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yves tenret
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Une vieille prostituée atteinte d'un cancer, à un stade avancé, confie à son fils des bribes éparses de sa vie.
Au fil de ce récit décousu et aviné, de ces histoires morcelées et discontinues se mêlent, dans la tête du garçon, des souvenirs plus anciens et un présent fictif qui vont donner un semblant d'humanité à la gouaille de sa mère. Tout oppose le fils aux moeurs contestataires et sa mère qui, en évoquant indifféremment le milieu du grand banditisme, le Bruxelles des années cinquante, la dernière guerre mondiale, ses problèmes de santé ou le génocide arménien, cherche à lui faire accepter sa vénalité agressive non plus comme une fatalité mais comme une rédemption.
Accablé et fasciné, le fils se sent envoûté, foulé aux pieds, privé de lui-même. Elle est si forte ! Ce portrait d'une mère est plus grinçant encore que ne l'était Comment j'ai tué la Troisième Internationale situationniste (La Différence, 2004), à propos duquel Gérard Guégan écrivait dans Sud Ouest : " Tenret est doué, il écrit drôlement et c'est un joli roman picaresque, et parfois rabelaisien qu'il nous offre.
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Faire dépression est le grand roman polyphonique que vous attendiez, un choeur de 472 voix diverses, cinq ans de travail, une orgie cérébrale, et rien de plus ni de moins que le quotidien fantastique d'une école d'art aux croisement des XXe et XXIe siècles : quatre directeurs successifs, des dizaines de profs, des centaines d'étudiants, du harcèlement, des trahisons, du sexe, des humiliations, de la drogue, des suicides, des projets insensés, des homosexuels, des échecs féconds, des marginaux béats, des réussites si modestes que personne ne les a jamais même entrevues, des petits-bourgeois dionysiaques, des réacs, beaucoup de barbecues, des branchés futiles et impies, des exhibitionnistes bien membrés, des jeunes femmes belles à se damner, des planqués, des coincés graves, des fêtes démentes, des exploiteurs, des exploités, des perturbés et des perturbateurs.
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Ces courtes monographies, rassemblées dans la collection " Matière d'images ", s'articulent autour de plusieurs pivots, comme le goût partagé par Georg Grosz, James Ensor et Jean Dubuffet pour le graffiti, ou le ressourcement de Courbet et d'Ensor dans l'art populaire. Tous ces artistes ont quelque chose de " barbare ", et savoir que Jérôme Bosch était membre d'une secte adamiste et hérétique qui considérait que la pratique de l'acte sexuel était une voie d'accès au royaume de Dieu, permet de le redécouvrir avec jubilation. Le refus du classicisme, du cartésianisme, de l'héritage de la Grèce antique leur est commun, l'ironie et la parodie aussi. Fumistes, hydropathes, incohérents, anarchistes, dadaïstes, architectes utopistes, pendant plus d'un siècle les artistes s'opposèrent au système dominant.
Qui dira si ce temps est révolu ?
Raconter une histoire pleine de bruit et de fureur loin du ronronnement habituel des écrits sur l'art et les artistes.
Artistes concernés : James Ensor, Asger Jorn, Jean Dubuffet, Raoul Hausmann, Marcel Duchamp, Gustave Courbet, Jérôme Bosch.
Qu'ont-ils en commun ? L'anti-académisme, une quête d'invention pour exprimer au mieux leur révolte et le refus de pactiser avec un système inique.
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Au début des années 60, un jour de grève générale, des enfants traversent la Belgique en ravageant tout sur leur passage. Et en particulier le langage.
Des barbarismes apparaissent et la plupart des petits mots disparaissent.
Ce récit de la dérive d'une bande de gosses laissés à eux-mêmes est encore plus expérimental que ne l'étaient les textes disparates et aventureux de Funky Boy à propos desquels, dans l'Hebdo, Patrick Morier-Genoud traça ce portrait d'Yves Tenret du temps de sa vie lausannoise : « Il riait fort, grimpait sur les tables pour un oui ou pour un non, n'était ni prévenant ni poli. Et il parlait, parlait et parlait ». Maintenant, il se tait et, pour compenser, a décidé de publier un livre tous les six mois.
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JEUNE, j'étais bien décidé à ne jamais aller travailler ! Je voulais détruire l'idée bourgeoise du bonheur. Je voulais être l'émeute pour elle-même. Je voulais réinventer la révolution, être le révolté le plus artistique de tous les temps et le bohème le plus révolutionnaire de l'histoire occidentale. Je voulais inventer de nouveaux sentiments comparables en puissance à la haine et à l'amour. Être maître du monde, ou bien, chanteur de rock... Je voulais faire la guerre de la liberté avec générosité et colère. Je voulais rester pauvre et insouciant, ne rien posséder. Et j'y suis arrivé ! Je voulais lutter contre la banalisation du monde, déchaîner une inflation mortelle dans le monde des concepts, abolir toutes les spécialités et tous les spécialistes. Je voulais déconstruire le système. Je voulais plus que tout dissoudre en moi-même le désir d'être aimé par les autorités. Je voulais le paradis sur terre sinon rien ! Je voulais réaliser ce que les artistes n'avaient fait que rêver. Je fus essentiellement un mythe, une légende ! Le plus extrémiste, le plus infréquentable des marginaux, connu de tous de par son style provocateur, intransigeant, élitiste. Et comme alors, je parlais bien le désesperanto !
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Coup fourré rue des Frigos
Alain Amariglio, Yves Tenret
- La Difference
- Noire Difference
- 4 Mai 2016
- 9782729122614
Walter, l'anti-héros de Coup de chaud à la Butte-aux-Cailles de Yves Tenret, a de nouveau quitté le domicile familial et vit, cette fois-ci, seul dans un infâme gourbi de la rue de Patay quand il est appelé au secours par son vieux pote Abel Paoli, instituteur dans une école primaire de la rue des Frigos, dans le nouveau XIIIe, dit Paris Rive Gauche. Abel, l'enseignant modèle, est accusé d'avoir volé un tableau, une vieille croûte sans valeur qui traînait dans sa classe. Walter, la peinture et l'art moderne, ça le connaît. Lorsqu'il se rend compte que la toile est l'oeuvre du grand peintre chinois Yu Hao, classé 17e dans la liste des artistes les plus chers du monde, il comprend qu'Abel est mal barré. Et voilà que l'inspecteur de l'Éducation nationale, qui harcelait l'instit est assassiné ! Il est impératif d'élucider la disparition du tableau pour tirer Abel de ce mauvais pas. De l'ancien XIIIe, il ne reste à ce pauvre Walter plus qu'un tout petit bout de la rue Watt et une moitié rouillée du pont de Tolbiac. Il ne va pas tarder à découvrir que, sous la façade high tech et prétentieuse du néo-quartier, les moeurs n'ont vraiment pas changé. Comme il fait froid entre les tours de la BNF... Et, si loin des bistrots du vieux Paris, Walter a tellement soif !
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Coup de chaud à la Butte aux Cailles
Yves Tenret
- La Difference
- Noire Difference
- 12 Mars 2015
- 9782729121594
Walter, viré de chez lui par sa femme, va habiter à la Butte aux Cailles chez un de ses vieux potes. César vit d'expédients, arnaque l'Assurance Maladie, les allocations chômage, est rémunéré par les uns et les autres pour des combines à la petite semaine. Walter, qui a été mis à la retraite d'office de son poste de prof parce qu'il picolait, déambule dans le XIIIe arrondissement, mal dans sa peau, d'autant plus qu'il s'aperçoit que ses amis tombent comme des mouches. Un jour, il y a un massacre dans un salon de massage du quartier tenu par des Chinois où, bizarrement, César a ses entrées. Qu'est-ce que trafique ce mec ?