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Fata Morgana
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Jacques Sojcher, né à Bruxelles en 1939, de père slovaque et de mère polonaise, fut professeur de philosophie et d'esthétique à l'Université libre de Bruxelles. S'il se définit lui-même ironiquement comme «philosophe judéo-nietschéen», Jacques Sojcher est également poète et romancier (Un roman, Le professeur de philosophie, Le rêve de ne pas parler.). Françoise Moulin lui a consacré un essai intitulé Jacques Sojcher, ni la mémoire ni l'oublié. C'est le sujet et 38 variations sur le mot juif forment un triptyque avec L'idée du manque paru l'an dernier. Les poèmes de ces recueils sont des instantanés qui, en quelques vers, mèlent oubli et mémoire, deuil et souvenir, manque et réminiscence. Mais au-delà de l'intime prend forme une réflexion sur l'Histoire et le peuple juif qui donne à sa poésie une note d'absolu.
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Jacques Sojcher, né à Bruxelles en 1939, de père slovaque et de mère polonaise, fut professeur de philosophie et d'esthétique à l'Université libre de Bruxelles. S'il se définit lui-même ironiquement comme «philosophe judéo-nietschéen», Jacques Sojcher est également poète et romancier (Un roman, Le professeur de philosophie, Le rêve de ne pas parler.). Françoise Moulin lui a consacré un essai intitulé Jacques Sojcher, ni la mémoire ni l'oublié. C'est le sujet et 38 variations sur le mot juif forment un triptyque avec L'idée du manque paru l'an dernier. Les poèmes de ces recueils sont des instantanés qui, en quelques vers, mèlent oubli et mémoire, deuil et souvenir, manque et réminiscence. Mais au-delà de l'intime prend forme une réflexion sur l'Histoire et le peuple juif qui donne à sa poésie une note d'absolu.
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«Ma vie est l'oubli de ta vie». Toute l'oeuvre de Jacques Sojcher se joue des genres avec désinvolture.
Romans, récits, poésies, essais, enrobés d'une solide couche d'autodérision luttent contre l'érosion de la langue en voulant inventer un langage nouveau : La confusion des visages, contre les assauts du temps voudrait tenter d'empêcher la dissolution du sens. Entre une parole linéaire qui offre une image supportable du monde mais couvre l'horreur, et le silence, Jacques Sojcher fraie une parole intermédiaire, une écriture trouée, balbutiante. Entre les lignes, où respire la figure du père disparu à Auschwitz, se lit la difficulté d'être vivant en remplaçant les morts : les mots exhibent autant qu'ils cachent.
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Tu as aimé la femme au léopard.
Tu dors avec elle et le fauve au beau pelage.
Tu te crois dans un tableau du Douanier Rousseau.
Tu désires son désir.
Ton plaisir est secondaire.
Jacques Sojcher, né à Bruxelles en 1939, fut professeur de philosophie et d'esthétique à l'Université libre de Bruxelles. Sous la forme de courts fragments - fragments d'amour, fragments de mémoire - cet ensemble nous invite à une traversée intérieure. Et même avec un plus frivole véhicule, carossé de manies et fantasmes, l'ironique angoisse de Jacques Sojcher transforme cette promenade en une profonde réflexion autobiographique sur le désir.
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Joie sans raison, dans une lutte entre le désir d'inscription et celui d'effacement, mêle oubli et mémoire, deuil et souvenir, manque et réminiscence, thèmes qui ont toujours marqué l'oeuvre de l'écrivain autant dans ses essais que dans ses écrits plus personnels. La mélancolie et l'humour y marquent le détachement nécessaire à compenser les maux les plus profonds. «C'est le risque de la joie : elle dépossède le sujet de l'identité. Elle dépasse toute raison, toute explication. Elle ne communique pas, mais peut être contagieuse. Le poème approche parfois la joie sans comprendre.
La voix dans les mots soudain voit la joie. Elle fait du corps une voix.» La Belgique fêtera cet automne le 80e anniversaire de l'auteur.
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