Suzanne Lilar
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Suzanne Lilar retrace le parcours d'une enfance choyée entre des parents très unis qui l'initient tant au culte familial qu'à l'appel de l'imagination et de la fantaisie. A travers ses souvenirs familiaux et ses apprentissages, elle restitue le passé d'une ville, avec ses oppositions de classes, de langues, de cultures, s'attachant tout particulièrement à la réalité sociologique d'une petite bourgeoisie « également préservée des servitudes de la fortune et de la misère, innocente du péché de capitalisme, épargnée par l'esprit de revendication et de révolte ». Partir à la recherche de son enfance, c'est aussi, pour un écrivain, remontrer aux sources de son écriture et retrouver le projet central de sa vie.
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{Le Couple }(1963) réconcilie les sexes déchirés par la guerre féministe. L'amour ne s'accompagne pas forcément de souffrance et de mort. Il dépasse ce qu'en pensent libertins, mystiques et puritains. Un des plus beaux textes de notre culture sur l'amour et le mariage.
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À Milan, Benvenuta, une pianiste suédoise, vit un amour fait de brèves rencontres passionnées avec Livio, homme d'État italien. Ce qui pourrait n'être qu'une passion banale se révèle petit à petit, à travers le masochisme de Benvenuta et le tendre sadisme de Livio, comme une aventure initiatique dont l'Épouvantée de la Villa des Mystères détient la clé. Après leur séparation, Benvenuta découvre dans sa souffrance même le sens profond de l'amour qu'elle a vécu.
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à propos de Sartre et d'amour
Suzanne Lilar
- Grasset et fasquelle
- Terres Et Scien
- 1 Avril 1967
- 9782246806059
Poursuivant son plaidoyer pour une resacralisation de l'amour, c'est au plus redoutable de ses adversaires que s'en prend aujourd'hui l'auteur du Couple.Pourquoi Sartre s'est-il attaché à démontrer la duperie de la passion amoureuse ? Pourquoi a-t-il porté sur le corps, la chair, le féminin , tout ce royaume ténébreux du louche et du visqueux, une condamnation radicale ? Nouvel avatar du grand courant universel de révolte contre la condition humaine, contre son impureté, courant qui s'exprime depuis le début des âges à travers les gnostiques et les puritains, l'attaque de Sartre, procédant d'une nostalgie d'absolu qu'elle laisse souvent transparaître, ne serait que défense et refuge contre sa propre tentation. En s'appuyant sur cette contradiction, en suivant l'évolution de l'écrivain à travers ses personnages, Suzanne Lilar en vient à découvrir un Sartre inconnu, secret, hanté par cela même qu'il s'est longtemps ingénié à bafouer. Ce n'est pas la moindre originalité de cet ouvrage de nous montrer un Sartre tenté par l'érotique toujours ici opposée à l'érotisme. Et ce n'est pas son moindre mérite, à l'encontre des philosophes du non et du désespoir, de plaider en faveur d'une philosophie du oui et du salut. Plaidoyer où le lecteur, en même temps qu'il admirera la rigueur et la subtilité de l'analyse critique, retrouvera la générosité et la ferveur qui animaient les pages du Couple.
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«Car ma découverte, de jour en jour, de page en page plus éclatante, plus flagrante, fut que Sartre est aimable. Sans doute, il a tout fait pour le cacher. Mais j'ai vécu assez pour savoir que tout ce qui vaut la peine d'être aimé se défend. Je ne m'étonne plus de ces délais, de ces paliers imposés à mon impatience. J'ai pris mon parti de cette fatalité de différement le jour où j'ai compris qu'elle est le propre de n'importe quelle initiation.» Suzanne Lilar est un des derniers grands écrivains de langue française née en Flandre. Après avoir étudié la philosophie et le droit à l'Université de Gand, elle entre dans les lettres par le journalisme. En 1954, elle obtient le prix Sainte-Beuve pour le Journal de l'analogiste, qui retient l'attention d'André Breton et de Julien Gracq. Avec La confession anonyme, roman publié sans nom d'auteur en 1960 et réédité par Gallimard, elle aborde à nouveau le thème du donjuanisme qui avait été celui de sa première pièce, Le burlador. Suzanne Lilar allait ainsi être amenée non seulement à écrire Le couple, mais à se mesurer avec la dialectique sartrienne de l'amour.
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