Que va devenir la gravure du diabolique Félicien Rops, Celle qui fait celle qui lit Musset, objet d'une saisie judiciaire?? Alain Dantinne promène son lecteur ici et ailleurs, dans l'Entre-Sambre-et-Meuse ou au bord de la Semois, nous invite à Paliseul pour un dîner d'adoration ou nous entraîne dans des paysages plus lointains, au Congo (au temps du Zaïre), en Espagne, en Écosse ou dans les pas du jeune Pablo Neruda au Chili.
Des années septante à aujourd'hui, ces quatorze nouvelles reviennent, non sans humour quelquefois, sur des situations politiques ou des aventures plus personnelles?; elles témoignent d'un idéal de vagabondage et d'insoumission au travers des soubresauts de la société ou d'un questionnement plus intime.
Dans un château, une jeune captive croit échapper à ses tortionnaires. Dans un salon du livre, un auteur espère échapper à l'ennui. Raphaël peut-il retrouver le fil de son passé, Siham celui de son avenir?? Un thriller se faufile à travers un Tournai méconnu, où l'émancipation féminine se heurte à un tsunami réactionnaire. Philippe remy-wilkin est un auteur polygraphe (romans, contes, nouvelles, études/essais, récits authentiques, scénarios). Licencié en Phililogie romane, il enseigne quelques années avant de se consacrer à sa passion de l'écriture conjuguée à un emploi administratif. On lui doit de nombreux écrits variés, dont Lumières dans les Ténèbres (Samsa, Award Sabam Littérature). Il alterne fiction et critique culturelle, notamment pour Le Carnet et les Instants.
Moussa a traversé la mer, a marché longtemps, s'est caché dans un camion, a marché encore. Arrivé à Bruxelles, la faim, la fatigue et le froid ne se sont pas tus. Marleen a encore de longues années à tenir, sans soutien, à l'abri des regards. Boire beaucoup, regarder la télé, boire encore sont ses seules occupations. Quand il frappe à sa porte et lui demande le gîte, elle accepte. Entre les deux, une relation se noue, entre dépendance et affection, jusqu'au drame.
Confetti sur la mappemonde, la Belgique a engendré parmi les plus grands cyclistes de l'histoire, hébergé parmi les courses les plus prestigieuses. Une telle histoire ne se débobine pas sans ses secrets, ses récits cachés dans les replis de la pellicule, tantôt glorieux, tantôt honteux. L'itinéraire fait étape à Remouchamps, Florennes, Ruisbroek, Bruxelles, Deux-Acren, Audenarde, Izegem, Roulers et Eeklo, chez Guillaume Martin, Firmin Lambot et Léon Scieur, Giovanni Jiménez, Eddy Merckx, Claudy Criquielion, Johan Museeuw, Johan Bruyneel, Patrick Lefevere et les frères De Vlaeminck. Neuf escales d'est en ouest?; une douzaine d'hommes façonnés par le goût du supplice et du triomphe, vénérés ou maudits?; une cinquantaine de protagonistes en soutien, de Michel Dernies à Hilaire Van der Schueren, en passant par Émile Masson et Wout van Aert. Cent ans de cyclisme belge, un siècle d'histoires vivantes. Il était impossible d'évoquer l'histoire du cyclisme belge, aussi secrète soit-elle, sans se cogner au grand Eddy Merckx. Non pas pour raviver une millième fois le souvenir de ses exploits, mais pour enquêter sur les coulisses du départ du Tour de France 2019 organisé en son honneur à Bruxelles, où la Belgique a rappelé dans un barnum de bidons et de boyaux qu'elle tient à rester l'épicentre mondial du cyclisme, peut-être le seul sport qui par sa dramaturgie surpasse la vie. Les textes de ce recueil, légèrement remaniés par leurs auteurs pour l'occasion, sont initialement parus dans les magazines Wilfried et Eddy.
Et puis Azad arrête de parler de lui. Il reste silencieux un certain temps. Fabienne ne sait pas quoi dire. Alors le violon remplace la voix. Azad joue. Puis il demande?: - Tu aimes quoi comme musique Fabienne?? - Je ne sais pas. Tout. Enfin non, pas tout. Joue-moi des airs de ton pays.
À sa naissance, Héloïse est rejetée par son père. Cet aristocrate campagnard la rend responsable de la mort de son épouse lors de l'accouchement. Affectée d'un pied bot, l'enfant l'apprivoisera pourtant. Pour lui trouver un prétendant que ne rebute pas son handicap, il convie à une fête somptueuse le gratin de la noblesse. Quelques jeunes gens supputent l'étendue de sa fortune, mais rien ne se passe comme prévu... Entre passions et manipulations, drame et rédemption, l'histoire d'Héloïse de Sterpigny et de sa famille traverse tout le vingtième siècle.
Le jeune Aubain supporte mal la comparaison avec son frère aîné disparu aux premiers jours de la Grande Guerre. Au point qu'il se demande qui il est vraiment. Peut-il apaiser son désarroi dans un village où les cicatrices du conflit sont encore douloureuses ? Est-ce que la bonhomie des uns, l'affection et la sagesse des autres l'emporteront sur la malveillance et le découragement?? À qui confier ses tourments?? Heureusement, la Lesse est là, dans toute sa beauté, confidente, conseillère, mais la rivière aussi peut parfois être jalouse...
Je suis la troisième de sept filles, l'Elsa, la silencieuse, la Triolet de la ferme crottée. «?Une pour toutes, toutes pour une?», c'est notre devise familiale d'après ma mère. Pourtant, le 3 décembre 1976, mes dix-sept ans en poche, je quitte mon village pour la ville, la toute grande ville...Le Premier Accroc est un roman d'apprentissage où la solitude, l'ennui, le manque, la colère et les peurs s'entrechoquent pour donner à l'écriture de la jeune narratrice un écho tout en justesse musicale.
Que cherche ce jeune homme idéaliste en ces saints lieux?? Des réponses à ses questions existentielles et sa voie parmi tant de chemins de vie, sans doute. Mais c'est un frère novice assassiné qu'il découvre bientôt derrière les murs de son institution religieuse... D'un couvent bruxellois à un ermitage ardennais et d'une Semaine Sainte bien peu régulière à un sombre passé guerrier, l'enquête policière bute et trébuche entre cachotteries et dénis. C'est que même dans la clôture d'un monastère liégeois, on oublie que le mensonge est un péché... capital?!
Elle enchante nos âmes d'enfant, illumine nos longues soirées d'hiver, cristallise nos espoirs de nouvelle année. Elle est synonyme de bataille, de pieds glacés et de glissades plus ou moins contrôlées et fait partie de notre imaginaire collectif. Magique, féerique, la neige, au centre de ce recueil de nouvelles et de réflexions, sera-t-elle la prochaine victime du réchauffement climatique ? Marc Piret nous saisit aux moufles pour un rendez-vous avec la Reine blanche dans ce livre qui se déguste comme un grog, bien nécessaire avant d'envisager l'inconcevable : vivre un jour, peut-être, le dernier hiver de la neige.
La femme soulève de la poussière quand elle marche, car la terre est sèche. La terre est morte, c'est ainsi qu'elle devient de la poussière. La poussière est la terre chaude, morte et sèche. La femme marche de cette façon?: tout droit. Elle ne pense pas aux belles choses de sa vie, elle ne pense pas aux choses tristes. Elle ne pense à rien du tout. Le ciel est blanc, la route est blanche, la vie est devenue toute blanche, et noire.
Entre Noël et Nouvel An, la période des fêtes constitue une parenthèse enchantée. Un cauchemar sauve une vie. Un homme surgit dans une maison arme au poing uniquement pour qu'on l'écoute. Un enfant autoproclamé roi part sur la piste d'un trésor. Et les communications avec l'au-delà fonctionnent plutôt bien...
Julius vit dans un monde aux contours flous et ternes, jusqu'au jour où il découvre par hasard une statuette représentant le dieu Pan. Est-ce grâce à elle qu'il retrouve bientôt le goût des choses et des gens ? Au croisement de la grande et de la petite histoire, de la Wallonie au Moyen-Orient en passant par l'Allemagne, le petit dieu au sexe dressé le conduira à redécouvrir l'art, le désir, l'amour. Un roman où le fantastique se teinte de poésie.
Ils sont quatre. Quatre auteurs débutants sélectionnés pour une résidence d'écriture au château du comte Gédéon de Ducart d'Olise. Quatre auteurs qui espèrent entrer par la grande porte dans le carré VIP de la littérature. Ils sont quatre et comme toujours, dans ces cas-là, il n'en restera qu'un... Alors qu'au coeur de la résidence, les prétentions des uns se heurtent aux incompréhensions des autres, les malentendus font osciller l'histoire entre huis-clos et farce burlesque. Les portes claquent, les chiens bavent et les quiproquos révèlent les motivations plus ou moins réelles d'un petit monde littéraire imaginaire (?) à la recherche de sa destinée.
Ma Bellissima, tu t'en vas. Ce n'est plus qu'une question de temps. Tu te rends peu à peu à ton mystère comme le blé à sa moisson. Se peut-il que la beauté d'un déclin surpasse toutes les beautés ? Tu coules dans mes veines avec la douceur violente des tendresses trop contenues. Je veux être là, veiller sur tes pas qui se fanent au seuil de l'irréversible aurore. Ma Dolce, à quelle vitesse grandissent les âmes ? La mer se réchauffe-t-elle quand le soleil meurt en ses eaux ? Quel regard portons-nous sur nos vieux ? Emportés par nos vies trépidantes, nous préférons détourner les yeux de ceux-là devenus inutiles, et qui s'obstinent à nous rappeler la maladie, le déclin, la mort. À travers ce magnifique récit adressé à sa grand-mère, Isabelle Michiels nous offre un tout autre regard. D'une plume infiniment poétique et ciselée, il ne nous parle que de tendresse. L'auteure accompagne sa «?Dolce Nonna?» au plus intime de sa navigation, à la fois douloureuse et sereine, sur la rivière de la fin de vie. Et le miracle est que le lien qui unit l'aïeule et la petite-fille apaise peu à peu celle-ci et lui fait entrevoir un autre rapport au monde, plus serein, plus lumineux. Thierry-Pierre Clément
De la bolognaise congolaise au flan de Bon-Papa, chacun de ces Petits Plats puise avec tendresse ou drôlerie dans un moment culinaire. S'ouvre alors un monde, celui des goûts, des souvenirs d'enfance et des amours, amères ou joyeuses. Les ingrédients de leur écriture, sous l'égide de Marie Delcourt, Claire Lejeune ou Marguerite Duras, cristallisent chacun de ces fragments de vie, en une sorte de mémoire collective.
Deux récits, l'un centré sur une petite fille puis une adolescente, l'autre sur une femme. Peut-être -?sans doute?-, le même personnage à différents moments de sa vie? Larmes de crocodiles évoque les relations de la petite fille avec sa mère. La tension est extrème, la mère est peut-être un monstre. En même temps, chaque étape est mise en pesrpective avec un conte. L'histoire personnelle, intime, devient histoire universelle. La mère et la fille, des types. Siamois explore la relation d'emprise au sein d'un couple. Racontée du point de vue de la femme, qui subit la violence et s'adresse à son compagnon, son bourreau mais aussi son siamois, en «tu».
Le 24 octobre 1984, au cimetière de Montmartre, Claude de Givray prononce l'éloge funèbre de son ami François Truffaut.
« Si François n'était pas né, s'il n'avait pas été cinéaste... » Et moi, que serais-je devenu si François Truffaut n'avait pas existé ?
À 16 ans, je n'aurais pas parcouru les rues de Liège une caméra à la main, ni fait la sortie des écoles de filles, en quête de jolies actrices.
À 17 ans, je n'aurais pas pris le rapide Moscou-Paris de 00h10, aux Guillemins, pour découvrir un film en exclusivité, remonter les Champs-Elysées, sonner à certaines portes.
À 20 ans, sans sa lettre merveilleuse, sur papier pelure, postée à Paris, je ne me serais pas jeté dans l'écriture d'un roman.
Et, à 39 ans, quittant mon journal un dimanche soir d'octobre, après le bouclage de la dernière édition, je ne me serais pas mis à pleurer comme un enfant perdu...
- Je vois dans tes yeux que tu es perdu. Je connais ce regard, dit Zara. - Et que vois-tu dans mon regard ? - Tes yeux me disent que tu t'en vas. Oumar regarde ailleurs et ne répond pas.
Je pris chacun des visages dans mes mains, caressai les cheveux, les joues que j'avais polies. Mes doigts me parlaient, les yeux m'agitaient le coeur, le souvenir pouvait se construire dans ma tête. Je pouvais mieux imaginer d'où je venais, de qui j'étais la synthèse, de quel amour j'étais né. J'imaginais, à voir le visage et les yeux, qu'elles avaient été les attentions de mon jeune âge, l'amour qui avait dû accompagner ma naissance, le bonheur du début. Je devinais la douceur que m'avait donnée une maman, ma maman, dont je faisais connaissance, enfin. Je ne pleurais pas, mais des frissons me parcouraient le dos. J'avais, sans le savoir, recomposé mon histoire. Passager curieux de notre temps, boulimique de l'autre comme de l'art, la vie sociale et la politique, Benoit Piedboeuf écrit dans le refuge intime du soir et de la nuit . Ce premier recueil de nouvelles rassemblent des textes émouvants qu'il a sorti de son imaginaire, inspirés de ses rencontres et ses expériences de la vie et de la mort. Ce premier tome en appelle d'autres.
Léon est un salaud, un tueur. Il est belge aussi. Mais c'est l'anti-Tintin. Il livre sa confession dans un long monologue qui s'étend sur 16 jours, qui correspondent chacun à un chapitre. Sa confession, il la fait à une dame dont on ne sait s'il s'agit d'une enquêtrice, d'une journaliste, d'un juge ou d'un flic... Ce récit trace une sorte de destin, depuis le meurtre de Julien Lahaut, marqué par des actes sordides, cruels, voire inhumains. Une vie exceptionnelle, marquée d'aventures et d'actions ; des tribulations aux quatre coins du monde où se jouent les épisodes, et où se croisent les destins, qui vont construire le xxe siècle et dont Léon se trouve le témoin. Un monde de franches crapules, assumées et décomplexées, stipendiées selon les opportunités qui motivent les états occidentaux à cette époque. Avec son nouveau roman, André-Joseph Dubois réussit l'exercice difficile d'analyser les quatre décennies durant lesquelles le monde moderne va se reconstruire à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale. Au travers d'une grande fresque qui se lit comme on regarde un bon film en noir et blanc, il met en scène son Léon avec un tel talent qu'il pourrait vous dégouter comme vous attendrir. C'est tout le paradoxe du personnage que fait évoluer l'auteur dans un monde vivant sous la menace du communisme, des stratégies, des rapports de force et des provocations entre l'Est et l'Ouest.