Sciences humaines & sociales
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Quoi de commun entre le club de football d'Anderlecht et la semaine du bon langage ? Entre Quick et Flupke et le chocolat Côte d'Or ? Entre les « navetteurs » et la monarchie ? Une même question: y a-til une culture propre à la Belgique ? On en débat depuis près de deux siècles, et, sur ce thème, croyants et iconoclastes se déchirent. C'est que la culture est pensée trop souvent comme une essence. Le présent essai entend plutôt l'aborder comme un effet de discours : comment le propos sur la « culture belge » est-il construit ? Dans sa quête, l'auteur se donne les armes de l'anthropologie et de la sémiotique, mais aussi et surtout celles d'une ironie à la fois implacable et complice. Le ton de ce petit livre évoque irrésistiblement celui des Mythologies de Roland Barthes.
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Le tournant des années 1970 ; Liège en effervescence
Nancy Delhalle, Jacques Dubois, Jean-marie Klinkenberg
- IMPRESSIONS NOUVELLES
- Reflexions Faites
- 11 Mars 2010
- 9782874490880
Durant les années 1970, la vie culturelle connaît à Liège une ébullition extraordinaire. Du Conservatoire à la RTB-Liège, du Cirque divers aux Grignoux et à l'Université, on voit des institutions, des groupes improvisés, des animateurs polariser cette effervescence. Des créateurs apparaissent - Pousseur, Charlier, Lizène, les Dardenne, Delcuvellerie, Houben... - qui déjà marquent l'époque de leur empreinte. Collectif, le présent ouvrage se veut une histoire vivante de cet épisode foisonnant. Il relie celui-ci aux événements sociaux qui ont préparé ou marqué les années en cause. La décennie 1970 s'inscrit à Liège dans la mouvance des grèves de 1960 en Belgique, dans celle de Mai 68 et dans un mouvement de luttes auquel artistes et intellectuels furent associés. Cette décennie peut paraître lointaine. Mais son héritage n'a pas fini d'enrichir la vie culturelle d'aujourd'hui. Ce sont aussi ces transmissions que l'ouvrage interroge.
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Figures de la figure : Sémiotique et rhétorique générale
- Pu De Limoges
- Nouveaux Actes Semiotiques
- 14 Avril 2008
- 9782842874582
Qu'on la définisse comme la science des signes ou comme la discipline qui a le sens pour objet, la sémiotique souffre d'un discrédit : elle ne s'intéresserait qu'aux énoncés et à leur mode de fonctionnement interne. Il est vrai que, dès les origines, elle a suivi l'exemple de la linguistique et volontairement réduit son champ de juridiction ; elle a ainsi érigé une véritable muraille pour séparer les codes d'un côté, le monde et ses acteurs de l'autre. Mais il s'agissait là d'une séparation purement instrumentale, méthodologique et provisoire. Et qui ne saurait faire oublier ceci : que le sens vient du commerce avec le monde, et qu'il a un impact sur le monde. La sémiotique a mûri : elle a retrouvé le chemin du monde. Elle sait aujourd'hui voir que le sens émerge de l'expérience. Et qu'il oriente aussi l'action. Se réorientant vers le savoir et le faire, la sémiotique rencontre la rhétorique. Une discipline qui, depuis l'antiquité, étudie comment le sens se met en scène dans des discours sociaux Ou plutôt la sémiotique retrouve la rhétorique. Car, dès les années 60, Barthes avait pointé la modernité de cette discipline réputée poussiéreuse. Et dès cette époque certaines équipes de chercheurs, comme le Groupe µ, avaient introduit des préoccupations esthétiques, socio-communicationnelles et cognitives dans une théorie sémiotique qui, jusque là, était restée surtout formelle. Plus de trente ans après Rhétorique de l'image et Rhétorique générale, sans doute est-il temps d'examiner en quoi sémiotique et rhétorique ont partie nécessairement liée, et de célébrer à nouveau leurs noces.