Langue française
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Tour à tour écrivain public, «â€‰nègre » pour des auteurs connus et faiseur de romandegares à succès inspirés par ses errances nocturnes parmi les clochards, Jean-Baptiste s'est retiré à Saint-Idesbald, petite station balnéaire de la côte belge. Il se remémore sa gloire littéraire, mais aussi ses ateliers d'écriture et les milliers de lettres et discours qu'il a composés pour d'autres. Les souvenirs de son enfance solitaire l'assaillent : mère très tôt décédée, père veuf et dépressif ne s'adressant à lui que par dictons interposés et mots qu'il lui faisait chercher dans le dictionnaire.
La demande formulée par Maud, une inconnue en fin de vie, de collaborer à un livre ultime éveille la mélancolie de celui qui déplore tous ces mots qu'il a galvaudés. Elle met le «â€‰faiseur de livres » face à «â€‰la pire des fautes professionnelles : l'émotion ».
Jean Jauniaux publie des nouvelles, de la poésie et des romans. Ses livres ont été traduits en italien, ukrainien, espagnol et roumain. Également journaliste littéraire, il rédige des chroniques dans différents journaux et revues (Le Monde, Ulenspiegel, La Revue générale...). Il a été pendant plus d'une décennie le rédacteur en chef de la revue littéraire Marginales. Homme de radio, il pratique l'«â€‰écriture sonore » dans des interviews mises en ligne sur ses différents sites (L'ivresse des livres, edmondmorrel.be...). Il est engagé dans la défense de la liberté d'expression et la préservation du patrimoine littéraire, et à ce titre président de la Fondation Maurice Carême, président honoraire de PEN Club Belgique et diplômé d'honneur de l'Académie des écrivains ukrainiens. -
Un homme arpente les rues de Bruxelles, «â€‰invisible parmi les invisibles » passant les nuits dans quelque parc, s'abritant vaille que vaille des intempéries, des patrouilles, de la malveillance. Olivier Tegera est ce qu'il est convenu d'appeler «â€‰un migrant ». Un homme qui s'efforce de mettre le plus de distance entre lui-même et son passé douloureux. Un homme qui nous dit sa trajectoire depuis un Rwanda gangrené par le génocide, sa longue errance et son existence actuelle de paria, faite de ténèbres éclairées par de fragiles lueurs où résonnent les légendes qui ont bercé son enfance.
«â€‰... Des scènes précises, ultra-courtes, écrites au scalpel, au plus proche des sensations... » (Vincent Tholomé, extrait de la postface) -
Santos est professeur de littérature classique à l'université de Saint-Jacques de Compostelle. Il vit sur la côte de Galice avec sa femme Lucia, thérapeute pour enfants. Des enfants dont leur couple est privé. Anarchiste pessimiste, un tantinet alcoolique et pourfendeur des séquelles du franquisme, il est souvent en butte au harcèlement de la Guardia Civil.
Mais le Prestige s'abîme au large et, avec une cohorte de volontaires, Santos lutte contre la marée noire qui déferle sur ses chères plages.
Au petit jour, sur les rochers du Cabo Fisterra, il découvre un nourrisson abandonné dans un couffin. Il emporte l'enfant avec l'intention de le remettre aux autorités, mais repasse d'abord chez lui. Et la machine infernale s'enclenche. Lucia a disparu, laissant un mot d'adieu, et Santos procrastine dans un rêve de paternité. Rêve qui va se muer en cauchemar.
Emprisonné, accusé d'avoir enlevé l'enfant et assassiné sa femme, Santos, à travers les péripéties de cette journée terrible, se raconte à son avocat. Mais quand on vit en symbiose avec La Mancha et ses légendes, on n'est pas impunément fasciné par certain Hidalgo à la Triste Figure. -
Mon oncle, quand tu liras ceci je serai déjà loin. N'essaie pas de me retrouver. Je te dis merci pour tout ce que tu as fait pour moi, mais je suis majeur désormais et je veux vivre ma vie. Il faut m'oublier. Djô.Dès lors commence un long voyage à rebours dans l'espace et le temps, à travers la France et la Belgique, pour Daniel, l'oncle de Djô qui l'a adopté après la mort de sa mère, et Vlad, le chat SDF.Des zones d'ombre familiales vont un peu s'éclaircir, mais Daniel devra apprendre à oublier Djô. Et lui, l'homosexuel solitaire après la mort de son compagnon, osera-t-il envisager une nouvelle forme de vie ?
Bruxellois d'origine et de coeur.Robert Massart a été professeur dans l'enseignement supérieur. Il joue un rôle actif dans le monde associatif lié au français, en Belgique et à l'étranger. Après deux romans teintés d'humour belge et d'autodérision, qui l'ont fait connaître, «â€‰Oublier Djô » est très différent dans le ton. L'auteur met cette fois clairement en scène, avec beaucoup de pudeur et de tendresse, une homosexualité qui restait en demi-teintes dans ses ouvrages précédents. -
Dans l'Éthiopie où la guerre civile est imminente, un artiste occidental parti en quête d'une inspiration rimbaldienne est forcé de s'interroger.
Quelle est la place de l'art quand la famine et la sécheresse menacent, quand le déchaînement de la violence s'annonce comme une fatalité ?
Cela a-t-il un sens, dans ces conditions, de se consacrer à la poésie ou de collecter des images mythologiques anciennes et de méditer sur les mythes fondateurs d'une société ?
L'usage banalisé du khât, une drogue locale, est-il une fuite ou un stimulant ?
Les réponses viendront - ou ne viendront pas - au fil des rencontres et des péripéties.
Peintre, graveur et infatigable voyageur, Olivier Kerr publie depuis trente ans des articles culturels dans divers médias et sous divers pseudonymes. La fatigue du métal est son premier roman. -
Ruby, jeune photographe lesbienne, fantasque, éprise de liberté, avide d'évasion et d'expériences inédites, se lie d'amitié avec un journaliste de trente ans son aîné. Tandis que se tisse entre eux une relation jubilatoire, tout en humour et en complicité, ils élaborent le projet de se rendre en Birmanie, que tous deux connaissent, pour réaliser un reportage sur les rubis de Mogok. Ils parviennent à convaincre un joaillier réputé de se joindre à leur aventure.
Mais avant de retrouver le pays des mille pagodes, qui chuchote aux esprits, pactise avec les fantômes et recèle les pierres précieuses les plus incandescentes de la planète, ils devront affronter les imprévus qui contrarient la préparation de ce voyage dans lequel ils espèrent conjurer leur passé respectif.
Dans ce deuxième roman, l'auteur aborde la culture birmane aujourd'hui sous la coupe d'une junte sanguinaire, mais aussi le vertige du voyage, celui effectué autrefois et qui reste ancré en nous, celui qu'on se réjouit d'entreprendre et celui dont on sait que jamais il ne s'accomplira, métaphore de la vie.
Écrivain belge, Philippe Fiévet est éditorialiste et chroniqueur à Paris Match Belgique après avoir enseigné l'Histoire. Il est également un grand voyageur à travers le monde, notamment au Moyen Orient et en Asie du Sud-Est. La Birmanie - aujourd'hui Myanmar - est un pays qu'il connaît bien et qui le passionne. Son intérêt pour la pensée magique et les cultures traditionnelles alimente une veine romanesque où la dérision côtoie un univers poétique et baroque. -
Pol, un mec ni particulièrement beau ni particulièrement intelligent n'a jamais rien fait de remarquable, si ce n'est jamais rien fait du tout. Il pourrait disparaître que la terre continuerait à tourner, les étoiles à poursuivre leur course à travers l'univers. Toutefois, Pol est imbattable à pierre-papier-ciseaux. Il n'a jamais perdu ! Pas une seule fois en vingt ans ! Il est tellement sûr de lui, tellement certain de remporter la victoire, que le miracle se produit à chaque partie. Sans aucune explication rationnelle, il tord le cou au hasard avec innocence et désinvolture.
Bien sûr, cette disposition ne lui est d'aucune utilité pour comprendre ce que la direction nébuleuse de l'étrange entreprise Machinbrol attend de lui et de ses nouveaux collègues, Albertine, Ulysse, Boris et Marcel, tout aussi perplexes et guère plus doués.
Heureusement, le dragon à neuf queues est là, qui veille au grain !
Un roman qui flirte avec le non-sense tout en parodiant le fantastique et même le manga pour nous servir une métaphore humoristique de notre société.
Lorenzo Morello est né à Bruxelles en 1971 et vit dans le Brabant flamand. Il est technicien en mécanique des sols.
Pierre, papier, ciseaux est son troisième roman. Il a aussi publié deux nouvelles sous forme d'opuscules. -
«â€‰Est-ce que je ne serais pas enceinte ? » Drôle de phrase, drôle de femme. Muet, j'observe son visage anguleux. Ève est une pierre laissée à l'état brut, aux pommettes et sourcils puissants, un être dont la préciosité se révèle dans la façon d'être et de penser.
Mais Ève découvre que ses trois aïeules directes sont mortes en couche. Le compte à rebours est enclenché. Soupçonnant une maladie portée par un gène d'origine néandertalienne, son mari et leur fils adoptif ont dix lunes pour sauver la femme et la maman de leur vie...
Enquête génético-paléolithique en même temps que roman philosophique, La Vénus de la vallée mosane interroge les origines et le développement d'une humanité bien plus homogène que d'aucuns le prétendent.
Né dans la région de Charleroi en 1963, vivant à Braine-l'Alleud, Olivier Papleux est agrégé en mathématiques et corédacteur du Dictionnaire officiel du Scrabble ©. Il se passionne depuis toujours pour les cycles de la vie, le génome humain et le passé préhistorique de sa région. La Vénus de la vallée mosane est son sixième roman. -
Gainsbourg, Kafka, Perec et les autres...
Neuf portraits d'hommes illustres voués à l'art d'écrire et de chanter ou de filmer.
Neuf hommes illustres auxquels Jean Yvane sacrifie en faisant sienne la formule : « Je ne peins pas ce que je vois, je peins ce que je pense ».
Neuf portraits exécutés à la gouache, au pistolet ou à l'eau forte, voire au couteau.
Bref, neuf exercices d'admiration, l'auteur se glissant dans l'intimité de ses grands personnages sans pour autant tomber dans le pastiche.Jean Yvane a publié une douzaine de romans aux éditions Denoël, Flammarion, Grasset et Pierre Guillaume de Roux. Également homme de théâtre, il a occupé diverses fonctions à la télévision ainsi qu'à la Commission européenne, et a été enseignant universitaire. -
Dans une allégorie terrible de notre monde, une femme artiste et les diverses métamorphoses animales d'un homme se perdent, se cherchent, se retrouvent, se perdent à nouveau, et nous tracent par leur errance un chemin de rédemption.
Un roman qui s'apparente au conte, en même temps qu'une allégorie.
Ce voyage intérieur est une merveille, par ses mots, ses silences, son mystère.
On ne peut que tomber sous le charme de cette plongée onirique dans l'esprit des différents animaux qu'incarne le protagoniste. (Carl Norac) Un délicieux conte philosophique [...] On sort ravi de suivre Véronique Biefnot dans un pareil récit dont l'écriture ciselée reste en permanence au service des questions qu'elle soulève en une joyeuse bousculade. (Carl Vanwelde) Très vite, la magie opère ! C'est superbe et passionnant [...] (Marc Wilmet).
Véronique Biefnot est comédienne, romancière et peintre.
Elle a présenté diverses émissions de télévision à la RTBF ; interprété une quarantaine de premiers rôles sur les scènes de théâtres belges et français, réalisé des adaptations théâtrales et des mises en scène, monté un atelier de réalisation de costumes, fait quelques apparitions au cinéma et travaille régulièrement pour les studios de doublage en tant que comédienne ou directrice artistique.
Plusieurs de ses romans ont été publiés chez Héloïse d'Ormesson, au Castor Astral et en livre de poche. Elle a aussi co-écrit six romans avec Francis Dannemark sous le nom d'auteur de Biefnot-Dannemark. -
Quels sont ces êtres « dans l'enclos » ? Des bovins, des ovins, des animaux de cirque ? Non, des humains comme vous et moi. Ils tournent en rond, confinés, prisonniers de leurs fantasmes, de leurs destins. Car on ne s'évade pas de l'enclos.
Gordon malade de frustration, Jean-Jacques qui se mutile pour nourrir sa compagne, Willy le député féminicide... Et Jacqueline, Napoléon, Adèle, Petula, Théo, les prénoms défilent. C'est que, derrière l'arbre de chaque prénom se cache la forêt intérieure des sentiments et des actes...
Dans ce mélange de nouvelles et de textes brefs, chaque histoire, chaque tranche de vie, chaque élucubration mentale, traumatisme, fantasme d'adolescent, désir inassouvi exprime avec une économie de mots ce qui crucifie des personnages finalement proches de nous. Tenus en haleine par ce tourbillon, nous nous cramponnons à l'auteur qui nous emmène là où nous ne l'attendions pas.
Né et vivant à Charleroi, agrégé en sociologie Lorenzo Cecch a été animateur de maison de jeunes, promoteur des spectacles au National, administrateur de sociétés, ou encore commissaire d'exposition avant de terminer sa carrière en tant que commercial dans une société privée. Pendant dix ans, il a également enseigné la philosophie de l'art à l'académie des Beaux-arts de Mons.
Son premier roman, Nature morte aux papillons, paru en 2012, a été sélectionné pour le prix Première de la RTBF, le prix Alain-Fournier, le prix Saga Café et le prix des lecteurs du magazine Notre Temps. Dans l'enclos est son onzième ouvrage. -
Marie était la seule à pouvoir m'en parler. La vie du soldat Montin était l'otage de sa veuve. Il n'avait laissé ni lettre, ni témoignage, il ne gardait rien. C'était sûrement lui qui était responsable de la disparition des télégrammes, des lettres de guerre pliées en trois et visées par la Kommandantur, et d'autres curiosités que j'aurais aimé avoir en main. Et c'était à moi de trouver les indices qui m'éclaireraient définitivement sur le sens, s'il en était un, de cette phrase absurde : Jean a toujours voulu retourner en Allemagne ? Je me retrouvais avec un homme qui ne pouvait pas parler, et une femme qui ne savait pas écrire, et il me fallait raconter leur histoire !
Le narrateur abandonne sa thèse de doctorat en littérature grecque ancienne pour se lancer dans une quête nourrie par la mémoire prodigieuse d'une quasi-centenaire, immigrée italienne illettrée, qui l'emmène sur les chemins de la drôle de guerre, de la débâcle de l'armée française en 40 et de la captivité de son mari, soldat français. À travers son récit, nous découvrons la vie quotidienne et le tissu social d'une bourgade de l'Isère entre les années 30 et 60, ainsi que l'immigration italienne dans les années 30.
Né dans le Jura, mais habitant Bruxelles depuis 2011, David Jauzion-Graverolles, après des études littéraires parisiennes, enseigne à l'université de Stockholm puis de Lyon 2, édite des revues (Vulturne, Sezim), et pratique la poésie, la typographie et la sérigraphie. En 2004, il décide de se consacrer à la mise en scène. Il est aujourd'hui enseignant de lettres, de théâtre, et metteur en scène.
Les recueils de poèmes Lumière des limites et L'Île précaire sont parus au Coudrier en 2021 et 2022. Bien accueillir son prisonnier est son premier roman.
Ce roman est inspiré par les longues heures passées à écouter ls souvenirs d'un personnage en chair et en os, qu'il transpose toutefois. -
Mars 1968. Jean Artigues, jeune universitaire provençal en stage de recherche à Varsovie, y a tissé un réseau amical et professionnel. Il est non seulement le témoin intéressé, et souvent étonné, de la vie quotidienne dans une société du « Bloc de l'Est », mais il est impliqué malgré lui dans des incidents quasi inconcevables en régime communiste, qui vont ébranler le pays et donner le prétexte de la dernière campagne antisémite « officielle », provoquant l'émigration des trois quarts des Juifs de Pologne. Artigues est le spectateur privilégié d'évènements qui ont marqué l'histoire contemporaine de la Pologne et dont les effets se font encore sentir aujourd'hui. Cependant, « La dictature des ignares » n'est pas seulement un récit historique et politique ; il s'agit également du roman d'un amour qui s'acharne à vaincre les obstacles dans une situation complexe et dangereuse.
Alain van Crugten est l'auteur de romans, nouvelles et pièces de théâtre, publiés pour la plupart à L'Âge d'Homme et chez Luce Wilquin. Son Korsakoff a remporté le Prix Rossel des Jeunes, et il a reçu en 2004 un prix de l'Académie Royale de Belgique pour l'ensemble de son oeuvre. Également traducteur de six langues, il a traduit plus de quatre-vingts ouvrages, notamment des écrivains flamands Hugo Claus (Le Chagrin des Belges) et Tom Lanoye (La Langue de ma mère), d'écrivains polonais, dont S.I. Witkiewicz, Marian Pankowski, Bruno Schulz, SÅ‚awomir MroÅ1/4ek, ou du grand auteur tchèque Karel Capek.
Pour l'écriture de ce roman, il s'est inspiré de son expérience de boursier en Pologne à l'époque qu'il décrit. -
Je me suis assis. Je crois que c'est ce qu'on voulait de moi. Une chaise était là. Exprès, évidemment. Une simple chaise, banale, en bois blanc, du genre chaise de cuisine comme on en trouvait jadis, une chaise bon marché. Je me suis assis, et j'ai attendu. Quelqu'un, quelque part, sans doute, me regardait, me surveillait. Je me suis assis, et j'ai attendu. Quelqu'un, quelque part, sans doute, me regardait, me surveillait. Derrière une fenêtre que je ne voyais pas, derrière une glace sans tain, ou par le trou de la serrure, ou par une f Je me suis demandé ce qu'on voulait de moi. Sûrement, il y avait des gestes, des mouvements, des attitudes à adopter. J'avais beau réfléchir, je ne trouvais pas. Je ne savais même pas pourquoi j'étais là, ni comment j'y étais arrivé. Cela se produit fréquemment, comme des absences, des trous. Je suis quelque part, seul ou non, et je sens bien qu'il y a quelque chose à dire, quelque chose à faire, mais quoi ? Cela se passe tout le temps. Souvent aussi, je me vois comme de l'extérieur, dans une chambre close, ou dans un couloir, un salon, une cuisine, une salle de bain, une salle de classe, dans la rue, sur une plage, et je me dis Mais qu'est-ce que je fais là, et comment j'y suis venu ?
Qui est cet homme, André, enfermé dans une pièce inconnue ? Pourquoi est-il là, et depuis quand ? Que va-t-il lui arriver ? Quelle est cette étrange fascination qu'il éprouve devant une petite tache sur le mur ?
Peu à peu, des éléments de sa vie passée lui reviennent, la sensation d'avoir été à la fois lui-même et quelqu'un d'autre, ou même quelque chose, une plante, un objet... D'avoir été à la fois, ou alternativement, quelque part et dans d'autres univers. Des mots lui reviennent, dont il cherche à pénétrer le sens profond. Et des images terribles, sanglantes...
Des gens, hors de la pièce, l'observent et notent. Ils cherchent à comprendre cet homme, qui aurait assassiné sa compagne. Mais pourquoi ? Est-il fou ? Et quelle sorte de folie ? Ou un manipulateur ?
Le lecteur se pose avec eux ces questions, jusqu'au coup de théâtre final, qui le fait basculer dans le fantastique.
MOTS CLÉS Roman. Huis clos. Suspense. Crime. Folie. Fantastique.
L'AUTEUR Après une enfance africaine, Liliane Schraûwen a fait des études de lettres qui l'ont menée à l'enseignement et, surtout, à l'écriture. Elle a publié une quinzaine de romans et recueils de nouvelles (dont La mer éclatée, finaliste du prix Rossel, La Fenêtre, prix du Parlement, Instants de Femmes, prix Emma Martin), ainsi que des ouvrages historiques et de la poésie. Elle collabore à diverses revues, notamment à Marginales. -
Sa vie, elle la voyait comme un boulevard, se marier, avoir des enfants, acheter une maison et voilà....
Charlotte, jeune belge « de bonne famille », est partie vivre à Chicago, où son mari, promis à un brillant avenir, a décroché une bourse universitaire puis un poste dans la finance. Quand elle apprend que celui-ci la trompe, son univers s'effondre. Elle s'enfuit avec l'espoir de lui faire prendre conscience que c'est elle qu'il aime et qu'il a besoin d'elle, et se retrouve à Eden Beach, une station balnéaire sur la côte Est, où elle n'a jamais mis les pieds. Le choc est de taille. C'est qu'on est aux States, et en 1970 ! La guerre au Vietnam fait rage, la jeunesse se libère des carcans et prône l'amour libre, les filles prennent la pilule... Devenue serveuse dans un resto, elle découvre au contact d'une nouvelle amie de jeunes réfractaires à la guerre, un cuistot noir en cavale, une secte à prétentions mystiques, un univers à cent mille lieues de ce qu'elle a connu à Bruxelles dans son milieu bien-pensant. Sa vie ne sera plus jamais la même. -
Publié en 2006, prix des Bibliothèques de la Ville de Bruxelles, Les mots de Russie était le premier volet d'un triptyque dont les deux autres, Les tulipes du Japon et La Maison du Belge, ont paru aux éditions M.E.O. Il n'était plus disponible en librairie. Bien que chacun de ces ouvrages puisse être lu indépendamment des autres, il était important de rééditer cet éclairage essentiel sur la vie d'Élisabeth, le personnage des trois romans. Née d'une mère polonaise et d'un père russe qui se sont rencontrés à la sortie des camps, tous deux profondément perturbés par ce qu'ils avaient subi, Élisabeth a été une enfant martyre, tiraillée entre la violence de sa mère et les exigences de son père qui, la voyant douée pour l'écriture, exigeait qu'elle raconte sa vie, dont il lui confiait des bribes romancées. Après le suicide de ses deux parents et une période amnésique, elle s'est vouée à la reconstruction de sa propre histoire et à la quête de la vérité sur ses géniteurs. Née en 1947 à Passau d'un père russe et d'une mère polonaise, tous deux rescapés des camps, Isabelle Bielecki reçoit la nationalité belge en 1963, obtient une licence en traduction puis un diplôme de courtière en assurances, et consacre sa carrière au monde nippon des affaires tout en s'adonnant à sa passion de l'écriture. Outre ces trois romans autofictionnels, elle a publié plusieurs pièces de théâtre, des nouvelles, des recueils de poésie et a créé un nouveau genre de poème court, le stichou, qui fait l'objet d'ateliers d'écriture.
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Paru il y a quarante ans chez Robert Laffont sous le titre de Nicolas Gayoûle, voilà un livre qui a, comme certains vins, bonifié avec le temps. S'articulant autour de la figure tutélaire d'un grand-père, conteur et chansonnier, il se développe par épisodes dans une vie comme exaltée, où les coeurs purs côtoient les âmes damnées et où les faits et gestes s'inscrivent dans un registre tantôt truculent, tantôt tragique ou intime, pieux ou paillard, et toujours émouvant. Liberté de ton, vigueur, mouvements d'humeur et traits d'humour dynamisent ces histoires de désir, de naïveté et de tendresse, ces amours au fond du soir, ces tentations terribles, ces fidélités et infidélités, ces ivresses et ces batailles. Une allégresse de vivre et de voir court à travers les images drues, charnelles et baroques, avec à la clé spots et proverbes d'amon nos ôtes. N'est-ce pas de ces fêtes, fureurs et passions dont nous avons le plus besoin en notre époque dénaturée, désenchantée, précipitée dans la course mercantile du progrès, où les racines se raréfient, se perdent, s'épuisent ? Né en 1949 à Ferot-Ferrières dans les Ardennes liégeoises, Jean-Pierre Otte vit aujourd'hui à Larnagol dans le Lot. Épicurien, passionné par le vivant, aimant la marche et le vin, il vit depuis ses débuts de sa plume et de sa voix, en étant également chroniqueur dans les journaux, conteur à la radio et en spectacle, conférencier et peintre. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages chez des éditeurs comme Robert Laffont, Julliard, Seghers...
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Chez une artiste inquiète et visionnaire, un arbre illuminé par le soleil couchant induit l'image d'une Source incandescente, en quête de laquelle elle part vers l'Est pour un voyage à la fois réel, onirique, mystique, initiatique. Elle rencontre un moinillon qui pourrait être Rimbaud réincarné, une oratrice révoltée, un vieil ascète, un enfant né des eaux, une étrange statue, des danseuses, des dieux un brin coquins, des foules errantes et intemporelles, des oiseaux messagers... Réel autobiographique et fiction se mêlent ou fusionnent. « Monique Thomassettie est à la poursuite de ce qui fait notre univers, notre destin dans leur imprenable portée. Elle a une vision protéiforme de notre aventure humaine et cosmique la plus cachée. Celle qui affleure dans les légendes, mémoires du monde. Qui s'interroge aussi dans les philosophies. » Luc Norin, La Libre Belgique. Auteur de plus de 80 livres et d'un millier d'oeuvres plastiques, Monique Thomassettie élabore une des oeuvres les plus singulières de notre époque, aux confluents de la poésie, du conte, du récit intérieur et du théâtre, marquée par une spiritualité proche de la mystique, indépendante des dogmes, confrontant avec les sources religieuses une symbolique personnelle profondément vécue. (Gilpro) [Son oeuvre] trace des voies multiples, étranges, errantes. Elle nous conduit constamment là où nous n'avions guère l'habitude d'aller. [...] Elle nous fait dériver de l'imaginaire au symbolique. (Jean-Luc Dubart)
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Il y a quelques années, une jeune fille africaine venue faire ses études en Europe a subi un viol collectif d'une extrême violence. Laissée pour morte, elle a été sauvée, physiquement « réparée », puis, après un séjour en hôpital psychiatrique pour amnésie partielle, après une thérapie pour de sévères séquelles psychosomatiques, s'est peu à peu reconstruite. C'est sous la forme d'un roman-soliloque, avec l'assentiment de la victime, que Pascal Vrebos lui rend hommage. Mariama nous dit ce parcours d'un supplice et d'une renaissance à travers un conte-parabole qu'elle prête à son grand-père, ancré dans le terroir africain telle une madeleine proustienne, mais perverti par la mémoire, contaminé par le récit lui-même comme une ultime mise en abyme qui l'aide à surmonter l'indicible. Héroïne malgré elle, Mariama émeut, ébranle et apostrophe les hommes. Pascal Vrebos, producteur et présentateur de radio-télévision, dramaturge traduit et représenté jusqu'à Hollywood, professeur honoraire de l'ULB, est aussi l'auteur de romans et de témoignages comme Le Gorbatchoc. Il a rencontré de nombreuses personnalités (Les Ultimes Entretiens avec Henry Miller), a réalisé une « première » historique en interviewant durant deux heures le Roi Albert II et la Reine Paola, a signé sur Netflix, avec Georges Huercano, Soupçons, six épisodes consacrés à l'Affaire Wesphael. Pascal Vrebos est l'auteur de plus de trente-cinq pièces de théâtre dont plusieurs ont été jouées avec succès en Belgique, mais aussi à l'étranger, là où le public ne connaît pas le Vrebos journaliste vedette de télévision. Il est aussi un auteur engagé et humaniste. Pour s'en convaincre, si besoin en était, il suffit de lire ce texte bouleversant. Vrebos est encore, à la manière de Ionesco ou Beckett, un fastueux dilapideur de créations verbales, un révélateur d'hypocrisies et de simagrées, un chercheur de vérité derrière les apparences. (Jean Jauniaux, écrivain, Président honoraire de PEN CLUB Belgique).
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Deux femmes gravissent les pentes du Mont Xîn, où, au XIIe siècle, un couple d'amants philosophes a institué un rite faisant de l'érotisme une voie spirituelle. L'une est novice dans un monastère qui le perpétue sous la houlette d'un Maître vivant en solitaire dans son ermitage. L'autre, Soyindâ, est à chaque étape assaillie par les souvenirs. Enfant «â€‰naturelle », pauvre, solitaire, ostracisée, elle a découvert la danse interdite aux femmes en imitant des animaux, le vent dans les branches, les remous du lac... Elle a fugué, est devenue danseuse dans un faux temple voué aux ébats de riches débauchés, s'est faite moniale pour suivre son amie d'enfance, puis, défroquée, s'est lancée dans une brillante carrière de danseuse. Avant de se retirer dans l'anonymat, elle vient saluer une dernière fois le vieux Maître dont les jours sont comptés. Roman d'aventure, de quête intérieure et de réflexion. Sur l'art, l'authenticité et ses dévoiements, la sexualité humaine, la spiritualité, l'emprise délétère des religions et des systèmes de pensée, l'inévitable sclérose de toute institution, la relativité de toute morale... Adam est un auteur qui ne se place ni au centre ni devant le monde, il se poste en bordure de celui-ci, comme on s'aventure au bord d'un gouffre, au risque d'y choir [...] [Il] fait à tout moment ressortir cette violence latente qui sous-tend la vie quotidienne [...] [une] attention sans complaisance, [une] objectivité sans froideur [...] (Jacques De Decker, Le Soir.) Ex-médecin militaire, coopérant au Congo, casque bleu en Bosnie-Herzégovine, Gérard Adam est l'auteur d'une vingtaine de romans et recueils de nouvelles. Également traducteur du bosno-croate, il est titulaire de plusieurs prix littéraires et a obtenu le prix international Naji Naaman pour l'ensemble de son oeuvre.
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Deux hommes partagent une chambre d'hôpital. L'un est médecin, l'autre comédien. Ce dernier découvre par hasard le journal intime du médecin. Une idée lui vient: « Pourquoi ne profiterions-nous pas du temps qui nous est imparti entre lit et bistouri pour théâtraliser quelques histoires de votre cahier? Je serai l'homme de théâtre répondant au médecin par la voix du théâtre.» Et tous deux, le temps d'une nuit, rejouent leur vie. Pour le médecin des études entamées en mai 68, une conception sociale de sa vocation, une galerie de portraits tantôt drôles et tantôt émouvants, tandis que le comédien lui remontre la proximité de l'art médical et du théâtre de la vie, dont le praticien est à la fois acteur et spectateur privilégié. - Roman original, constitué de bout en bout d'un seul dialogue, qui, tout en défendant une médecine sociale, en fustigeant les dérives commerciales de la médecine actuelle et en brossant une galerie de patients étonnants, établit un curieux parallèle entre l'art de guérir et celui du comédien. - Un humanisme sans miévrerie. - Deux romans précédents qui ont attiré l'attention sur l'auteur. Un roman original, constitué de bout en bout d'un seul dialogue, qui, tout en défendant une médecine sociale, en fustigeant les dérives commerciales de la médecine actuelle et en brossant une galerie de patients étonnants, établit un curieux parallèle entre l'art de guérir et celui du comédien. Un humanisme sans miévrerie. Serge Peker a longtemps exercé la médecine à Paris tout en participant à une revue critique de cinéma. Il a déjà publié deux romans aux éditions M.E.O. Felka, une femme dans la Grande Nuit du camp, librement inspiré de la vie des peintres «décadents» Felka Platek et Felix Nussbaum, et La Vivaldi, soliloque d'une vieille dame qui, à travers les infimes événements, cocasses ou pathétiques, de sa maison de repos, revisite son enfance dans le quartier de Belleville puis son périple de jeune fille juive partie se réfugier en zone libre.
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L'Ardenne des années cinquante voit affluer les touristes venus de Bruxelles et de Flandre, tandis que les mentalités de ses habitants évoluent. Ruffin, un bûcheron, a une brève relation avec Shirley, une Bruxelloise mariée et mère de deux jeunes enfants. Celle-ci se retrouve enceinte d'une fille, Adeline, qui va se révéler atteinte d'une maladie évolutive rare affectant notamment les yeux. Ruffin, victime d'un incendie de forêt, se rapproche de sa femme, avec laquelle il n'a pas eu d'enfants. Mais celle-ci décède dans un accident. Se sentant inutile, Ruffin emploie ses forces restantes au service des villageois. Ainsi, au fil du temps, se lie-t-il d'amitié avec Adeline. Il lui apprend à reconnaître les arbres au toucher, les oiseaux à leurs chants, il lui fait monter Belle, son vieux cheval de trait, et lui offre un chien d'assistance, Calou. Il ignore s'il est le père biologique de la fillette, mais qu'importe, il voit en elle, la malvoyante, un soleil renouvelé... Inspiré d'une histoire réelle, ce roman offre un témoignage poignant sur l'amitié intergénérationnelle, la bienveillance et le dépassement de soi, sans occulter les zones d'ombre de l'âme humaine. Ardennais de naissance et Liégeois d'adoption, conservateur des hypothèques retraité et collaborateur à des revues juridiques, Jean-Pierre Balfroid se partage entre sa famille, la marche en forêt ou à la mer et l'écriture.
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Au 5e siècle, Rome a sombré dans le chaos et Byzance est devenue la capitale du monde chrétien. Ceux-ci, désormais majoritaires, s'emploient à étouffer les derniers foyers du paganisme. Deux hommes, un moine et un réfugié romain fortuné, suivent chacun leur destin?: dans la ville festive d'Antioche, surnommée la «?Perle de l'Orient?», Rufin, demeuré fidèle aux anciennes croyances, s'abreuve aux plaisirs de la vie?; au contraire, Paphnuce s'en est détourné au profit d'une existence pieuse derrière les murs d'un monastère, avant de prendre la décision radicale de vivre solitaire au sommet d'une colonne en bordure du désert. Mais les temps sont incertains, même pour un stylite, et jamais le jugement dernier n'a semblé aussi proche... Une époque en proie aux désordres de la nature, aux invasions, aux passions humaines, oscillant entre ferveur et cruauté, plaisirs charnels et mortifications, transcendance et fanatisme religieux, mais qui trouve quelquefois un salut provisoire dans l'amour.
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Adèle « l'hirondelle » meurt victime d'une pandémie et Damien, son époux, est dévasté. Son univers s'effondre, Ixelles, son métier de journaliste, ses amis... Il décide alors de rompre avec cet environnement délétère et prend le train pour Ostende, où il retrouvera Stella Maris, la demeure vieillotte où sa famille a vécu. Il renouera avec le frère Marc, son ancien professeur, mais aussi le confesseur bienveillant d'autrefois ; il cherchera à savoir si son père Louis, accusé d'avoir tué Lucie, son dernier amour, est toujours en fuite ou a quitté ce monde. Mais le mystère reste opaque et Ostende, ravagée par le virus, couve la nouvelle vie du journaliste, empêtré dans une obscure affaire de malédiction, moqué par un cortège de masques, sensible aux boursouflures de James Ensor et requis par les rigueurs marines. Entre pluie et vent, écriture illisible du sable sur les fenêtres, Damien reprend possession d'une Flandre mythique où le passé présent le refaçonne.