paul ardenne
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Cet essai a été rédigé à l'occasion de l'édition 2012 du Printemps de Septembre à Toulouse, festival de création contemporaine. Paul Ardenne en était le directeur artistique, avec ce thème général, « L'Histoire est à moi ! » L'auteur, historien de formation, interroge ici son rapport particulier au temps historique et le sens de sa passion pour l'Histoire. Le passé est nécessaire pour vivre au présent mais il est le passé, une perte. Sauf s'il est ressaisi comme une matière à incorporer, où se couler, dont extraire une forme de vie. Quand l'Histoire se fait sensation, incarnation, chair.
Il n'est pas d'Histoire qui vaille sans l'élaboration d'un lien intime entre elle et nous, un lien qui est non plus seulement l'Histoire avec ses faits mais nous dans l'Histoire tout comme l'Histoire en nous, un mélange d'événements mais aussi d'affects, de fantasmes - une construction en vérité très personnelle.
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Paul Ardenne, historien et critique d'art, s'est longtemps considéré comme un "mort pour la littérature". La parution récente, chez Grasset, de son roman Sans visage, prouve que le cadavre était encore vivant. Exhumés dans ce volume, deux romans "posthumes" : La Halte et Nouvel Âge. La Halte : Une histoire de la civilisation occidentale, côté propos de table. Cette Maligne Comédie a tout d'une tragédie bancale.
Un dimanche dans un restaurant au bord d'un fleuve, des personnages aux allures d'archétypes forment des idées floues, ou absconses. Ils palabrent jusqu'à s'assommer de paroles. Une histoire du temps arrêté, où l'action, à patiner, met à nu ses ressorts inavoués, au bénéfice des lectures lentes de la vie. Nouvel âge : Pour Victor L, affable directeur du périodique La Nouvelle Harmonie, l'époque est faite pour exciter l'esprit.
L'obsession de Victor : convaincre. Son sujet chéri : l'idéal. La culture nouvelle, voilà ce qui le travaille. Culture nouvelle, c'est maintenant, autour de nous, partout. Un recommencement de l'histoire. Comment ? Tout a changé et vous n'avez rien remarqué ? Classique : on ne voit jamais l'évidence.
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Heureux les créateurs ? artistes, encore un effort
Paul Ardenne
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 8 Novembre 2016
- 9782356874849
Qui est à ce jour l'artiste, et comment travaille-t-il ? Que fait la critique d'art, et de quelle façon ?
Qu'est-ce qu'une exposition, une collection ? Quels sont les territoires de l'art, ses « champs », son ou ses peuples, ses appareils, son futur ? Comment le pouvoir de décision se distribue-t-il ?
L'art contemporain se porte bien. On ne serait pourtant pas mécontent qu'il mène sa barque autrement. La bonne norme serait que l'artiste ait le pouvoir, et non d'abord ceux qui gravitent autour de lui. L'artiste contemporain n'a que des amis : critiques d'art, commissaires d'exposition, marchands, collectionneurs - tout ce beau monde le requiert, effi cace et conciliant. Chacun de ces acteurs, dans le « système » de l'art, a sa place. Certains orientent le goût quand d'autres le construisent, le consacrent, le monnayent ou le confi squent à leur profi t. Faut-il le rappeler : la création artistique n'est en rien un « pour soi ». Le simple fait qu'elle s'offre au regard d'autrui la défi nit d'offi ce comme une pratique publique.
Quel constat la période récente impose-t-elle ? Ceux qui gravitent autour de la création artistique ont sans doute pris trop d'ascendant sur celle-ci. Et acquis à la fi n trop de pouvoir, à commencer par la détention de l'espace critique (revues, médias), de l'espace d'exposition (lieux d'art contemporain, biennales), de l'espace institutionnel (aide à la création, résidences d'artistes, commande publique), de l'espace matériel enfi n (galeries, collectionneurs).
L'artiste n'est plus le seul à avancer ses options, sa matière grise et son offre plastique. Le voici devenu non plus un décideur mais un outil. L'âge moderne, celui des manifestes, de l'arrogance intellectuelle, des experts omniscients, a fait son temps. Faire valoir un point de vue, dans notre moment postmoderne, consiste plus utilement à avancer des hypothèses. L'heure est aux vérités, au pluriel.
Heureux les créateurs ? L'art contemporain irradie mais la mariée pourrait bien être trop belle, et quelque peu perverse.
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La particularité de Belly le Ventre, comme l'indique son nom, est d'être un ventre. Un individu gargantuesque, gros mangeur et bon vivant ? Oui. Mais un ventre surtout. Un estomac. Un système digestif. Des boyaux. Une panse. Belly le Ventre a comme quiconque une vie - une compagne, des amis, un travail. Mais il est un ventre d'abord. Un pilier de la Ventrie, un militant hors du commun et un exécuteur de basses et hautes oeuvres, pour la cause - la sienne, la Gastrocause.
Cette qualification ventrique engage une forme de vie plus complexe qu'il n'y paraît. Il lui faut composer avec des individus se qualifiant, qui comme « Nez », qui comme « Cerveaux », qui comme « Sexes », qui comme « Muscles », « OEils », « Coeurs »... L'union de tous est-elle possible ? La guerre identitaire est-elle la seule issue ? Ou l'avènement des ghettos où vivre sa vie tranquille, à l'écart mais avec soi et les siens ? L'identité bien formée : rien de plus rassurant, rien de plus exigeant. Belly le Ventre fait le pari de la division. Un vrai choix, un choix de civilisation. La voie royale pour le rêve ou pour le cauchemar ?
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" Une histoire de terre, voilà ce qu'est l'histoire de Roger-pris-dans-la-terre. Un type, de la terre. " Roger-pris-dans-la-terre : un paysan qui s'adonne ? l'agronomie de pointe mais aussi " un proscrit dans sa condition de glaise ". Roger, jour après jour, s'autodétruit, miné par ce qu'il croit être une maladie : il devient de la terre. Il mène contre lui-même une guerre, jusqu'à délivrance - une pour le moins singulière délivrance.
A rebours du roman agrarien, celui, pétri de régression, de " la terre qui ne ment pas ", ce court roman met en scène un désastre écologique, incarné celui-ci, vécu comme une plaie vivante.
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Alfonso Femia, + d'architecte
Paul Ardenne
- Aam - Archives D'Architecture Moderne
- 21 Février 2020
- 9782871433484
Précédemment connus sous le nom de 5+1AA, les Atelier(s) Alfonso Femia sont une agence d'architecture et d'urbanisme implantée à Paris, Milan et Gênes. Leurs réalisations ont déjà fait l'objet de plusieurs livres, dont La Tour horizontale, Les Docks de Marseille ou encore Le Nouveau palais du cinéma de Venise, avec Rudy Ricciotti (tous édités par AAM Éditions - Ante Prima). Nouvelle monographie consacrée aux travaux d'Alfonso Femia, + D'Architecture s'attache à retracer le parcours de l'architecte à la lumière d'un thème cher à son coeur : la « générosité ». Illustré de photographies de Luc Boegly, explicité sous la plume de Paul Ardenne, l'ouvrage présentera projets emblématiques de l'agence et nouvelles réalisations, comme le nouveau siège de BNL-BNP Paribas à Rome, le nouveau showroom Iguzzini à Milan, ou la Dallara Academy à Varano de' Melegari.
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Jean-Paul Viguier ; architecture 2002-2010
Paul Ardenne
- Aam - Archives D'Architecture Moderne
- 21 Janvier 2010
- 9782871432296
L'Agence Jean-Paul Viguier fait partie des cabinets d'architecture les plus dynamiques en France. Ses travaux de grande qualité sont fréquemment publiés et exposés. L'agence a réalisé depuis sa création un grand nombre de projets remarquables en France et à l'étranger parmi lesquels : l'aménagement du site du Pont-du-Gard, l'extension de France Télévisions, l'hôtel Sofitel Water Tower de Chicago et l'extension du McNay de San Antonio.
Une trentaine de projets et de réalisations récentes de l'Agence Jean-Paul Viguier sera présentée dans l'ouvrage, illustrée de photographies et de plans.
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Corpopoétique Tome 2 ; Jacques Coulais, pictor maximus
Paul Ardenne
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 13 Mars 2014
- 9782356872975
La « Corpopoétique » veut penser et mettre en perspective la co-action de deux comportements humains invariants :
D'une part, la représentation, par l'homme, de son corps ; d'autre part, l'attribution d'une signification supérieure à cet acte de représentation du corps.
Ce volume est consacré au peintre Jacques Coulais (1955-2011). Paul Ardenne, en fait le « Pictor Maximus », le « plus grand des peintres ».
Cette « plus grande grandeur » n'est nullement l'effet d'une hiérarchie poétique ou esthétique au sens où Jacques Coulais aurait dépassé en maîtrise Picasso, Courbet, Michel-Ange ou Apelle. La « plus grande grandeur » émane de la condition physique propre au peintre dès sa prime enfance. L'impossibilité de se mouvoir et sa dépendance physique l'ont mené à un très particulier travail de son corps, une « corpopoétique » sans pareille.
En une trentaine d'années, Jacques Coulais va peindre plus de 1 600 toiles, nombre d'entre elles de grand format. Cette véritable course de fond est moins un classique « contre la montre » qu'une forme de vie, la vie tout court.
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La bonne ville, pour une architecture bienveillante
Paul Ardenne, Alfonso Femia
- Aam - Archives D'Architecture Moderne
- 9 Avril 2021
- 9782871433798
Tous deux émus par la crise sanitaire liée au virus COVID-19, Paul Ardenne et Alfonso Femia engagent un dialogue franc questionnant les conséquences de la pandémie sur les habitats, les lieux de vie, de travail, de soin, de repos.
Se définissant volontiers comme un architecte de la générosité, Alfonso Femia en appelle désormais au développement d'une architecture du soin. Cette approche humaniste, soucieuse non plus seulement du bien-vivre des habitants mais aussi du bien-être des individus, impose aux architectes une mission longtemps sacrifiée : soigner, prendre soin, et notamment des défavorisés, des malades, des isolés, des jeunes et des aînés.
Comment offrir une architecture adaptée attachée à satisfaire et prendre soin de chaque individu ? Que pourrait être un bâtiment protecteur ? Portés par leurs convictions et leurs visions de l'architecture, Paul Ardenne et Alfonso Femia tentent dans cette conversation de proposer des pistes pour construire le logement, l'école ou l'hôpital de demain.
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Learning from the water
Paul Ardenne, Jean-Philippe Hugron
- Aam - Archives D'Architecture Moderne
- 16 Juin 2023
- 9782871434276
Dans la foulée du chantier théorique, expérimental et critique ouvert par la Biennale du Détroit de Messine (« Biennale dello Stretto »), qui s'est tenue du 30 septembre au 15 décembre 2022 en Calabre et en Sicile, Les Méditerranée(s) invisible(s) poursuit une réflexion, collective et transversale, sur la coexistence des différentes Méditerranées, dont la réalité dépasse largement les fiction transmises par la mythologie et l'industrie du tourisme.
Il donne à entendre la pluralité d'histoires, d'approches, d'expériences et de possibles déployés autour de cette étendue d'eau mythique, de manière à faire saillir les liens invisibles qui, profondément, unissent ces cultures.
Cet ouvrage polyphonique cherche ainsi à pérenniser cette rencontre inouïe que fut la Biennale. Par la mise en relief de formes de vie communes, en dépit d'une disparité de langues, de mémoires, de conditions socioéconomiques, ce livre est un hommage à ces Méditerranées invisibles, forgeant une communauté qui se reconnaît à des manières d'être, de penser et d'habiter le territoire.
La philosophie d'Alfonso Femia, à laquelle se joignent les voix des architectes Marc Barani et Carmen Santana, se fait ici engagée, tendue vers l'avenir, à la recherche de forces en présence, méconnues ou oubliées pour « conjoindre la conscience [du] présent [...] et de l'usage de ses lieux, et le développement futur de ce même territoire ». -
La communauté hassidique d'Anvers, qui confère au quartier juif de la ville son aspect de Shtetl, se manifeste par la présence de personnes vêtues de noir. En effet, c'est la couleur vestimentaire traditionnelle adoptée par les hommes et les femmes hassidiques, dès leur maturité religieuse à l'âge de 13 ans, à l'exemple des tenues vestimentaires de leur communauté dans ses localités d'origine, en Europe de l'Est (le Shtetl) avant la Seconde Guerre mondiale. Visuellement, ils marquent de leur empreinte le quartier juif, dans le quartier diamantaire et aux alentours. Ceci explique pourquoi la presse et le peuple confondent les notions de « juif anversois » et de « juif hassidique ». Ces hassidim sont les adeptes du rabbin Israël ben Eliezer (env. 1700-1760) dont le mouvement s'opposait à l'intellectualisme religieux excessif, qui réduisait la pratique religieuse à la seule étude des textes religieux et qui attachait une valeur suprême à la connaissance des sources du judaïsme. Or, cette approche intellectuelle de la religion produisait un effet secondaire : quiconque témoignait d'un manque de connaissances était en butte au mépris des « savants ». En attendant une hypothétique histoire du Shtetl, les images de Dan Zollmann, cet incomparable photographe du Shtetl, nous en propose, avec un talent doublé d'innocence, un récit pictural capturant, de façon incroyable, jusqu'aux détails les plus infimes. Son travail nous raconte l'histoire intemporelle de ce Shtetl. En pénétrant dans les passages et les alcôves les plus intimes, en se faufilant dans le mystérieux bain rituel (mikve), dans l'intimité des salles de séjour ou dans les arrière-boutiques de petits artisans, ou encore en photographiant, sous un angle mort dans une maison de culte, l'assiduité à la prière ou l'assoupissement d'un vieil homme, il nous révèle le coeur vivant de cette communauté si fermée et méconnue. L'espace d'un instant, il nous fait partager la familiarité et l'intimité de ces hassidim. Les photos prises par Dan Zollmann nous content les tribulations contemporaines de ces Anversois hassidiques perçus comme inaccessibles, mais dont la découverte du milieu bon enfant, avec leur lot d'amour et de souffrance, mais dans la félicité et la satisfaction, brise les clichés.
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Rachel Labastie
Paul Ardenne, Barbara Polla, Marie-Laure Bernadac
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 19 Octobre 2018
- 9782356876027
Monographie sur l'oeuvre de l'artiste.
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Aurélie Gravas est peintre. Tipees est une sélection de peintures sur toile, sur bois et sur papier.
La série aborde la question de la nature morte et du paysage au sein de compositions construites grâce au procédé du collage.
L'univers coloré et lumineux d'Aurélie Gravas côtoie l'étrangeté des espaces qu'elle conçoit.
Aurélie Gravas est également la compositrice et auteure du projet musical La Femme d'Ali dans lequel elle déploie poétiquement son univers pictural entourée de musiciens.
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354 759 ha de paysages/of landscapes ; par/by l'agence Ter
Paul Ardenne, Florence Accorsi, Emmanuelle Borne, Tangi Le dantec
- Aam - Archives D'Architecture Moderne
- 9 Février 2012
- 9782871431961
L'Agence Ter, créée en 1986 par les paysagistes Henri Bava, Olivier Philippe et Michel Hoessler, gère en permanence une cinquantaine de projets de toutes tailles et travaille à toutes les échelles. Du jardin à l'urbain, en passant par le grand paysage, l'agence Ter a le souci de développer ses champs de compétence et ses domaines d'intervention. Récemment récompensée par le Grand prix national du paysage en 2007, par la Médaille 2008 de la Fondation de l'Académie française d'architecture et par le Prix allemand de l'Urbanisme 2008, l'agence a réalisé depuis sa création un grand nombre de projets, interrogeant ainsi le rapport étroit entre l'architecture, le paysage et la topographie.
L'ouvrage développera les projets emblématiques de l'agence parmi lesquels :
- La Métropole verte, région créée entre l'Allemagne, la Belgique, et les Pays-Bas, début du projet en 2006 - Le Giratoire cultivé de la Vache noire à Arcueil, livré en 2008 - Le Bois habité et la ZAC Porte de Valenciennes d'Euralille, livraison prévue en 2010 - Le parc linéaire « Arlequin garden » du Royal Canal à Dublin, livraison prévue en 2013 - L'ancienne piste d'aéroport de Casablanca reconvertie en un « Central Park » dans le nouveau quartier d'Anfan, livraison prévue pour 2025 - Le projet Y à Dubaï : la construction d'un canal, d'un quartier inspiré par le modèle lyonnais, concours en 2008 - Les jardins du Pavillon français à l'exposition universelle à Shanghai, livraison en 2010
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Cet ouvrage et le colloque qu'il anticipe (Premier colloque international d'Architecture émotionnelle, Genève, janvier 2011) ont pour objet premier d'explorer et d'enrichir les relations entre architectes, spécialistes des émotions, constructeurs et habitants. Son objectif : offrir une connaissance approfondie et renouvelée des affects générés par le site bâti, son organisation, son agencement ; fournir aux citoyens que nous sommes une réflexion de qualité ayant trait, d'une part à notre rapport mouvant aux lieux, d'autre part à notre expérience des liens sociaux que suscitent les espaces urbains.