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La Difference
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Découvrez Joseph, le livre de Yun-Sun Limet
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A partir d'un carnet de voyage remonté à la surface et de photographies prises sur place durant l'été 2009, Serge Delaive nous invite à le suivre lors de son troisième séjour dans ce pays que l'on nomme par défaut Corée du Sud, à la fois tellement accessible et ouvert, mais aussi "secret le mieux gardé d'Asie", comme le proclame la sagesse populaire. Lors des deux précédents séjours, l'auteur avait parcouru le pays avec sa compagne, native de Séoul, membre de cette diaspora d'enfants adoptés au cours des années 1960 et 1970, répandue dans tout l'Occident.
Cette fois, le couple emmène fils et fille à la découverte de la moitié de leur sang ainsi qu'à la rencontre de leur grand-mère naturelle retrouvée cinq ans plus tôt. Ancré dans l'impossibilité et la disponibilité constitutives du voyage, ce livre nous transporte touche par touche dans les traces de l'auteur et de sa famille, enfermés dans leur différence, réceptifs aux différences, parallèles à la Corée du Sud.
Une marche à pas de loup vers ce pays qui se refuse avec une affabilité tout orientale et dont l'attrait complexe mérite largement d'être abordé.
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" le petit roman de marcel paquet tient dans la poche d'une veste.
mais sa minceur n'est que matérielle, car il pose d'une manière tout à fait passionnante et originale quelques questions fondamentales sur la parole, les idées et le pouvoir. il a beau avoir pour cadre athènes au ve siècle avant j. -c. , le champ qu'il trace n'en apparaît pas moins en résonance intime avec des préoccupations extrêmement contemporaines, à l'image de la langue et des concepts qui l'innervent.
une pensée s'exprime là qui, par un détour de facture inhabituelle, force à s'interroger sur un complexe d'idées, qui au fond tissent la toile du présent. " jean-claude lebrun, révolution.
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Livre à deux voix sur la quête de l'impossible fusion, est-ce le peintre qui répond au poète ou l'amant qui répond à l'amant ? " qui cherche trouve.
Mais que cherche-t-on ? que cherches-tu ? la nouvelle pierre de rosette, le talisman de ben laden, le caillou philosophal, ou le coeur d'or du soleil ? non ! tu lacères ta propre ombre, ta double peau d'animal et d'humain. ".
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" Le plus beau jour de la vie de Jean Pilort fut celui où son nom figura dans le dictionnaire.
Les douze lignes qui mentionnaient sa date de naissance, sa qualité d'académicien et les titres de ses romans le remplirent d'aise. A l'heure du pousse-café, il attrapa le gros volume relié, l'ouvrit à la lettre P et, avec une joie enfantine, relut son nom entre celui de Germain Pilon (1537-1590), sculpteur, un des plus grands de la Renaissance française, et celui de Joszef Pilsudski (1867-1935), maréchal, vainqueur de l'Armée Rouge et chef de l'Etat polonais.
Son voyage en postérité s'annonçait faste. "
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Un homme sans nom, à la recherche de sa mémoire, un enfant, une femme, une ourse et Ney. Cinq personnages, peut-être quatre, peut-être un seul en train de rêver, se frôlent en quête de réponses à des questions informulées dans ce récit atemporel, rythmé en courts chapitres. L'espace et les époques se mêlent entre les sommets des montagnes et l'océan. Le mystère reste entier. Au lecteur d'en démêler les fils. L'auteur de Café Europa réécrit ici de fond en comble un récit qu'il avait publié jeune sous pseudonyme. Les obsessions présentes dans Café Europa et Le Livre canoë réapparaissent dans des paysages glacés. Tout est signe. Les empreintes sur la neige ou sur le sable, comme le nombre des vagues, comme les gestes des hommes, comme l'écriture qui griffe la page blanche. Mais si tout est signe, comment les interpréter, comment les déchiffrer ? Dans ce très beau livre, énigmatique et dense, Serge Delaive montre une nouvelle fois son grand talent d'écrivain.
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Souvenirs de José de Nazareth Tome 1 ; "merde à Jésus !"
Marcel Paquet
- La Difference
- 19 Novembre 2009
- 9782729117931
José de Nazareth, frère aîné de Jésus, assiste, impuissant et fasciné, aux malentendus, aux superstitions et aux injustices qui vont conduire à la mort, ou plutôt au suicide de son frère, dont il dira : " Jésus existant, rien n'était plus tout à fait comme autrefois. " Un récit plein de verve, sarcastique et drôle. Une vision originale de la naissance d'une religion.
Jésus comme vous ne l'avez jamais vu !
" [Marcel Paquet] trace le portrait d'un Jésus tout à la fois prétentieux, manipulateur et victime de ses rêves de puissance. [...] Le tour de force de Marcel Paquet est d'avoir donné la parole au frère aîné de Jésus, José de Nazareth, un bon bougre qui assiste, impuissant et médusé, à la sanglante mascarade qui enfantera un nouveau délire, c'est-à-dire une nouvelle religion. À l'heure où les fanatismes de tous bords s'emparent du sacré pour étouffer le doute et la dérision, on ne boudera pas cette leçon d'humour et d'irrespect. " Roland Jacquard, Le Monde.
" [...] voilà un succulent petit brûlot de littérature dérangeante écrit dans un style impeccable. Racé et nerveux. [...] Il faut bien sûr ne le laisser que dans les mains des gens qui ont assez de recul et assez d'humour pour apprécier l'audace de la démarche. " Philippe Lacoche, Courrier picard.
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Le directeur d'un quotidien commande un reportage à Urbin Chave.
A lui de chercher et de trouver le sujet qui séduira les lecteurs. Sur la route de Glome, la " ville nouvelle " au sujet de laquelle Chave décide d'enquêter, on lui apprend qu'une guerre est engagée. Une guerre ? Quelle guerre ? Il croit être l'objet d'une mystification, d'une farce, car rien ne semble, de prime abord, très différent de ce qu'il a coutume de voir. Mais lorsqu'il cherche à avancer vers le centre de la ville, ce qu'il découvre, au péril de sa vie, est si monstrueux qu'il doute de tout, et donc de lui-même.
Fable sur le pouvoir, la fausse liberté, le mensonge, La Guerre pointe les ressorts occultes et redoutables de la société, mercantile et paisible, qui est la nôtre.
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Molem' : ainsi disent les jeunes d'origine maghrébine à Molenbeek Saint-Jean. Ainsi se sont-ils approprié le nom de la commune bruxelloise où souvent ils sont nés. Le faubourg au passé populaire, et demeuré populeux, s'est retrouvé placé sous les feux de l'actualité après les attentats de Paris du 13 novembre 2015, en raison des attaches molenbeekoises de certains terroristes.
Oui, il existe des zones de non-droit à Molenbeek, oui, la commune souffre d'un chômage endémique. Mais les médias ont fait mine de tomber des nues en ce novembre noir, alors que les ferments de la radicalisation d'une partie de la jeunesse étaient déjà connus voici plus de dix ans. La jeunesse n'y est pas si déconnectée que cela du monde et du mode occidental, mais l'oisiveté forcée la conduit parfois à des actes de forcenés.
C'est cet arrêt sur image que la jeune journaliste Hind Fraihi, attachée au quotidien Flamand Het Laaste Nieuws, a dépeint dans Undercover Molenbeek (En immersion à Molenbeek).
Au moment de la rédaction de son livre, qui se lit comme un roman, Theo Van Gogh venait de payer de sa vie sa critique de l'Islam. Du fait de ses origines marocaines, Hind Fraihi était à même de décrire une jeunesse ballottée entre errance dans la rue et prêches enflammés. Côté obscurantiste, c'est la loi du silence sous la burqa, la sourde mainmise de l'Arabie saoudite sur des consciences déboussolées, côté plus rose et punk, les fashionistas musulmanes, la poupée, un aimable fantôme.
Infiltrée dans Molenbeek, Hind Fraihi a écrit son témoignage dans un néerlandais tel que le parle une partie de la population immigrée, une langue réinventée, avec ses raccourcis, son sens du direct, comme cela se passe pour l'anglo-américain des ghettos noirs de Chicago.
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Toi, Cécile Kovalsky, premier roman de Marianne Sluszny, évoquait une légende familiale et le malheur d'une diaspora juive émigrée à Bruxelles, moins intégrée qu'elle ne le croyait. Marianne Sluszny revient sur ces thèmes dans Le Frère du pendu. Thomas, jeune cinéaste désespéré par sa rupture avec Rivka, ?lle de juifs orthodoxes, découvre dans un coffre lui appartenant une série de cahiers racontant la vie d'un aïeul de son ex-?ancée, un certain Meier, né en 1880 à Siedlice en Pologne. Il se passionne pour l'existence de cet homme, éternel exilé, révolté par la pendaison de son frère Saul par les cosaques en 1905, et décide de réaliser un ?lm sur le destin mouvementé de ce personnage Marianne Sluszny vit à Bruxelles et travaille depuis plus de vingt ans à la RTBF (Radio Télévision de la Communauté française de Belgique) comme productrice d'émissions et de documentaires culturels. Elle est professeur de philosophie à l'Institut national supérieur des arts visuels de la Cambre, après avoir enseigné à l'Institut national supérieur des arts de la scène (INSAS). Toi, Cécile Kovalsky, paru aux Éditions de la Différence en 2005, a obtenu le prix de la première oeuvre de la Communauté française de Belgique et le prix Lucien Malpertuis de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Le Frère du pendu est son deuxième roman.
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Ces courtes monographies, rassemblées dans la collection " Matière d'images ", s'articulent autour de plusieurs pivots, comme le goût partagé par Georg Grosz, James Ensor et Jean Dubuffet pour le graffiti, ou le ressourcement de Courbet et d'Ensor dans l'art populaire. Tous ces artistes ont quelque chose de " barbare ", et savoir que Jérôme Bosch était membre d'une secte adamiste et hérétique qui considérait que la pratique de l'acte sexuel était une voie d'accès au royaume de Dieu, permet de le redécouvrir avec jubilation. Le refus du classicisme, du cartésianisme, de l'héritage de la Grèce antique leur est commun, l'ironie et la parodie aussi. Fumistes, hydropathes, incohérents, anarchistes, dadaïstes, architectes utopistes, pendant plus d'un siècle les artistes s'opposèrent au système dominant.
Qui dira si ce temps est révolu ?
Raconter une histoire pleine de bruit et de fureur loin du ronronnement habituel des écrits sur l'art et les artistes.
Artistes concernés : James Ensor, Asger Jorn, Jean Dubuffet, Raoul Hausmann, Marcel Duchamp, Gustave Courbet, Jérôme Bosch.
Qu'ont-ils en commun ? L'anti-académisme, une quête d'invention pour exprimer au mieux leur révolte et le refus de pactiser avec un système inique.
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Une vieille prostituée atteinte d'un cancer, à un stade avancé, confie à son fils des bribes éparses de sa vie.
Au fil de ce récit décousu et aviné, de ces histoires morcelées et discontinues se mêlent, dans la tête du garçon, des souvenirs plus anciens et un présent fictif qui vont donner un semblant d'humanité à la gouaille de sa mère. Tout oppose le fils aux moeurs contestataires et sa mère qui, en évoquant indifféremment le milieu du grand banditisme, le Bruxelles des années cinquante, la dernière guerre mondiale, ses problèmes de santé ou le génocide arménien, cherche à lui faire accepter sa vénalité agressive non plus comme une fatalité mais comme une rédemption.
Accablé et fasciné, le fils se sent envoûté, foulé aux pieds, privé de lui-même. Elle est si forte ! Ce portrait d'une mère est plus grinçant encore que ne l'était Comment j'ai tué la Troisième Internationale situationniste (La Différence, 2004), à propos duquel Gérard Guégan écrivait dans Sud Ouest : " Tenret est doué, il écrit drôlement et c'est un joli roman picaresque, et parfois rabelaisien qu'il nous offre.
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Rouge absolu ; Amann ; nouvelle pigmentation
Marcel Paquet
- La Difference
- Les Irreguliers
- 10 Mai 2012
- 9782729119522
C'est de ce pigment et de sa vitesse de rotation interne que dépend l'apparition de toutes les couleurs que nous percevons. Amann peint donc à partir des forces qui produisent le rouge qui ne sont point la lumière mais l'énergie qui la produit. Cette oeuvre vivante, nous explique Marcel Paquet, est inséparable de la philosophie et de son dynamisme intérieur : elle change notre manière de voir et de peindre ; elle est un saut vertigineux dans l'inconnu.
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Un bouquet de coquelicots
Marianne Sluszny
- La Difference
- Litterature Francaise
- 2 Janvier 2014
- 9782729120641
La guerre 14-18, en Belgique. Dans chacune de ces nouvelles, Marianne Sluszny donne une voix à un de ces personnages ordinaires, dont la vie a basculé dès le début des hostilités - soldat inconnu, musicien, jeune mariée, combattant flamand, infirmière, Congolais, pigeon voyageur, tous, le désastre de l´occupation les a broyés. Dans ces brèves histoires crûment racontées, des visages et des vies se dessinent. Les lieux du drame, Andenne, Namur, Malines, Anvers, Bruxelles, La Panne, Ypres, villes martyres, zones de combat ou zones d´occupation, balisent le territoire où ces destins, éphémères comme des coquelicots, ont été anéantis.
Marianne Sluszny vit à Bruxelles et travaille depuis plus de vingt ans à la RTBF (Radio Télévision de la Communauté française de Belgique) comme productrice de documentaires culturels. Elle a compulsé pendant trois ans les archives de la Grande Guerre pour une série d´émissions qui seront diffusées au printemps 2014. La Différence a publié Toi, Cécile Kovalsky en 2005 (Prix de la première oeuvre de la Communauté française de Belgique et Prix Lucien Malpertuis de l´Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique) et Le Frère du pendu en 2011.
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Chronique de l'ère mortifère
Frédéric Baal
- La Difference
- Litterature Francaise
- 20 Février 2014
- 9782729120719
Qu´il dénonce les menées des groupes financiers et les manoeuvres des multinationales, la destruction de la nature ou l´épuisement d´un certain art contemporain, ce livre est un cri de révolte contre diverses formes de servitude.
Il ne s´agit pas d´un roman au sens convenu du terme, mais d´une évocation éclatée du monde actuel : au gré de monologues qui se répondent, se chevauchent et s´entrecroisent, de multiples styles métamorphosent de l´information en littérature et concourent à jeter un regard critique sur la gravité des temps.
Cette chronique est un discours incendiaire où la langue classique, les néologismes, les jeux de mots, les perturbations de la syntaxe et autres écarts invitent le lecteur à se détacher des normes et des idées reçues pour en discerner les implications mortifères et les subvertir.
Sous la direction de Jean Dubuffet, Frédéric Baal entreprend en 1968, secondé par Anne Beyers, des recherches d´art et d´écrits bruts. En 1970, il fonde - avec son frère Frédéric Flamand et d´autres acteurs - le Théâtre Laboratoire Vicinal. Il en est l´animateur et lui donne son orientation. Il écrit la plupart des textes destinés à la scène. Le Vicinal sillonne le monde pendant dix ans. Frédéric Baal publie un ouvrage consacré au sculpteur Reinhoud (Fonds Mercator/Albin Michel, 1989) et Portrait (Fata Morgana, 1992). Il s´établit à Paris en 1993. Chronique de l´ère mortifère est son premier roman.
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L'oeuvre de Maurice Blanchot est de plus en plus citée par les écrivains et les
penseurs, mais elle reste largement méconnue. Sans doute parce qu'il n'y a
jamais eu d'ouvrage qui la présente sans tomber dans une sorte d'imitation de
son style qui, au lieu d'éclairer l'oeuvre, l'obscurcit davantage (ou la
« récupère » à mauvais escient : voir Jonathan Littell...). Maurice Blanchot
critique est sans doute le premier essai qui, tout en rendant accessible ses
écrits, propose aussi une réflexion sur le sens de son parcours (de l'extrême
droite pendant l'entre-deux-guerres à l'engagement à gauche), l'un des plus
révélateurs de la mise en crise de la littérature par l'histoire au XXe siècle.
Yun Sun Limet est née à Séoul en 1968. De nationalité belge, elle vit à Paris
depuis 1993. Docteur ès lettres, elle a enseigné à Paris 8 et à l'Université
catholique de Louvain, avant de travailler dans l'édition. Elle a publié de
nombreux articles de théorie littéraire et a dirigé avec Pierre-Emmanuel Dauzat
un livre sur Cioran, paru en octobre 2009 chez Gallimard. Elle est également
auteur de fictions (Les Candidats, Prix de la première oeuvre de la Communauté
française de Belgique, La Martinière, 2004, Points-Seuil, 2005 ; Amsterdam,
L'Olivier, 2006 ; Mille neuf cent quatre-vingt-treize, La Rue de Russie, 2009)
et membre du comité de rédaction du site littéraire remue.net fondé par
François Bon.
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Depuis la création de l'Institut du monde arabe, la culture arabe a gagné en France une visibilité et un rayonnement nouveaux. À l'occasion du vingtième anniversaire de son inauguration, l'Institut du monde arabe a souhaité rendre hommage à l'architecture d'un édifice unique en son genre ainsi qu'à ses créateurs. L'Institut du monde arabe appartient désormais au patrimoine de la modernité architecturale. Visité par un million de personnes environ chaque année, le lieu exerce un charme puissant. Ce livre propose les plus belles photographies prises à l'IMA, accompagnées de textes qui permettent de pénétrer dans les arcanes de cet extraordinaire bâtiment. Les architectes de l'Institut du monde arabe sont Jean Nouvel, Architecture-Studio (Martin Robain, Rodo Tisnado, Jean-François Bonne, Jean-François Galmiche), Gilbert Lèzenes et Pierre Soria. À Paris, Jean Nouvel a également conçu le siège de la fondation Cartier, puis le musée du Quai Branly. Après l'IMA, Architecture-Studio a conçu notamment l'ambassade de France à Oman, l'aménagement de la porte ouest de La Mecque, ainsi que le Parlement européen à Strasbourg.
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OEUVRES COMPLETES : fictions 1991-2004
Philippe Jones
- La Difference
- Oeuvres Completes
- 27 Mai 2005
- 9782729115630
Une vocation tardive n'est pas une grâce accordée à tout le monde.
Il faut bien des réserves d'expérience et de talent pour, dans l'âge mûr, changer de registre. Cela suppose une grande lucidité sur soi-même, bien sûr. Mais aussi du répondant, cette puissance qui permet le second souffle. A Philippe Jones est advenue cette aventure providentielle. Il aurait pu poursuivre dans des trajectoires qu'il maîtrisait, qu'il s'agisse de la critique d'art, qu'il pratiquait et pratique toujours en essayiste, ou de la poésie dont il est l'une des grandes voix contemporaines en langue française.
Il aurait pu tabler sur l'acquis. Il a décidé d'opter pour l'inconnu. C'est ainsi que s'est révélé un étonnant conteur. Le terme est vague, délibérément. Parce que Jones a préféré appeler " récits " ces proses narratives qu'il a commencé de publier en 1991. En réalité, ces textes ne s'inscrivent que malaisément dans une catégorie connue. Jones innove lorsqu'il écrit ce qu'il réunira à l'enseigne de L'Embranchement des heures, son recueil inaugural.
Il ne pouvait faire autrement, en raison de ses antécédents d'observateur sagace des phénomènes plastiques et de poète qui, lorsqu'il accomplit ce pas décisif, avait déjà été un célébrant de la poésie depuis presque un demi-siècle. Ces deux vastes espaces devenus si familiers ont influé sur la nouvelle vocation de l'écrivain. Son don presque extra-lucide de décoder les messages visuels n'est pas seulement un des éléments de sa démarche, il la détermine prioritairement.
Son rapport exigeant au langage, qui a fait de lui un poète à l'économie très rigoureuse, se retrouve dans la préférence gardée à la forme brève. La principale innovation réside dans l'histoire qui se devine derrière chacun de ces textes. Car Jones ne nous la déroule pas de façon linéaire. Il est trop aguerri à l'art de l'ellipse pour cela, et a gardé de l'enseignement des peintres la conviction qu'on ne capture jamais le réel que dans un cadre.
De ces deux savoirs, il tire un art qu'il ne doit à personne, parce qu'il est tout entier inscrit dans ce qui a été son itinéraire éminemment singulier. Jacques De Decker.
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Waterloo, nom célèbre de la bataille perdue par Napoléon, est devenu un lieu mythique. Situé en Belgique, à une vingtaine de kilomètres de Bruxelles, il est visité par de très nombreux curieux qui tentent de reconstituer ce qui s'est passé là et que rappelle le lion élevé sur un piédestal dont on gravit les marches pour apercevoir les champs et les taillis au milieu desquels le sort de la France et celui de l'Europe se jouaient. Du 16 au 18 juin 1815, les Alliés, conduits par Blücher et par Wellington, mettent ?n à l'ultime tentative de domination de l'Europe par Napoléon : le coup de poker des Cent-Jours. La bataille de Waterloo aggrave les conditions de paix faites à la France lors de la première abdication de l'Empereur. Surtout, par ses enjeux, elle fait prendre conscience aux Européens qu'il leur faut renouer avec l'équilibre des politiques d'alliances. Plus aucune nation ne pourra imposer son hégémonie avant Hitler en 1939. La bataille étonne et passionne par sa furie, ses atermoiements étranges, ses coups de théâtre, et par le caractère si différent des trois adversaires. Comme pour le précédent ouvrage de la collection " Mythologie des lieux ", La Tour Eiffel, une anthologie de textes et d'images (peintures, caricatures, objets, citations d'auteurs français et étrangers) donnent la mesure de l'impact qu'a produit cet événement dans la conscience des peuples européens.
Né en 1930, Claude Michel Cluny est poète - Prix Guillaume Apollinaire pour Asymétries, Grand prix de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre poétique -, romancier - L'Été jaune, Un jeune homme de Venise -, essayiste, historien - Atacama -, critique. Il a également dirigé la collection " Orphée " à La Différence pendant une dizaine d'années.