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Tom Nisse
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Soixante-six sizains qui sont une répercussion d'une des périodes les plus pénibles de la vie de leur auteur : une confrontation avec la douleur et la beauté de l'amour, avec la beauté et la douleur de l'existence. Mais loin d'être une catharsis, ce monologue avec l'absence est un avis personnel qui s'emploie à décortiquer le quotidien d'une année, quotidien résolument lié à la réalité contemporaine et qui tente de se dépasser, de tendre vers l'universel à travers l'art complexe qu'est et demeure la poésie. Afin de maintenir malgré tout le potentiel de désir de liberté à défendre. Agrémenté par des expériences graphiques survenues parallèlement au travail sur le langage.
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Antioxydant n'est pas à proprement parler un livre de poésie. Puisqu'il part du principe que la poésie n'est pas un privilège destiné à une élite et coupé du monde. Antioxydant n'est pas un livre de poésie à proprement parler. Mais un livre où les poètes s'immergent dans le quotidien et le réassemblent. Pour le dépasser. Antioxydant n'est pas un livre à proprement parler de poésie. Mais une prise de parole où les poètes certes ne font pas l'actualité, mais s'attellent à la défaire. Pour la dépasser.
A proprement parler, Antioxydant est un livre, un livre de poésie, un livre de poésie aux prises directes avec le monde et la réalité du monde. Poésie agissante. Disponible.
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Ce livre fait suite à une dizaine de plaquettes et plusieurs recueils publiés depuis 2007. Il contient une cinquantaine de poèmes écrits entre 2011 et 2014. Dans un style aussi radical qu'accessible, Tom Nisse nous montre une nouvelle fois que l'acte poétique est un acte de lucidité, d'amour mais aussi de colère : une manière de décortiquer le monde pour le voir et le vivre pleinement.
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Qu'il nous emmène à travers Bruxelles ou dans les plis de sa mémoire, sur les rivages bretons ou face aux belles gueules cassées, encore ailleurs, des fleurs, des herbes, des ici, Tom Nisse nous retient captifs de ses mots, de sa langue si particulière et universelle. Longtemps après que le livre soit fermé, les poèmes flottent en nous. Ils surgissent, reviennent crever l'abcès de nos journées comme ces lambeaux de rêve ou de cauchemar qui nous obsèdent.
Il y a une insistance, une évidence lancinante dans ces vers justes et faux ce qu'il faut, dans ce rythme à la fois ancien et neuf, qui nous font croire que Tom Nisse s'est toujours trouvé sur notre route. Mais non. Il débarque peu à peu et s'inscrit dans la lignée qu'il détourne. Tout de suite, nous savons qu'il nous accompagnera sur la durée et la distance.
Ces Reprises posent une nouvelle pierre sur le chemin d'un poète au long cours, d'un poète important. Essentiel. Ici, chaque texte ouvre et clôt un monde entier, chaque structure se soumet, adéquate, au propos. Ou peut-être est-ce l'inverse. Aucun artifice. Pas de fioritures.
Voici le poème de Tom Nisse, empreint du regard aiguisé, du regard lucide et chaleureux d'un écrivain à hauteur d'homme. Voici des mélopées du quotidien, modèle vingt-et-unième siècle, qui nous entraînent vers de nouvelles Ithaque à peine pressenties et pourtant déjà là. Ce diable les a trouvées puis nous les offre. Comment avaient-elles pu nous échapper ? À lire de toute urgence. (Serge Delaive)
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(Les laquais quant à eux.
Restent pendus à leurs horaires.).
La glycine sur.
Le rythme de la vieille.
Industrie des latitudes enfreint.
Qui veut.
Sentir ?
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C'est James qui parle :
C'est une histoire de pirogues c'est une histoire de vents salés c'est une histoire interminable vaste comme la mer qui geigne concentrée comme nos cent prunelles une histoire de vents qu' on implore de bidons remplis d' eau qu' on toise de conserves et de couvertures en plastic et de marchandage de gilets de sauvetage une histoire de vent encore qui ronge la peau d'eau de pluie portée à la bouche à la cuillère nos cinquante corps qui tanguent sur l'interminable nos cent prunelles qui sont les véritables astres maritimes nos prunelles nocturnes les astres de mer d'aujourd'hui et Monsieur le Capitaine qui gueule jour et nuit et les pieds et les rêves qui pourrissent jour et nuit c'est une longue histoire de conquête des vagues une histoire d'un hélicoptère d'un phare qui capture et là sur l'île nous sommes plus de mille à attendre et nous ne savons pas ce que nous attendons ni surtout ce qui nous attend.
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Brocante exemplaire où le riverain peut être voisin, où la lie populaire qu'on tente de chasser de ces rues y abonde sans conflictualité, où l'autosuffisance de certains parvenus est annulée par le flot d'énergies et d'échanges simplement vécus et vécus simplement, où des habitants sincèrement soucieux du temps social se reconnaissent, et où tout visiteur curieux est un invité. Où des stands regorgeant de richesses de grand-mères jouxtent des stands regorgeant d'exubérances démunies méditerranéennes, qui jouxtent des caisses de punks, des tables de menuisiers, des porte-tringles de délicatesse vestimentaire, des fonds de bibliothèques assumées, des trottinettes, des chaises longues en osier, le barbecue du boucher - sans que les mites de l'idéologie régnante, ni les mites de ses avatars, n'aient de chance de venir y pondre, en tout cas pas ici et maintenant.
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