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semir badir
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Magritte et les philosophes
Sémir Badir
- IMPRESSIONS NOUVELLES
- Reflexions Faites
- 6 Mai 2021
- 9782874498749
L'oeuvre de René Magritte est très populaire, c'est sûr. Pourtant, les théoriciens de la peinture affichent parfois à son égard un certain dédain. Mauvaise peinture, ose-t-on dire. Chacun en juge comme il l'entend... mais ces critiques ont-ils saisi l'intention attachée à cette oeuvre ?? Car un travail de la pensée la traverse. J'irais jusqu'à dire que l'oeuvre de Magritte est cela même : l'exercice d'une pensée en images.
Dans ce livre, je propose une enquête. Prenant appui sur les dits et écrits du peintre, je tente de retrouver cette pensée en images. En eux-mêmes les tableaux n'y donnent pas accès : on aurait beau les interpréter, on ne découvrirait pas encore leur nécessité. Alors je les mets en rapport avec des concepts philosophiques. Je montre, à partir de sept études, que les images créées par Magritte sont comparables à des arguments et qu'elles témoignent, au sein de l'oeuvre, d'une ressemblance avec la réflexion de philosophes tels que Platon, Kant, Hegel, Nietzsche, Wittgenstein ou Sartre, sans compter Michel Foucault.
Sémir Badir : Titulaire d'un mandat permanent du Fonds National belge de la Recherche Scientifique et maître de conférences à l'université de Liège, Sémir Badir applique l'étude sémiologique au bénéfice des sciences humaines, des lettres et des arts.
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Figures de la figure : Sémiotique et rhétorique générale
- Pu De Limoges
- Nouveaux Actes Semiotiques
- 14 Avril 2008
- 9782842874582
Qu'on la définisse comme la science des signes ou comme la discipline qui a le sens pour objet, la sémiotique souffre d'un discrédit : elle ne s'intéresserait qu'aux énoncés et à leur mode de fonctionnement interne. Il est vrai que, dès les origines, elle a suivi l'exemple de la linguistique et volontairement réduit son champ de juridiction ; elle a ainsi érigé une véritable muraille pour séparer les codes d'un côté, le monde et ses acteurs de l'autre. Mais il s'agissait là d'une séparation purement instrumentale, méthodologique et provisoire. Et qui ne saurait faire oublier ceci : que le sens vient du commerce avec le monde, et qu'il a un impact sur le monde. La sémiotique a mûri : elle a retrouvé le chemin du monde. Elle sait aujourd'hui voir que le sens émerge de l'expérience. Et qu'il oriente aussi l'action. Se réorientant vers le savoir et le faire, la sémiotique rencontre la rhétorique. Une discipline qui, depuis l'antiquité, étudie comment le sens se met en scène dans des discours sociaux Ou plutôt la sémiotique retrouve la rhétorique. Car, dès les années 60, Barthes avait pointé la modernité de cette discipline réputée poussiéreuse. Et dès cette époque certaines équipes de chercheurs, comme le Groupe µ, avaient introduit des préoccupations esthétiques, socio-communicationnelles et cognitives dans une théorie sémiotique qui, jusque là, était restée surtout formelle. Plus de trente ans après Rhétorique de l'image et Rhétorique générale, sans doute est-il temps d'examiner en quoi sémiotique et rhétorique ont partie nécessairement liée, et de célébrer à nouveau leurs noces.
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L'image peut-elle nier ? La question est en apparence toute simple et attendrait une réponse catégorique, oui ou non. Si pourtant, dans le présent ouvrage, des linguistes, des sémioticiens, des philosophes, des spécialistes des arts visuels et audiovisuels se sont penchés sur cette question, c'est qu'en réalité tout fait problème en elle. Car répondre à une telle question, cela consisterait d'abord à déterminer les conditions dans lesquelles elle se pose. Qu'appelle-t-on « nier » et qu'appelle-t-on « image » ? Et selon quel corpus d'images ? Peut-on donner une réponse unique à la diversité de ses domaines d'usage: les arts, les religions et les sciences, ainsi que de ses genres (portrait, nature morte, etc.) ? Les contributeurs du présent volume explorent différentes sortes de supports médiatiques et d'objets visuels: expériences picturales contemporaines, photographie, films, peinture chinoise, mais aussi peinture religieuse médiévale, pictographies esquimaudes de la fin du XIXe siècle ou hiéroglyphes égyptiens.
Une première partie, intitulée « L'énonciation en image », explore les relations entre la négation dans l'image et la théorie de l'énonciation comme celle-ci est revisitée par la sémiotique contemporaine. Une seconde, ayant pour titre « Du langage verbal aux images », s'attache à des comparaisons entre les sens de la négation dans différentes langues et grammaires et leurs cultures visuelles respectives. Les comparaisons inévitables avec d'autres lieux d'exercice de la négation - à savoir les langages formels et les langues verbales - et l'examen des transferts conceptuels non moins indispensables que ces comparaisons suscitent mettent ainsi à l'épreuve d'une question le statut ontologique de l'image.