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philippe lekeuche
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« Un jour de mai, sans que je m'y attende, ce poème est venu. Puis, en novembre, il repartit. Il m'avait visité, me rendant plus lucide, ouvert à l'essence de la vie. Ce n'est pas moi qui pensais, c'était lui. Il me parla, me dicta ses strophes et je ne pus que les écrire. Ce fut profond labeur. Après cela, les jours revinrent, avec leur éternisation. »
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Une vie mélangée réunit une soixantaine de poèmes écrits sur plusieurs années (le plus ancien remonte à 1969). C'est un livre bref mais tout entier condensé autour d'un point, la condition humaine que l'art peut rendre visible. C'est, au fond, la question à laquelle chaque artiste, et poète, tente de répondre.
Philippe Lekeuche parle ainsi son recueil : « Lorsqu'on jette une pierre dans un étang, des cercles se forment à partir du point d'impact, s'élargissant lorsqu'ils s'éloignent du centre et allant jusqu'à s'éteindre à partir d'une certaine distance : c'est de la dissipation. Le livre présente le mouvement contraire, une concentration autour du point central. C'est de la condensation, voilà ce que fait le recueil. » Spiritualité, énoncé du quotidien, forme douce d'humour, recherche de sa vérité, en souffrant, en désespérant, en riant, en désirant, font du poète un homme entier.
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N'est-ce pas folie que se livrer à la poésie ? Lorsqu'elle lui tombe dessus à douze ans, le gamin trop mûr ne sait pas vivre.
Il aime trop, semble-t-il, et d'un désespoir éclairé. Ce poème est son histoire, épopée certes peu glorieuse, rien qu'humaine, où la vie et la poésie se déchirent pour que, peut-être un jour, survienne une parole brûlante.
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L'éclat noir du désir ; poèmes 1988-1999
Philippe Lekeuche
- Taillis Pre
- 9 Novembre 2015
- 9782874500978
Le lecteur trouvera ici en un seul volume la nouvelle édition, revue et remaniée, de trois livres de l'auteur qui parurent séparément : « Si je vis » (1988), « Celui de rien » (1993) et « L'état rebelle » (1999). Ces trois ouvrages forment en effet une trilogie où les grands thèmes chers au poète évoluent au fil du temps : l'origine du poème, l'impossible de l'amour, l'attente, le mystère de l'autre, la tragédie de la Foi, le manque inhérent au langage.
Ces poèmes, écrits au long des années, explorent les différentes dimensions de notre humanité avec l'espoir d'une connaissance lucide et libératrice.
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Dans son préambule, Philippe Lekeuche se penche sur le sens du travail du poète, après longtemps de poésie. «?Faire?» de la poésie, dit-il, est un «?acte?». «?Il n'y a pas de mots d'amour, il n'y a que des preuves d'amour, cela a un prix (par exemple donner sa vie), tout comme cette pratique de la poésie exige des renoncements, et même le sacrifice - je le souligne -, la question restant ouverte?: le sacrifice de quoi?? On ne le sait pas, on l'apprend avec les années, dans l'endurance. Je veux dire qu'on le vit, c'est une épreuve. Et quant à la réponse de savoir si cela en vaut la peine, elle fait toujours défaut. Et qu'importe?! On n'a guère besoin d'elle.?»
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Le recueil est composé de six long poèmes. « Assurément le mot "élégies" que l'on voit écrit sur la couverture de ce nouveau recueil ranime le souvenir de Rilke, » nous avertit René de Ceccatty dans sa postface, « mais aussi nous fait remonter à la poésie antique ou à la musique de la Renaissance. L'élégie est l'expression de la perte, de l'absence, du deuil, mais aussi la rédemption de la souffrance par le poème. » Solitude et rencontre, sentiment de vide et plénitude du partage, désespoir et réconfort traversent ces six élégies. De là, naît le sentiment poétique, qui ne dissocie la vie intérieure des événements du quotidien. Ainsi ces poèmes unissent le poète et le lecteur dans une peception partagée du monde.
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Ce recueil peut sembler aller à contre-courant de notre époque. Les poèmes de Philippe Lekeuche entrent pourtant en résonance avec elle par l'intensité des émotions.
L'éperdu : ce terme condense toute la tension qui caractérise cette poésie. Le sentiment vif, passionné nous conduit tout aussi bien à la noirceur qu'à la joie profonde.
La langue, somptueuse, offre par sa vitalité une résistance à toutes les formes de renoncement, transperce les disharmonies intérieures, débusque les retranchements et ravive le sens initial des vertus galvaudées, comme la pudeur ou la bonté.
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