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ivan alechine
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Dans les montagnes de la Sierra Madre, les Huichols - ils se nomment Wirarika, peuple devin - pensent comme Goethe que Ce qui est formé est aussitôt transformé. La source cachée de la vie est oscillante et impermanente.
Les étapes de son développement de l'invisible au visible sont pourtant marquées. Le filet de la pensée wirarika capture un monde d'escapades qui va du feu au soleil et du cerf au maïs. Mettre un nom sur le visage d'une pensée, c'est créer une légende. Mieux que d'assister passivement au développement de la légende, les Huichols l'assistent. Pas de savoir sans saveur. Pas de coeur sans saveur. Un coeur doit parler. L'origine sapiens du mot savoir prospère dans sagesse. On lui souhaite de rencontrer son principe charmant - le sel du plaisir.
Entre divinités précolombiennes et divinités post hollywoodiennes, j'y étais. Presque.
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Énigmes et portraits dans la sierra madre
Ivan Alechine
- Yellow Now
- Les Carnets
- 21 Novembre 2018
- 9782873404383
Au sein de l'univers huichol, déjà saturé de présences, visibles et invisibles, humaines et non-humaines, Alechine ajoute un niveau de complexité supplémentaire, en auscultant comment les produits de la modernité se distribuent.
Ce n'est pas seulement la superposition d'objets appartenant à des strates spatio-temporelles distinctes : une machine à coudre sur une chaise en bois, un panneau de basket, une parabole, des fils électriques. C'est un alliage plus profond qui est réalisé, à mesure que les Huichols coulent leurs gestes et les mouvements de leurs corps dans des nouvelles formes de vie, adoptant progressivement de nouveaux systèmes de valeurs (esthétiques, marchandes, morales).
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Détachent du monde des causalités et forment des sortes de reay-made poétiques. Dans ma poche de jeune poète, de retour d?Afrique, cette lettre de Christian Dotremont : « Je pense que la poésie doit être ainsi : un débat extrêmement multiple entre soi et soi, entre soi et les autres, entre soi et les réalités si diverses, nouvelles, à voir, à saisir, ou déjà anciennes relativement, dont il faut s?en aller pour les voir mieux, les saisir davantage ou les intégrer à soi une fois pour toutes. » Plus loin, il poursuit : « Je crois précisément que dans le multiple débat de la poésie est nécessaire une ?oeterre inconnue?, à la fois ?oecontinent perdu? et ?oeîle au trésor?, un espace ?oehostile? et ?oeenchanteur? à aimer, à haïr ? ».
Vingt ans après mes vingt ans, le Mexique m?a révélé qu?il n?y a pas de prodige sans quotidien ; c?est par la porte de « ce qui est » qu?on atteint « ce qui n?est pas ». Je me méfie du complexe de « l?albatros » (désigné par Charles Baudelaire) et du génie virtuel j?espère que ses visions (celles que nous envoie le télescope Hubble, par exemple) soient placardées sur tous nos murs ; en attendant, je m?enferme dans les rues avec mes semelles de pneu, je troue les murs avec l?encre noire.
Office : le 15 mai 2012 Coll.
Lignes fictives 13,5 x 19,5, +/- 160 p., +/- 25 ¤ ISBN 978-2-7186-0866-2 Code Sodis : 750 652 5
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Fils de Pierre Alechinsky, Ivan Alechine né en Belgique en 1952 est l'auteur de poèmes et de récits à mi-chemin du rêve et de la réalité. Depuis dix ans, il effectue de longs séjours au Mexique dont il nous livre sa vision photographique crépusculaire, à mille lieues des clichés lumineux et colorés des guides de voyages.
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Ce sont des poèmes. Ce sont de petites proses. Tous en provenance du Mexique : Mexico, Oaxaca, les petits villages alentour, la forêt des Chimalapas ou de la Mazatèque. On y croise Jack Kerouac, William Burroughs, les serpents et les Amazones qui peuplent les rêves, Christian Dotremont, des cables électriques qui coupent le ciel sauvage.
Lente mélancolie d'une beauté oubliée autant que marche songeuse d'un homme sans quête.
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Tapis et caries, «dont le titre vient de longues attentes chez le dentiste à rêver d'Afrique», est le récit poétique d'un premier voyage africain, effectué par l'auteur en 1971 au sortir d'une adolescence avide autant qu'indécise. A l'écriture immédiate, spontanée du carnet de voyage, une voix vient se mêler, non moins libre, mais qui est l'écho intérieur et mûri, plus tardif, de l'expérience. Le texte est précédé d'un long commentaire inédit de Christian Dotremont, lecteur en 1971 d'une première version de Tapis et caries.
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Les effets de la dissimulation
Ivan Alechine, Nicolas Alquin
- Fata Morgana
- 1 Janvier 1988
- 9782851941152
Les villes, les paysages et les rencontres plus encore, se succèdent à un rythme de Transsibérien dans ce récit haletant et visionnaire, écrit dans l'anonymat des salles de transit ou dans l'apaisement de jardins zen. Ivan Alechine s'inscrivait d'ores et déjà avec ce titre dans la tradition des poètes du voyage où culminent Cendrars et le Michaux d'Un barbare en Asie.
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J'avance titubant en direction du monde visible. Mon temps n'est pas rigide. Il se rétracte ou se dilate selon un centre de gravité oscillant. Mon temps est élastique - chimique, neutre, influençable. Il est ce paysage mi-défilant, mi-arrêté selon la force du regard. Le regard comme la flèche du chamane se tend vers le ciel terriblement bleu et obscur - ne laissant percevoir de lui que son côté mur - ce ciel, ce mur que veulent percer le regard, la flèche.
Pour cette opération, on invente des instruments de mesure. Sur les traces de Marcel Duchamp, j'ai rencontré Bertold Brecht et Robert Morwy Zingg. J'ai dessiné un triangle à peu près équidistant. J'ai inscrit le nom de Zingg sur le sommet du haut, Duchamp sur celui de gauche, Brecht sur celui de droite, puis, selon la méthode triolectique dans ses applications en situlogie d'Asger Jorn, j'ai mis en relation les uns avec les autres. Je crois que je sais :
J'affirme ma quête de l'Inframince à travers les circonstances du monde mahagonnysant des Huichols - je vois l'Inframince se manifester à travers les vitres des autobus de campagne, dans les rideaux synthétiques se gonflant au rythme d'un courant d'air, dans l'ombre mouvante d'un pin sur un sol de sable et d'aiguilles.
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Suzy Embo
Ivan Alechine, Tamara Berghmans, Pieter De reuse, Anne Deckers
- Cfc
- Strates
- 7 Juillet 2017
- 9782875720245
Artiste, photographe, épouse... Derrière le pseudonyme Suzy Embo (BE, °1936) se cache un témoin privilégié de la scène artistique avant-gardiste de l?après-guerre. Avec ses images abstraites, ses expérimentations sans appareil photo et ses images graphiques riches en contrastes, Embo rejoint la Subjektive Fotografie. Dans les années soixante, son approche opère un tournant : l? « artiste photographe » devient « photographe d?artistes ». Embo se lie d?amitié avec Pierre Alechinsky, épouse le sculpteur Reinhoud d?Haese et vit avec eux dans la commune artisitique La Bosse (France). Outre son travail personnel, elle consacre sa photographie à la scène internationale (Pierre Alechinsky, Christian Dotremont, Jean Messagier, Corneille Hannoset, Karel Appel, Walasse Ting, Pol Bury, Louise Nevelson, Alberto Gironella, André Breton, Jacques Ledoux, Yasse Tabuchi, Félix Labisse?). Elle réalise des portraits informels et intimistes, saisit les artistes durant le temps de création, prend part à des projets collectifs et documente les vernissages, les événements, les représentations théâtrales et les spectacles de danse. Suzy Embo. Artiste photographe ? Photographe d?artistes montre un regard spontané sur la période post-CoBrA et révèle l??uvre personnelle de la photographe Suzy Embo.
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Auteur déjà de Paix blanche et murmure noir, Ivan Alechine est un de ces jeunes écrivains pour qui, sur les traces de Michaux et Ginsberg, le voyage et l'écriture se confondent. Superstitions est le journal-poème d'un voyage aux différents Mexique, de la monstrueuse Mexico au pays des Tarahumaras.
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