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Une édition de référence des Thérèse Raquin d'Émile Zola, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« - Je ne sais plus pourquoi j'ai consenti à épouser Camille. Je n'ai pas protesté, par une sorte d'insouciance dédaigneuse. Cet enfant me faisait pitié. Lorsque je jouais avec lui, je sentais mes doigts s'enfoncer dans ses membres comme dans de l'argile. Je l'ai pris, parce que ma tante me l'offrait et que je comptais ne jamais me gêner pour lui... Et j'ai retrouvé dans mon mari le petit garçon souffrant avec lequel j'avais déjà couché à six ans. Il était aussi frêle, aussi plaintif, et il avait toujours cette odeur fade d'enfant malade qui me répugnait tant jadis... Je te dis tout cela pour que tu ne sois pas jaloux... Une sorte de dégoût me montait à la gorge ; je me rappelais les drogues que j'avais bues, et je m'écartais, et je passais des nuits terribles... Mais toi, toi... » (Extrait du chapitre VII.) -
Une édition de référence du Malade Imaginaire de Molière, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Argan. Mais toujours faut-il demeurer d'accord que, sur cette matière, les médecins en savent plus que les autres.
Béralde. Ils savent, mon frère, ce que je vous ai dit, qui ne guérit pas de grand'chose : et toute l'excellence de leur art consiste en un pompeux galimatias, en un spécieux babil, qui vous donne des mots pour des raisons, et des promesses pour des effets.
Argan. [...] Mais, enfin, venons au fait. Que faire donc quand on est malade ?
Béralde. Rien, mon frère.
Argan. Rien ?
Béralde. Rien. Il ne faut que demeurer en repos. La nature, d'elle-même, quand nous la laissons faire, se tire doucement du désordre où elle est tombée. C'est notre inquiétude, c'est notre impatience qui gâte tout ; et presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies. » (Extrait de l'Acte III, scène 3) -
Une édition de référence de Le Rouge et le Noir de Stendhal, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Madame de Rênal s'appuya sur son bras, et avec tant d'abandon que sa joue sentit la chaleur de celle de Julien.
Les nuits de ces deux êtres furent bien différentes. Madame de Rênal était exaltée par les transports de la volupté morale la plus élevée. Une jeune fille coquette qui aime de bonne heure s'accoutume au trouble de l'amour ; quand elle arrive à l'âge de la vraie passion, le charme de la nouveauté manque. Comme madame de Rênal n'avait jamais lu de romans, toutes les nuances de son bonheur étaient neuves pour elle. Aucune triste vérité ne venait la glacer, pas même le spectre de l'avenir. Elle se vit aussi heureuse dans dix ans qu'elle l'était en ce moment. L'idée même de la vertu et de la fidélité jurée à M. de Rênal, qui l'avait agitée quelques jours auparavant, se présenta en vain, on la renvoya comme un hôte importun. Jamais je n'accorderai rien à Julien, se dit madame de Rênal, nous vivrons à l'avenir comme nous vivons depuis un mois. Ce sera un ami. » (Extrait du chapitre VIII.) -
Une édition de référence de J'accuse d'Émile Zola, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Voilà donc, monsieur le Président, les faits qui expliquent comment une erreur judiciaire a pu être commise ; et les preuves morales, la situation de fortune de Dreyfus, l'absence de motifs, son continuel cri d'innocence, achèvent de le montrer comme une victime des extraordinaires imaginations du commandant du Paty de Clam, du milieu clérical où il se trouvait, de la chasse aux « sales juifs », qui déshonore notre époque. » (Extrait de J'accuse.) -
Une édition de référence d'Il ne faut jurer de rien d'Alfred de Musset, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« VALENTIN. Mon bon oncle Van Buck, je vous respecte et je vous aime. Faites-moi la grâce de m'écouter. Vous avez payé ce matin une lettre de change à mon intention. Quand vous êtes venu, j'étais à la fenêtre et je vous ai vu arriver ; vous méditiez un sermon juste aussi long qu'il y a d'ici chez vous. Épargnez, de grâce, vos paroles. Ce que vous pensez, je le sais ; ce que vous dites, vous ne le pensez pas toujours ; ce que vous faites, je vous en remercie. Que j'aie des dettes et que je ne sois bon à rien, cela se peut ; qu'y voulez-vous faire ? Vous avez soixante mille livres de rente... » (Extrait de l'acte I, scène I.)