteur, évidemment, puis Serge Poliart qui a édité les textes contenus dans l'ouvrage dans le journal El Batia mourt soû et qui s'est proposé d'illustrer le livre avec Joseph Ghin.
Puis Jacques Retif qui s'est entretenu avec l'auteur et qui nous propose de découvrir (une partie de) cet entretien.
Au niveau éditorial, l'oeuvre sera tirée à 30 exemplaires par Alain Regnier (R.A Éditions) dans une version destinée aux bibliophiles, contenant les linogravures originales et les textes dans une typographie manuelle, le tout dans un bel écrin.
Parallèlement, Cactus Inébranlable éditions propose ce livre dans sa collection «Les P'tits cactus» au prix de 9 €."
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Rien n'est sacre, tout peut se dire ; reflexions sur la liberte d'expression
Raoul Vaneigem
- La découverte
- Cahiers Libres
- 7 Avril 2015
- 9782707186638
" Il n'y a ni bon ni mauvais usage de la liberté d'expression, il n'en existe qu'un usage insuffisant. " L'affirmation de Raoul Vaneigem donne le ton de cet essai qu'il consacre à la liberté la plus fondamentale de l'être humain. Un texte sans concession pour défendre une liberté qui ne doit, d'après lui, rencontrer aucune limitation, qu'elle soit politique, morale ou juridique.
Contre les vérités-sanctuaires et les secrets d'État, contre les lois sur la calomnie, le racisme et la pornographie, l'auteur considère qu'on ne combattra et vaincra la bêtise et l'ignominie qu'en travaillant à faire disparaître les conditions qui les rendent possibles. Il affirme haut et fort : " Autorisez toutes les opinions, nous saurons reconnaître les nôtres, nous les combattrons, nous apprendrons à annuler la force attractive des nuisances. [...] Nous les combattrons par la seule critique qui les puisse éradiquer : en pensant par nous-mêmes... " L'enjeu de l'usage illimité et entier de la liberté d'expression est, pour Raoul Vaneigem, que l'homme parvienne enfin à sortir de son état de minorité et de dépendance, à se restaurer dans sa pleine humanité.
Ce texte, d'une grande qualité littéraire, met en pièces les idées reçues qui courent dans le débat public. Il ébranle les certitudes raisonnables des bien-pensants et bouscule les bonnes intentions des juges et des apprentis censeurs qui toujours veulent imposer des limites à une activité qui ne peut en tolérer aucune.
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La plus familière des passions nous est la moins connue.
" Le caractère intime, spécifique, purement subjectif de l'expérience amoureuse la rend presque incommunicable. La gageure est que rien ne la destine par nature à proposer quelque modèle, à offrir ses conseils, à fournir des recettes. Sur le mode du spectacle, elle ne sert donc à rien. Dans le même temps, l'authenticité à laquelle elle atteint aisément s'exprime selon des tonalités, des accords, des dissonances dont peut tirer usage quiconque s'attache à composer le plus harmonieusement possible les modulations de sa vie amoureuse.
Le drame originel de la vie amoureuse, c'est qu'elle n'existe pas, si ce n'est en marge d'une existence dévolue à cette activité fondamentale qu'est la quête de la subsistance. Réduite à en passer par les filières bestiales de la prédation, que transcende la lutte quotidienne pour le pouvoir et le profit, elle ne nous échoit que dénaturée. Ainsi réinventer l'amour relève-t-il de la volonté subversive de dépasser la civilisation marchande en fondant sur l'être véritablement humain une civilisation vivante. "
R. V. -
Voyage a oarystis
Raoul Vaneigem, Giampiero Caiti
- Estuaire Belgique
- Carnets Litteraires
- 22 Avril 2005
- 9782874430077
Elle en avait les larmes aux yeux. Un pays où il
n'y a ni temple, ni église, ni synagogue, ni mosquée,
ni prêtre, ni pasteur, ni gourou, ni rabbin,
ni banquier, ni marchand, ni flic, ni militaire.
Quel bonheur !
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Il est aujourd'hui de bon ton de parler du retour des religions, en invoquant le renouveau de l'Islam ou en célébrant le deuxième millénaire du christianisme. Or, ce grand spectacle ne fait que meubler le vide que laisse la perte de crédit des idéologies politiques. Raoul Vaneigem restitue la logique profonde du phénomène religieux depuis ses origines : la religion institutionnelle est étroitement associée à certains systèmes de production économique, depuis l'âge néolithique jusqu'aux formes contemporaines du capitalisme. C'est dans un système où les ressources humaines et naturelles sont converties en profit, c'est-à-dire en valeur abstraite, que se développe le gigantesque système d'aliénation qui définit les religions, quels que soient leur forme et leur nom. Et c'est justement aujourd'hui, au moment où l'économie mondiale atteint son point d'expansion extrême, que la sphère religieuse se vide de sa propre substance et s'achemine vers son propre dépassement.
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La thèse de l'ouvrage est radicale et tellement forte de conséquences : Le Moyen Âge a été chrétien comme les pays de l'Est sont communistes (publié en 1986), de sorte qu'il faut en finir avec la légende saint sulpicienne d'un Moyen Âge baignant dans la foi chrétienne comme la sardine dans l'huile. Qui donc, aujourd'hui, commerce autre chose que des images d'Épinal habituelles sur le sujet médiéval ? Qui travaille sur les textes de Willem Cornelisz d'Anvers ou de Bentivenga da Gubbio ? De Marguerite de Porète ou de Heilwige Bloemardinne ? De soeur Katrei ou de Walter de Hollande ? Qui lit ou fait lire, commente et diffuse, les oeuvres de ces moines et moniales hédonistes, de ces bégards et béguines, amauriciens et autres picards, adamites de Bohème, alumbrados et loïstes ? Six pages de bibliographie, plus de quatre cents noms brillant dans cette constellation inconnue, et toujours autant d'universitaires pour se croire singuliers en faisant travailler leurs étudiants sur leurs propres thèses et travaux en cours consacrés aux sujets les plus éculés. [...] Placée sous le signe de la vie, de la naissance, des forces et des énergies qui la manifestent, la pensée de Vaneigem, délibérément du côté de la résistance, se dévoue tout entière à la cause d'Éros, de Bacchus, de Dionysos et d'un Prométhée qui mettrait sa puissance au service des causes libertaires. Michel Onfray