Littérature
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«Pourquoi les femmes ont-elles si peu composé de musique ? Les femmes naissent et meurent dans un soprano qui paraît indestructible. Leur voix est un règne. Les hommes perdent leur voix d'enfant. À treize ans, ils s'enrouent, chevrotent, bêlent. Les hommes sont ces êtres dont la voix casse - des espèces de chants à deux voix. On peut les définir, à partir de la puberté : humains qu'une voix a quittés comme une mue. En eux l'enfance, le non-langage, le chant des émotions premières, c'est la robe d'un serpent. Alors ou bien les hommes, comme ils tranchent les bourses testiculaires, tranchent la mue. C'est la voix à jamais infantile. Ce sont les castrats. Ou bien les hommes composent avec la voix perdue. On les appelle les compositeurs. Ils recomposent autant qu'ils le peuvent un territoire sonore qui ne mue pas, immuable. Ou encore ils suppléent à l'aide d'instruments les défaillances et l'abandon ou l'aggravement de leur voix les a plongés. Ils regagnent de la sorte les registres aigus, à la fois puérils et maternels, de l'émotion naissante, de la patrie sonore. Ils s'en font virtuoses.» Pascal Quignard.
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La nuit sexuelle
Pascal Quignard
- Flammarion
- Histoire De L'art Flammarion
- 28 Septembre 2007
- 9782080116208
«Quand on sonde le fond de son coeur dans le silence de la nuit on a honte de l'indigence des images que nous nous sommes formées sur la joie.Je n'étais pas là la nuit où j'ai été conçu.Une image manque dans l'âme.On appelle cette image qui manque l'origine.Nous cherchons cette image inexistante derrière tout ce qu'on voit.Je cherche à faire un pas de plus vers la source de l'effroi que les hommes ressentent quandils songent à ce qu'ils furent avant que leur corps projette une ombre dans ce monde.Si derrière la fascination, il y a l'image qui manque, derrière l'image qui manque, il y a encore quelque chose : la nuit.Il y a trois nuits.Avant la naissance ce fut la nuit. C'est la nuit utérine.Une fois nés, au terme de chaque jour, c'est la nuit terrestre. Nous tombons de sommeil au sein d'elle. Comme le trou de la fascination absorbe, l'obscurité astrale engloutit et nous rêvons en elle. Et si c'est par la nuit qui est en nous, interne, que nous nous parlons, c'est dans la nuit externe, quotidienne, qui semble à nos yeux venir du ciel, que nous nous touchons.Enfin, après la mort, l'âme se décompose dans une troisième sorte de nuit. La nuit qui régnait à l'intérieur du corps se décompose à son tour dans un effacement que nous ne pouvons anticiper. Cette nuit n'a plus aucun sens pour s'aborder. C'est la nuit infernale.Ainsi y a-t-il une nuit totalement sensorielle qui précède l'opposition astrale du jour et de la nuit. Nous procédons de cette poche d'ombre. L'humanité transporta cette poche d'ombre avec elle, où elle se reproduisit, où elle rêva, où elle peignit. Elle pénétra irrésistiblement dans les grottes obscures où elle tourna son visage vers des écrans blancs de calcite sur lesquels des images involontaires surgissaient et se mouvaient par la projection de la flamme d'un flambeau. Des millénaires passent. Elles continuent de défiler dans des salles étranges, édifiées dans le sous-sol des villes, où la ténèbre n'est plus divine mais produite artificiellement.»Pascal Quignard
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Depuis cinq siècles, des carreaux de faïence polychrome à dominante bleue, les azulejos, sont la constante de l'architecture portugaise.
Simples ornements ou vastes compositions murales, on les retrouve dans tous les édifices, à l'extérieur comme à l'intérieur. le palais fronteira, au pied de la colline de monsanto, à la lisière de lisbonne, possède un ensemble unique d'azulejos du xviiie siècle. ce livre présente un thème récurrent de l'ornementation des jardins : le bestiaire. les animaux y travestissent la vie quotidienne, allégories burlesques ou satiriques, présences silencieuses, inquiétantes ou fantastiques.
Fasciné par ces lieux, pascal quignard a composé un récit, la frontière, qui ressuscite les énigmes des ombres bleues et les déchiffre dans la narration d'une double vengeance.
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Il fallait établir ce constat : avant d'être un problème individuel, le burn-out est d'abord une pathologie de civilisation. Marquée par l'accélération du temps, la soif de rentabilité, les tensions entre le dispositif technique et des humains déboussolés, la postmodernité est devenue un piège pour certaines personnes trop dévouées à un système dont elles cherchent en vain la reconnaissance. Mais ce piège n'est pas une fatalité. Face aux exigences de la civilisation postmoderne, on peut se demander comment transformer l'oeuvre au noir du burn-out afin qu'il devienne le théâtre d'une métamorphose, et que naisse de son expérience un être moins fidèle au système, mais en accord avec ses paysages intérieurs.
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Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
Olympe de Gouges
- Editions de l'Aube
- Illustres
- 17 Février 2023
- 9782815953320
À la fois femme de lettres et femme politique, Olympe de Gouges est l'une des premières féministes françaises.
Dans ce manifeste aujourd'hui mondialement connu, qu'elle rédige et adresse à la reine Marie-Antoinette en 1791, elle réécrit et féminise une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, en écho à celle de 1789... : « La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. » Considéré par beaucoup comme un texte absolument essentiel, il est aujourd'hui proposé en une jolie édition illustrée. -
Lettre aux instituteurs et institutrices
Jean Jaurès
- Editions de l'Aube
- Illustres
- 2 Septembre 2021
- 9782815944847
"Vous tenez en vos mains l'intelligence et l'âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie.
Les enfants qui vous sont confiés n'auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d'une rue, à faire une addition et une multiplication.
Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu'est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu'ils aient une idée de l'homme, il faut qu'ils sachent quelle est la racine de toutes nos misères : l'égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fierté unie à la tendresse."
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Virginia Woolf : écrire dans la guerre
Pascale Seys, Carine Bratzlavsky
- Les Midis De La Poesie
- 4 Mars 2023
- 9782931054086
Un essai sur V. Woolf et son engagement pour les causes féministe et pacifiste au XXe siècle. Ses textes et sa riche correspondance sont un témoignage de sa lutte contre les préjugés du milieu bourgeois dont elle est issue.
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Pourquoi a-t-on défoncé le crâne du journaliste Philippe Bondieu?? Sur quoi enquêtait-il?? En ce mois d'août caniculaire, l'enquête est confiée à un policier détaché de la capitale, Hugues Ballinger. Solitaire, rigoureux et austère, cet homme dévasté va devoir affronter son passé qui l'engloutit peu à peu. Et pour cela, découvrir les sombres secrets qui étouffent Anvie, une innocente bourgade provinciale.
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Grand et mince, vêtu d'un manteau noir et d'un chapeau melon, Izo semble sortir d'un tableau de Magritte au beau milieu du Jardin du Luxembourg.
Amnésique, donc sans passé et sans a priori, il est totalement étranger à l'univers parisien dans lequel il tombe, mais se passionne de tout ce qu'il peut apprendre des mécanismes et des différentes facettes de la société. Très intelligent, il devient polyglotte, philosophe, écologiste, et s'ouvre à toutes les cultures, tout en portant un regard neuf sur le monde. Il partage avec son ami le narrateur d'étranges aventures en décalage curieux avec la réalité, qui ne font que souligner sa particularité. Poétique et philosophique, ce conte est aussi teinté d'humour et de naïveté.
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Comment (et pourquoi) j'ai mangé mon amant
Pascale Fonteneau
- Onlit Editions
- 23 Février 2023
- 9782875601643
Avec un mari fidèle, un poste à responsabilités, un vaste appartement et deux grands enfants à l'aube de carrières brillantes, la vie d'Hélène frôle la perfection. Alors pourquoi ce sentiment de ne pas être à sa place ? Un matin l'attend sur son bureau un mystérieux bouquet de fleurs. Et ensuite tout bascule.
Comment (et pourquoi) j'ai mangé mon amant marque le retour de Pascale Fonteneau sur la scène littéraire, à travers un texte à la mécanique aussi implacable qu'inattendue. Pascale Fonteneau vit à Bruxelles. Elle a publié chez Actes Sud (Actes noirs), Gallimard (Série noire, Folio Policier), au Masque ou encore chez Baleine. -
Si tu vois tout en gris, deplace l'éléphant ; philosophie vagabonde sur l'humeur du monde
Pascale Seys
- Éditions Racine
- 22 Octobre 2019
- 9782390251026
Dans ces « bulles » de pensées, traversées par un fourmillement de références à l'histoire culturelle et à la philosophie classique, Pascale Seys porte un regard « dézoomé », tantôt grave, tantôt léger, sur nos façons d'agir et de penser.
Prenant le pouls d'un monde pressé, elle nous invite à réfléchir au temps qui passe, à l'ambiguïté du bonheur et aux affres du désir, à la splendeur du cosmos, aux vertus du retard, des voyages et de la poésie, autant de mythologies de notre quotidien qui nécessitent, pour être considérées pour ce qu'elles sont, de « déplacer l'éléphant ».
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La poèsie comme mode d'emploi du monde
Pascale Seys
- Les Midis De La Poesie
- 15 Janvier 2019
- 9782931054017
Qu'est-ce qui rend la vie supportable ? De quoi un poème peut-il nous sauver en faisant de nous, lecteurs, des êtres meilleurs, c'est-à-dire plus grands que nous-mêmes ? Répondre à cette interrogation implique de traverser une dimension existentielle, à la fois métaphysique et éthique, qui ouvre à la constitution d'un monde commun, fondé sur l'acte de création qui consiste, comme l'évoque Paul Celan, à « tendre la main ».
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Un jour d'ouragan, dans l'aéroport d'une île, Cratyle et Diana se retrouvent. Ils s'aimaient quinze ans plus tôt, mais la vie les a emmenés dans des voies différentes. Cratyle a mis au point un algorithme pour racheter le langage, certifier le devenir chose des mots, et prendre une commission sur ce devenir. Une thèse de doctorat ratée sur Wittgenstein, ainsi qu'un travail dans le secteur des big data, l'ont poussé à concevoir ce projet aussi fou que moderne. Quant à Diana, elle montait sur l'île des installations d'hologrammes capables de rendre visibles les vents. Quand Cratyle lui expose son projet démesuré, c'est tout son rapport au langage, à la technologie, à l'argent et à ce qui fait la valeur des mots, qu'elle voit menacé.
Cette pièce de théâtre est l'histoire de leur rencontre.
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Journées de lecture
Marcel Proust, Pascal Lemaître
- Editions de l'Aube
- Illustres
- 25 Août 2022
- 9782815951043
Marcel Proust se souvient avec nostalgie et tendresse de ses lectures d'enfant, allongé dans l'herbe d'un jardin ou dévorant Le Capitaine Fracasse à la lueur d'une bougie dans la maison familiale à Illiers... Convoquant ses émotions et ses sensations de ces journées de lecture, il se livre à un vibrant éloge de la lecture.
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Et Pascale Toussaint d'emboîter le pas à Norge pour, à son tour, remuer ciel et terre. Car l'arc-en-ciel du sourire c'est bien au fond de la glaise ou derrière un rideau de pluie qu'il nous faut aller le chercher. En cinq parties, dont les titres allument autant de facettes de cet humour mi-figue mi-raisin qui est devenu une sorte de label, elle nous offre cinquante-deux pépites de notre littérature noir-jaune-rouge. Rire ? Parfois. Sourire ? Souvent. Sentir, toujours, à la lecture de ces pages, même les plus ironiques, décalées, cruelles, la chaleur retrouvée d'un vêtement familier. Une anthologie ? Plutôt un florilège. Mieux : un chemin, des sentiers de traverse, de travers, un peu biscornus, le long desquels l'auteure nous emmène en promenade pour nous rappeler l'extraordinaire talent de ses confrères. Car la romancière qu'elle est prend alors la place de la philologue pour nous faire (re)découvrir de l'intérieur ces textes inattendus, inouïs, inédits pour certains, et qu'on croit connaître déjà parce ce sont les nôtres. Parce qu'ils expriment, le temps d'un sourire, la grandeur de nos petitesses et nous rappellent avec Louis Scutenaire, qu'il faut regarder la vie en farce ! Le livre fermé, on n'a qu'une envie : lire les écrivains qui le composent.
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Et vous, qu'en pensez-vous ? philosophie vagabonde sur l'humeur du monde
Pascale Seys
- Éditions Racine
- 5 Mars 2018
- 9782390250494
Philosophe, Pascale Seys porte un regard « dézoomé » sur l'actualité.
Elle nous invite à réfléchir, entre autres sujets, au déclin de l'empathie, à la question de la post-vérité, à la passion du selfie, à la recherche de valeurs, à la possibilité du silence, à la corruption, au désir d'immortalité, à la rhétorique ou à la fonction de l'art contemporain ; autant de « mythologies » issues de notre quotidien qui permettent de prendre le pouls du monde...
Préface d'Emmanuel Tourpe, philosophe et directeur de la programmation d'ARTE-Télévision.
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De son enfance dans les Vosges, la petite garde quelques souvenirs, et surtout des blessures : le premier jour d'école, le maquillage de craie que l'instituteur lui fit sur l'estrade, les railleries des camarades de classe, les insultes. Et sa réaction muette, sa stupeur, son immobilité face à la violence du monde, ses années perdues. Prostrée au fond de la classe, la petite se taît. Puis la famille déménage. Et la petite poursuit sa vie, devient femme, et traîne toute sa vie ses blessures silencieuses, au gré des voyages.
Ce texte de Pascale Tison dit nos traumatismes d'enfance, dont nous ne pouvons nous dépétrer. La pudeur de l'écriture croise la violence des blessures anciennes. -
Pascal Leclercq s'attache à construire un monde à la fois drôle et inquiétant, peuplé de personnages qui apparaissent comme autant de variations autour d'un moi sans cesse réinterrogé. La poésie se fait ici profuse, sorte de prose viciée de l'intérieur, qui remue le terreau de la langue, creuse, s'ingénie à brouiller les pistes. Le travail pictural de Jac Vitali, quant à lui, ne se contente pas d'accompagner les poèmes : il s'en approprie les détours, les dédales, invente une architecture singulière qui explore le contraste entre fixité radicale et voyage onirique. Textes et peintures s'assignent ici un même but : traquer, à travers la matière qui leur est propre, les fantômes et les animaux noirs.
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Après une quinzaine d'années de collaboration, le poète Pascal Leclercq et le plasticien Jac Vitali poursuivent leur voyage onirique. Leur nouvel opuscule, aux allures d'album vinyle, se nomme « Hélium » : un faux journal, une vraie poésie, une vraie malice, une fausse noirceur, un faux poète, un vrai peintre, un faux éditeur - ou le contraire. Pascal Leclercq inhale de l'hélium et l'on ne sait plus si l'on doit rire de sa voix déformée, qui parle avec légèreté de choses graves et avec gravité de choses légères. Quant à Jac Vitali, il donne corps à ce gaz volatil, lui tisse un cocon de mémoire et de couleurs. Mais au bout du compte, cette matière ne demeure-t-elle pas insaisissable, même lorsqu'elle prend la forme d'un livre ?
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Mes voisins ont sept filles Qui fleurent le printemps Leur maison est jardin Ce jardin est bouquet Un bouquet de sept fleurs Marguerite Violette Rose Garance Iris Capucine et Lila Une sacrée gageure D'être fleur pour toujours A cause d'un prénom Qui partout les précède Et laisse imaginer La fleur et non la fille On ne s'attendra pas A voir une Garance Autrement qu'élégante Rose doit être belle Capucine enjouée Marguerite sauvage Violette discrète Iris Lila coquettes Étincelants prénoms Qui leur font bien de l'ombre Alors elles envient Julie Clara Louise Celles qui vont devant Leur prénom pas derrière Pauline Annie Laura Des filles sans pétales On les aime pour ça Tandis que Violette Capucine Garance Marguerite Lila Iris Rose sont fleurs Avant que d'être filles Chacune craint qu'un jour On ne la déshabille De son nom et que nue Elle n'y survive pas
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La nostalgie de l'aile
Pascal Goffaux, Laurent Quillet
- Esperluète Éditions
- En Toutes Lettres
- 22 Octobre 2021
- 9782359841435
Voici l'histoire d'une non-histoire, celle d'un homme qui aurait pre´fe´re´ ne pas e^tre. A uble´ d'un corps qui n'a pour lui que peu de re´alite´, il peut sans di culte´ exister a` co^te´ de son enveloppe charnelle. Il devient alors observateur de sa propre identite´ et revient a` la source, celle de son enfance. Une enfance marque´e par un double manque : la relation avec un fre`re ai^ne´ qui habitait sous le me^me toit, mais qui e´tait exclu du noyau familial, et la pre´sence-absence d'un troisie`me enfant dont il occupe la place dans l'imaginaire familial. En grandissant, il recherche le fre`re manquant. Il l'a de´couvert jeune adulte en la personne d'un e´tudiant qui semblait exister a` sa place. Cet Uriel moderne, archange solaire, ne t qu'accentuer la solitude mortelle cause´e par l'e acement de sa personne. Une seconde rencontre, celle d'un chanteur tout aussi ange´lique, creuse cette disparition de soi comme programme´e de`s l'enfance Ce re´cit d'une construction malgre´ soi, traverse´ par une nostalgie sans fond, tempe´re´ par la pre´sence bienveillante de la famille actuelle du narrateur et par la re´ve´lation de la radio - ou` le son prend la place du corps - emme`ne le lecteur dans un univers a` l'e´criture singulie`re et sensible. Une expe´rience de lecture proche de l'apne´e ou` Pascal Go aux nous emme`ne dans l'intimite´ de son enfance, avec un humour noir, mordant, a` la limite de l'autosabotage. Laurent Quillet explore cette non-pre´sence au monde dans un travail d'e acement volontaire de sa personne sur d'anciennes photos de famille. Les univers de ces deux hommes se rejoignent et se re´pondent. Dans leur démarche d'absence et de retrait du monde, ils ont trouvé leur alter ego.
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Une nouvelle, cÕest parfois un homme et une femme qui se regardent et se taisent pendant que sÕŽchafaude lÕhistoire qui les lie. CÕest parfois le fr™lement dÕun autre, le dŽsir quÕon croit fugace et qui sÕinstalle pourtant. CÕest une erreur dÕaiguillage qui vous conduit au tourisme forcŽ. CÕest poser des mots dŽlicats sur des dŽsirs sourds et des souffrances muettes. CÕest un mouchoir de soie nouŽ au bon endroit. Ce sont des tres vacillants entre reconnaissance et perdition. CÕest lÕŽrotisme infini dÕun drap fin... Les nouvelles de Pascale Pujol sont ainsi. Elles se posent, discrtes, vous chuchotent ˆ lÕoreille ce quÕelles pourraient crier. Elles nÕen ont que plus de force.
Pascale Pujol vit en rŽgion parisienne. DÕabord journaliste, Žgalement chargŽe de cours de journalisme Žconomique, elle est aujourdÕhui consultante. Fragments dÕun texto amoureux est son premier recueil.
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Douze tableaux, douze nouvelles, douze lunes devrait-on dire... Car on parle ici de lunes, de cycles, de sang. De menstruations. Un thème tabou, un bastion que la littérature a souvent refusé d'investir parce qu'il y a un je-ne-sais-quoi de tribal, de reculé, de primitif dans ces histoires qui doivent rester secrètes, refoulées ou proscrites : qu'elles soient accueillies avec déception, soulagement ou exaspération, les règles nous ramènent à notre condition animale.
Balayant les préjugés, l'auteure parcourt ce delta maudit pour tenter d'accoster sur des rivages parfois glauques, mais pas seulement... En parler sans trivialité semblait définitivement exclu et pourtant Pascale Pujol vous laisse suspendu(e) au fil de son talent.