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Far out ! les années hip : Haight-Ashbury, Big Sur, India, Goa
Bernard Plossu
- Médiapop
- Sublime
- 25 Mai 2011
- 9782918932024
Bernard Plossu découvre la Californie en 1966, un an avant le Summer of Love. En pleine période hippie, il fréquente la City Lights Bookstore, croise Joan Baez et ses soeurs, rencontre Henry Miller et photographie sans arrière-pensée ses amis artisans, écrivains et artistes (certaines de ces photographies sont inédites, notamment les images en couleurs de 1966 à Haight-Ashbury). En 1970, attiré par l'Inde, Bernard Plossu se rend à Ceylan puis à Goa. Sincèrement hippie, il vit son époque intensément non sans une certaine naïveté.
Dans les deux reportages publiés par Rock & Folk en 70 et 71 et intégralement repris ici (textes et photos de Bernard Plossu), il raconte sa quête d'amour et son aspiration à la paix à travers ses voyages et ses rencontres puis ses premières désillusions quand il se rend compte que l'anticonformisme est devenu une mode et que le rêve hippie est en passe d'être recyclé en business lucratif. Quarante ans après, Bernard Plossu revient sur ses années hip, ses débuts dans la photographie, son goût puis son dégoût pour le "grand angle" qu'il finira par abandonner définitivement. Ce livre touchant témoigne d'une époque qui marqua à jamais Bernard Plossu et nous rappelle que pendant quelques années, les hippies crurent sincèrement qu'un monde meilleur et une vie plus proche de la nature étaient possibles.
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Bernard Plossu parcourt l'Ouest américain de 1966 à 1985. Du Nouveau Mexique à la Californie, via le Nevada, l'Utah, l'Arizona, il photographie les signes, signaux, néons, panneaux et façades sur lesquels apparaissent cowboys et Indiens le long des routes qui traversent le désert. Par dérision, il appelle la série « De Buffalo Bill à Automo Bill ». Sous le regard amusé du photographe, les anciens ennemis, le cowboy, avec ses colts à la ceinture et son chapeau, et l'Indien, avec son tomahawk et sa coiffure en plumes, se livrent désormais une guerre commerciale en étant investis comme enseignes de boutiques rivales. Selon David Le Breton, ces photographies témoignent de la nostalgie inguérissable d'un monde amérindien disparu dont Bernard Plossu a longtemps rêvé. L'ombre des populations indiennes ayant vécu dans sa proximité continue à hanter le désert. Il y a là dans ces rochers et dans la nostalgie de la mesa, l'image possible d'une existence où la fêlure serait atténuée, où une hospitalité serait enfin pensable. Mémoire d'un monde sans séparation mais voué au dépouillement, à l'essentiel, à l'élémentaire.
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Au début des années 60, un jour de grève générale, des enfants traversent la Belgique en ravageant tout sur leur passage. Et en particulier le langage.
Des barbarismes apparaissent et la plupart des petits mots disparaissent.
Ce récit de la dérive d'une bande de gosses laissés à eux-mêmes est encore plus expérimental que ne l'étaient les textes disparates et aventureux de Funky Boy à propos desquels, dans l'Hebdo, Patrick Morier-Genoud traça ce portrait d'Yves Tenret du temps de sa vie lausannoise : « Il riait fort, grimpait sur les tables pour un oui ou pour un non, n'était ni prévenant ni poli. Et il parlait, parlait et parlait ». Maintenant, il se tait et, pour compenser, a décidé de publier un livre tous les six mois.
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JEUNE, j'étais bien décidé à ne jamais aller travailler ! Je voulais détruire l'idée bourgeoise du bonheur. Je voulais être l'émeute pour elle-même. Je voulais réinventer la révolution, être le révolté le plus artistique de tous les temps et le bohème le plus révolutionnaire de l'histoire occidentale. Je voulais inventer de nouveaux sentiments comparables en puissance à la haine et à l'amour. Être maître du monde, ou bien, chanteur de rock... Je voulais faire la guerre de la liberté avec générosité et colère. Je voulais rester pauvre et insouciant, ne rien posséder. Et j'y suis arrivé ! Je voulais lutter contre la banalisation du monde, déchaîner une inflation mortelle dans le monde des concepts, abolir toutes les spécialités et tous les spécialistes. Je voulais déconstruire le système. Je voulais plus que tout dissoudre en moi-même le désir d'être aimé par les autorités. Je voulais le paradis sur terre sinon rien ! Je voulais réaliser ce que les artistes n'avaient fait que rêver. Je fus essentiellement un mythe, une légende ! Le plus extrémiste, le plus infréquentable des marginaux, connu de tous de par son style provocateur, intransigeant, élitiste. Et comme alors, je parlais bien le désesperanto !