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Maelstrom|MaelstrÖm reÉvolution
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À l'occasion de ce numéro spécial des booklegs, le 150e, et de cette année 2019 sous le signe d'Antonin Artaud dont les écrits « tombent » dans le domaine public, maelstrÖm reEvolution publie un double texte, présenté tête-bêche, où d'un côté l'on peut (re)découvrir le texte virulent et magnifique d'Artaud « Révolte contre la poésie » et d'autre part un essai poétique inclassable « Moi, Antonin Artaud » d'Antonio Bertoli, fin connaisseur des avant-gardes historiques et d'Artaud ainsi que co-créateur des booklegs. Cela donne un livret fort, dense, à lire à voix haute de toute urgence !
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La fabrique à cercueils
Jérémie Tholomé
- MaelstrÖm reÉvolution
- Bookleg
- 17 Novembre 2020
- 9782875053749
Une ville-usine.
Dans la partie haute, la section menuiserie.
Dans la partie basse, la section clous et assemblage.
Tous les soirs, les habitants-ouvriers de la Fabrique à cercueils se retrouvent dans les bars.
Ensemble, ils rejouent la journée de travail passée et anticipent celle à venir.
La Fabrique à cercueils - lecture à 10 voix
Avec : Gwénnaëlle La Rosa, Ludivine Joinnot, David Giannoni, Aurélien Dony, Ada Mondès, Gioia Kayaga, Laurence Vielle, Dominique Massaut, Vincent Tholomé & François Bon -
Oléron, en 372 A.D., était île et aussi frontière.
Mi vague mi lande, entre terre ferme et haute mer : d'un côté les sagesses d'un empire finissant, Rome ; de l'autre la promesse aventurée d'un nouveau règne qui s'approche, celui des pirates germains.
Ici se rencontraient, ici s'observaient, ici devaient se trouver, comme chaque fois, comme aujourd'hui encore et comme demain, deux temps, deux mondes, deux façons pour chacun d'être homme. -
Laurence Vielle, vanaf 2016 de Belgische Dichter des Vaderlands, moet je vooral zien en horen lezen. 'Wat ik schrijf is spreekmateriaal, klankmateriaal. Ik lees graag hardop wat geschreven is,' zegt ze. Geen Wonder dat ze haar debuut maakte in het vermaarde Théâtre-Poème te Brussel, haar geboortestad. Een lezing door Laurence Vielle is altijd een feest. Haar toneelopleiding aan het Koninklijk Conservatorium te Brussel is daar zeker niet vreemd aan. Al meer dan twintig jaar treedt ze op met sprankelende avondvullende vertoningen, doorgaans in samenspel met muzikanten. Een voorbeeld daarvan is Herschepping van de wereld, die eind 2006 in het Maison de la Poésie te Parijs in première ging. Geboren met de wind biedt een staalkaart uit bijna twintig jaar poëzie, van De onvoltooid verleden tijd (1998) over Dag Gaston (2010) tot haar recentste bundel OEF (2015). Dichter en vertaler Jan H. Mysjkin volgt en vertaalt haar nu al vijftien jaar, sinds hij haar voor het eerst hoorde lezen. Geboren met de wind is de vierentwintigste titel die hij bij het PoëzieCentrum publiceert.
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Http://www.etatdemarche.net
Laurence Vielle, Jean-Michel Agius
- MaelstrÖm reÉvolution
- Bookleg
- 8 Février 2013
- 9782930355719
MODE D'EMPLOI Un danseur-vidéaste, Jean-Michel Agius (il habite à Paris). Une comédienne-écrivaine, Laurence Vielle (elle habite à Bruxelles). Un spectacle où s'allient danse, texte, image et musique. Musiciens-compositeurs : Catherine Graindorge au violon samplers Elie Rabinovitch à la batterie Lumière : Isabelle Van Peteghem Regards extérieurs : Laurence Giraud, Pietro Pizzuti, Oonagh Duckworth LE PARCOURS Une marche d'un mois entre Bruxelles et Paris, 600 kilomètres; le trajet se fait surtout le long des canaux, ensuite en France, nous faisons un détour vers la côte marine (Cap Gris-Nez, Boulogne), pour revenir vers Paris. LE TEMPS DE LA MARCHE Un temps étirable, réitérable. Une marche en plusieurs temps. Chaque fois, reprendre le chemin où nous l'avons laissé. 1er temps : du 26 juillet au 15 août 2005, ensuite en septembre et une troisième période au printemps. Le dernier jour de marche, c'est le 14 juillet 2006. ÉQUIPEMENT Sacs à dos, carnet pour écrire, caméra, enregistreur pour garder traces des rencontres... UN BLOG OÙ CHAQUE JOUR, NOUS RACONTONS NOTRE MARCHE: http://www.etatdemarche.net
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Tu es un citoyen sans histoire et tu ne fais pas trop de bruit Et surtout tu ne te fais pas remarquer outre mesure Tu prends garde de rentrer ta déclaration d'impôts dans les temps ou presque Tu attends parfois le dernier jour pour payer ta taxe poubelles Et le frisson que ça te procure te donne l'impression d'être un rebelle Concernant l'électricité et comme tu as mille choses à penser Entre black friday cyber monday et crazy mother fuckin' days Quelque part entre pré-soldes et post-soldes Tu optes volontiers pour la domiciliation Qui est en fait une sorte de torsion testiculaire insidieuse Avec effet étau fais-moi-mal-maîtresse J'ai été un méchant citoyen sans histoire Vraiment vilain vilain La domiciliation c'est en fait une sorte de fraîcheur Narta Mais avec effet 365 jours et le reste mais avec vraiment blindé de sel d'aluminium Le truc te tue à petit feu mais tu n'as plus à t'en soucier
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Bonjour Gaston
Laurence Vielle, Valérie Carro
- MaelstrÖm reÉvolution
- Bookleg
- 8 Février 2013
- 9782875050403
Un petit livre magique. Du Laurence Vielle de très grand cru, ici, avec des portraits des gens «quelconque» et donc uniques d'une Bruxelles autant réaliste que mythique... « C'est un rêve le rêve que tous on ait un toit ce rêve-là c'est un rêve tu crois dis un rêve tous un toit pour ne pas crever de froid pas assez jamais assez mais on y croit on y croit à ce rêve ce rêve poser dans la ville des cités des maisons mieux que des tentes mieux que rien que ce soit joli si on peut joli que tu t'y sentes bien c'est un rêve le rêve que tous on ait un toit ... »
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Passonmouronvivons passent nos corps aux pavés arrimés tous ces passants à ma fenêtre toutes ces lumières qui s'allument aux fenêtres le soir petits théâtres où nous passons tu crois toi que les pavés gardent mémoire ? passons comme poussières d'ailes de papillons s'effacera la rue le libraire le café au coin et puis bientôt l'église maison communale prison du haut et puis la ville entière et puis toute la terre qui vibre à chaque étoile filante nous chante passant tout simplement passons
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Du Coq à Lasne : épopée pour la scène, documentaire poétique
Laurence Vielle
- MaelstrÖm reÉvolution
- Bookleg
- 8 Février 2013
- 9782875051127
...Je ne sais pas pourquoi j'ai marché du Coq à Lasne. Peut-être pour traverser la Flandre. Parce que vous voyez, Le Coq, c'est une petite ville flamande le long de la mer du nord, et Lasne, c'est un gros village en Wallonie. Pour aller du Coq à Lasne, on a traversé les trois régions de la Belgique, la région flamande, le plat pays, dont la langue officielle est le néerlandais, qu'on appelle aussi le flamand, et puis la région bruxelloise dont les deux langues officielles sont le néerlandais et le français, et puis une lamelle de région flamande coincée entre la région bruxelloise et la région wallonne, pour arriver à Lasne, le bord de la région wallonne, où la langue officielle est le français...
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J'aime marcher dans mon quartier, dans les rues, les campagnes, et glaner, comme dans le film d'Agnès Varda, « les glaneurs et la glaneuse », il y a des glaneurs de légumes, de boutons, de cartes postales, de rebuts, de bouts de ficelles. Moi ce sont les mots, les mots des autres, les miens, et les rythmes du monde. Puis j'écris,
et j'aime dire ces mots-là.
Il y a quelques mois, j'ai vu Claude Guerre. Je l'ai aimé, de suite.
Je croyais, après l'avoir entendu au téléphone, rencontrer un vieillard aux cheveux blancs. J'ai rencontré Claude, oiseau incandescent de la poésie.
Il nous a proposé cette aventure, cette récréation.
Depuis plusieurs années, avec Matthieu Ha d'abord, et puis d'autres artistes, je dis les mots que j'écris. Le spectacle s'appelle toujours « Paroles en stock », un stock de mots qui peut s'élargir, se vider, se renouveler, se répéter.
Toutes ces personnes sont intimement liées à mon écriture.
Certains des textes de cette récréation ont été écrits en travail avec eux (tout dernièrement, une marche de 650 kilomètres de Bruxelles à Paris avec Jean-Michel, www.etatdemarche.net). -
Ce livre n'a pas été initialement écrit. Les paroles qu'il contient ont d'abord été énoncées, enregistrées pendant mes courses, au fil de mes années de livreur à vélo. La matière brute, ce sont des improvisations vocales, une pensée qui se fait plaisir : qui se formule, automatique, sans trop réfléchir, baladée en ville par des mollets qui n'ont pas besoin de penser. Ce n'est pas la pensée marchande, c'est la pensée qui roule, la pensée qui flotte, qui se laisse aller. C'est un livre bourré d'interruptions et de petites histoires par-ci par-là. Je suis sur l'avenue Louise et l'instant d'après, je suis déjà à la moitié de la chaussée de Charleroi. C'est un livre roulant, qui s'est dit plus qu'il ne s'est écrit. Ce livre parle de précarité et d'équilibre, de lutte et de bitume. Pour le lire il n'est pas nécessaire de savoir ce qu'est une clé de huit. Mais ça aide.
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« On me demande pourquoi je m'asseois dans un café tous les mercredis non seulement pour lire le TAROT gratuitement à 30 ou 40 personnes, mais aussi pour leur faire cadeau d'un petit livre qui leur montre la Voie du TAROT.
Est-ce que je veux propager une religion ? Non.
Je suis arrivé au terme de mes pérégrinations. Je ne suis pas un missionnaire.
Je désire simplement pratiquer mon art... »
(extrait de l'introduction) -
Parus sous une plume relativement anonyme (au moins 2 auteurs revendiquaient le pseudonyme de Bazoef) en 1895 dans le journal « Le Diable au Corps » ces nouvelles mêlant français et brusseleir beulemans sont de petites perles à découvrir aujourd'hui, plus d'un siècle plus tard...
« Regard une fois bien la smoel de ce cadeie et dis une fois sans mentir si c'que ça est maittenant possible qu'on le prende pour Bibi. Non, spa ? Ah bien, i z'ont ça faie quamême dedans le 'Tiblouie ma portrette i n'a èteie dedans. Cuilale qu'il a faie l'artikkel sur moi, est-c'pas, i n'a dit comme ça que Bazoef ça étiont aussi Ramaseize Deuie (quel sale nom, aik !), et ça est comme ça que ça vient à c't'heure que ce Ramaseize Deuie (pas pour un jambon je voudrais avoir un nom comme ça), i' se faie passeie pour moi tous près des boelekes.
Mo le plus mieux qu'i n'a faie ça est cor dedans le Diablau cor ; un journal que ça est dommache que ces sales Kiekefretter i n'a laisseie faire sa sainte crèvation. Lannedans, spa, i faisiont tout le semaines un conte, mo quette chose de spoum. Même qu'un de Paris i n'a dit comme ça :
« Si tu veuies, je faie un livre avec ça, et on le vendra Gallerie Bortier et sur l'Ave Mett comme une couque. Mo selman i faut du Bazoef tout près. Sans ça, la peau ! comme on dit chez nous à Paris en France. »
Ce livre i n'a éteie dans toutes les vitrines avec une belle belleke sur sa couverture, et on a vendu des masses.... À le charcuittier ; et ça est depis c'temps-là que tu vois des cadeies qu'il vient d'acheteie du bloempanch occupeie à se rouleie par terre de rire après avoir jeteie un scheel uug sur le papiè qu'il est alentour de ce rolle de bloempanch..
Dans le fond i rit de ça, mon l'ami, parce que ça est mon l'ami malgreie qui m'a chipeie mon nom, si vraie que je m'appelle
BAZOEF»
Un Bruxellois par jour : Rhamses II, Le Petit Bleu du Matin, 07.05.1895 -
L'art de la fuite, vous connaissez ?
Voici l'histoire d'un homme passé maître dans l'art de la fuite.
Passé maître jusqu'au tragique. -
C'est que nous sommes seuls vidés contrebattus au pied du Mur-murailles de lamentations véridiques nous encerclant dessus dessous Avec la marque du désastre Maintenant décriés Notre réputation vampiriste Face au monde de la Raison du Droit et des Lois
tassés en paquets d'hommes-meurtrissures Dans des déserts obstrués Au bord de la dépression et du suicide
et qu'au diapason de la solitude Nos yeux s'agrandissent Vaste organe enregistrant les voix apocryphes canonisant la jungle et le scalp -
Cartographie de la chique
Claire Corniquet
- MaelstrÖm reÉvolution
- Bookleg
- 14 Décembre 2018
- 9782875053220
Au départ, il ne s'agit que de marcher et ré-enchanter Bruxelles. Au fil de mes balades, sans intention de départ, je photographie des dalles, des pans de murs, des portes, des objets égarés, des mégots de cigarettes, des chiques mâchouillées, écrasées, etc. Des petits riens en apparence, mais des petits riens qui m'interpellent. Quelque chose me pousse à collecter ces bouts d'autres. Quelque chose qui me rappelle l'inframince de Marcel Duchamp. Ou ce qui peut être imperceptible devient évident, aussi évident qu'une église au milieu d'un champ de ruines. Puis, les mots s'invitent et tricotent des histoires : chocolat échoué, chique écrasée, noeud flottant ou papillon vert posé sur une dalle grise et humide sont les points de départ des mes récits. Les dix nouvelles de ce petit recueil se lisent à la file indienne, en rang d'oignons, ou dans le désordre.
Bonne route ! -
Brussels marée haute (journal de carnage)
Krzysztof Styczynski
- MaelstrÖm reÉvolution
- Bookleg
- 14 Décembre 2018
- 9782875053251
Comment débuter un livre et comment le terminer? Ça ressemble à mes allers et retours entre Carnage et Brussels, flux et reflux de mon indécision à devenir quelque chose de précis, de définissable, de reconnaissable. Le premier mot d'un livre c'est le début d'un combat, le dernier mot d'un livre c'est le début d'un combat. C'est ainsi pour moi.
Je me trouve au-dessus des nuages : 10 000 mètres, - 54°, et tiens ! Je pense à la mort et à ce livre que David m'a demandé d'écrire pour dans trois mois. Parce que je me trouve en cet instant précis en suspension dans des tonnes d'acier et de carburant inflammable. Alors, je peux me permettre ici de penser à l'extrême fragilité de mon existence.
Né à Carnage, milieu vingtième siècle, échappant à deux guerres mondiales. Né parce qu'une guerre mondiale, ici dans l'attente d'un possible crash... -
J'écris de la (science) fiction, laquelle n'autorise pourtant pas toute licence. Les erreurs factuelles, imprécisions ou les oublis sont uniquement de ma part. Tous les lieux décrits dans Laeken sont bien réels. Vous pouvez y faire un tour. J'ignore ce qui se cache dans la réserve faunique du Parc, ce n'est pas loin de chez moi mais on n'y entre pas. Enfin, je n'ai pas essayé.
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Avant le Grand incendie
Robin Bonenfant
- MaelstrÖm reÉvolution
- Bookleg
- 14 Décembre 2024
- 9782875055132
Avant le Grand Incendie est le premier recueil de Robin Bonenfant. Il dessine un chemin en plusieurs parties : l'accablement, la révolte et l'organisation.
Il s'agit ici de refaire la réputation de la colère, premier tremplin vers l'émancipation. Elle est l'unité de mesure qui nous permet de comprendre si ce que l'on vit est correct ou non ; de savoir si des changements sont nécessaires, que l'on parle de sa relation à soi, aux autres ou au monde. C'est une opportunité d'être fâché·e et de ne pas brandir le drapeau de la résilience en se félicitant de ne pas sentir que la maison brûle.
Être inadapté·e est, selon l'auteurice, une preuve que l'on est connecté·e au monde que l'on habite.
Ce bookleg est une invitation à oser la confrontation, à s'offrir le Grand Incendie nécessaire à la reconstruction d'une ère viable. Une ode à la vie. -
Quichotte à cheval sur une truite en kilt
Claude Donnay
- MaelstrÖm reÉvolution
- Bookleg
- 14 Décembre 2024
- 9782875055101
Quichotte 2.0, à cheval sur son vélo cargo « Italia for ever » et flanqué de Sancho Panzani, livre des pizzas à domicile, la tête farcie à la truite de Brautigan, son friend à confidences.
« Je ne suis pas poète » clame-t-il dans les rues et les venelles, « je patauge dans l'humide, là où se mouillent les égarés, les désarçonnés vidés de leurs étriers par une lance plus longue, plus dure au corps, une lance qui fouille la faille béante sous la cuirasse », tandis que la Big Horn coule dans les rues de Bruxelles ma belle et que Dulcinana slamme des vers « cousus de lune et de rires sans fin, juste pour tenir à distance la raison et les mains qui s'effilochent dans la solitude ». -
Ariel en journée se tenait au carrefour et tapotait au carreau des automobilistes coincés par le feu rouge, et surtout par leur malaise d'être aussi explicitement sollicités aux frontières transparentes de leur petit royaume fumotant. Il opérait donc en surface le jour, et se réfugiait dans le ventre de la ville la nuit venue. Il collectait surtout de petits cadeaux en nature : un sandwich emballé d'aluminium, une bouteille de coca, quelques bonbons. Désormais, il me lançait de grands « Bonjour, Pilou ! » quand je passais de l'autre côté du boulevard, sans que je ne sache pourquoi il m'avait affublé de ce sobriquet qui me faisait plaisir. Lorsque nous étions sur le même trottoir, nous bavardions de tout et de rien, des quelques trophées que les conducteurs lui avaient concédés ce jour-là, de ses ennuis avec le Mossad, de la villa qu'il possédait à Nice mais dont il avait été spolié, du compagnon de sa fille qu'il avait dû pousser dans l'escalier pour je ne sais plus quelle raison. Il essayait de m'entraîner dans sa folie, je résistais de façon un peu lâche en acquiesçant d'un petit mouvement de la tête, sans le contredire. « Vivre dans la rue est un sport de combat. Le spectacle de ces gens nous est odieux parce qu'on ne veut pas être confrontés à une image de l'humanité qui n'a rien à voir avec celle que l'on se fait de soi », disait Patrick Declerck dans Les naufragés. Avec les clochards de Paris. C'est pourtant une humanité commune, tissée de confiance, de confidences parfois extravagantes, et de petits gestes partagés, qui transparaît à travers les rencontres étonnantes faites par l'auteur dans le métro et les rues de Bruxelles. Il nous les relate dans une langue poétique empreinte d'humour et de tendresse. Empruntant des chemins de traverse, les déroutés agrandissent aussi l'espace de nos vies.
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Ce que je n'ai pas dit à Al Pacino
Jalal El Hakmaoui
- MaelstrÖm reÉvolution
- Bookleg
- 8 Février 2013
- 9782875051257
Je suis venu sur cette terre obscure Avec le nez d'Al Pacino (Le vrai Al Pacino regarde vers le Haut) Pour voir ces enfants danser sur les rythmes des bendirs de l'apocalypse & déchirer leurs vêtements pour faire sortir Des nouveaux-nés forts et rudes & frapper avec leur manche sur le ventre du message oriental Prendre d'assaut les affiches des salles de cinéma... Les déchirer en miettes & accrocher à leur place la photo d'un homme qui s'appelle le supplice du tombeau (Donnant l'accolade à Bush Jr)
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Sale meuf, c'est ce que tu gueules quand le nom d'une de tes soeurs est cité par un·e MC. C'est ce que tu scandes pour l'encourager, pour la féliciter à la fin de son slam.
Sale meuf, c'est ce que ma soeur m'a crié à une scène, alors qu'on était entourées de gens guindés qui s'attendaient à écouter de la poésie bien chic. Mais nous, on n'est ni chics, ni douces. On fait du bruit. Beaucoup de bruits. On est vulgaires. On aime le trash, les rimes et la bière. On slame dans des théâtres,
dans des bibliothèques, dans des parcs, dans des bars,
dans la rue, dans les métros, dans des squats.
Sale meuf, c'est tout un univers de slameuses bruxelloises féministes.
Sale meuf, c'est un cri de guerre, de désespoir, d'amour et de force. Un cri d'humanité. Un cri de sororité. -
ici commence la décadence
si je n'avais pas saigné
mon torse serait resté un torse
le mot poitrine n'existerait pas pour moi
si je n'avais pas saigné
je n'aurais pas eu mal
si je n'avais pas saigné
je n'aurais pas eu de questions
si je n'avais pas saigné
j'aurais eu des certitudes.
Je suis née pour la première fois « fille », en périphérie
Je nais à nouveau « autre », dans le centre
Ce que tu tiens entre les mains
C'est une confession
Mon voyage de l'un à l'autre
Ma recherche du vrai « moi ».