Une ombre. La visite d'une ombre sur le mur de la chambre. Elle vous saisit une nuit où vous vous croyez seule. Comme un désir lointain. Comme un autre possible. Un ensemble poétique composé à partir de photos prises par l'autrice durant l'été 2020 alors qu'une silhouette inattendue venait chaque soir lui rendre visite chez elle, sous l'éclairage du projecteur d'une chapelle voisine.
Un moment à peine. Kaum ist alle Zeit est un recueil de poésies bilingue français-allemand, mais qui ne contient pas de traductions. Les poèmes courts qui le composent vont droit au but. Ces koan sont d'autant plus surprenants que la danse entre l'allemand et le français est incertaine, autant fausse que juste. Comme si le je poétique tentait de prononcer l'indicible, de s'approcher d'une flamme qui le consume, de constater que nos mains sont déjà ouvertes et que l'amour est tout ce qui est, autant les mots que le silence autour (ou dedans), peu importe la langue.
Atlantique narre l'histoire d'un voyage au gré des vents, en bateau-stop depuis la Bretagne. C'est l'histoire d'un voyage dont la destination importe peu, « soit au nord soit au sud », et dont le moyen finit par dépasser la fin. ô Atlantique j'ai dormi sous tes vents du nord-nord-ouest j'ai vu ton phare cette grande teigne rouge sombrer sur tes eaux tour à tour bleu pourpre ou vert bouteille et ne laisser le ciel qu'à la dérive de ses présages
Plier l'hier est un recueil qui parle à la fois de violence et de désir. Les poèmes s'y répondent dans leur opposition : des scènes de villes, des chocs, des impulsions à écrire, des extrapolations à partir des menteuses voix médiatiques. Des visions dans la rue et dans les chambres, à travers les écrans. Plier l'hier, c'est dire ce qui fait peur, ce qui dérange, ce qui menace, et l'affronter de tout son corps.
Madeleine est un recueil de poèmes en prose rempli d'émotions et de douceur. Le je poétique s'y adresse à sa petite-fille avec amour, tendresse, fierté et nostalgie. Les mots sont utilisés avec une extrême justesse et touchent le lecteur en plein coeur.
Ås tchants di nosse coq est un recueil de poésie en wallon. Avec un mélange de nostalgie et de fierté, le je poétique revient les joies et les peines d'un passé wallon haut en couleur, et sur les blessures du présent
Recueil de poèmes soulignant l'importance du doute pour intégrer et redécouvrir le mouvement de la vie dans ce qu'elle comporte de tendresse et de difficultés. Prix de la biennale de poésie Robert Goffin 2018.
Chaque jour, même la nuit, du réel surgit. On ne l'attendait pas, même s'il revient parfois. Un singe vole votre savon. Ou vous vous souvenez que vous tournez avec la Terre. Quand ça surgit, on peut s'exercer à le tracer vite, avec peu de gestes sur le papier. Les Presque poèmes s'approchent de ritournelles. Étonnement, concision, tension entre petitesse et grandeur, observations dérisoires, sinon désespérées, cruauté parfois : chaque texte est un caillou à peine donné, à peine trouvé. Il y en a 99.
«ta chaussure a éraflé l'escargot qui, voilà restera là».
Èstwales est un recueil de poésie en wallon. Autour du thème hautement symbolique de l'étoile, le je poétique fait jaillir des images, des émotions et des souvenirs, comme des évidences, dans une poésie simple, qui peut être partagée par tous.
Jacqueline Boitte a reçu le Prix triennal de Poésie en Langue régionale endogène décerné par la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2020 pour ce recueil.
Ce recueil, travail d'une dizaine d'années de la vie du poète, retrace les ressentis du je poétique avec des flashs du passé et du futur. Les poèmes se pressent les uns contre les autres, et semblent se dérouler presque malgré les réticences de ce je.
«Pas de tempête entre les mains qui se disent faire le monde mais la mort ordinaire et les pauvres gestes cris d'amour me concernent vent et pavots.» Après lecture, le cours des choses n'est plus le même et on est appelé à s'arrêter un instant. Finalement, c'est cet instant qui est décisif pour le vécu du fameux « instant présent », un instant poétique nécessaire et vital.
Dins des sôres di romances (Dans d'espèces de romances) rassemble plusieurs oeuvres en langue wallonne du poète Lorint Hendschel, ici présentées avec leur traduction française réalisée par l'auteur.
Ces recueils avaient précédemment été publiés par la Société de langue et de littérature wallonnes ou les revues Les Cahiers wallons et Toudi. Le recueil Dins des sôres di romances, qui donne son titre à ce parcours poétique d'une douzaine d'années, était inédit jusqu'ici.
Une sélection de peintures en noir et blanc réalisées par Charles Delhaes pour célébrer ses cinquante ans de carrière artistique, accompagnées de poèmes écrits par Rose-Marie François. Cette série résulte des nombreux échanges et collaborations entre les deux artistes.
68-18 déroule cinquante ans d'histoire personnelle dans une poésie d'une grande simplicité. C'est la traversée d'un demi-siècle de vie, par petites touches poétiques, constituant une sorte d'anniversaire impressionniste. De fragment en fragment, un vécu sincère et décomplexé se dessine, derrière lequel transparaissent un esprit épris de liberté voire d'anarchie, ainsi qu'un amour du théâtre et de la scène.
À l'ombre du ventre est un recueil dont les mots blottis les uns contre les autres au fil des pages sont les survivants d'une enfance blessée. Ces mots avancent pourtant, irrésistiblement portés par la force de délivrance innée qui soutient les âmes meurtries. Et ils font oeuvre tantôt de pioche, tantôt d'onguent ou de bistouri, avec un seul désir : rejoindre l'enfant terré sous les décombres du passé, le ramener à la conscience et l'aider à guérir, à grandir...
« Les amateurs de vrai wallon, celui qui part des tripes et vous prend au coeur, vont être gâtés. Quant à ceux qui ne le connaissaient pas encore, c'est une belle surprise qui les attend, avec cet homme au chapeau rond qui gratte sa guitare électrique. Un cocktail à première vue inattendu : non pas nosse vîx walon, mais un wallon tout neuf, tout jeune, que l'on aurait trouvé bien vivant, à peine sorti de ses langes, et criant à pleine voix sa joie et sa peine d'être au monde. Des joies et des peines toutes nouvelles, et quasiment éternelles. Toutes fraîches écloses sur les berges de Meuse, dans les pauvres quartiers de Herstal, rue Pied du Bois Gilles, cour Leruth ou rue Faurieux. Car c'est bien cela, le blues tel que le conçoit Elmore D. (...)», extrait de la préface de Joseph Bodson
Un coeur lent se déploie comme tétraptyque poétique. Moderne, mais parfois classique, la poétique du recueil épouse de multiples formes, fixes ou libres. Parfois métapoétique, le propos du recueil se laisse à lire comme des fragments des instants, de vie. Le narrateur questionne le monde proche qui l'entoure, avec la justesse, voire la sagesse du spectateur. Lucide, il ne s'empêche pas pour autant d'exploiter, par touche, une certaine sensualité descriptive. Dès lors, Un coeur lent se donne à nous comme une vision, personnelle, mais multiple d'une société perçue par le prisme de la poésie. Les textes sont accompagnés de photos de Serge Delaive.
Tout est mise en rythme des pulsations, de la marche, des flux, de l'emprise. Quête et fuite, la poésie est ecchymose. Traquer les indices de la survie, et en exhiber les traces, après. Cobalt est le récit d'une obsession calibrée CO27 . Ce qui reste est bleu, ce qui demeure est vivant. Tu es vivante. L'écriture ici oscille entre rage, férocité et justesse. Cette poésie débridée et moderne interroge le monde qui nous entoure, en l'état, tel qu'il se donne à nous : Je me plonge à fond dans les scènes de la vie ordinaire. J'arpente trottoirs villes bureaux supermarchés galeries restaurants trains parcs boîtes soupentes caves parkings coton dentelle latex toisons rendez-vous conversations
Comme d'un sommeil torturé dont on ne parvient à sortir, comme d'un songe que l'on ne saurait rejoindre, La Ville endormie rassemble les errances d'un je prisonnier des regards qu'il a croisés, des vies qu'il a menées, de ce qui n'est plus ou aurait pu être, l'empêchant seul parmi les autres de trouver le repos. Sans se figer dans une forme classique ou moderne, ces réflexions s'égrènent au long d'une rythmique libre, proche des ritournelles qui occupent ou obsèdent par leur éclat - parfois lumineux, souvent aveuglant. Et quand on essaye de dessiller son âme dans le souvenir des autres, on finit par se dire - de soi à soi - sans jamais plus réussir à s'oublier.
Ce recueil de nouvelles bilingue est composé d'oeuvres inédites qui ont concouru au prix de la première oeuvre en langue régionale de la Fédération Wallonie-Bruxelles entre 2016 et 2018. Organisé pour la première fois en 2016, ce prix a permis de mettre au jour de nouveaux talents wallophones et picardophones en Wallonie. Très variées aussi bien dans leur forme que dans leur fond, les six nouvelles présentes dans ce recueil se sont distinguées par leurs qualités linguistiques et littéraires. À travers cette balade entre des styles vifs, spontanés voire même espiègles et d'autres plus nostalgiques et éthérés, laissez-vous porter par l'imagination de ces nouveaux auteurs et par la richesse lexicale et syntaxique des langues régionales de Wallonie
Ce recueil de Roland Jooris ne se lit pas comme des oeuvres complètes, ni une anthologie représentative qui contiendrait 'les poèmes emblématiques', mais un regroupement de vers qui, aux yeux du poète, l'ont mené à son travail d'aujourd'hui.
La poésie de Jooris ne représente pas la réalité, mais évoque par elle-même un univers. Non pas un univers concret, mais une réalité sous-jacente, cachée sous la surface des choses. Par conséquent, le défi que cette poésie nous lance, n'est pas en premier lieu de voir, mais de percevoir. Loin d'un néoréaliste qui par la langue tenterait de s'emparer de la réalité, nous avons affaire à poète métaphysique qui, avec l'outil de la langue, dévoile un monde invisible qu'il rend saisissable.
Et surtout j'étais blonde est un texte grave, terrible même. Il y est question de l'acharnement à anéantir l'innocence, la fragilité et la fraîcheur ; de la rage dévastatrice, manipulatrice, meurtrière avec laquelle certains hommes s'approprient les femmes comme s'il s'agissait d'objets. Il y est question de la confusion qu'elles font entre l'amour et la possession, de leur besoin de se leurrer pour avoir le sentiment d'être aimées, de leur nécessité d'imaginer qu'un regard porté sur elles c'est de l'amour, que la concupiscence c'est de l'amour, et de supporter pour cela d'être maltraitées, morcelées, découpées en morceaux, d'être objets, objets de convoitise, de violence, de sadisme. Il y est question du goût installé dès la petite enfance pour cette blessure infligée par le père, entretenue par les hommes abuseurs, et de l'assuétude à être objet d'un abus de pouvoir.