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Éditions de la Sorbonne
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Examens, grades et diplômes : La validation des compétences par les universités du XIIe siècle à nos jours
Thierry Kouame, Bruno Belhoste, Boris Noguès, Emmanuelle Picard, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 10 Février 2025
- 9791035110475
Cet ouvrage réunit trente études qui abordent la question des examens, grades et diplômes universitaires dans la très longue durée, du xiie au xxie siècle, et replacent la validation des compétences par les universités dans ses différents contextes politiques, sociaux et culturels. Les plus grands spécialistes de l'histoire des universités européennes y analysent la certification universitaire dans toutes ses dimensions et révèlent les dynamiques complexes qu'elle entretient avec l'Église, l'État et les élites sociales.L'ouvrage soulève ainsi des questions aussi importantes qu'actuelles, comme la place des universités dans le système d'enseignement occidental, la validité des processus de sélection mis en oeuvre à l'occasion des examens ou l'adéquation des compétences universitaires aux attentes de la société. Il constitue en somme un instrument indispensable pour mieux comprendre les problèmes liés au fonctionnement de la certification universitaire et au rôle social des universités, dans toute leur profondeur historique.
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Rien n'est plus frappant aujourd'hui que l'extraordinaire difficulté des sociétés démocratiques à se représenter et à nommer leur devenir collectif. Le passé s'éloigne, l'avenir se brouille. Défiant nos capacités de prévisibilité, l'accélération du temps des choses débouche souvent sur la dépossession du temps des hommes. La crise des grandes figures idéologiques s'accompagne d'une difficulté inédite de nous inscrire comme individus dans la trame d'un temps et d'un sens partagés. Que l'on parle d'effondrement du temps prometteur ou de l'épuisement des énergies utopiques, la faiblesse des images d'avenir espéré affecte la possibilité même de concevoir des projets collectifs. Le temps dépolitisé est un temps recroquevillé sur le présent car tout projet politique engageait une transformation du monde à venir à partir d'un examen critique du passé. À travers la difficulté de nous penser comme contemporains de nos contemporains, ce qui est en jeu c'est notre capacité de faire société. Ajoutons, de faire société démocratique, c'est-à-dire de nous constituer à travers une volonté de nous gouverner en faisant notre histoire, autre manière, on l'aura compris, de parler du projet d'autonomie. Comment qualifier ce qui semble nouveau dans notre conscience du temps aujourd'hui ? Comment interpréter ce malaise dans la temporalité qui affecte profondément notre manière de nous penser, de penser les autres, de pratiquer (ou précisément de ne pas pratiquer) la politique. La valorisation individualiste et démocratique de l'immédiateté et de la discontinuité produirait-elle paradoxalement une logique d'abolition des conditions de possibilités du sujet moderne ? Réunis dans le cadre de l'École doctorale de science politique, les auteurs, venus de tous les horizons des sciences de l'esprit, ne s'accordent pas nécessairement sur les réponses. Mais ils partagent la conviction que ce n'est que par un travail transdisciplinaire que l'on peut patiemment avancer dans la construction de ces questions.