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Littérature
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Ce premier roman singulier commence avec la mort d'un mammouth à l'ère glaciaire et finit par une burlesque chasse au porc lors d'un enterrement dans le Midwest d'aujourd'hui. Entre-temps, on aura assisté à deux inondations, à quatorze bagarres, à trois incendies criminels, à une émeute dans une mairie, à une tornade dévastatrice et à l'invasion de méthodistes déchaînés ; on aura suivi la révolte d'une équipe d'éboueurs et vu comment un match de basket se transforme en cataclysme.
Tout se passe dans la petite ville de Baker, sinistre bourgade du Midwest ravagée par l'inceste, l'alcoolisme, la violence aveugle, le racisme et la bigoterie. Au centre des événements, John Kaltenbrunner, un enfant du pays, en butte à toutes les vexations, animé par une juste rancoeur. Comment John se vengera-t-il de la communauté qui l'a exclu ? Jusqu'où des années de désespoir silencieux peuvent-elles conduire un être en apparence raisonnable ?
Dans un style flamboyant, Le seigneur des porcheries retrace l'histoire de cette vengeance, telle qu'elle est contée, après la mort de John, par un des « humiliés et offensés » qu'il défendait.
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Nord de la Californie, fin des années 1960. Evie Boyd, quatorze ans, vit seule avec sa mère. Fille unique et mal dans sa peau, elle n'a que Connie, son amie d'enfance. Lorsqu'une dispute les sépare au début de l'été, Evie se tourne vers un groupe de filles dont la liberté, les tenues débraillées et l'atmosphère d'abandon qui les entoure la fascinent. Elle tombe sous la coupe de Suzanne, l'aînée de cette bande, et se laisse entraîner dans le cercle d'une secte et de son leader charismatique, Russell. Caché dans les collines, leur ranch est aussi étrange que délabré, mais, aux yeux de l'adolescente, il est exotique, électrique, et elle veut à tout prix s'y faire accepter. Tandis qu'elle passe de moins en moins de temps chez sa mère et que son obsession pour Suzanne va grandissant, Evie ne s'aperçoit pas qu'elle s'approche inéluctablement d'une violence impensable. Dense et rythmé, le premier roman d'Emma Cline est saisissant de perspicacité psychologique. Raconté par une Evie adulte mais toujours cabossée, il est un portrait remarquable des filles comme des femmes qu'elles deviennent.
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Tout juste débarquée de sa campagne, la jeune Antonia devient strip-teaseuse à San Francisco.
Arrivée là presque par provocation, en combattante lesbienne féministe, elle devient vite accro à l'argent facile et aux regard des hommes. Mais quand cette ancienne boulimique sujette aux addictions tente de reprendre le contrôle de sa vie, sa mère tombe malade. Pour payer ses soins, Antonia doit remonter sur scène, voire aller plus loin encore, quitte à risquer la prison...
De San Francisco à Los Angeles en passant par La Nouvelle-Orléans, Antonia Crane dépeint l'industrie du sexe, sa face sombre, mais aussi la solidarité qui s'y déploie. Tour à tour Stevie, Violet, Candy ou Lolita, c'est cachée derrière des pseudonymes aguicheurs qu'elle explore les tréfonds du désir humain. Et appréhende la solitude qui tenaille ses clients autant qu'elle.
Porté par un regard tendre et sans fard, ce premier roman autobiographique raconte l'histoire d'une fille prête à tout pour sauver sa mère, et d'une femme bien décidée à construire ellemême sa liberté, et à s'affranchir jusqu'à s'accepter, enfin.
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En rentrant d'un réunion Tupperware bien arrosée, oedipa Maas apprend qu'un ex-petit ami l'a nommée exécutrice testamentaire. Le legs est étrange : des dizaines de faux timbres, signes de ralliement d'une bande de conspirateurs déjantés... Thomas Pynchon dessine la fresque impitoyable d'un mode sans queue ni tête, et brouille les pistes avec une allégresse contagieuse.
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Friction : délires et faux-semblants de la globalité
Anna lowenhaupt Tsing
- Empecheurs De Penser En Rond
- 3 Septembre 2020
- 9782359251791
Friction : que se passe-t-il dans les « zones-frontières » où se développe une économie sauvage, ravageant les ressources, les plantes, les animaux, les forêts et les cultures humaines ? Où aucun droit ne limite plus la puissance de bandes armées qui constituent l'avant-garde d'un capitalisme à la fois moderne et archaïque ? Anna Tsing nous emmène à Bornéo chez les Dayaks meratus, mais ce pourrait aussi bien être en Amazonie au Brésil.
Friction : comment entendre le cri de tous ceux et celles - humains et non-humains - qui disparaissent dans un maelstrom de destructions où la forêt laisse place à des plantations de palmiers à huile ? Comment apprendre à regarder une forêt que l'on croyait sauvage comme un espace social, habité ? Comment faire l'histoire de la botanique en redonnant aux peuples indigènes le rôle qui a été le leur ?
Friction : comment des lycéens et des étudiants indonésiens amoureux de la nature ont-ils appris, pas à pas, à refaire de la politique sous la dictature ? Comment les alliances les plus boiteuses peuvent-elles être fécondes ?
Friction : comment faire de l'ethnographie sans se plier aux règles de l'orthodoxie académique, sans théorie à vérifier, mais en fabulant, en rendant perceptibles des aspects de la réalité souvent considérés comme accessoires ? Avec Anna Tsing, il faut apprendre à mettre en suspens nos routines perceptives et nos jugements normatifs, apprendre à sentir et ressentir, à développer une culture de l'attention, apprendre avec ce qui la fait hésiter, avec ce qui l'oblige à multiplier les manières de raconter, les méthodes ethnographiques.
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En tenue d'Eve ; histoire d'une partie d'échecs
Eve Babitz
- Points
- Points
- 4 Février 2021
- 9782757882764
En tenue d'Eve est le récit véridique du jour où Marcel Duchamp a inscrit la scène underground de la Côte Ouest sur le planisphère culturel en jouant aux échecs à Pasadena avec l'auteure, à l'époque une jeune femme dénudée ayant encore beaucoup à apprendre.
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À la fois roman et poème, La maison d'haleine décrit avec précision une petite ville du Sud, Charity, mais adoucit, par la grâce de la poésie, ce tableau impitoyable. Au centre de tout est la maison d'haleine, la «splendide maison déchue». Ceux qui y vivent, maris et femmes, parents et enfants, étouffent d'ennui, cherchent à fuir. Nulle entente, nulle compréhension...
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C'est l'histoire de Sundance, un Sioux qui sombre tre`s jeune dans l'alcoolisme et e ? cume pendant vingt-cinq ans les bars de l'Ouest ame ? ricain. Sans-abri, trimardeur, arnaqueur, rendu presque fou par l'alcool, coince ? entre la rue et la prison, son histoire aurait du^ s'arre^ter la`. Mais lasse ? du harce`lement policier, Sundance contre-attaque. Sa victoire lors d'un proce`s retentissant a` la fin des anne ? es soixante-dix met fin aux abus du syste`me judiciaire envers les alcooliques et entrai^ne une prise de conscience : l'alcoolisme n'est pas un de ? lit, c'est une maladie qui ne se soigne pas derrie`re des barreaux.
Rares sont les te ? moignages de premie`re main de ceux qui vivent dans la rue. Celui de Sundance cristallise nombre de maux de la civilisation qui l'a recrache ? sur le bord du trottoir. Ivrogne, clochard, il est en outre un Indien dans une Ame ? rique qui s'est ba^tie sur la de ? pouille de son peuple. Des e ? meutes en prison aux rode ? os du Montana, de la Seconde Guerre mondiale aux champs de coton d'Arizona, en passant par les trottoirs de Los Angeles, la vie de Sundance nous raconte l'american way of life vu d'en bas.
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« Ni mémoires, ni autobiographie », Little Boy retrace les souvenirs d'un Lawrence Ferlinghetti imaginaire, de sa prime enfance et ses origines européennes aux réflexions sur l'avenir de la démocratie américaine au Caffè Trieste à San Francisco, au crépuscule de sa vie. Les conquêtes amoureuses ou leurs échecs cuisants, Jack Kerouac et Allen Ginsberg, le Mississippi et le Mont Analogue, la Seconde Guerre mondiale et l'écologie, Ferlinghetti délie ici sa langue en toute liberté dans une prose beat fluide et ininterrompue.Originellement paru aux États-Unis le 24 mars 2019, jour de ses 100 ans, Little Boy est enfin disponible en français dans une traduction de son amie et collaboratrice de longue date, Marianne Costa.Après Blind Poet, Démocratie totalitaire, A Coney Island of the Mind et Poésie Art de l'Insurrection, Little Boy est la cinquième publication de Lawrence Ferlinghetti aux éditions maelstrÖm reEvolution, la maison qu'il s'était choisie pour la diffusion francophone de ses recueils.
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Le vol d'Icare ; voyages en Grèce pendant une guerre civile
Kevin Andrews
- Nevicata
- 5 Avril 2019
- 9782875231215
Le Vol d'Icare est le récit de la découverte, de 1947 à 1951, d'un pays mythique par Kevin Andrews, un jeune Américain étudiant en archéologie, enragé de grec, qui a obtenu une bourse à l'École américaine d'Athènes.
Son livre, qui tient du récit de voyage, de l'analyse ethnologique et politique, et de l'autobiographie, est un chef-d'oeuvre. Le grand Patrick Leigh Fermor, comme beaucoup d'autres amoureux de la Grèce, y voyait « l'un des plus beaux livres jamais écrits » sur ce pays.
En 1947, la Grèce est un pays littéralement ravagé par la guerre, l'occupation allemande et surtout la guerre civile, entre collabos et communistes, dont les flammes ne sont pas éteintes. D'où le sous-titre « Voyages en Grèce pendant une guerre civile ». Bien vite l'auteur se passionne pour la Grèce contemporaine, noue des amitiés intenses dans tous les camps, mais parmi les gens les plus simples, les bergers, les paysans et leurs familles. Il nous offre la peinture d'une terre et d'un monde âpres, une galerie d'êtres d'un stoïcisme inouï et d'une pauvreté absolue. C'est pour le jeune étudiant la découverte d'un monde pétri de vérité, souvent tragique, toujours poétique.
À la toute fin du livre, alors qu'il est rentré aux États-Unis, on devine qu'il reviendra en Grèce. De fait, il y émigrera et en prendra la nationalité en 1975. Il décède en 1989, noyé dans la mer Égée.
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L'homme le plus dangereux d'Amérique
Bill Minutaglio, Steven l. Davis
- Nevicata
- 18 Octobre 2019
- 9782875231383
Au cours de la nuit du 12 septembre 1970, un ex-professeur de Harvard du nom de Timothy Leary, réputé pour son exceptionnelle intelligence, saute la clôture de fils barbelés de la prison californienne où il est enfermé.
À Washington, le président Nixon aligne les nuits sans sommeil, embourbé dans la guerre du Vietnam. Les manifestations pacifistes rassemblent des dizaines de milliers d'étudiants sur les campus, des bombes explosent un peu partout dans le pays, les émeutes raciales se multiplient et les Black Panthers menacent d'incendier la Maison Blanche.
Quelques mois plus tôt, Timothy Leary, plus connu comme étant le « Grand Prêtre du LSD », s'était porté candidat aux élections au siège de gouverneur de Californie face à un certain Ronald Reagan. Il fut arrêté pour possession de 2 joints... Son évasion spectaculaire fut le grand fait d'armes de la contre-culture hippie la plus radicale, déterminée à déclencher la révolution et à renverser le gouvernement américain.
Malgré tous les périls, Nixon n'a dès lors plus qu'une obsession : mettre la main sur Leary, qu'il qualifie « d'homme le plus dangereux d'Amérique ».
Basé sur de nombreux témoignages inédits et archives récemment ouvertes, L'homme le plus dangereux d'Amérique est le récit palpitant d'une impitoyable chasse à l'homme menée par le FBI, des USA à l'Afghanistan, en passant par la France, l'Algérie, la Suisse, etc. Un récit au rythme haletant où se croisent hippies défoncés, groupes radicaux américains, d'étranges aristocrates européens, trafiquants d'armes et agents secrets.
Un trip délirant au coeur de la contre-culture américaine !
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Les Tablettes se présentent comme la traduction de tablettes sumerio-akkadiennes vieilles de 4000 ans. Le Chercheur/Traducteur se propose au lecteur d'approcher certaines de ses importantes découvertes en accompagnant ses traductions de ses annotations et de ses commentaires.
Tout cela formerait un ouvrage - certes passionnant - d'assyriologie, s'il ne s'agissait d'une imposture! Le chercheur, le traducteur, les recherches savantes, les découvertes révolutionnaires, les tablettes vieilles de 4000 ans, tout cela est faux!
Ouvrage écrit sur plus de trente années, dans la grande tradition des long poems américains, Les Tablettes croisent génialement archéologie, anthropologie, philosophie, sémiologie et poétique. En interrogeant, via une imposture, les rapports qui régissent le réel au langage, Armand Schwerner explore les fondements mêmes de ce qui nous constitue en tant que sujet. Et, à l'époque où se développait un nouveau langage qui révolutionnerait notre rapport aux choses - l'informatique - il cherchait dans les origines de l'ancien ce qui ce fait de nous ce que nous sommes.
Mais aussi et surtout, tout en nous confrontant, aussi facétieusement que subtilement, à ces questions vertigineuses, il nous convie à une superbe leçon de poésie. Et c'est sans doute là que réside le tour de force de ses Tablettes. D'avoir réussi en quelque sorte à effacer ces milliers d'années qui nous séparent de ces premiers émois écrits, et de nous permettre de nous en émouvoir à nouveau. Comme si ces faux scribes étaient nos contemporains.
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Carte n'est pas le territoire (une)
Korzybski/Alfred
- Eclat
- Premier Secours
- 20 Novembre 1998
- 9782841620296
Ce livre est la première anthologie en français d'écrits de Korzybski. Il permet de juger sur pièces une oeuvre citée et utilisée dans des domaines trop souvent éloignés des préoccupations de son auteur. Le principe de base de la Sémantique générale et du système non-A est la caducité de la logique aristotélicienne, sur laquelle se fonde encore pourtant notre mode de pensée. Les perspectives ouvertes par la Sémantique générale débordent très largement le cadre strictement philosophique, ce qui explique en partie le succès des deux précédentes éditions de ce livre. Pouvoir "penser non-A" est une voie vers ce que Korzybski appelle la "sanité" des hommes et des sociétés.
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Qu'on le veuille ou non, chacun d'entre nous a été fabriqué, moins avec du sang et des gènes que dans un processus pour une bonne part fortuit, par l'impact de choses vues, entendues, senties, goûtées et subies pendant les quelques années qui ont précédé le moment où l'argile dont nous sommes faits a durci.
( ... ) Tout être humain est un site archéologique. L. S.
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« Depuis les années 1950, avec Le Rempart des béguines, La Chambre Rouge, Cordélia, Les Mensonges et L'Empire céleste, jusqu'aux années 1990 avec Adriana Sposa, Divine, Les Larmes, La Maison dont le chien est fou et Sept démons dans la ville, l'oeuvre de Françoise Mallet-Joris exerce une fascination très particulière sur un large lectorat. Le contenu de cette oeuvre, qui est en perpétuelle évolution mais toujours fidèle à sa nature première, s'enracine dans une expérience vécue, observée ou sortie des livres d'Histoire. C'est donc une oeuvre diverse et qui ne recule devant aucun sujet - les relations familiales, la psyché de l'individu, des systèmes de croyance aussi bien nihilistes que mystiques, la sexualité, la conscience féminine, la créativité et les structures sociales au sens large du terme. Françoise Mallet-Joris est aussi à l'aise dans la description de son époque que dans une reconstruction historique qui sait s'appuyer sur des recherches, sans faire fi pour autant de l'imaginaire. » Susan Petit, dont l'étude est rédigée avec vigueur et élégance, soulève toutes ces questions, et bien d'autres encore. Elle conclue en avançant, avec modestie et intelligence, que « l'oeuvre de Françoise Mallet-Joris nourrit notre réflexion, de quelques pistes cohérentes, stimulantes et provocantes, pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.» Que demander de plus à un auteur que sa vie personnelle a entraîné sur son chemin propre mais qui a su conserver un esprit d'ouverture admirable et un questionnement fécond sur l'existence ?
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Jaime est morte par accident à 15 ans. Et Sarah se sent responsable car l'accident est dû à une distraction de sa part. Jaime, c'était sa meilleur amie. Son âme soeur. Comment vivre après un tel drame ? En se repliant sur soi ? En fuyant ses anciens amis ? En évitant de penser ? Ou en essayant d'apprivoiser sa tristesse ? Sarah découvre progressivement que ce deuil l'a profondément changée et qu'il ne sert à rien d'essayer d'étouffer sa nouvelle personnalité.
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