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stas
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La démarche nonchalante, André Stas approche ; il porte son chapeau, son perfecto et, par-dessus le pull rouge, un foulard constellé de gidouilles. Il vous salue de sa voix rocailleuse, son accent traînant trahissant quelque peu ses origines. Après quelques bières, il est fort probable qu'il marmonnera des blagues dont il rira plus fort que vous, parfois même avant la chute. Je vous parie l'intégrale des solos de guitare de Keith Richards contre toute l'oeuvre de Marcel Mariën qu'il se mettra alors à tousser, calmant le graillonnement par une petite cibiche jadis mentholée. La soirée durera, il relatera les soupers chez Tom Gutt, les beuveries avec Jean-Bernard Pouy, les délires avec son ami Godin, il évoquera sa maman, se souviendra de l'époque de Radio Titanic, du Cirque Divers...
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Certes, on est averti d'emblée du procédé, on sait que l'on a affaire à des textes truqués. Certes, en les lisant, on se rend bien compte que « quelque chose cloche ». Pourtant, on ne peut s'empêcher d'y chercher du sens, mieux : d'en trouver.
C'est que nous n'aimons pas lire pour rien. La lecture exige de nous un effort, dont nous attendons la juste récompense. Sous leur apparence ludique, ces « nouvelles » en disent long sur le fonctionnement de l'esprit humain, sa propension à chercher partout de la cohérence, et à en fabriquer s'il n'en trouve pas, pourvu que l'objet proposé ait les apparences d'une totalité ou d'une continuité.
Aussi, bien que conscients de l'artifice, nous nous efforçons de combler les lacunes, nous nous évertuons à trouver une unité à ces membres épars. Nous nous surprenons même à reprendre tel passage, persuadés que nous ne l'avons pas bien lu, que quelque chose nous y a échappé. Avant de nous rendre à l'évidence : non, rien ne nous a échappé, c'est le texte qui s'est rendu insaisissable.
Circulez, il n'y a rien à voir...
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Seule la Camarde clora le bec à Dédé.
Mais - ceci en confidence - il fricote un peu avec elle, je dirais même qu'il la baisouille.
Il la prend par tous les trous, orbites comprises, dans le sens du Faut c'qui faux mais on a le temps.
Il se rit d'elle en fait.
Il fait tout pour la décourager, la nargue pour qu'elle se lasse, se détourne de lui et aille voir ailleurs s'il n'y est pas.
Par hasard, on ne sait jamais.
Pas qu'il veuille vivre éternellement, certes pas, mais juste pour la faire patienter, tergiverser, hésiter, chier quoi ! -
L'objectif de mon travail est de porter un regard singulier sur les objets quotidiens ou plutôt des quotidiens, chaque individu ayant le sien propre. La photographie de ces objets dénués de tout contexte temporel ou matériel, ne donne pas à voir tel ou tel objet que je possède, mais conduit à l'idée de cet objet telle qu'elle peut être perçue par chaque spectateur ; libre à lui de la re-contextualiser dans sa propre histoire et de lui donner la valeur d'archétype.
Le choix des objets, anciens pour la plupart, est purement subjectif ; il est guidé essentiellement par leur pouvoir évocateur d'un usage antérieur au quotidien.
Au départ, les photographies étaient réalisées en noir et blanc, en argentique ;
Ensuite est apparue la notion de grandeur nature pour une représentation monumentale d'objets de grande taille, toujours en rapport avec les mêmes notions (par ex. : la pelle, le râteau, la chaise...) Cette recherche de la simplicité - ou peut-être de l'évidence des choses - réside autant dans le choix du sujet que dans ma manière de photographier, sans effet, sans modification, sans artifice.
Le passage à la couleur découle de l'avènement de la photographie numérique :
La photographie est devenue par nature en couleurs. Transformer des images en couleurs en images noir et blanc aurait été, dès lors, un artifice.
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À l'encontre d'une époque où chaque jour apporte à la destruction de la planète et à la crétinisation générale de quoi rivaliser avec le précédent, je mise sur l'intelligence de celles et de ceux qui font de la lutte pour leur vie quotidienne une priori absolue. Le retour à l'entraide et à l'autonomie individuelle mettra fin à l'individualisme et au règne du calcul égoïste.
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Tout vient à point à qui sait attendre, excepté l'aphorisme qui point quand on ne l'attend pas. L'aphorisme ce trublion, ce rastaquouère. Un roman-fleuve, une nouvelle-ruisseau, un aphorisme-ru.
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André Stas porte des mondes en lui, il n'y a qu'à puiser.
Un des traits d'André Stas, c'est qu'il prémédite à bride abattue, que ses facultés sont en état d'alerte irritée, en état d'ébullition permanente, qu'il semble infatigable.
Tom Gutt
Plus que rire, André Stas aime faire rire les autres, et ce qui pourrait pour d'aucuns sembler une légèreté est chez lui un exercice quotidien, un cadeau offert à ceux qu'il aime, j'entends à ceux qu'il aime vraiment. Petit homme qui rit pour ne point pleurer, petit homme plus déçu que méchant car la colère est épuisante, petit homme qui aime aimer et à qui nous ne rendons pas encore ce qu'il nous a donné.
Xavier Canonne
Un jour le « lutin farceur » s'érigea en chef de bande. Il convoqua quelques sauvages pour un périple en terre malouine, là où la flibuste est un art, pour aller y promouvoir la belgitude dans son absolue irrévérence. Tous marchèrent dans le sillage du « révérend », filant droit à jeun, titubant dans sa foulée aux heures exquises où les estomacs dégorgent. Ce furent les jours les plus (d)étonnants de ma vie.
Jean-Philippe Querton -
Les aphorismes jalonnent la durée. Qui ne les note pas oubliera tout, et surtout l'essentiel de Sa vie, qui, en fait, n'est constituée que de vétilles amusantes ou contrariantes et autres circonstances anodines. Les proverbes sont la sagesse des nations, les aphorismes leur dissipation. L'aphorisme est semblable à du café soluble. (On dirait du Baudelaire) Parfois, pas toujours, on écrit un aphorisme parce qu'on a presque rien à dire. L'aphorisme est un pet de travers, la luna storta, comme on dit en Italie. L'aphorisme : un jour cinglé, un jour cinglant. Au mieux les deux en même temps. Il vient de me passer par la tête une pensée si belle qu'elle s'est enfuie tout de suite par la fenêtre vers le ciel.
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Limitation de la poésie ; cours clastique en préparation au bac à ordures
Eric Dejaeger
- Cactus Inebranlable
- 31 Août 2020
- 9782390490180
Que respectent-ils, ces deux zouaves? Pas grand-chose, excepté peut-être les règles du sonnet classique. Que prennent-ils au sérieux? Pratiquement rien, sauf sans doute l'humour. Ils sont gamins et (im)polissons.
Découvrez, comme preuve irréfutable, ces mille parodies de débuts de poèmes et chansons (parfois) célèbres. Celles-ci leur vaudront certainement de méchantes crotiques, ce dont ils se moquent joyeusement vu qu'ils se moquent de tout.
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Dans la même veine que Le pas sage à l'acte (Cactus Inébranlable, 2014), les réflexions d'André Stas sous forme d'aphorismes, de méditations (?) de délires, d'idées fulgurantes.
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Alain Denis - Miscellanées est « un portrait éclaté, une succession syncopée de sensations, présentant un artiste sans doute mais surtout un homme, avec ses affections, ses sentiments, ses marottes (la Série noire, le jazz, le cinéma de Jacques Rivette ou de Cédric Klapisch...), son hédonisme (la gastronomie) et sa quête de l'harmonieux. [...] Subtil coloriste autant que fin bec, «vrai» lecteur, inlassable, éclectique, jamais avare de réminiscences pertinentes ou d'anecdotes croustillantes, épistolier mutin, Maître de l'aplat («Je n'aime pas la matière. Ce n'est pas de la peinture, c'est de l'artisanat. Golden acrylique point barre.»), archiviste joyeux de ce qui l'émeut dans notre époque, collectionneur touchant, curieux de tout, passionné autant que passionnant en définitive. Marc Aurèle pensant pour lui-même : «Dans la vie d'un être humain, le temps qui lui est imparti n'est qu'un instant ; son existence, un flux incessant ; ses sensations, indistinctes ; l'as semblage de tout son corps, une facile décomposition en perspective ; son âme, un tourbillon ; son destin, difficilement conjecturable ; sa renommée, une vague opinion. Pour le dire en un mot, tout ce qui est de son corps est eau courante ; tout ce qui est de son âme, songes et brumes. Sa vie est une guerre, un séjour sur une terre étrangère ; sa renommée posthume, un oubli.» Puisse ce livre dans la mesure de ses moyens s'employer à empêcher cet oubli. » extrait du texte d'André Stas qui ponctue l'ouvrage
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Georges thiry la photographie - ...et autres petites passions
D'Autreppe/Stas
- Yellow Now
- 13 Septembre 2001
- 9782873401542
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