Castor Astral
-
La langue de Maud Joiret oscille entre rage et férocité pour capter les pulsations des corps, leurs flux et l'environnement dans lequel ils se déploient.
- J'étouffe si on ne me menace pas de perdre la tête / de quitter la terre / de me damner / de foutre le feu à mes paquebots d'allumettes.
Associant les pulsations du chaos intérieur et extérieur, Maud Joiret traque les indices des voix féminines et féministes pour lutter contre l' insensibilité du réel. Arpentant les villes, les galeries, les bars, les supermarchés, sa poésie traduit l'urgence du réel et l'impossibilité de le fuir.
- Sa langue oscille entre rage et férocité pour capter les pulsations des corps, leurs flux et l'environnement dans lequel ils se déploient.
- Ses interludes marins rythment le recueil et fonctionnent comme un choeur tragique qui cible le quotidien pour le mettre en pièce. -
Ce que m'a soufflé la ville
Milène Tournier
- Castor astral
- Poche/essais
- 16 Février 2023
- 9791027803484
Milène Tournier parcourt les villes, Paris est son terrain de jeu, la marche sa principale source de création. Ce que m'a soufflé la ville est une succession de pérégrinations urbaines, d'heures de marche, de bribes de conversations volées.
- Ce que m'a soufflé la ville est une succession de pérégrinations urbaines, d'heures de marche, de trajets en train ou en RER, de bribes de conversations volées. Marcher, ne faire qu'un avec la ville pour percevoir et saisir ce qu'elle murmure et ce qu'elle a à donner.
- Arpenter la ville en quête de soi, marcher pour déjouer l'absence et accepter la solitude : Le présent, c'est ce qui interrompt la mémoire. Comme les villes le ciel.
- Milène Tournier propose au fil de ses déambulations une autre façon d'habiter la ville : À toi, qui crois que vivre, vraiment vivre, est sans doute autre chose que ce que tu fais. -
- Billets d'où est la première anthologie personnelle de Laurence Vielle. Elle réunit ses poèmes les plus marquants ainsi que de nombreux inédits qu'elle performe ces derniers temps sur scène. Elle entrouvre ainsi les portes de son univers !
- Ici, Laurence Vielle désire le monde et ceux qui y vivent. Au fil des pages, elle tisse des ponts entre les mots, joue avec la syntaxe et les sonorités, l aisse jaillir les images inventant, ainsi son propre langage celui d'une poésie qui claque, qui déboule, qui emballe. -
Ces mots traversent les frontières est l'une des anthologies du Printemps des Poètes 2022. Elle met en lumière la poésie contemporaine ! Ici, la curiosité et la diversité l'emportent sur le dogme.
- Cette anthologie du Printemps des Poètes réunit autour du thème des frontières les textes inédits d'une centaine de poétesses et poètes contemporains francophones. Ainsi, elle est le témoin du foisonnement de la création poétique de l'année 2022.
- Ces mots traversent les frontières célèbre la poésie contemporaine et la diversité des voix qui la composent. Ici, aucun courant poétique ni aucune doctrine littéraire ne font la loi. Au fil des pages, vous découvrirez des textes singuliers qui interrogent chacun à leur manière la notion de frontière.
- Le livre est dédié aux poètes disparus en 2022 : Jeanine Baude, Michel Deguy, Henri Deluy, Michelle Grangaud, René de Obaldia, Jean-Luc Parant. -
Là où dansent les éphémères : 108 poètes d'aujourd'hui
Collectif
- Castor astral
- 10 Février 2022
- 9791027803101
Cette anthologie du Printemps des Poètes rassemble plus de cent poètes francophones contemporains autour du thème de l'éphémère.
Là où dansent les éphémères se veut un témoin du foisonnement de la création poétique actuelle. Ici, aucun courant poétique ni aucune doctrine littéraire ne font la loi.
L'anthologie est constituée essentiellement d'inédits.
Un panorama de la poésie contemporaine francophone.
Présence de nombreuses voix émargeantes de la poésie francophone et de chanteurs et chanteuses (Arthur H, Cali, CharlÉlie Couture, Arhur Navellou, Pierre Guénard de Radio Elvis ou Marie Modiano etc).
-
Marquis Minuit est un poème fleuve, un chant initiatique composé d'un millier de vers libres et de vingt-six poèmes courts. I l nous plonge sur le chemin du Marquis Minuit, personnage faustien, confrontant sa lutte intérieure à l'expérience des bas-fonds au gré de ses aventures et de ses rencontres, entre quête de soi et recherche du sacré.
Ces déambulations enivrées brouillent la temporalité de ce voyage physique et métaphysique où les visions du Marquis voguent entre réalité et hallucinations. À travers ce poème labyrinthique qu'il qualifie d' « épopée ivre », Tom Buron affirme son rapport au mythe, à une écriture jazzistique et son lien complexe à la ville. Il parvient à travers le Marquis Minuit à montrer une vision précise du rapport à la création artistique : celle d'un engagement absolu, périlleux, plaçant l'individu face au renouvellement constant d'un danger immédiat.
Une écriture libre, énergique, nourrie de philosophie, de mythologie, et dans la lignée des écrivains de la Beat Generation.
-
Des dessins, des lectures musicales et des poèmes pour un livre récital Inspiré par la citation de Rimbaud Au revoir, ici, n'importe où , l'ouvrage d' André Velter est un livre-récital avec CD composé avec la complicité de Jean-Luc Debattice et Philippe Leygnac. Les poèmes et les chants s'allient, se répondent, entrent en résonnance.
La première partition, plus ample, vagabonde, multipliant saluts et détours, se lit page à page. La seconde s'écoute sur CD, restituant un enregistrement public du spectacle éponyme.Le tout est illustré de dessins d'Ernest Pignon-Ernest. -
Un nouveau recueil de poésie de Jean-Luc Steinmetz, poète, essayiste et spécialiste de la littérature française du XIXe siècle.
- Avec Suites et fins, les multiples fins encouragent les perpétuels recommencements de la vie ou de l'écriture.
- Toujours à la recherche de l'instant éblouissant, Jean-Luc Steinmetz affirme ici une écriture porteuse d'une fine connaissance de la poésie actuelle et des siècles précédents.
- Le recueil insiste sur une position au monde vouée à l'instant ou à des restes de mémoire.
Grand Prix de poésie de la SGDL Prix Paul Verlaine -
L'auteur du Prix Malarmé en 2015 pour La Perte du temps nous ouvre une nouvelle fois les portes du mystère humain.
« Arrivé tard, pour presque aussitôt disparaître, l'être humain se retrouve devant le tricot quantique et la pelote des planètes, comme son ancêtre lointain sur le seuil de sa grotte, à contempler la chute de la Grande Roue du firmament nocturne... Et l'on en revient, de la même façon, à l'enfant que l'on est resté, lorsqu'on se rassemblait autour du grand fournil, pour cuire dans la même flambée du samedi les baguettes, les miches pour la emaine, les croissants, les tartes en roue de brouette du dimanche... et chauffer l'eau du tub où, tour à tour, la famille prendrait son bain jusqu'au déshabillage enjoué des soeurs, des petites cousines, et leurs rires devant le jeune ado rougissant ! La Grande Aventure est là, dans le poème près des choses et des gens, car nous n'aurons rien d'autre à absorber, pendant l'épopée obscure de la matière de l'âme et de l'instant lumineux de l'amour. » « Le monde devient nombre, demain au-delà de toute compréhension, le poème sera toute la vie. » Ezra L. Pound.
-
Zéno Bianu Chet Baker (Déploration) LE LIVRE Du début des années 1950 (en prince de la trompette cool aux côtés de Charlie Parker puis de Gerry Mulligan) jusqu'à sa défenestration en 1988 à Amsterdam, Chet Baker est devenu un mythe américain et a été surnommé le James Dean du jazz .
Par un monologue poétique, Zéno Bianu s'attache à restituer la note bleue d'une aventure qui n'a cessé de tutoyer les extrêmes.
Il livre un texte-confidence à la fois tendu et mélancolique, médiumnique et chaviré, qui tente de faire écho au phrasé unique de Chet Baker.
L'AUTEUR Né à Paris en 1950. Signataire du Manifeste électrique dans les années 1970, Zéno BIANU est l'auteur d'une oeuvre multiforme, interrogeant à la fois la poésie, le théâtre et l'Orient. Ses pièces et adaptations ont été jouées dans la Cour d'honneur, au Festival d'Avignon, et à l'Odéon-Théâtre de l'Europe, notamment L'Idiot, dernière nuit, avec Denis Lavant. Il a reçu le Prix international de poésie francophone Ivan Goll et dirige la collection Poésie aux éditions Jean-Michel Place. Il est notamment l'auteur de Infiniment proche (Gallimard), Le Ciel intérieur (Fata Morgana), Le Battement du monde (Lettres vives), Suite pour Albert Ayler (Les Faunes) et a présenté les livres Les Poètes du Grand Jeu (Gallimard), Poèmes à dire, Une anthologie contemporaine francophone (Gallimard) et El Dorado, poèmes et chants des Indiens précolombiens, avec Luis Mizón (Seuil).
L'ACTUALITÉ 13 mars 2008 / 19 heures : Festival Jazz & Poésie / Soirée spéciale Zéno Bianu & Chet Baker Avec Mimi Lorenzini et ses musiciens Maison de La Poésie Passage Molière - 157, rue Saint-Martin Paris 75003 - M° Rambuteau OPÉRATION 10E PRINTEMPS DES POÈTES / 3 au 16 mars 2008 www.printempsdespoetes.com -
Un recueil inédit et particulièrement touchant d'un poète majeur qui nous a quittés en mai 2014.
Malgré la mort qui rôde, ce livre est empreint d'une énergie et d'un po- sitivisme enthousiasmants. Ce carnet, commencé à la mer du Nord en janvier 2010, et continué dans le Jura, a été achevé à la mer du Nord le 20 octobre 2011.
Plein emploi se situe dans la lignée de Cette âme perdue et Gens sérieux s'abstenir, pour constituer une sorte de triptyque.
-
(Texte provisoire) Long compagnon de route des éditions Le Castor Astral (présent dans de nombreuses anthologies), Werner Lambersy publie pourtant avec La Perte du temps son premier recueil chez l'éditeur. Son écriture poétique singulière, variée dans le ton et la forme, réussit ici l'amalgame difficile entre deux types de sensibilité : occidentale et orientale. Les références aux anciens cultes grecs et aux philosophies de l'Inde ou du Japon participent de l'extrême dépouillement du poète dans sa recherche des distances, des blancs, des fragments du discours ou de la pensée. Ici, le dire poétique s'inscrit naturellement dans l'humilité du quotidien et l'évidence du vécu. Il est l'outil millénaire de l'homme pour se rendre plus proche de lui-même, de l'autre et du monde. À Werner Lambersy d'affirmer : On n'aura pratiqué dans ce recueil que les contraintes d'écouter et de rendre, sur un maigre instrument, la partie du souffle qui, comme le vent dans les arbres, tutoie les feuilles avant d'en emporter plus loin le frisson.
Né en 1941 à Anvers, Werner Lambersy est considéré comme une voix majeure de la littérature francophone. Il a choisi d'écrire en français bien qu'il soit issu d'un milieu néerlandophone : acte de résistance et d'antifascisme vis-à-vis de son histoire familiale (son père Adolf, engagé volontaire dans la Waffen SS sera condamné à vingt ans de réclusion). Sa poésie (celle d'un voyageur sur quatre continents), qui poursuit une méditation ininterrompue sur le dépassement de soi dans l'amour et l'écriture, a été honorée par de nombreux prix dont le prix Maurice Carême (1988), le Grand Prix SGDL (2004), le Prix de littérature de la SCAM (2005) et le Prix de poésie de l'Académie française (2005). Auteur de 40 ouvrages (hors livres d'artiste) et traduit en 20 langues, Werner Lambersy est notamment l'auteur d'une anthologie personnelle qui balise son parcours sur près de quarante années de création poétique, L'éternité est un battement de cils (Actes Sud, 2005). Il vit à Paris depuis 1982. -
Gens sérieux s'abstenir s'inscrit dans le même registre que Cette âme perdue (Le Castor Astral, prix Guillaume Apollinaire). Après son hommage à Valery Larbaud, Jean-Claude Pirotte réussit encore à mêler rigueur formelle (où la rime est nécessaire ) et fantaisie, cette fois en célébrant Léon-Paul Fargue. Le ton de cette poésie, qui s'apparente toujours plus au journal intime, reste d'une originalité qui la rend unique dans la poésie contemporaine francophone.
Ce nouveau carnet , alors que l'auteur vit une réelle tragédie personnelle ( Je décède à petit feu , la mort qui court à mes basques ), joue avec la métrique et la syntaxe pour imposer une écriture à la fois ludique et philosophique. Cette leçon de courage tend à tordre le cou à la mort elle-même pour lire les montres à l'envers. Un livre vertigineux pour refuser de vieillir définitivement.
Jean-Claude Pirotte, peintre et écrivain, chroniqueur et éditeur, est né à Namur (Belgique) le 20 octobre 1939. Avocat de 1964 à 1975, il est rayé de l'ordre pour un délit qu'il nie avoir commis (aide à la tentative d'évasion d'un de ses clients). Condamné, il s'enfuit en France, en Catalogne et dans le Val d'Aoste. Il mène alors une vie plus ou moins vagabonde jusqu'à la péremption de la peine en 1981, qui lui permet de retourner dans son pays. Dès lors, il peut se consacrer entièrement à l'écriture. Il a publié une cinquantaine de livres, des articles et des préfaces. Peintre, il a aussi illustré différents ouvrages.
Ses derniers livres parus : Cette âme perdue (Le Castor Astral, 2011), Ajoie (La Table Ronde, 2012), Le Très vieux temps (Le temps qu'il fait, 2012), Vaine pâture (Mercure de France, 2013), Brouillard (Le Cherche Midi, 2013).
Il a obtenu le prix Anticonformiste pour Journal moche (Luneau-Ascot), le prix Victor Rossel pour Un été dans la combe (La Table Ronde), le prix Marguerite Duras pour Autres arpents (La Table Ronde), le prix Valery Larbaud pour Ange Vincent (La Table Ronde), le prix des Deux Magots pour son roman Une adolescence en Gueldre (La Table Ronde), le prix Maurice Carême pour Revermont (Le temps qu'il fait), le prix Roger Kowalski - prix de poésie de la Ville de Lyon pour Passage des ombres (La Table Ronde) et le prix Guillaume Apollinaire pour Cette âme perdue (Le Castor Astral). En 2012 et 2013, il a reçu le Grand Prix de l'Académie française et le prix Goncourt de la poésie. -
La possibilité du garçon
Vincent Flamand
- Castor astral
- Escales Des Lettres
- 7 Mars 2013
- 9782859209360
J'ai écrit Fifoche pour me rapprocher de mon père et La possibilité du garçon pour me séparer de ma mère. La tentation serait grande de vouloir tout expliquer, nuancer, corriger ; de tenter, par le pouvoir de l'écriture, de retarder un tant soit peu encore la tristesse des adieux. Mais j'imagine déjà l'énervement de mon père, piaffant d'impatience à l'idée de rater le train pour l'au-delà, et j'entends presque les cris de ma mère, consternée à la perspective de devenir un fantôme, elle qui, de son vivant, a tant cherché à être un peu moins hantée, possédée par l'angoisse. Alors je m'abstiens et je mets un point final à ces textes que j'ai écrits pour pouvoir vivre une autre vie, une vie sans eux. Quoique. Vincent Flamand Deux textes composent ce récit. Le premier, Fifoche, est dédié au père du narrateur. Le second, La possibilité du garçon, est consacrée à sa mère. Ce diptyque constitue l'hommage douloureux mais apaisé d'un fils unique à ses deux parents, dont l'amour débordant et pour tout dire merveilleux, en est venu peu à peu à le fragiliser. D'un côté, un père âgé, fantasque et permissif ; de l'autre, une mère anxieuse, protectrice et fusionnelle.
Ce très beau témoignage, vibrant et émouvant, se partage entre confession, (psych)analyse et poésie. Avec une grande justesse, Vincent Flamand a mis en mots la joie, la détresse et les paradoxes de tout amour filial.
Vincent Flamand est né en 1972 à Verviers (Belgique). Philosophe et théologien, il devient prêtre catholique en 2002. De retour à la vie civile en 2008, il se marie, prépare un doctorat, devient père et publie La condition humaine n'est pas sans conditions, recueil d'entretiens avec le psychanalyste Jean-Pierre Lebrun (Denoël, 2010). La même année, il publie D'aussi loin que je me souvienne, il s'est toujours levé tôt (Éditions de l'Aube), qui préfigure La possibilité du garçon. -
« Cette suite de poèmes dont le titre est évidemment un hommage à Valery Larbaud s'apparente, comme de plus en plus souvent dans mon travail, au journal intime, encore que disposé, conçu pour la publication. Le carnet intitulé Cette âme perdue a été ouvert le 20 février 2010 près de la mer du Nord, et ses dernières pages datent de fin avril 2010, alors que je retrouvais la parole après une assez courte mais douloureuse hospitalisation. Ces poèmes assez brefs, dénués de toute ambition novatrice, écrits au jour le jour, témoignent de ce que, dans Alma perdida, Valery Larbaud évoque : «poésie de choses banales . / Hauts et bas du temps et du tempérament» ».
Jean-Claude Pirotte
-
INUITS DANS LA JUNGLE n.2
Inuits Dans La Jungle
- Castor astral
- Inuits Dans La Jungle
- 5 Novembre 2009
- 9782859207946
-
Karel logist est né en 1962 à spa (belgique). depuis le séismographe (1988), il a publié une dizaine de recueils, récompensés notamment par les prix marcel-thiry et maurice-carême.
-
Daniel FANO est né en 1947. Il a vécu en Allemagne et en France avant de s'installer à Bruxelles en 1971. Journaliste et conférencier, il a été révélé par l'anthologie La Nouvelle Poésie française de Bernard Delvaille (Seghers, 1974). Il a publié Souvenirs of you (Daily-Bul, 1981), Chocolat bleu pâle (Le Castor Astral, 1986), Vers le lac (NBJ, 1986), Un champion de mélancolie (Unes, 1986), Fables et Fantaisies (Les Carnets du Dessert de Lune, 2003) et La Nostalgie du classique (Le Castor Astral, 2003). Ces recueils ont provoqué une grande influence dans l'oeuvre de nombreux poètes contemporains. Récemment, Daniel Fano a publié trois importants volumes de prose aux Carnets du Dessert de Lune.
Les poèmes qui constituent Comme un secret ninja ont été écrits entre mai 2003 et juillet 2006, durant les périodes qui précédèrent ou suivirent la composition de livres de prose à l'ampleur assez conséquente : L'Année de la dernière chance, Le Privilège du fou et Sur les ruines de l'Europe, publiés entre 2004 et 2006. Parallèlement à ces ouvrages qui tentent de conjuguer le documentaire historique et sociologique avec une forme moderne d'épopée, Daniel Fano a voulu produire des poèmes courts, rapides, souvent narratifs, tour à tour parodiques et satiriques, ironiques et humoristiques, toujours en prise directe avec l'univers contemporain (gangsters, terroristes, fausses gloires médiatiques, emprise croissante de la novlangue). Le thème de l'ensauvagement est partout présent ici, comme dans tous les autres travaux de l'auteur édités depuis 2004.
-
" Lorsque j'écris c'est comme si je plongeais une Aspirine dans un verre d'eau. Voilà du moins ce que je voudrais. Diluer la langue ainsi utilisée, afin que, dissoute, elle se mette à nu, comme on le dit d'un câble électrique qui, quand on le touche, met à mort. La mise à mort, ce serait l'histoire. Mon histoire. Une histoire que l'écriture a tendance à effacer. Mais qui, disparaissant, s'agite tel un poisson bouté hors de l'eau. La baleine me vient à l'esprit. Jean Portante écrit en étrange langue. Le poumon, c'est la langue qui dans la langue respire. L'oralité venue d'ailleurs subvertissant l'écrit se faisant ici. Telle est la substance de ce livre. Une sorte de mode d'emploi, de regard dans la fabrique du poème. " Poumonne " en lui une poésie dans laquelle s'ourdit la tragédie du voyage qui - la baleine et Ulysse le savent - dit sans cesse que partir signifie à la fois ne jamais arriver et ne jamais revenir.
-
figure majeure de la poésie flamande, miriam van hee nous parle ici, sur le mode de la simplicité et de la circonspection qui lui est propre, de voyages, d'animaux, d'art et d'amour.
la certitude que tout se transforme et passe s'y révèle comme une source de chagrin, mais aussi comme une occasion de découvrir que tout chagrin est vain et qu'il nous faut apprendre à vivre dans l'éphémère.
-
Grand lecteur de Montaigne et des poètes chinois classiques, Lambert Schlechter n'est pas homme à se laisser enfermer dans un genre ou une doctrine.
Il s'agit pour lui d'apprivoiser la vie, et donc de s'en approcher à pas lents, à mots comptés, sur le mode d'un vagabondage érotique et littéraire où se mêlent la naïveté de l'enfant et l'érudition du sage, la ferveur de l'amoureux et la patience du lettré. Les grandes interrogations se résolvent non pas en pirouettes ou en déclarations, mais en fragments, en formules dont la justesse enchante l'oreille et touche le coeur.
-
Sous forme de rivières recouvertes par l'asphalte, le monde qui coule sous l'écriture de Kirmen Uribe oscille entre un définitivement provisoire et un provisoirement définitif sans cesse réinventés.
Dans l'univers qui ainsi s'insinue, il y a autant la terre ferme que la nier, avec la falaise qui les sépare ou les unit. Cela peut prendre la forme (le rêves et de cauchemars, de contes aussi, d'une enfance comme photographiée mais ayant du mal à survivre sur le sel du papier. Cette chronique familiale sur trois générations tente (le résumer " la longue histoire de l'écriture ". Il y a d'abord le grand-père connu pour son talent de conteur, puis le père dont la calligraphie inclinée, élégante, tisse méticuleusement le papier, et enfin les enfants d'une technologie qui ne réinvente rien.
Mais qu'est-ce, l'essentiel, sinon un miroir brisé où chaque éclat de reflet est plus important que le tout ?
-
-
" Voici le temps venu pour Jean Portante de se rassembler, de faire le point en réunissant quelques images de lui-même, éparses, distribuées au fil des ans. Comme un relevé de traces ou d'empreintes donnant à reconnaître un parcours, avec vérification de présence ou d'identité. Il y a dans les poèmes de Jean Portante plein de départs. Et sans doute plus de départs que d'arrivées, tant il est vrai qu'une poésie comme la sienne, toute d'ouverture et d'élans, et de mouvements sans cesse recommencés, est plus authentiquement séduisante et belle qu'une poésie d'affirmations grisâtres resserrée sur sa technique jusqu'à l'asphyxie. L'oeuvre de Jean Portante, en débat avec la mémoire comme avec l'oubli, avec le temps et l'origine, avec le Nord et le Sud, la veille et le rêve, invente à chaque mot une façon nouvelle d'abolir toutes les frontières. "A chacun son interprétation de l'impossible", dit-elle. "