Littérature
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Un dépaysement que l'on retrouve jusque dans la syntaxe et le traitement de la langue. C'est à la fois tellurique, foisonnant, charnel, onirique. L'ambiance du pays malgache, le personnage d'Ali et le récit qu'en donnent les écritures croisées de Ben Arès et Antoine Wauters font toute l'originalité de ce texte.
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Le démon de l'écriture ; pouvoir et limites de la paperasse
Ben Kafka
- Zones Sensibles
- 21 Août 2013
- 9782930601083
Le Panoptique de Bentham, la Cage de fer de Weber, le Château de Kafka : depuis le début de l'époque moderne, ces édifices ont obscurci notre horizon. Pendant que les foules prenaient d'assaut la Bastille, ce monument de la tyrannie, les représentants de l'Etat oeuvraient déjà à la construction d'institutions plus redoutables encore d'ou ils pourraient continuer à taxer et dépenser, protéger et servir, surveiller et punir.
Ce livre traite de la paperasse et de ses contradictions. Il part du constat que la paperasse, bien qu'elle soit réputée pour son caractère fastidieux, révèle quantité de surprises. Le bulletin de vote censé servir de fondement au gouvernement représentatif est déclaré nul à cause d'un trou mal perforé. Le mandat censé nous protéger contre les perquisitions et autres saisies arbitraires est émis par erreur à une mauvaise adresse. Le visa qui devrait nous permettre de travailler ou de voyager nous renvoie sans cesse au mme endroit dans l'espoir que, cette fois-ci, nous n'aurons pas oublié d'apporter les documents à l'appui. Et ce ne sont encore là que les types de documents parmi les plus visibles (la "grande faune charismatique" de la paperasse, pour ainsi dire).
La paperasse syncope les rythmes de l'Etat, déstabilise ses structures. En temps normal, les accidents sont corrigés, les rythmes restaurés, les structures rétablies. Mais dans certaines conditions exceptionnelles (guerres, révolutions, catastrophes naturelles), un incident technique insignifiant peut mener à des conséquences désastreuses.
J'entends par "paperasse" l'ensemble des documents produits en réponse à une demande, réelle ou imaginaire, émanant de l'Etat, qu'il s'agisse de montants enregistrés par de simples commis, de pétitions soumises par des citoyens indignés ou de textes fondateurs conservés par des archivistes officiels dans des hangars. Dans sa plus simple expression, mon argument est que la paperasse est imprévisible, et que cette imprévisibilité est source de frustration : frustration pour ceux d'entre nous qui consacrent une partie de leur travail à rédiger des notes et à remplir des formulaires ; frustration pour ceux d'entre nous qui sont dans l'attente du tampon ou de la signature qui leur permettra de reprendre le cours normal de leur vie ; et, surtout, frustration de l'intellect, y compris de l'intellect des intellectuels.
Ben Kafka
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Enfant, tu venais d'avoir cinq ans. Cinq ans d'une vie éclair. Cinq ans de remue-ménage, de rebondissements et de sourires d'espoir. Tout passerait vite de sourires, coups de dés, coups de Dame, sans y croire. Tout passerait le temps d'une vie éclair, semée ci et là d'heures d'inconsciences et de comas, de sourires et d'espoirs. Tout passerait le temps d'un dernier soupir, d'un dernier espoir, d'un dernier refus de soleil noir. Ton père tenterait de te réanimer, préférant voir une nouvelle absence, une crise dérisoire. Ton père tenterait de te réanimer, casserait l'ampoule de valium, aspirerait le valium dans la seringue inversée, injecterait le valium dans ton petit cul, dans ton petit corps de chair dérisoire.
Sous le pseudonyme de Ben Arès se cache un jeune écrivain liégeois, sans concessions, attentif à la place du poète dans sa ville. Depuis quelque temps déjà, la poésie l'accompagne : " La poésie m'est tombée dessus, peu après certaines lectures... Cette rencontre a eu lieu assez tard, vers l'âge de vingt ans. Une série de hasards, une suite d'événements ont en quelque sorte "préparé" cette rencontre. "
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J'entends les chants des morts et des vivants, les chants autour des feux d'herbes, aux veilles des exhumations.
J'imprime les sons, voyelles d'une langue comme nulle autre aux étranges variations.
Je me remémore les visages des fillettes, petits garçons noirs, dessinés dans la chambre close de mon enfance.
J'ai toujours su que hier tenait déjà demain écrit sur les lignes de la main.
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... aux Dianes, Madécasses des jadis et naguères de l'Ile Memuthias, Cerné, Sarandib, Mascareignes, San Lorenzo, Saint Laurent, Madagascar, l'Ile Rouge, aux Dianes, engeances des Vazimba, premiers arrivants sans doute, de souches indonésiennes, bantoues et africaines, engeances des étreintes en vigueur, premières ethnies qui s' édifièrent, engeances des arabo islamistes, Antalaotsy Antalaotra ces gens de la mer, et leurs langues, écritures et sorabe, et leurs jours, mois fastes ou néfastes,
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Un homme, dénommé l'Étranger, arrive à Tana (Madagascar), le pays d'origine de son fils disparu.
Habité, en dialogue avec lui, il pénètre dans l'antre de l'île Rouge, au bord du gouffre de son passé et de son futur. Il chemine, cherche, observe, s'interroge, poursuit cette quête de la vie et de la mort, de la naissance et des origines. Vers où le mènera-t-elle ?
L'énigme reste entière, car c'est l'intensité de la trajectoire qui importe ici, non la destination, comme si le sel de la vie ne se révélait qu'au moment où l'on a tout perdu. Le monde alors redevient une profusion d'odeurs, de couleurs et de sons, dont l'Étranger se laisse griser jusqu'à l'excès, insatiable d'expériences et d'échanges humains.
Car c'est là toute la beauté de ce livre que de dresser, au-delà de cet itinéraire de vie si singulier, d'éblouissants portraits des habitants malgaches, et des mères en particulier.
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Elle naît limpide aux ruines fermée aux matrices aux murmures elle naît d'une langue de foudre et brûle dans une tornade un débit d'épis sans détours elle naît à fleur de contact à fleur de rosée d'audace à fleur de songes en urgence elle s'épanouit aux voeux de vents d'éveil de vents gonflés en roue libre de secours
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Les Écritures poétiques de Franz Hellens : Colloque international tenu à Clermont-Ferrand, 3 et 4 mai 2002
Sourour Ben Ali
- Pu De Clermont Ferrand
- 1 Septembre 2003
- 9782845162297
Le livre réunit les contributions du colloque international tenu en hommage à Franz Hellens, à l'occasion du 30e anniversaire de sa mort. Pour Hellens, le fantastique est une sorte de transfiguration du réel par un regard rêveur ou par un esprit qui s'oublie. Et le rêve se révèle comme un terrain fertile qui favorise l'éclosion de l'écriture poétique. La poésie "ressemble aux visions du rêve qu'il faut saisir dans l'éclair du réveil sous peine de la voir s'évanouir". Elle est à chercher non dans la forme versifiée, mais surtout dans le mystère, le secret, le rêve... Son apparence est fulgurante et furtive ; sa forme est larvée. Franz Hellens trouve dans ses rêves non seulement une source de poésie, mais aussi la matière féconde de nombreux ouvrages.
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En attendant Bénarès la quête de son nom en attendant Bénarès sur la côte la quête de son ombre voilà qu'il gardait les braises à nu du fragile équilibre voilà que l'heure brûlait et s'imposait de poser les limites de pied ferme la maîtrise de la langue où passion n'est plus la réponse du chant manquant mais la voie de l'unité du poing qui sert l'étranger l'étrangère aux lèvres de lune et d'air aux retours ô combien discrets et songeurs
Sous le pseudonyme de Ben Arès - nom évoquant les voyages - se cache un jeune écrivain liégeois et sans concessions, attentif à la place du poète dans sa ville. Depuis quelque temps déjà, la poésie l'accompagne : « La poésie m'est tombée dessus, peu après certaines lectures... Cette rencontre a eu lieu assez tard, vers l'âge de vingt ans. Une série de hasards, une suite d'événements ont en quelque sorte "préparé" cette rencontre. Avant d'écrire des poèmes, j'aimais déjà l'écriture, de lettres, par exemple », explique Ben Arès.
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Au centre du livre, un " être " à la recherche de sa voix perdue. Qui est-il ? On ne sait. Il est sans visage. Sur sa route, il rencontre des personnages qui le rapprocheront ou l'éloigneront de sa quête. Des portraits et des textes courts rythment le récit. Après la mort, la vie chemine. Où va-t-elle ? Comment s'inscruste-telle ? De quelle manière prend-elle le dessus ? Au lecteur de le découvrir. Il y a une intensité, une force dans l'écriture de ce jeune écrivain nourri de poésie (Artaud, Rimbaud, Whitman, Ginsberg, Maïakovski, Cendrars, Thomas...) et habité par la fièvre. La fréquentation d'autres Liégeois (Jacques Izoard, Eugène Savitskaya, Serge Delaive) lui permet de survivre.
Mort de la première. Naissance de la seconde peau. Tout commence quand elle rôde. Tombe ! Sort hors de ses gonds ! Bascule à bras-le-corps ! Engendre l'accident, la rupture incontournable avec le monde. Tout commence, s'ensuit, s'ensuivra au pied de la lettre. D'aucun secours.
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Aux murs je me blesse, érafle la robe, arrache la rose, à cet écartement m'accroche, à ces murs me mure, fond, fonce dans le mur, cherche partout l'ouverture, la porte, le trou de serrure, la voix, le visage dedans, devant, derrière, cherche la force tendue criblée de lumière, mais seules les pierres couvertes de mousses et de lierres, seule la grotte fermée, la barbarie contre laquelle je me blesse
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Ce livre se présente sous la forme d'un recueil de témoignages de personnes connues ou inconnues, francophones ou néerlandophones ; issues de l'immigration marocaine et ayant réussi leur parcours professionnel.
Les récits seront illustrés par des photos en noir et blanc et par un objet qui, lui, sera colorisé et qui représentera le domaine d'activité de la personne. Ainsi, nous souhaitons mettre davantage l'accent sur la réussite professionnelle que sur l'apparence et la couleur des personnes interrogées.
Les domaines d'activités représentés sont très variés : art et culture, presse, soins de santé, monde juridique et académique, secteur de l'image, etc. (à l'exception du monde politique).
L'objectif principal de ce livre est de remettre en question les stéréotypes et d'inviter le lecteur à ouvrir son regard et changer de perspective à l'égard des personnes issues de l'immigration en déconstruisant les préjugés.
Cet ouvrage vient combler un vide en matière de visibilité de cette majorité silencieuse qui souhaite vivre sa vie sans devoir porter la responsabilité des « échecs » de l'intégration de cette minorité bruyante dont les écarts de conduite sont largement portés par les médias.
Il s'agit donc de rétablir un juste équilibre et rendre perceptible la grande diversité de parcours et de profils que comprend cette « diversité ».
Cet ouvrage souhaite également rendre hommage aux générations pionnières et offrir aux générations futures des images d'identification positives afin qu'elles puissent se projeter.
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Clonage d'Adam
Gita Brys-schatan, Michel Clerbois, Ben Durant
- Lettre Volee
- 1 Octobre 2001
- 9782873171599
Le Clonage d'Adam fait suite à Prométhée et le Golem (La Lettre volée/ULB, 2000) qui exploitait le thème de la transgression de la création divine par l'artiste et s'arrêtait au moment où le corps ébauché révélait deux êtres encore unis : Dieu n'avait pas encore séparé Adam et Ève. « Sous une double forme, ils ne sont ni homme ni femme, ils semblent n'avoir aucun sexe et les avoir tous les deux. » Ainsi définissait-on dans la mythologie grecque Hermaphrodite, ce fils d'Aphrodite et d'Hermès dont la nymphe Salmacis était tellement amoureuse qu'elle réussit en l'enlaçant à reformer la fusion originelle. Avec Le Clonage d'Adam, nous assistons à la naissance de ce dernier, principe mâle, et de sa compagne Ève, principe femelle. Mais à peine créé, l'homme tente de se copier, que ce soit en imitant la structure interne par le biais de la mécanique puis de la génétique ou en parodiant l'enveloppe externe avec ses attributs sexuels et ses nombreuses dérives possibles. Du robot cher à la science-fiction en passant par la poupée gonflable, ou encore la plus inquiétante des créatures manipulées : le clone humain.