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Littérature traduite
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Souviens-toi de l'envol : voix féminines de la poésie persanophone
Collectif
- Maelstrom
- 13 Octobre 2023
- 9782875054722
Si la poésie persane est célébrée depuis le début du XIXe siècle en Occident, à la faveur du courant Orientaliste et de la traduction des Quatrains de Khayyâm, c'est toujours au travers de la poésie masculine, celle des grands noms que sont Ferdowsi, Saadi, Hâfez, Rûmî. Le grand public connaît très peu voire aucune poétesse de langue persane, d'autant plus que leur production est restée souvent confidentielle, y compris en Iran même, jusqu'au XXe siècle. Aucune anthologie d'ensemble n'a été consacrée jusqu'ici à ces voix de femmes persanophones - iraniennes, afghanes, tadjikes - et très peu de ces poétesses ont été traduites en français à ce jour.C'est ce silence assourdissant que ce recueil a l'ambition de rompre, du moins en partie, en donnant à lire et à entendre ces voix féminines trop souvent étouffées. Ces poèmes, dont la plupart sont traduits en français pour la première fois, composent une anthologie inédite qui couvre une période allant du Moyen Âge à nos jours et une aire persanophone qui s'étend au-delà des frontières de l'Asie, du fait de l'importante diaspora de ces dernières décennies.Le recueil souhaite offrir un avant-goût de cette poésie féminine, saisie dans son évolution historique et sa diversité - une poésie de désir, de sensualité et d'humour, mais aussi une poésie de lutte et de combat. Ces voix de femmes résonnent, plus que jamais, comme une force vive, une source vitale qui ne se tarira plus. Oui, il faut aujourd'hui compter avec toutes ces voix, ce chant de résistance qui participe de l'équilibre du monde.
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Musique de la guerre : un récit des chants 16 à 19 de l'Iliade d'Homère
Christopher Logue
- Tusitala
- 7 Avril 2023
- 9791092159325
Guerre de Troie, neuvième été. Achille, contrarié, refuse de combattre ; les Troyens sont en passe de vaincre. Patrocle décide alors de remplacer son ami pour guider les Grecs, mais périt de la main d'Hector.
Fou de douleur, Achille reprend les armes pour le venger. C'est cet épisode clé de l'Iliade que le poète Christopher Logue réécrit dans une langue libre et furieuse. Ne sachant lire le grec d'Homère, il s'inspire de cinq traductions - notamment celles de George Chapman et d'Alexander Pope - qu'il modèle ensuite, réarrangeant les scènes, en imaginant d'autres, créant parfois de nouveaux personnages, modernisant la langue, détournant les images. De ce défi poétique, il tire un texte d'une beauté fulgurante sur la guerre et la folie des hommes. L'un des plus grands textes de la poésie anglaise contemporaine, décrit comme à la croisée d'Ezra Pound, du cinéma d'Eisenstein et de la poésie asiatique, enfin traduit en français. -
Le dieu de l'inachevé
Fernando Eduardo Carita
- Taillis pre
- Les Contemporains
- 5 Mars 2023
- 9782874502026
Fernando Eduardo Carita, poète portugais né en 1961 et décédé à Lisbonne en 2013.
Une poésie tournée vers la spiritualité de toutes choses voire celle de Dieu!
Une réflexion qui n'est pas sans rappeler le poète argentin Roberto Juarroz.
Edition bilingue: français-portugais -
Cet ouvrage réunit quatre recueils de Florbela Espanca (1894-1930), aujourd'hui considérée comme une des poétesses majeures de la littérature portugaise. Il s'agit de Le livre des chagrins, Soeur Saudade, Bruyère en fleur et Reliquiae. Il est préfacé par un autre grand poète portugais : Al Berto (1948-1997). La traduction a été réalisée par Claire Benedetti.
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Un choix de poèmes de cette figure de la littérature iranienne contemporaine décédée en 1967.
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Quand Assam Mohamed est arrivé en France, après un long parcours en provenance du Soudan, il ne parlait pas français. Il a appris grâce à des cours d'alphabétisation avec Elsa Valentin. Lorsqu'il ne savait pas dire le mot en français, il le disait dans sa langue maternelle, l'arabe, et Elsa Valentin notait phonétiquement le mot prononcé avant de chercher à le traduire en français. Tout en lui apprenant les mots qui lui manquait, elle s'est constitué un petit lexique de mots arabes pour apprendre elle aussi. Ainsi, le récit d'enfance d'Assam Mohamed s'est tissé dans les deux langues. C'est comme cela que l'on apprend à parler, par besoin de se raconter et de dire le monde. Pour rendre compte de ce tissage entre le français et arabe, nous avons gardé certains mots arabes au milieu du texte français, et inversement. Cette mise en page invite le lecteur à chercher le mot manquant dans la langue de l'autre. Dans la même page et dans la même couleur, on retrouve la retranscription phonétique de ce mot manquant, dans l'une et l'autre langue. La version sonore, publiée en même temps que le livre, en accès libre et gratuit sur notre site, permettra aussi d'entendre ce tissage entre les deux langues, et de savoir comment le mot se prononce dans la langue que l'on ne lit pas, que l'on ne connaît pas. Par sa forme, ce recueil témoigne du déplacement de soi qu'exige l'apprentissage d'une langue nouvelle très éloignée de sa langue d'origine. Ce que cela provoque de perturbation intérieure, d'enthousiasme parfois, de désespoir et d'inquiétude d'autres fois. L'effort que cela demande. Le courage. Dans le fond, ce texte raconte l'enfance d'Assam Mohamed. Il y a un enfant gardien de troupeau, un père qui veille, une chèvre espiègle, un voisin qui se fâche, un enfant qui grandit, un adulte qui se souvient. Ce long poème est une ode à l'enfance, une mémoire sensorielle que chacun, chacune d'entre nous garde blottie au fond, et que l'on dit mieux dans la langue de son enfance. Elsa Valentin écrit pour les enfants en jouant avec la langue et les langues. Elle revisite parfois les contes traditionnels, comme dans Bou et les 3 zours qu'elle écrit dans un langage mêlant mots d'autres langues, mots inventés, et mots-valises. Par ses cours de français aux demandeurs d'asile et la rédaction de leurs récits de vie pour l'OFPRA, elle poursuit cette réflexion sur les niveaux de langues, les mots justes pour se dire, la langue appropriée pour parler le monde. En ce sens, elle travaille le bilinguisme, voire le plurilinguisme, qui trouvent leur écho dans cette publication du Port a jauni. Pour traduire ces mots en images, nous avons choisi Frédéric Hainaut, qui dessine comme dans un souffle, avec l'énergie et le geste dru, sec, assuré et naïf d'un enfant. Auteur et illustrateur de dessins animés, Frédéric Hainaut se lance aussi dans des séries picturales impulsives, comme la frise que nous avons choisie, où l'on voit tout à la fois la marche, les herbes sèches, la course, le paysage sec, le sauvage.
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Sous la forme d'un long poème initiatique, le mystérieux Julius White lance un cri de rage contre la misère, l'injustice, le racisme, les amours perdus et les conditions carcérales. Ce brûlot poétique hors norme - entre rap, grime et punk - est aussi hors d'âge ; puisque Julius White pourrait être un gangster londonien, tout droit sorti de la série Peaky Blinders, ou bien un bad boy de Northampton, tragique représentant de la scène hiphop anglaise contemporaine.
Ces vers sont traduits en français par Ange Vincent, hétéronyme de Jean-Claude Pirotte. Ce double imaginaire offre à l'auteur la liberté de raconter la révolte : un parcours personnel dont il avait parsemé avec pudeur toute son oeuvre jusqu'à ce magnifique et tragique chant de Julius White.
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Rebecca Elson e´tait astronome, et elle e´tait poète. Son travail l'a conduite jusqu'aux limites du visible et du mesurable. Ce recueil de poe`mes et de re´flexions est l'oeuvre d'une scientifique pour qui la poe´sie e´tait un aspect ne´cessaire de la recherche, une pratique cruciale pour comprendre le monde et la place qu'on y occupe.
Rebecca Elson transformait la matie`re noire de ses recherches d'astrophysique en une poe´tique du myste`re, et en une dissection sensible de l'e´nigme universelle d'une mort que, tre`s to^t, elle a su pour elle imminente. Dans ses textes, elle tente de comprendre la relation entre sa vocation scientifique et celle de poe`te. La poe´sie de Rebecca Elson touche a` la fragilite´ de la vie, a` la nature de l'ignorance humaine devant le monde, a` la solitude de l'e^tre a` l'ore´e des questions sans re´ponses. Travaille´s par les images et les sonorite´s, la que^te d'une forme d'imme´diatete´ de´pouille´e, de´licate, et un absolu questionnement, inse´parable de l'enfance, porte´s aussi par un sens aigu du rythme, ces textes tanto^t quotidiens, tanto^t poignants, tanto^t perplexes, tanto^t arpenteurs du monde ou funambules du ciel, et tout cela ensemble, cherchent a` pe´ne´trer le noir intraduisible. Et comme les ossements ancestraux de ces antidotes a` la peur qui viennent clore avec une gra^ce bouleversante le recueil, ses poe`mes, les uns apre`s les autres, semblent bien s'envoler, a` tire d'ailes brillantes. -
Dans Plus grand que les faits il est question de cigarettes, d'incendies, d'une rencontre entre un homme et une femme, de la passion qui s'ensuit, de chiens, d'un hôtel, d'une guerre, d'un canari. Au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture, peu à peu, les motifs se précisent et dessinent une narration ad minima. Un peu comme dans un film dont le montage serait entièrement du ressort du lecteur (le cinéma de Tarkovski, de Haneke ou de Bunuel, sont des références importantes pour l'auteur). En ce sens Plus grand que les faits tient à la fois du recueil et du long poem - ce qui est particulièrement rare dans le champ de la poésie hollandaise.
Atypique, aussi étrange que par endroits familier, ce recueil de Jan Baeke est considéré comme une véritable pierre d'angle de la poésie hollandaise d'aujourd'hui. Il fut ainsi dès sa sortie en 2008 sur la liste de nombreux prix, dont le très important VSB Poëzieprijs.
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Je suis Delphine et on est mercredi alerte
Delphine Lecompte
- L'arbre de diane
- 16 Septembre 2020
- 9782930822167
Ces poèmes construisent un monde insolite dans lequel une fillette perfide se perd dans la foule d'une fête foraine, croise un arbalétrier condamné à mort, un diplomate meurtrier, un gynécologue au passé de toxicomane, des pères en pleurs et Dieu de retour d'une laverie automatique.
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Depuis 2007, Jørn H. Sværen envoie des chapbooks à des amis, des abonnés ou des personnalités du monde littéraire dont il apprécie le travail. Parallèlement à cela il compose des «articles» ou des «proses» plus longues pour des revues. Tous ses travaux, qui sont prévus pour être collationnés par après en recueil, sont, au premier sens du terme, adressés. La parution en chapbook d'un des textes de Jørn H. Sværen n'est donc nullement un caprice et a tout son sens.
Dans Blanc & Noir, à partir de la vue d'un paysage de rivière enneigée, l'auteur se remémore le cygne du sonnet mallarméen, ainsi que les pages noires de Tristram Shandy ou une cérémonie funéraire roumaine.
Peu à peu, chacun des sujets tissent ses motifs et s'entremêlent avec les autres. Cette méditation sur le blanc et le noir - celui de la page ou de l'écriture, du deuil ou de la pureté, du jour ou de la nuit, de la neige ou des eaux sombres - se clôt sur un visage aimé et sur la disparition d'une couleur dans l'autre.
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Pour le prix de ma bouche ; poésie roumaine post-communiste
Collectif
- L'arbre a paroles
- 20 Décembre 2019
- 9782874066894
Le 22 décembre 1989, le poète Mircea Dinescu eut l'honneur et le plaisir d'annoncer au monde que le règne de Ceausescu avait trouvé sa fin. Avec lui finissait aussi la censure qui, dans les années quatre-vingt, avait étouffé toute initiative créatrice en Roumanie. Ceux qui en bénéficiaient en premier, les «quatre-vingt-dixistes», avaient été productifs depuis de nombreuses années, mais n'avaient pas eu l'occasion de publier, ou très peu. Puis, sous l'impulsion d'une multitude de cercles littéraires partout dans le pays, la poésie roumaine a pris un essor phénoménal, engendrant une floraison de poétiques que la critique a du mal à cartographier. On utilise des catégories telles que «néo-expressionnistes», «minimalistes», «hyperréalistes», voire «déprimistes», ce qui pour le moins témoigne de la diversité de la poésie roumaine contemporaine. Le présent volume, Pour le prix de ma bouche, propose vingt-cinq poètes survenus après la chute du communisme, dont cinq poètes roumanophones de la République de Moldova d'après la désagrégation de l'Union Soviétique et la déclaration d'indépendance en 1991.
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Hans Faverey est né en 1933 à Paramaribo, capitale du Surinam alors colonie des Pays-Bas, et décédé à Amsterdam en 1990. À l'âge de cinq ans, il émigre aux Pays-Bas, sans son père qu'il ne reverra que peu de temps avant sa mort. Pendant la guerre, il échappera de peu à la mort.
Il travaillera comme psychologue clinicien à l'université de Leyde. Il se mariera avec Lela Zeckovi, une poète yougoslave. Travailleur infatigable qui ne cessait de revenir et revenir encore sur la moindre parcelle de chacun de ses poèmes, il ne publiera que 9 receuils de poésie. Ce n'est qu'à partir de son troisième, Chrysanthèmes, Rameurs, que son travail attirera l'attention d'une critique peu étendue mais admirative.
D'abord considérée comme hermétique (ses premiers poèmes furents systématiquement refusés par nombre de revues), sa poésie a peu à peu gagné en popularité. Aujourd'hui, il est unanimement considéré, à côté de Gerrit Kouwenaar et Lucebert, comme l'un des poètes néerlandais les plus importants du vingtième siècle. Étudiée un peu partout à travers le monde, son oeuvre est traduite dans une vingtaine de langues.
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Dans Acedia chaque poème est né d'une image. Tout y est clair, précis, limpide. Le poème, en mots toujours simples, décrit bien ce sur quoi un regard s'est posé. Lecture après lecture cependant quelque chose en émerge qui diffère de la seule image décrite. Comme si, à la circonscrire toujours mieux et plus profondément, les mots étaient parvenus à extirper de l'image originelle quelque chose qui en débordait. Comme s'il s'agissait toujours, en disant plus précisément, de dire autre chose.
À laquelle l'idée de bonheur n'est jamais étrangère.
Composés entre 1996 et 2013, les poèmes de cette anthologie offrent, par le biais d'un de ses représentants les plus importants, un remarquable exemple de la vitalité de la poésie contemporaine néerlandaise.
Accessibles, souvent drôles, d'un vocabulaire simple, les poèmes d'Acedia illustrent parfaitement tout à la fois l'extraordinaire inventivité de la poésie néerlandaise et son accessibilité. Sans sacrifier jamais à une rigueur formelle aussi originale qu'exigeante, la poésie d'Erik Lindner démontre que la littérature résolument contemporaine ne s'adresse pas qu'à un public prétendument «trié sur le volet». Son succès populaire au Pays-Bas en offre une démonstration flagrante.
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Troisième livre de Doina Ioanid édité à l'Arbre à paroles, Histoires du pays des babouches est une nouvelle petite merveille d'inattendu. Comme dans ses précédents recueils (Rythmes pour apprivoiser la hérissonne et Coutures), l'auteure ausculte le monde de sa langue délicieusement désuète, et nous le donne à voir comme jamais on ne le voit. Mieux, elle nous le donne à goûter, à ressentir, à vibrer. Mais attention, dans ce Pays des babouches, les grandes choses n'ont aucune place. Mieux, elles n'existent pas. Ici, c'est le petit qui compte, le détail, ce que d'habitude on ne remarque pas. Oignons. Citrons. Violettes. Sel et poivre. Voilà ce qui intéresse Ioanid, voilà ce qui la titille. « Prendre le chemin du poivre et du sel. Leurs histoires te rassemblent comme les doigts d'une main. Et de nouveau cette musique d'un tram qui ramène des souvenirs sur ses rails. Sel et poivre, le chemin de tes pas sur le plancher blanc. » Plus que jamais, l'auteure tisse des micro-fictions à base de dentelle et de souvenirs. Plus que jamais, elle relance les dés du réel et le rejoue ailleurs, sur ces terres où - et c'est la force de toute littérature authentique - la vie peut être vécue différemment, avec une intensité différente, avec fantaisie, avec audace, avec douceur et nostalgie. Ce pays des babouches, c'est le pays du conte.
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Le Signal: livre-phare pour les jeunes écrivains flamands du début du XXième siècle. Le Signal est caractérisé par une confession de sentiments humanitaires au comble de la mystique de la souffrance, de l'amour du prochain, de l'union avec l'univers.
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Les Tablettes se présentent comme la traduction de tablettes sumerio-akkadiennes vieilles de 4000 ans. Le Chercheur/Traducteur se propose au lecteur d'approcher certaines de ses importantes découvertes en accompagnant ses traductions de ses annotations et de ses commentaires.
Tout cela formerait un ouvrage - certes passionnant - d'assyriologie, s'il ne s'agissait d'une imposture! Le chercheur, le traducteur, les recherches savantes, les découvertes révolutionnaires, les tablettes vieilles de 4000 ans, tout cela est faux!
Ouvrage écrit sur plus de trente années, dans la grande tradition des long poems américains, Les Tablettes croisent génialement archéologie, anthropologie, philosophie, sémiologie et poétique. En interrogeant, via une imposture, les rapports qui régissent le réel au langage, Armand Schwerner explore les fondements mêmes de ce qui nous constitue en tant que sujet. Et, à l'époque où se développait un nouveau langage qui révolutionnerait notre rapport aux choses - l'informatique - il cherchait dans les origines de l'ancien ce qui ce fait de nous ce que nous sommes.
Mais aussi et surtout, tout en nous confrontant, aussi facétieusement que subtilement, à ces questions vertigineuses, il nous convie à une superbe leçon de poésie. Et c'est sans doute là que réside le tour de force de ses Tablettes. D'avoir réussi en quelque sorte à effacer ces milliers d'années qui nous séparent de ces premiers émois écrits, et de nous permettre de nous en émouvoir à nouveau. Comme si ces faux scribes étaient nos contemporains.
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À la mémoire des 262 hommes morts au Bois du Cazier à Marcinelle et en hommage à tous les mineurs du Pays Noir et du Borinage.
& beaucoup de ceux qui étaient dans le fond le matin fatidique étaient domiciliés à Marcinelle, Mont-sur-Marchienne, Couillet ou Chapelle comme on peut le voir dans un journal de l'époque avec leurs photographies jaunies surgies du temps qui passe & délaie la cendre de nos vies
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En proie à de multiples doutes quant à son inspiration, Rainer Maria Rilke se promène sur les rochers du château de Duino, non loin de Trieste, quand il entend soudain une voix : «Qui donc, si je criais, m'écouterait dans les ordres des anges ?» Il tient là les premiers mots des Elégies de Duino, dont la rédaction s'échelonne de 1912 à 1922. Comment vivre avec la menace de la mort ? Comment accepter les limites de l'homme, qui n'est ni animal ni Ange ? L'amour peut lui offrir ce soupçon d'éternité. Et les figures les plus hautes de cette aspiration première seraient l'enfant qui connaît la mort précoce ou encore la femme à l'amour brisé, fuyant tout lien terrestre. En acceptant de se plier à sa condition terrestre, l'homme peut accepter la mort, condition de l'éternité.
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Il y a lieu de préciser qu'il s'agit du premier livre de ce poète hollandais à paraître en traduction française. Son oeuvre est sans doute l'une des plus reconnues de la scène poétique des Pays-Bas et est de plus en plus largement traduite. Dans la postface que nous propose sa traductrice, Elke de Rijcke, celle-ci écrit « Du perdant & de la source lumineuse décrit de façon extrêmement lucide les processus mentaux, spirituels, sensibles, émotionnels et physiques qu'un homme traverse lorsqu'il se confronte frontalement à la condition mortelle.
Ces processus s'énoncent à travers des textes d'une puissance poétique surprenante, due à l'approche particulière de la forme et du contenu. Chaque poème relève à sa manière le défi de rapporter une matière de vie, en essayant de comprendre en quoi cette matière consiste et comment elle peut se traduire poétiquement.
Lire Ouwens est à tout niveau une véritable aventure, voire une initiation, même pour ceux qui connaissent déjà bien le domaine poétique. Et s'il faut commencer quelque part pour en parler, nous commencerons par l'énigme de la forme, à partir de laquelle se déploie et se révèle le contenu. Les formes des poèmes dans Du perdant et de la source lumineuse remuent profondément la langue. Si Ouwens bouscule la langue néerlandaise et la forme poétique que l'on puisse donner à cette langue, il relève en première instance le défi qui provient du contenu, en se posant la question comment ce contenu peut accéder à une forme. Pour l'auteur, il s'agit de créer une langue qui suive au plus près les sinuosités de l'expérience d'une vie. »
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Après plus de 25 années d'écriture, Ron Silliman mit en 2004 un point final au millier de page d'Alphabet. Composé, comme son nom l'indique, sur le modèle de l'alphabet, ce poème fleuve dans la lignée des long poems de Carlos Williams, Olson ou Zukofsky, et considéré comme l'une des grandes oeuvres de la poésie américaine contemporaine, est réparti en 26 sections, 26 lettres, dont You forme donc la 25 ème. L'une des plus importantes en volume et l'une des plus essentielles pour accéder à la moelle d'une des oeuvres principales d'un immense auteur des lettres américaines.
Le principe formel de You est très simple. Il se compose de 52 sections de 7 paragraphes chacune.
Un paragraphe = une journée. Une section = une semaine. You = une année. Et plus précisément l'année 1995, au cours de laquelle Ron Silliman quittera Berkeley, Californie, pour aller s'installer à Paoli, Pennsylvanie.
You se présente donc bien comme une forme de journal. Où se mêlent à l'histoire de l'an 1995 le travail du poète, ses obsessions, ses observations. Ancré dans une nature omniprésente (le recueil est par endroits un véritable catalogue ornithologique), You égrène le quotidien. Mais, surtout, scrupuleusement délimité dans le temps et le découpage d'une année, You permet de faire affleurer l'originalité des principes mêmes de la poésie de Ron Silliman. La poésie ne peut pour lui être un placage sur le réel de filtres linguistiques éthérés. La poésie se doit d'être une documentation de la pensée. Pour ce faire - comme la pensée elle-même - aucune suite logique ne vient légitimer nécessairement l'ordre des phrases. Ce sont leur articulation dans une structure qui les englobe et qu'elles habitent qui vient leur donner sens. Perception après perception, You en est un parangon d'une saisissante beauté!
A l'occasion de cette première édition en français d'un de ces recueils, Ron Silliman s'est fendu d'une postface qui permet d'en éclairer les enjeux avec clarté et simplicité.
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Au départ, dans « Style », tout paraît anodin. On écoute gentiment un choeur de voix féminines qui parlent à un « maître » et semblent le louer. Un maître dont on ne sait pas très bien qui il est. Et puis, petit à petit et sans qu'il y paraisse, Dolores Dorantes nous plonge dans un monde - figuration du Mexique d'aujourd'hui - où se dessinent en toile de fond d'authentiques scènes de cruauté. Tout se passe dans le non-dit, dans la nuance et dans ce jeu subtil entre réalisme cru et poésie, faisant de Style une fulgurante mise à nu des protocoles d'une violence faite aux femmes mexicaines, ainsi qu'une dénonciation sans pitié de ce que l'on nomme désormais «le féminicide de Ciudad Juarez». oeuvre puissante, Style est une leçon d'écriture en même temps qu'une expérience de lecture, tant on est tenu en haleine. Et ne parlons même pas de la réussite formelle.
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Recueil de poèmes traduit du roumain par Fanny Chartres, avec des illustrations de Dan Stanciu. - Publiée en 2012, La Ventolière de Plastique (Vîntureasa de plastic), immédiatement remarquée par la critique roumaine a obtenu le Prix de la meilleure première oeuvre poétique décerné par l´Association des Écrivains de Roumanie, ainsi que le Prix de la revue « Observator Cultural ». Ces poèmes d´une grande sensibilité sont dédiés à la relation entre un fils et sa mère, paralysée et amnésique après un accident vasculaire cérébral. C´est un merveilleux chant d´amour filial, avec des associations de mots et d´images d´une grande intensité émotionnelle.
Né en 1978 à Horezu (Roumanie), écrivain, traducteur, journaliste, Marius Chivuest rédacteur en chef des revues Dilemateca et Dilema Veche, pour lesquelles il publie également des critiques littéraires. Il a traduit les oeuvres d´Oscar Wilde, Lewis Carroll et Tim Burton. En 2012, il publie La Ventolière en plastique qui sera encensé par la critique et récompensé de deux prix littéraires (celui de l´Union des écrivains et de la revue Observateur culturel).
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