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Yellow Now
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À l'heure où les biographies filmées se multiplient et, en particulier, les biopics de peintres, il est bon de se rappeler que l'un des plus illustres d'entre eux a fait l'objet de centaines d'essais, livresques et cinématographiques. Cinq ans après la mort de Vincent Van Gogh naissait le cinéma. Documentaires et fictions ont, depuis, rivalisé de moyens pour raconter sa vie, approcher son art.
Regarder Van Gogh à travers l'objectif d'une caméra se distingue de l'observation et de l'analyse opérées par l'historien d'art, le critique ou le simple amateur. On ne s'étonnera pas de constater qu'il y a à peu près autant de Van Gogh que de cinéastes l'ayant filmé. Mais, après tout, la quarantaine d'autoportraits du peintre ne révèle-t-elle pas autant de facettes différentes de son visage ? Ainsi l'autoportrait dit au chevalet n'a-t-il pas grand-chose à voir avec celui à l'oreille bandée.
Suivre les aventures de cette vie confinant à la légende est une manière d'accompagner les fluctuations d'un discours sur le peintre et, plus généralement, sur l'art.
Plutôt que d'empiler les titres en mélangeant videos muséographiques et documents pédagogiques, j'ai jugé préférable de choisir neuf films réalisés en l'espace d'un demi-siècle, approximativement depuis le centenaire de la naissance de Van Gogh jusqu'à celui de sa mort. Ces films ont pour point commun d'être d'abord des oeuvres de cinéma. Le peintre est leur prétexte et non leur but. Ce faisant, ils se soucient d'abord d'art cinématographique avant de rendre justice - si tant est qu'il faille le faire - à leur sujet, leur « motif ».
En retour, comme un miroir tendu à la caméra, la figure vangoghienne éclaire le cinéma dans sa recherche d'authenticité et, surtout, d'autonomie. Il s'agit donc de faire oeuvre avec et par l'oeuvre d'un peintre, c'est-à-dire un confrère. Et, dans la multiplication des images, Vincent disparaît peu à peu en persévérant dans son art.
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ii est courant de penser que l'esprit belge, à condition qu'il soit, se manifeste sous une trinité sympathique : le robuste bon sens, la modestie et l'autodérision.
pour cette triple raison rituelle et ritournelle, notre peuple minuscule (opposé aux majuscules), ne faisant aucune ombre au tableau de personne, plaît pour ainsi dire planétairement.
mes très chers, de grâce, quittons un peu cette rinçure d'idées et regardons-nous sans hypothèses, tels qu'en nous-mêmes : rudimentaires, immodérément modestes et bouffis d'autodérision.
it is often thought that the belgian spirit, if there is one, expresses itself in a gentle trinity: sturdy common sense, modesty and selfderision.
for this triple ritual recurrent reason, our minute people (opposed to the majors), stealing the scene from no one's stage, is - as it were - a planetary pleasure.
my dear friends, please, lets end this hogwash and look ourselves in the face, as we are: rudimentary, immoderately modest, and puffed up with self-derision.
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Histoires courtes
Valerie Gondran, Sophie Cavaliero
- Yellow now
- Les Carnets
- 21 Novembre 2018
- 9782873404390
Histoires courtes présente un ensemble de diptyques, puisés dans le grand Abécédaire qu'est mon travail photographique, à la recherche d'une émotion, d'un sentiment, d'une idée, d'une histoire.
Des images anciennes côtoient des images récentes, le noir et blanc rencontre la couleur, le Polaroïd croise le numérique.
Une tapisserie dont un morceau se décolle, une main aux doigts rougis, une chaise vide sur une marche d'escalier, un oiseau de papier collé sur une vitre, une gaufre dans une assiette, une peau d'ours accrochée à un mur, une table vide sont comme autant de petits univers, parlant de personnages, les suggérant.
De l'association de deux images - avec elles, au-delà d'elles, entre elles - émerge un nouveau récit.
Chaque double page présente ainsi une « histoire courte », individuelle.
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Le jardin du paradoxe ; regards sur le cirque divers à liège
Jean-Michel Botquin
- Yellow now
- 21 Août 2018
- 9782873404284
Créé à Liège en 1977 par cinq amis, Michel Antaki, Jacques Jaminon, Brigitte Kaquet, Jacques Lizène et Jean-Marie Lemaire, le Cirque Divers occupe dans le champ de l'art et de la culture une place particulièrement singulière. Concerts, performances, conférences, lectures, interventions artistiques, expositions s'y succèderont sur un rythme effréné, témoignant de l'émergence d'un art d'attitude et d'une volonté renouvelée d'abolir les frontières entre l'art et la vie. [...] [...] Ce cirque urbain et humain surgit dans le paysage artistique alors que s'essouffle la pensée de Mai 68, teintée de toutes les libérations politiques, sociales, esthétiques et de modes de vie ; il disparaîtra, " mort de fin " en 1999. Durant ces deux décennies, il sera le " Jardin du Paradoxe et du Mensonge universel ".
Réaction contre la société bourgeoise, anticonformiste, mu par un esprit de liberté, il sera le lieu d'une lecture critique et féroce du monde contemporain et de la société belge. L'absurde, la provocation, l'irrévérence, la transgression, l'ironie, le grotesque, la dérision, l'insolence et la bouffonnerie sont des armes redoutables face à l'hypocrisie. Entre Rire et Tragique, le clown révèle bien des choses de la condition humaine. Ainsi, le Cirque Divers sera bouffon et fou du roi, activiste, expérimental, contestataire, une expérience unique dans le domaine de l'art, de la culture et des contre-cultures, un cabaret hydropathe où l'on sert cent sortes de bières, un laboratoire des avant-gardes et des arrière-gardes, une auberge espagnole, un formidable charivari turbulent. à sa manière, le Cirque Divers fut plus Fluxus que Fluxus, pataphysique, d'esprit Panique, mêlant les arts majeurs, mineurs et modestes, campant dans le champ des contre-cultures une attitude empreinte " d'une certaine gaieté ".
Le livre plonge dans les archives de ce lieu intempestif, patrimoine désormais conservé par la Province de Liège qui en a fait l'acquisition. Se concentrant sur les domaines des arts plastiques, du théâtre, des idées sociopolitiques, de l'édition, il analyse le champ de la théâtralisation du quotidien, ces détournements ludiques imaginés par le collectif du Cirque dans une volonté de tout spectaculariser, de transcender un quotidien aliénant par une créativité permanente, cette invention de soi que l'on retrouve dans l'Eternal Network - Fête Permanente de Robert Filliou.
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Lauréat 2017 du Prix du Luxembourg, Charles-Henry Sommelette vit et travaille à Barvaux, dans l'ombre d'un jardin qu'il cultive inlassablement : tantôt à coups de fusains charbonneux, denses et sombres qui composent sur le blanc du papier de grands paysages figés où le regard s'engouffre, tantôt dans de petites peintures à l'huile où le vert domine et attire le regard à lui - doucement, sans le presser. De part et d'autre, la technique est remarquable.
Ici comme là, ce sont des ensembles unifiés qui se présentent à notre vue, au cadrage étudié et précis qui rappelle celui de la prise de vue photographique.
Mais pour peu qu'on s'immerge dans ces compositions, le monde s'immobilise, le temps se suspend - l'être flotte : il ondule dans l'air comme le vent souffle dans les grands arbres. L'absence est une présence en creux - que l'oeil palpe :
Si ces paysages familiers, aux ambiances indéfinissables, semblent avoir été désertés par l'humain, ils n'en sont pas moins habités par une étrange vibration.
Et que notre regard se perde dans les dégradés de gris qui s'étirent sur le papier ou qu'il s'enfonce dans les nuances de vert qui chatoient sur la toile, il emporte, dans sa barque silencieuse, notre perception vers d'autres jardins :
Jardins intérieurs, jardins antérieurs.
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Autofictions, le livre, ne ressemble à rien de ce qui s'est imprimé ces dernières années : ni roman graphique, ni poème, ni musique, ni réflexion pure sur le monde informe, incompréhensible et dangereux du siècle - quoique un peu de tout cela en même temps. L'artiste y explore le fonctionnement de la mémoire, convoquant des images, des dessins, des mots ou d'autres formes ; il y est (aussi) question de l'actualité du travail, de la place de l'écriture, de sa dimension paratextuelle, de l'intérêt de Marquet pour la périphérie de l'oeuvre d'art.
Ouvrage atypique, à la frontière du livre d'artiste et du catalogue d'exposition, de la nouvelle BD, des arts plastiques et de la littérature, joue avec l'esthétique du carnet et détourne les pensées autobiographiques du journal intime pour devenir un livre des possibles.
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Jean-Olivier Hucleux ; à la pointe du crayon
Verdier A/Bodet A/
- Yellow now
- 14 Novembre 2013
- 9782873403379
Peintre de renommée internationale, Jean-Olivier Hucleux (1923-2012) fait partie des pionniers du mouvement hyperréaliste qui s'est développé en Europe et aux États-Unis à partir de 1969. À la Documenta 5, en 1972 il présente quelques Cimetières, toiles de grand format. À partir de 1974, il peint une importante série de portraits d'anonymes, d'écrivains et d'artistes grandeur nature : le portrait de Camille et de son père, les jumelles, Samuel Beckett, Antonin Artaud, Robert Frank, Roman Opalka, Erik Dietman, Francis Bacon, César, Arman, Warhol, Giacometti, Duchamp...
Parallèlement, Hucleux fait depuis 1980 des dessins de déprogrammation : il dessine intuitivement, sans rien prévoir, tentant d'accéder à une mémoire oubliée, enfouie dans le cerveau de tous les hommes. En 1990 il commence la série des Squares, dessinés à l'encre de chine sur l'envers d'une toile carrée de 2 x 2 mètres.
C'est la complexité et l'étrangeté de l'univers de Hucleux que le musée Vivant Denon de Chalon-sur-Saône se propose d'explorer dans l'exposition qui lui rend hommage : on y verra de grands Squares - ces dessins de déprogrammation énigmatiques - et quatre portraits (ceux de Robert Franck, Roman Opalka, Erik Dietman et un double autoportrait) accompagnés - ce sera pour tout le monde une formidable découverte - d'une documentation photographique exhaustive qui permettra de voir les méthodes de travail de l'artiste, la progression de chaque tableau, sa genèse en somme.
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Football ; bal ballon ballet
Olivier Le Brun
- Yellow now
- Cote Photo - Images
- 19 Novembre 2014
- 9782873403546
Un peu partout en Afrique, je les ai retrouvés, ces petits matches de footballeurs en herbe. Ils occupent le terrain, sur les plaines et les plages, dans le désert et la savane, dans les villages et les villes, dans les bidonvilles et les bâtiments en ruine. C'est comme une langue universelle, ponctuée de dribbles, petits ponts, grands ponts, roulettes, talonnades, doubles contacts, râteaux, virgules, passements de jambes, passes, enchaînements, reprises de volée, changements d'aile, ailes de pigeon, coups du sombrero, coups du foulard, retournés en ciseaux, tirs enroulés, plongeons, buts. à coup de pieds nus qui frappent dans un ballon de chiffon, « avec la manière » .
Ce sont des ballets improvisés autour d'un ballon plus ou moins rond qui s'envole jusqu'au clocher des églises et au minaret des mosquées. Sur la terre sèche, la poussière jaillit de ces joutes et tamise les rayons de soleil, formant autour des joueurs, en suspens, un halo de lumière. Ils dansent - les filles aussi, parfois - les multiples figures de l'attaque et de la défense.
Les petits footballeurs ont des stades grandioses : les montagnes de la résistance Betsileo et le marché d'Ambalavao à Madagascar ; les plaines désertiques de Djibouti sur la route d'Éthiopie, le sable de Tadjoura et les entrepôts d'Obock où Rimbaud préparait ses expéditions ; les murailles de terre rouge de Tombouctou ; les vieilles usines d'huile essentielle d'Anjouan ; les plages de l'Océan Indien et celles du lac Tanganyika [.] et Kibera le gigantesque bidonville de Nairobi.
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C'est en 1981-1982 que j'ai commencé les premiers travaux en filmant avec une caméra noir et blanc tout ce qui touche le sol, juste des points de contact, pieds de chaises, pieds d'hommes, pieds d'objets, etc. Ensuite, j'ai réalisé une série de peintures et de dessins en petit format toujours avec la même préoccupation. Ce que j'ai appelé « les points critiques » ou « les lieux critiques ». Ce qui m'intéressait, c'étaient ces points de contact, qui expriment de nombreuses tensions et un équilibre fragile et précaire.
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Un panorama des arts plastiques au Pays de Liège de 1980 a 2000
Marc Renwart
- Yellow now
- 19 Juin 2020
- 9782873404529
En 1989, le Centre wallon d'art contemporain fêtait le vingtième anniversaire de sa première exposition; une belle occasion de plonger dans les pages de la création contemporaine liégeoise. Dès la sortie de Libres échanges. Une histoire des avant-gardes au pays de Liège de 1939 à 1980, nous avions projeté la suite de cette publication. Le quarantième anniversaire du Cwac nous en donne l'occasion. Le Temps des com missaires apporte un éclairage sur l'activité artistique à Liège entre 1980 et 2000. Pour la nouvelle étude, Marc Renwart s'est livré à un travail de compilation suivi d'un travail de sélection d'événements marquants de cette période. Son travail est complété par un site (www.artinfo. be) plus complet où le lecteur trouvera plus largement de quoi satisfaire sa curiosité. Ces recherches font apparaître le rôle capital joué par l'émergence des commissaires. Ils sont artistes, historiens de l'art, conservateurs de musée.
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Dans les premières pages des Cahiers de Malte Laurids Brigge, Rainer Maria Rilke écrit : "On savait jadis (ou peut-être sentait-on) que l'on avait la mort en soi tel un noyau dans le fruit.
Les enfants avaient une petite mort en eux, les adultes une grande". C'est peut-être l'idée d'une échelle réduite de la mort qui a conduit Valérie Sonnier à réaliser ces séries de dessins, il y a maintenant un peu plus de vingt ans, pour l'éloigner, cette mort, la rendre moins terrifiante, jouer avec elle. Jouer, ce n'est pas autre chose que s'emparer d'un monde en modèle réduit pour s'en rendre maître.
Or, seuls les jouets permettent d'appréhender le monde des adultes tout en s'en préservant. L'histoire racontée dans le Cahier des morts minuscules est celle, toute simple, d'une succession de rencontres entre un petit camion et d'autres jouets, symbolisant l'écoulement d'une vie, de la naissance à la mort. Mais comme le héros est un camion, il va de soi qu'il ne peut pas mourir et qu'il saura quitter les bras du squelette pour de nouvelles aventures.
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La subversion des objets ; an artist in wonderland
Raymond Minnen
- Yellow now
- Cote Art
- 16 Mars 2011
- 9782873402723
Pourquoi, chez Raymond Minnen, cette fascination pour les objets ? Outre le fait qu'ils charrient la culture d'un temps et la culture d'un milieu, leur intérêt réside dans le fait de permettre à l'artiste de construire ce qu'il appelle " l'éloge de la banalité ".
Des banalités fixées, enlevées de leur contexte, repensées, reconstruites pour ériger des monuments-mémoires, des icônes anti-icônes, de drôles de reliques offertes en hommage, pour le moins distancié, à une époque, à un lieu-milieu.
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L'historien Jacques van Lennep, reconnu pour ses publications sur l'iconographie hermétique, et son alter ego, l'artiste Jacques Lennep, ont relevé le défi de composer ce traité alchimique illustré.
Est ainsi restauré par cette double personnalité un genre disparu depuis l'avènement de la chimie, et qui s'imposa au cours des siècles par des ouvrages ornés de peintures, dessins ou gravures, constituant un patrimoine aussi original qu'énigmatique. Cet ouvrage est le fruit des connaissances approfondies d'un scientifique, mais aussi de l'engagement d'un artiste contemporain. Il est publié à l'occasion d'une exposition au Musée d'art moderne et d'art contemporain de Liège, qui retrace l'incidence de l'alchimie sur l'oeuvre que l'auteur poursuit depuis plus de trente ans, et qui lui valut d'être élu membre de l'Académie royale de Belgique.
Dans son introduction, l'auteur évoque ses contacts avec de nombreuses personnalités, d'Eugène Canseliet à Marcel Duchamp, qui ont marqué ses recherches tant historiques qu'artistiques. Il y fournit un apport précieux à une question qui ne cesse d'être soulevée, quant au rapport entre l'art moderne et la pensée ésotérique, comme aboutissement d'une tradition mais aussi ex-pression d'un inconscient collectif.
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Une exposition et un livre qui font le point sur l'oeuvre d'un artiste qui développe une même démarche à l'aide de plusieurs langages: arts plastiques, performance, cinéma écriture. Une exposition et un livre qui proposent une lecture transversale de l'oeuvre autour des axes fondateurs de la démarche : le territoire et ses icônes, les cultures populaires, le verbe, la sédition.
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Faire des noeuds est un lent détour, un " innombrable retour " : un point de départ, et une direction indiquée, l'assignation d'une origine débouchant à l'autre extrémité sur une ouverture, avec entre les deux, une forme, un dessin, une idée qui se déploie et vous invite à suivre son fil.
Autant dire que le noeud est un tout, forme un monde, une cosmogonie possible :le repli ou l'horizon, l'énigme et la solution, l'harmonie ou la rupture, l'individualisme ou le lien, l'attache ou la dérive, une entrave ou une envisageable liberté, un ancrage ou l'appel du lointain... Ce sont ces questions que tisse sans répit Jean-Pierre Husquinet, c'est entre ces pôles, moins contradictoires que complémentaires, qu'il serpente, sinue, s'égare pour se retrouver -jaillissant au sortir d'une forme parfaite lorsque l'on croyait l'artiste en train de s'emberlificoter, n'oubliant jamais de teinter d'humour et de couleurs vives la complexité retorse ou les méandres trompeurs de son matériau.
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Photographies calembourgeoises.
Soi-même comme personnage et le langage comme pâte à modeler, avec humour et poésie. Ses petits montages de textes dans l'image séduisent par leur fausse légèreté, leur gravité décalée, leur sens de la dérision touchante et profondément humaine. [.] [.] Les photographies mises en scène et appariées à des mots sont d'une grande sobriété de moyens. Les images vont à l'essentiel, rendant facile la lecture de l'oeuvre, dont se dégage par ailleurs une certaine poésie. Pol Pierart s'y entoure d'objets proches (son ours, son squelette, sa mappemonde.), appartenant à la vie quotidienne. Il précise, non sans malice, qu'il n'a, au travers de ses créations, d'autre revendication que celle de chacun : changer le monde ! « La prétention ridicule de ce dessein ne vous échappera pas, mais ce qui importe réellement, c'est d'aller constamment dans ce sens. »
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Jean-Pierre Ransonnet, peintures 2014-2021
Alain Delaunois
- Yellow now
- Cote Arts
- 20 Août 2021
- 9782873404727
La grande force qui sous-tend, d'un bout à l'autre de son arc, l'oeuvre pictural de Jean-Pierre Ransonnet depuis cinq décennies, réside dans le sentiment intense de liberté qui s'en échappe. Pulsions vitales, mouvements lyriques, gestualité luminueuse et charnelle des formes, que l'on découvre dans cet ensemble de peintures qu'il consacre à son domaine de prédilection : le paysage.
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... au commencement était la page noire... ce « double livre » est constitué de deux parties intimement liées. la première partie est une suite de dessins qui composent une construction rythmée des pages de dessins et des pages noires qui se répondent. ce rythme est basé sur un concept d'apparitions-disparitions continues. la seconde partie est constituée exclusivement des textes écrits à partir de 1990, inédits à ce jour. « tout est d'une intensité vitale, quoique, de temps en temps, l'ennui guette : «langeweile zeit todschlagen, lebensmu¨de». l'extase côtoie le désespoir. la forme est toujours directe, comme jetée sur le papier. parfois ce sont des lignes claires, parfois des gribouillis sauvages, ce qui n'est pas nécessairement une contradiction ; d'une part il y a le besoin urgent de réagir, de s'exprimer sans contrainte, d'autre part des moments de sérénité qui permettent de tracer des lignes pures ou des géométries toutes simples. Aussi dans ses performances, il y a sa diction très précise, légèrement influencée par l'allemand des cantons rédimés : il sculpte les mots. puis les phrases se développent et, entraînée par ses émotions, sa voix peut faire vibrer l'espace de rythmes puissants. »