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Romans & Nouvelles
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Souvenirs pieux ; archives du nord ; quoi?, l'éternité
Yourcenar, Aury
- Gallimard
- Biblos
- 12 Septembre 1990
- 9782070720798
Singulière entreprise en vérité que celle de ce Labyrinthe du Monde, écrit de 1972 à la mort de son auteur le 17 décembre 1987, où Mademoiselle de Crayencour n'est pas encore anagrammée en Yourcenar. Elle y évoque en Pythie sagace et sereine ses aïeux à partir de traces mémorielles, lettres, souvenirs pieux, journaux intimes, photographies ; mais quel fil d'Ariane a-t-elle caché dans la trame de ces récits intimes à l'instar de Henry James qu'elle traduisit ? Elle l'avoue peut-être ici : «Le tracé d'une vie humaine est aussi complexe que l'image d'une galaxie.» Aussi rappelle-t-elle d'entre les morts sa lignée, s'interrogeant elle-même : «Quel était votre visage avant que votre père et votre mère se fussent rencontrés ?» Projet d'invocation ultime car «il ne faut pas s'encombrer trop tôt des fantômes de la famille» ; projet sûrement voué à l'inachèvement que cette recherche des vies perdues qui fondent obscurément un être humain. Ici, peu à peu, se dessine le visage énigmatique et pourtant sans secrets d'une enfant, d'une jeune fille plus vraie peut-être que «les factices jeunes filles de Proust», que ne légitime ni le sang ni ces gens disparus, mais, sans doute, cet «élément inanalysable» que Yourcenar choisit de nommer l'âme.
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En créant le personnage de Zénon, alchimiste et médecin du XVIe siècle, Marguerite Yourcenar, l'auteur de Mémoires d'Hadrien, ne raconte pas seulement le destin tragique d'un homme extraordinaire. C'est toute une époque qui revit dans son infinie richesse, comme aussi dans son âcre et brutale réalité ; un monde contrasté où s'affrontent le Moyen Âge et la Renaissance, et où pointent déjà les temps modernes, monde dont Zénon est issu, mais dont peu à peu cet homme libre se dégage, et qui pour cette raison même finira par le broyer.
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«Légendes saisies en vol, fables ou apologues, ces Nouvelles Orientales forment un édifice à part dans l'oeuvre de Marguerite Yourcenar, précieux comme une chapelle dans un vaste palais. Le réel s'y fait changeant, le rêve et le mythe y parlent un langage à chaque fois nouveau, et si le désir, la passion y brûlent souvent d'une ardeur brutale, presque inattendue, c'est peut-être qu'ils trouvent dans l'admirable économie de ces brefs récits le contraste idéal et nécessaire à leur soudain flamboiement.»Matthieu Galey.
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Alexis ou le traité du vain combat ; le coup de grâce
Marguerite Yourcenar
- Gallimard
- 27 Octobre 1971
- 9782070279548
Comme tous les héros de Marguerite Yourcenar, Alexis s'interroge pour mieux comprendre le monde et mieux se comprendre lui-même. Il cherche à sortir d'une situation fausse qui est l'échec de son mariage. Une longue lettre forme tout le récit où il prend sa femme à témoin du vain combat qu'il a mené contre son penchant naturel et sa vocation véritable. Alexis est le premier roman de Marguerite Yourcenar et a révélé son grand talent d'écrivain. Le Coup de Grâce se situe dans les Pays baltes en 1919-1920. Par-delà l'anecdote de la fille qui s'offre et du garçon qui se refuse, le sujet central du roman est avant tout une communauté d'espèce, une solidarité du destin chez deux hommes et une femme soumis aux mêmes dangers.
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Feux est une suite de nouvelles, de proses lyriques, presque de poèmes, inspirés par une certaine notion de l'amour. Alternant avec des notes sur la passion amoureuse, on y trouve les histoires de Phèdre, d'Achille, de Patrocle, d'Antigone, de Léna, de Marie-Madeleine, de Phédon, de Clytemnestre, de Sappho. «Dans Feux, où je croyais ne faire que glorifier un amour très concret, ou peut-être exorciser celui-ci, écrit l'auteur, l'idôlatrie de l'être aimé s'associe très visiblement à des passions plus abstraites, mais non moins intenses, qui prévalent parfois sur l'obsession sentimentale et charnelle : dans Antigone ou Le choix, le choix d'Antigone est la justice ; dans Phédon ou Le vertige, le vertige est celui de la connaissance ; dans Marie-Madeleine ou Le salut, le salut est Dieu. Il n'y a pas là sublimation, comme le veut une formule décidément malheureuse et insultante pour la chair elle-même, mais perception obscure que l'amour pour une personne donnée, si poignant, n'est souvent qu'un bel accident passager, moins réel en un sens que des prédispositions et les choix qui l'antidatent et qui lui survivront.»
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«Anna, soror... fut écrit en quelques semaines du printemps 1925, au cours d'un séjour à Naples et immédiatement au retour de celui-ci [...] Jamais invention romanesque ne fut plus immédiatement inspirée par les lieux où on la plaçait. J'ai goûté pour la première fois avec Anna, soror... le suprême privilège du romancier, celui de se perdre tout entier dans ses personnages, ou de se laisser posséder par eux. Durant ces quelques semaines, et tout en continuant à faire les gestes et à assumer les rapports habituels de l'existence, j'ai vécu sans cesse à l'intérieur de ces deux corps et de ces deux âmes, me glissant d'Anna en Miguel et de Miguel en Anna, avec cette indifférence au sexe qui est, je crois, celle de tous les créateurs en présence de leurs créatures.» Marguerite Yourcenar.
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Le 24 novembre 1970, Mishima prépare avec un soin minutieux sa mort. Il veut que son suicide obéisse en tous points aux rigueurs du rite exigé depuis des siècles par la tradition de son pays, le milieu dans lequel il a choisi de vivre religieusement, socialement, littérairement, politiquement : il s'ouvre le ventre avant de se faire décapiter par la main d'un ami. Mort à la fois terrible et exemplaire parce qu'elle est en quelque sorte le moyen de rejoindre en profondeur le vide métaphysique dont le romancier-poète japonais subit la fascination depuis sa jeunesse.Marguerite Yourcenar met toute l'acuité de son intelligence au service d'une telle aventure humaine dont elle pressent à la fois la proximité et l'étrangeté. Ainsi, dans un modèle d'étude critique, un grand écrivain d'Occident démonte les mécanismes de la psychologie d'un grand écrivain d'Orient, mettant au jour les ambitions, les triomphes, les faiblesses, les désastres intérieurs et finalement le courage.
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La vie et la mort de Nathanaël, dans la Hollande du XVII? siècle, est le sujet d'Un homme obscur. Un homme simple, presque sans culture, «levant sur le monde un regard d'autant plus clair qu'il est incapable d'orgueil». Le héros d'Une belle matinée est Lazare, le fils de Nathanaël, un enfant mêlé à une troupe de comédiens shakespeariens. À travers les brochures du théâtre élisabethain, le petit Lazare vit d'avance toute vie, «tour à tour fille et garçon, jeune homme et vieillard, enfant assassiné et brute assassine, roi et mendiant, prince vêtu de noir et bouffon bariolé du prince.»
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C'est un conte bref, très habilement composé pour donner un effet de reproduction d'une ancestrale tradition, venue de la littérature orale. Récit peu surprenant, car très respectueux des schémas simples - le désir de richesse ; la crédulité des hommes face au leurre de l'argent ; la difficile conquête de l'objet censé apporter la richesse (ici, des saphirs) - et structuré par toutes les étapes obligées de la dépossession - accidents, naufrages, attaques de corsaires, morts, errances, pauvreté plus grande qu'avant l'acquisition de la supposée fortune, dénuement définitif. À quoi s'ajoutent des rituels plus particuliers à Yourcenar, comme l'automutilation. Plus encore que l'anecdote, c'est l'atmosphère de ce conte qui préfigure les Nouvelles orientales. Josyane Savigneau.
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Ce roman évoque dans leur réalité la plus vivante, mais aussi dans leur secrète allégorie, quelques aspects particuliers de la Rome de l'an XI du fascisme. Il y a là une authentique peinture de certains milieux antifascistes de l'époque et du drame de leur révolte vouée à la clandestinité et à l'échec durant ces années où triomphait la dictature.
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Mémoires d'Hadrien ; carnets de notes de "mémoires d'Hadrien"
Marguerite Yourcenar
- Gallimard
- Blanche
- 25 Novembre 1977
- 9782070298709
Suivi de Carnets de notes de «Mémoires d'Hadrien». Nouvelle édition en 1977
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Lettres à ses amis et quelques autres
Marguerite Yourcenar
- Gallimard
- Blanche
- 12 Avril 1995
- 9782070738571
Cette toute première anthologie de lettres de Marguerite Yourcenar permet de mesurer la force de son engagement au monde et réserve bien des surprises posthumes. Journal intermittent, la correspondance accomplit ici ses trois fonctions essentielles : accompagner la femme hors de l'oeuvre, accompagner l'auteur dans son oeuvre, faire oeuvre. Autoportrait au quotidien ou exercice de connaissance de soi, les Lettres à ses amis et quelques autres content l'intimité de l'exilée de Mount Desert Island, ou de la voyageuse qui fait «le tour de la prison», depuis la première lettre enfantine jusqu'au mois qui précède la mort. Courroie de transmission entre la femme de chair et la femme de plume, ces lettres ne décevront pas ceux qui s'intéressent avant tout aux secrets de fabrication, aux coulisses des oeuvres.
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"Persévérer dans l'être" : Correspondance 1961-1963
Marguerite Yourcenar
- Gallimard
- Blanche
- 1 Décembre 2011
- 9782070135837
1961-1963, Marguerite Yourcenar approche de la soixantaine. Pour beaucoup, un âge d'interrogations, de conscience aiguë de l'âge qui vient. Rien de ce genre chez elle. Au contraire. Elle affirme une belle solidité dans l'accueil des années à venir. Le temps qui vient sonne même comme prometteur pour elle. De fait, sa vie se poursuit pareille à ce qu'elle a été depuis qu'elle a mouillé l'ancre à Bar Harbor, caractérisée par le même élan, la même force créatrice. Dans cette existence qu'elle a voulue toute consacrée à la pensée et à l'écriture, la pérennité révèle un approfondissement de l'expérience. «Vous êtes si bien faite pour persévérer dans l'être», écrit-elle à Natalie Barney. Mais lectrices et lecteurs savent que ce mot de Spinoza peut aussi s'appliquer à Yourcenar elle-même. En effet, c'est en persévérant dans son être que Yourcenar, au long des jours, a réussi à tisser entre eux les fils de réflexions émanant de ses différentes recherches et études. Tout un condensé de sa vie créatrice, de sa pensée, de son expérience littéraire, de son éthique, de ses réflexions sur le mal - la cruauté en l'homme - et sur l'Histoire, se profile et nous fait entrevoir l'écrivain dans sa maison de Bar Harbor, mais aussi en voyage parfois, entourée de livres, ceux qu'elle écrit et ceux qu'elle lit, puisant à mille champs du savoir, sachant ce qu'elle cherche, non ce qu'elle va découvrir, retenant ce qu'elle veut, le transformant. Elle aussi alchimiste du verbe! Toute une expérience intellectuelle et littéraire, une expérience de vie, qu'elle communique - en répondant à des appels de lecteurs, certains eux-mêmes écrivains en herbe, en écrivant à des amis ou à d'autres qui ne le sont pas -, soucieuse toujours d'un échange intellectuel permanent avec autrui.
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Les essais rassemblés ici par Marguerite Yourcenar sont le reflet fidèle et saisissant d'un parcours intellectuel extrêmement varié, qui va des années 1930 aux derniers jours de 1987. Dans la première moitié du recueil, un important ensemble sur la Grèce montre combien les personnages de l'Antiquité grecque ont été pour elle vivants, et pour ainsi dire contemporains. Des pages d'une rare originalité et d'une violence juvénile font apparaître Apollon meurtrier et Cassandre sa victime : atroces, irrécusables. D'autres pages nous arrêtent devant les mosaïques de Ravenne. Partout à travers le temps et la mémoire voici la mort inlassable : les tombeaux des princes à Innsbruck, le grand ange ailé de Dürer, L'Île des Morts de Böcklin. Il faut compter avec les peintres : ses préférés furent peut-être Poussin, Rembrandt, Ruysdael. Lorsqu'elle évoque leurs toiles elle fait voir le brin d'herbe le plus ténu, et saisit l'âme insaisissable. Les écrivains offrent une approche moins tragique : Virginia Woolf et Henry James (qu'il lui est arrivé de traduire), Oscar Wilde, sa gloire et sa déréliction, Roger Caillois, qui la précéda à l'Académie française, et le grand poète aveugle d'Argentine Jorge Luis Borges. Ce sont autant de superbes hommages d'un grand écrivain à ses pairs, mais à qui donc, en tant de pages, dédier toute tendresse et douceur, sinon au jeune Mozart à Salzbourg, sinon - seul poème du recueil - au souvenir de Kou-Kou-Haï, petit pékinois très aimé ?
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D'Hadrien à Zénon : Correspondance 1951-1956
Marguerite Yourcenar
- Gallimard
- 13 Mai 2004
- 9782070756841
«Cette intégrale des lettres autorisées par Marguerite Yourcenar, de la publication de Mémoires d'Hadrien (1951) jusqu'à 1956, accompagne ce premier chef-d'oeuvre par rapport auquel "mes livres précédents seront évalués à l'avenir... et qui représentent le travail de toute une vie". Elles montrent l'écrivain aussi attentif au processus de publication qu'au processus de création, dans la gestion infatigable de son oeuvre. Émerge de cette correspondance une Yourcenar peu connue, qui conseille, proteste, légifère, attaque, revendique, se défend, défend les autres, se fait avocate, procureur, comptable, iconographe, correctrice, traductrice et, surtout, admirable critique et interprète de son oeuvre propre. [...] Et pourtant ces documents où l'auteur de Mémoires d'Hadrien quitte le peplum et se laisse aller à l'humeur du quotidien, jusque dans certain relâchement d'expression, dissiperont bien des idées reçues sur cet esprit libre et son humour parfois décapant : "Le respect d'un texte est une forme de respect de la vérité", écrit-elle à Alexis Curvers. C'est le même souci d'exactitude qui a inspiré les éditeurs de cette correspondance dans l'établissement et l'annotation de ces lettres. Des lettres où progressivement le laboratoire de Mémoires d'Hadrien s'ouvre sur la refonte d'une oeuvre ancienne, antichambre de L'oeuvre au Noir.» Élyane Dezon-Jones et Michèle Sarde.
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Le labyrinthe du monde Tome 1 : souvenirs pieux
Marguerite Yourcenar
- Gallimard
- Blanche
- 25 Avril 1974
- 9782070289714
Le livre de Marguerite Yourcenar commence par le récit d'une naissance : la sienne. De ce point de départ elle s'interroge. D'où vient-elle ? Qui fut sa mère, morte presque aussitôt ? Qui fut son père ? Ces deux familles dont elle est issue, que peut-elle en savoir, à travers les épaisseurs du temps ? Personne ne rend sensible comme elle l'existence d'âge en âge des êtres en un lieu donné, et le fait que les générations sur le même coin de terre s'entassent comme des strates géologiques, côte à côte avec les bêtes et les plantes. Le récit s'accompagne à chaque pas de commentaires qui sont des coups de projecteurs dans le brouillard de toute vie. Si bien que d'une histoire à peu près ordinaire ou commune Marguerite Yourcenar a fait une oeuvre extraordinaire, où la rigueur le dispute à la compassion, où le plus grand art et le plus discret est au service d'une rare noblesse de coeur.
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Les Nouvelles orientales de Marguerite Yourcenar ont paru en 1938 chez Gallimard, dans la collection « Renaissance de la nouvelle » dirigée par Paul Morand. Ces contes et nouvelles avaient été publiés initialement, pour la plupart, dans des revues littéraires durant l'entre-deux-guerres. Marguerite Yourcenar a revu la composition de son recueil en 1978, afin de n'y retenir que dix de ces courts récits tirés tantôt de fables, de légendes ou de textes littéraires authentiques, tantôt de faits divers ou de superstitions contemporains. De la Chine à la Grèce, des Balkans au Japon, ce recueil constitue un ensemble à part dans l'oeuvre puissante de la grande romancière, mêlant le rêve à la réalité de façon subtile, ardente et magistralement maîtrisée.Admirateur de l'oeuvre de Marguerite Yourcenar, Georges Lemoine avait déjà illustré deux des Nouvelles orientales pour la célèbre collection « Enfantimages » de Gallimard Jeunesse : Comment Wang-Fô fut sauvé (1979) et Notre-Dame des hirondelles (1982). Désireux de poursuivre ce travail, il illustre aujourd'hui l'ensemble du recueil pour la NRF, avec vingt-sept dessins inédits.
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Comme l'eau qui coule ; Anna, Soror..., Un homme obscur, Une belle matinée
Marguerite Yourcenar
- Gallimard
- Blanche
- 26 Mai 1982
- 9782070217069
Comme l'eau qui coule est un recueil de trois nouvelles, dont la première, Anna, soror..., se trouve republiée sans changement important et dont les deux autres ont été entièrement composées entre 1979 et 1981.
En fait, ces trois oeuvres ont occupé Marguerite Yourcenar pendant une grande partie de sa vie. Ecrit en 1925, inclus en 1935 dans le recueil La mort conduit l'attelage, publié isolément en 1981, Anna, soror..., a pour sujet l'inceste entre un frère et une soeur et se situe à Naples, au XVIe siècle. "... Une oeuvre de jeunesse, mais de celles qui restent pour leur auteur chères jusqu'au bout". Un homme obscur et Une belle matinée reprennent des idées qui étaient en germe dans un texte de la vingtième année, Nathanaël, resté inédit, puis dans la nouvelle, D'après Rembrandt, de 1935.
La vie et la mort de Nathanaël, dans la Hollande du XVIIe siècle est le sujet de Un homme obscur. Un homme simple, presque sans culture, "levant sur le monde un regard d'autant plus clair qu'il est plus incapable d'orgueil". Le héros de Une belle matinée est Lazare, le fils de Nathanaël, un enfant mêlé à une troupe de comédiens shakespeariens. A travers les brochures du théâtre élisabéthain, le petit Lazare vit d'avance toute vie: tour à tour fille et garçon, jeune homme et vieillard, enfant assassiné et brute assassine, roi et mendiant, prince vêtu de noir et bouffon bariolé du prince.
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Ce volume d'essais, où souvent l'intensité de la réflexion apporte à la phrase une force poétique, aborde les sujets les plus variés. Sur quelques lignes de Bède le Vénérable montre d'une façon saisissante le moment où le christianisme arrive dans le nord de l'Angleterre. Sixtine est une méditation sur la vie, la beauté, à travers Michel-Ange et ses élèves. Suit une étude sur Ton et langage dans le roman historique, avec, en appendice, les extraordinaires minutes de séances de torture subies par Campanella, en 1600. Le Temps, ce grand sculpteur parle du changement, de l'usure que les siècles apportent même aux statues. L'auteur médite Sur un rêve de Dürer, apporte des prolongements à l'étude d'Ivan Morris sur La noblesse de l'échec, étudie un cas de cruauté féminine, celui d'Elisabeth Báthory, et prend énergiquement la défense des animaux.
Une séquence sur les Fêtes de l'an qui tourne, une réflexion sur des jeunes qui se sont immolés par le feu, l'évocation d'un vieux traité cynégétique, une approche du Tantrisme, l'érotisme du Moyen Âge hindou : tels sont quelques-uns des sujets traités.
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Le labyrinthe du monde Tome 3 : quoi ? l'éternité
Marguerite Yourcenar
- Gallimard
- Blanche
- 25 Octobre 1988
- 9782070714513
Encore une fois, dans ce troisième volet du Labyrinthe du monde, le centre du récit est le personnage du père, Michel. Michel et sa mère, l'affreuse châtelaine du Mont-Noir ; Michel et ses amours : Fernande, Jeanne, dont l'inquiétant mari servira de modèle à Alexis, Liane, tant d'autres... «Confondue par le problème des dates de l'enfance, seule dans un paysage vide où tout semble tantôt très proche et tantôt lointain», Marguerite Yourcenar, qui parle peu d'elle-même, laisse seulement deviner, derrière le portrait du père, sa silhouette de petite fille, puis d'adolescente. Et, derrière le fourmillement des passions, le chaos des impressions, derrière les désastres privés et historiques, ce qui constituera son monde, comme si elle nous tendait quelques clés de son oeuvre romanesque.
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Les cahiers de la NRF : Sources II
Marguerite Yourcenar
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 22 Janvier 1999
- 9782070744718
«Sources II n'est pas "un livre" au sens commun du terme. Des notes de lecture sur des textes les plus divers, au coeur desquels se greffe le commentaire personnel, voisinent avec des fragments d'une activité diaristique que l'auteur de Mémoires d'Hadrien s'est souvent défendu de pratiquer. Ces "journaux de bord" inédits permettent de se glisser dans l'intimité de son écriture, laissant entrevoir les coulisses, le laboratoire, le réservoir de l'oeuvre en train de se faire. [...] Déplacements permanents entre les couches multiples des temps de la vie quotidienne et de l'écriture, les textes juxtaposés dans le classeur intitulé Sources II constituent une lumineuse explication de la méthode de création yourcenarienne, "un pied dans l'érudition, un pied dans la magie". Mais c'est aussi, au travers de premiers jets, de listes, de repentirs, de confidences faisant fi des contraintes de l'imprimé, l'image de la lectrice insatiable, de la femme au travail, qui se profile sous les masques un instant ôtés de l'écrivain.» Élyane Dezon Jones.
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Amsterdam, au XVIIe siècle. Lazare, douze ans, travaille dans une auberge. Là, il se lie d'amitié avec un vieil acteur anglais qui lui communique sa passion du théâtre. En secret, Lazare répète des textes de Shakespeare, jusqu'au jour où une troupe de comédiens de passage lui donne sa chance. C'est peut-être le début d'une nouvelle vie, une vie où il pourra être chaque jour un personnage différent...