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donnay claude
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J'ai rêvé Bruxelles, Bruxelles sous une coupole de verre, un ventre clair tourné vers un ciel aphone, une ville embrumée, ensablée dans un bocal sans étiquette, serre chaude en pays de Flandres. Une Voix me l'a dit, qui me parle dans l'obscur. Elle a des mains qui allument et éteignent le jour, mais pas de visage. Et les mains sont énormes.
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Ce recueil raconte une histoire, l'histoire d'Abel et Hannah. Pourquoi Abel et Hannah ? Abel vient de l'hébreu «hevel» qui signifie la buée, le souffle, la respiration. Symbole de la fragilité des choses qui passent. Dans le recueil, Abel sent la vie lui échapper, le cours des choses s'estomper quand l'esprit d'Hannah s'envole. Hannah vient aussi de l'hébreu et signifie la gracieuse, la grâce. Elle apporte cette grâce dans la vie d'Abel.
C'est donc l'histoire d'une rencontre et d'une absence, l'histoire d'une lente descente vers le néant et des fulgurances d'intense bonheur. Fragments de vie, fragments d'un puzzle qui devient et fut une vie. Tous ces jalons que nous posons pour baliser un chemin sans trace...
Ce texte est venu d'un souffle. Il est sorti au coeur d'un été entre les mailles d'un filet sans doute mal ravaudé.
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Claude Donnay, par ailleurs animateur de la revue Bleu d'Encre, nous livre avec « Carnets d'eau et de pierre » un recueil aux bords du rêve et du temps. Le poète effectue son travail sur l'invisible pour happer le réel :
« Entre nous une longe invisible / deux souffles de cuir fauve / et de l'amour / pour oublier que les berges / ne retiennent que l'ombre des chalands ».
Dans la solitude et la peur, il y a le fleuve, principal acteur du poème, fleuve de vie et de mort, le fleuve cher aux anciens qui charrie les pépites du temps et du rêve et nous abandonne ces « mots de cuivre et de sang ».
Claude Donnay se place en lisière du temps et de l'angoisse :
« Un monde s'offre / où chaque battement de cil est un soupir l hors du temps et des mailles de l'angoisse ». Dans les arcanes de la solitude et du silence, il ne reste au poète qu'une seule voie praticable, la confiance, celle de l'aveugle main posée sur l'épaule.
« Carnets d'eau et de pierre », délicate rêverie entre les mailles du temps. (Gérard Paris)
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Sacha s'est retiré dans une cabane au bord du lac Baïkal pour écrire l'histoire de sa mère telle qu'elle la lui a léguée dans ses carnets. Ozane Sorokin, amnésique suite à un accident lors de la libération du camp de Ravensbrück a épousé un de ses libérateurs et a vécu avec lui une vie simple et heureuse en Sibérie. Un jour, elle tombe nez à nez avec un ours et la peur lui fait perdre conscience. Lorsqu'elle revient à elle, alors qu'on la - et qu'elle se - croyait Ozane Roth, juive parisienne, seule de sa famille rescapée des camps de la mort, c'est une inconnue qui émerge, une jeune Belge de vingt ans, Blanche, résistante arrêtée par l'occupant nazi. Ozane pourra-t-elle concilier celle qu'elle croyait être avec les fantômes qui depuis si longtemps hantent son amnésie ?
Entre la vallée mosane, les rives du lac Baïkal et les camps de la mort, Ozane-Blanche pose la question de l'identité quand le destin a bouleversé les cartes.
Poète, romancier, nouvelliste, Claude Donnay a fondé la revue et les éditions Bleu d'Encre, consacrées à la poésie. Ozane est son cinquième roman, tous publiés aux éditions M.E.O. "Un été immobile" a obtenu le prix Mon's Livre et "La route des cendres" a été finaliste du prix Saga Café. -
Pourquoi les poètes n'ont jamais de ticket pour le paradis
Claude Donnay
- L'Arbre A Paroles
- P.o.m
- 2 Mai 2022
- 9782874067204
Convoquant les puissances de la vie cosmique chère à Kérouac, Claude Donnay ouvre ici un temps susceptible de redonner son rythme et ses pulsations à notre existence soumise à des régimes toujours plus drastiques ; marqué par les drames qui secouent la planète et sensible à l'érosion des jours, il « brûle des bâtonnets de mots » pour hisser haut l'air vif d'une parole capable d'entendre la question que lui pose, par ses bruits et son silence, la transe douce de l'univers. - Pierre Schroven
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Un matin de pluie, David ferme la porte de son pavillon de banlieue et, au lieu de prendre le RER vers le dépôt pharmaceutique où il travaille, se met en route, son sac bouclé sur le dos.
Quel lourd passé fuit-il, le regard rivé sur l'horizon ? Pourquoi lui faut-il marcher vers le Nord, avec le vent et les mots de Kerouac dans la tête, et puis surtout ces images brûlantes de Serena pour lui mordre le ventre ?...
Un peu de temps, juste un peu de temps, est-ce trop demander avant que la meute se lance sur sa piste ?...
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Chaque matin, sur une plage déserte en bordure d'Ambleteuse, Amelle vient nager.
Et au risque de passer pour un voyeur, Jésus-Noël, «?l'homme orange, l'homme safran, l'homme soleil?», l'observe au lieu d'écrire ces articles et ce livre pour lesquels il a pris pension chez Mireille, la cuisinière-bibliothécaire, aussi appétissante que les menus qu'elle lui concocte.
Jusqu'au jour où Amelle disparaît, léguant à l'inconnu le journal intime de sa mère, dont chaque page est comme un caillou blanc de petit Poucet pour l'inciter à retrouver sa trace.
Une quête dans laquelle Jésus-Noël s'embarque en compagnie de Mireille pour tenter d'arracher l'objet de sa fascination au diabolique docteur Eli.
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Les thèmes de l'errance, de la nature, de la solitude consentie ornent ces poèmes d'une réflexion, quasi au jour le jour, sur le répons à l'autre, office bien moins aisé, puisque les mots ont cette liberté d'usage qui leur confère présence et tremplin. Ici, le souci de décrire par le menu la quotidienne présence des choses facilite sans doute l'empathie ressentie par le lecteur : chaude présence de «l'oiseau», de la femme désirée, de la «neige bleue», des saisons qui glacent ou émerveillent. Le «voyage immobile» a bien des charmes et la pluie des images concède au regard style et acuité, comme d'une vision qui anime ce qu'elle dévoile. «La nuit abrège» certains destins et les «sans-logis» ont leur place dans ces regards entremêlés sur un monde décidément à la dérive. On lit avec patience ces beaux poèmes d'amitié consentie ; on serre les mots levés au coin d'une page et on «échange» vraiment avec le doigté sensible de deux auteurs gagnés par l'intimisme vivifiant.
A déguster lentement comme un bon cru.
(Extrait de la préface de Philippe Leuckx)
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Constatant que sa vie et son couple se délitent, Nathan Rivière simule un burn out et part se ressourcer à Saint-Walfroy. Il y fait la connaissance d'une femme fascinante et y découvre « L'heure des Olives », manuscrit du roman écrit par son père la retraite venue, dont lui-même, indécrottable velléitaire, s'était toujours imaginé porteur. Le père n'ayant aucune intention de publier son oeuvre, la tentation est grande pour Nathan, lorsque l'occasion se présente, de se l'approprier. Une supercherie qui va le mener sur des routes imprévues liées au thème du roman.
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Une canicule sans précédent. Les corps souffrent, les esprits chauffent, les repères vacillent comme silhouettes dans une brume de chaleur. La foule envahit les rues de Bruxelles pour laisser éclater une rage sans objet clairement défini, si ce n´est que « ça » ne peut plus durer. Arno, jeune homosexuel, est victime d´une agression violente qui provoque une onde de choc sur son entourage, sur son ami Bastian et même sur l´inspecteur chargé de l´enquête. Un questionnement affleure entre la capitale, les Ardennes et l´Orient : notre monde, notre mode de vie, sont-ils en train de fondre dans la fournaise ? Et si disparaissaient les digues que nous croyions intangibles ? si les barrières se brisaient sous une poussée obtuse ? si le plus sombre de nos mémoires revenait crever la surface en bulles pestilentielles ?
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Ces proses poétiques sont le douzième recueil d'un poète, revuiste et éditeur (la plupart publiés à L'Arbre à Paroles).
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Ce recueil de prose poétique est entièrement dédié à Paris, le Paris dans lequel on a envie de se promener et dont on se souvient comme d'une escapade amoureuse au goût de vin blanc.
"Le bel été qu'avoir été dans la persistance des présences. Il y a de la petite madeleine de Proust dans ce bonheur dont Claude Donnay nous fait revivre l'étincellement au présent historique. C'est vrai qu'il faisait beau. On n'avait plus connu un soleil pareil depuis des lustres; il inondait comme la rosée transpire. On aurait pu le toucher du doigt, le tenir dans sa main, et c'était comme une écriture fluide où s'allongeaient les pas, celle peut-être d'un fleuve où se coulaient les quais, où vivre tenait de source. Ou c'était le tracé d'une ligne de vie, signe de liesse où les regards s'empaument, un vert chemin où se joignaient les mains. Leurs jours s'écoulaient d'un coeur si léger que le temps n'avait pas, en ce moment, plus de prise sur eux qu'une brise, que les corps s'en trouvaient lissés, déchargés de leur pesanteur dans ce débordement des tendresses où l'abandon sublime la pudeur. Sans doute était-ce le secret de cette lumière particulière qui baignait le ciel de cet été. Elle semblait l'imprégner, s'éclairer d'un visage. La lumière leur souriait... à découvrir sans retard et sans modération."
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Le fleuve, sa ténacité à charrier mes absences, sa fuite impatiente, à peine alourdie par les berges Sur des chemins de peine, à fouler les silences enfouis haleur sans corde d'une charge qui me brise
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