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Poesie
88 produits trouvés
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Nouvelle édition revue et corrigée
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Le nom du son : Une anthologie jazz et poésie
Franck Médioni, Tom Buron
- Castor Astral
- Poesie
- 6 Juin 2024
- 9791027803835
- Le nom du son est la première anthologie francophone qui mèle jazz et poésie. Elle réunit plus d'une cinquantaine de textes, souvent inédits, de poètes contemporains mais aussi des plus grands classiques de la littérature du XXe et XXIe siècle: Roberto Bolaño, Robert Desnos, Anne Portugal, Allen Ginsberg, Jack Kerouac, Blaise Cendrars, Edith Azam ou Thomas Vinau. Pour ces auteurs, le jazz est une source d'inspiration inépuisable.
- Cette anthologie est une galerie d'évocations de musiciens des premiers temps du jazz et le tableau vivant de ceux qui l'inventent aujourd'hui. Au fil des pages, les morceaux de Thelonious Monk, Miles Davis, John Coltrane croisent ceux de Charles Mingus ou de Billie Holiday. Le nom du son célèbre la poésie, le jazz et la diversité des voix qui les composent. -
«Tout à coup, le carreau dans la chambre paisible montre une tache.L'édredon à ce moment a un cri, un cri et un sursaut ; ensuite le sang coule. Les draps s'humectent, tout se mouille.L'armoire s'ouvre violemment ; un mort en sort et s'abat. Certes, cela n'est pas réjouissant.Mais c'est un plaisir que de frapper une belette. Bien, ensuite il faut la clouer sur un piano. Il le faut absolument. Après on s'en va. On peut aussi la clouer sur un vase. Mais c'est difficile. Le vase n'y résiste pas. C'est difficile. C'est dommage.Un battant accable l'autre et ne le lâche plus. La porte de l'armoire s'est refermée.On s'enfuit alors, on est des milliers à s'enfuir. De tous côtés, à la nage ; on était donc si nombreux !Étoile de corps blancs, qui toujours rayonne, rayonne...»
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S'est-il jamais senti de ce monde ? A-t-il jamais perçu une appartenance, une parenté, une filiation ? Henri Michaux semble être né par mégarde et l'existence lui fut souvent à charge. Entre lui et les choses, entre lui et les êtres : un abîme. Un abîme qui déborde d'un bric-à-brac de peurs, de sursauts, de cris, de hantises, de rires cruels, de scalps, d'insomnies. Henri Michaux est singulier parce qu'il est radicalement seul, abandonné, retranché, exclu. Abandonné volontaire, retranché volontaire, exclu volontaire. S'il ne fuit pas systématiquement les autres, s'il se trouve des compagnies, il a en lui ce surcroît de lucidité ou d'alarme qui maintient la distance, ce tranchant de l'intelligence qui coupe jusqu'à l'air du temps. Aussi, quand il aborde un genre littéraire a priori peu fait pour lui, celui très noble des «Pensées», il s'emploie à le détourner, le dévoyer, le mettre en péril et en perdition. Les Poteaux d'angle d'Henri Michaux apparaissent comme les plus égarants et les plus réjouissants poteaux indicateurs jamais offerts au balisage de la raison, de la conscience et de nos comportements grégaires. Ce sont des aphorismes pour vivre à l'écart, des préceptes pour ne pas se laisser faire, des réflexions à contre-norme, des conseils qui n'ont pas de conseils à vous donner.
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Un récit d'apprentissage dominé par les souvenirs de la Grèce, sa mythologie, ses paysages et sa langue.
- Lors de son avortement, la narratrice reconnait l'accent grec du chirurgien qui l'opère. Malgré elle cet événement la pousse à affronter son histoire familiale et ses zones d'ombre.
- Remontant à son enfance et son adolescence, elle nous fait revivre ses études à Paris, ses voyages à travers l'Europe et la Grèce, en quête de ses racines marquées par l'exil et la disparition du père. -
Pages choisies
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Les campagnes hallucinées ; les villes tentaculaires
Emile Verhaeren
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 2 Novembre 1982
- 9782070322275
«L'oeuvre de Verhaeren - et c'est là un des traits qui la distingue - porte témoignage de son temps. À cet égard, les Campagnes comme les Villes reflètent un des grands moments de l'ère industrielle et prolétarienne du XIX? siècle. L'émigration vers les concentrations urbaines est un phénomène trop connu pour qu'on l'appuie ici de références historiques précises. Engagé par ses idées dans le mouvement d'émancipation sociale, le poète ne pouvait se borner à en transcrire l'idéologie. Le risque n'en subsistait pas moins de sombrer dans le prosaïsme. Ce danger, il faut le reconnaître, n'a été évité que de justesse. Sans doute, Les Villes tentaculaires n'affichent pas encore le prosélytisme humanitaire qui pèsera sur Les Forces tumultueuses et La Multiple Splendeur après que leur auteur aura découvert le chemin qui le conduit à la célébration du travail, de l'effort dans la joie, de la solidarité universelle. Cet idéal se trouvait déjà en puissance dans le poème L'âme de la ville où la ville se projette dans un avenir messianique. Ainsi naît un culte, celui du cerveau et de la science, illustré à la fin des Villes tentaculaires par des pièces telles que La recherche et Les idées.» Maurice Piron.
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La langue de Maud Joiret oscille entre rage et férocité pour capter les pulsations des corps, leurs flux et l'environnement dans lequel ils se déploient.
- J'étouffe si on ne me menace pas de perdre la tête / de quitter la terre / de me damner / de foutre le feu à mes paquebots d'allumettes.
Associant les pulsations du chaos intérieur et extérieur, Maud Joiret traque les indices des voix féminines et féministes pour lutter contre l' insensibilité du réel. Arpentant les villes, les galeries, les bars, les supermarchés, sa poésie traduit l'urgence du réel et l'impossibilité de le fuir.
- Sa langue oscille entre rage et férocité pour capter les pulsations des corps, leurs flux et l'environnement dans lequel ils se déploient.
- Ses interludes marins rythment le recueil et fonctionnent comme un choeur tragique qui cible le quotidien pour le mettre en pièce. -
La séance de sac Je crache sur ma vie. Je m'en désolidarise. Qui ne fait mieux que sa vie ? Cela commença quand j'étais enfant. Il y avait un grand adulte encombrant. Comment me venger de lui ? Je le mis dans un sac. Là je pouvais le battre à mon aise. Il criait, mais je ne l'écoutais pas. Il n'était pas intéressant. Cette habitude de mon enfance, je l'ai sagement gardée. Les possibilités d'intervention qu'on acquiert en devenant adulte, outre qu'elles ne vont pas loin, je m'en méfiais. À qui est au lit, on n'offre pas une chaise. Cette habitude, dis-je, je l'ai justement gardée, et jusqu'aujourd'hui gardée secrète. C'était plus sûr. Son inconvénient - car il y en a un - c'est que grâce à elle, je supporte trop facilement des gens impossibles. Je sais que je les attends au sac. Voilà qui donne une merveilleuse patience. [...]
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Anthologie de la poésie française du XXe siècle Tome 1
Collectif
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 14 Mars 2000
- 9782070413201
Nouvelle édition revue et augmentée de l'ouvrage paru en 1983 sous le titre Anthologie de la poésie française du XX? siècle, de Paul Claudel à René Char
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L'oiseleur et autres poèmes
Maurice Carême, Dominique Thibault
- Gallimard-Jeunesse
- Enfance En Poesie
- 4 Septembre 2014
- 9782070657933
L'oeuvre de Maurice Carême comprend plus de quatre-vingts recueils de poèmes, contes, romans, nouvelles, essais, traductions, et lui a valu d'être élu Prince en poésie en 1972. Empreints de clarté, de simplicité, les textes choisis ici sonnent souvent comme des chansons naïves, des complaintes ou de petits contes. Ils nous parlent du rêve, de l'imagination, des personnages des contes de fées, du quotidien aussi. Ils chantent l'enfance, les bêtes, la lumière et la fantaisie de la nature. Il y a chez Maurice Carême le désir de transmettre son amour de la joie, de la bonté, et son bonheur confiant dans le monde.
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«L'auteur a vécu très souvent ailleurs : deux ans en Garabagne, à peu près autant au pays de la Magie, un peu moins à Poddema. Ou beaucoup plus. Les dates précises manquent. Ces pays ne lui ont pas toujours plu excessivement. Par endroits, il a failli s'y apprivoiser. Pas vraiment. Les pays, on se saurait assez s'en méfier. Il est revenu chez lui après chaque voyage. Il n'a pas une résistance indéfinie. Certains lecteurs ont trouvé ces pays un peu étranges. Cela ne durera pas. Cette impression passe déjà. Il traduit aussi le Monde, celui qui voulait s'en échapper. Qui pourrait échapper ? Le vase est clos. Ces pays, on le constatera, sont en somme parfaitement naturels. On les retrouvera partout bientôt... Naturels comme les plantes, les insectes, naturels comme la faim, l'habitude, l'âge, l'usage, les usages, la présence de l'inconnu tout près du connu. Derrière ce qui est, ce qui a failli être, ce qui tendait à être, menaçait d'être, et qui entre des millions de possibles commençait à être, mais n'a pu parfaire son installation...» Henri Michaux.
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«Les drogues nous ennuient avec leur paradis.Qu'elles nous donnent plutôt un peu de savoir.Nous ne sommes pas un siècle à paradis.Toute drogue modifie vos appuis. L'appui que vous preniez sur vos sens, l'appui que vos sens prenaient sur le monde, l'appui que vous preniez sur votre impression générale d'être.Ils cèdent. Une vaste redistribution de la sensibilité se fait, qui rend tout bizarre, une complexe, continuelle redistribution de la sensibilité. Vous sentez moins ici, et davantage là. Où ici ? Où là ? Dans des dizaines d'ici, dans des dizaines de là, que vous ne connaissiez pas, que vous ne reconnaissez pas. Zones obscures qui étaient claires. Zones légères qui étaient lourdes. Ce n'est plus à vous que vous aboutissez, et la réalité, les objets même, perdant leur masse et leur raideur, cessent d'opposer une résistance sérieuse à l'omniprésente mobilité transformatrice.Des abandons paraissent, de petits (la drogue vous chatouille d'abandons), de grands aussi. Certaines s'y plaisent. Paradis, c'est-à-dire abandon. Vous subissez de multiples, de différentes invitations à lâcher... Voilà ce que les drogues fortes ont en commun et aussi que c'est toujours le cerveau qui prend les coups, qui observe ses coulisses, ses ficelles, qui joue petit et grand jeu, et qui, ensuite, prend du recul, un singulier recul.»
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épreuves, exorcismes ; 1940-1944
Henri Michaux
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 4 Janvier 1989
- 9782070325054
«Il serait bien extraordinaire que des milliers d'événements qui surviennent chaque année résultât une harmonie parfaite. Il y en a toujours qui ne passent pas, et qu'on garde en soi, blessants. Une des choses à faire : l'exorcisme. Toute situation est dépendance et centaines de dépendances. Il serait inouï qu'il en résultât une satisfaction sans ombre ou qu'un homme pût, si actif fût-il, les combattre toutes efficacement, dans la réalité. Une des choses à faire : l'exorcisme. L'exorcisme, réaction en force, en attaque de bélier, est le véritable poème du prisonnier. Dans le lieu même de la souffrance et de l'idée fixe, on introduit une exaltation telle, une si magnifique violence, unies au martèlement des mots, que le mal progressivement dissous est remplacé par une boule aérienne et démoniaque - état merveilleux ! [...] Pour qui l'a compris, les poèmes du début de ce livre ne sont point précisément faits en haine de ceci, ou de cela, mais pour se délivrer d'emprises. La plupart des textes qui suivent sont en quelque sorte des exorcismes par ruse. Leur raison d'être : tenir en échec les puissances environnantes du monde hostile.» Henri Michaux.
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Nous allons de maison en maison. À l'abri, nous ne connaissons pas le repos. Il reste à trouver une maison pour les vivants qui ont abandonné la leur. Et même, une maison pour les morts. Une barge traverse la tempête, véhiculant des liens mystérieux entre les faits, la houle et les mots. Traverser c'est traduire. Écrire, c'est traduire un livre au secret. Quand les mots n'ont plus de maison, qu'est-ce qui en découle ? Il y a une étrange analogie entre les migrandts qui, depuis les dunes de Flandre, empruntent toutes sortes d'embarcations, et les soldats qui, en juin 1940, tentent aussi l'impossible vers l'Angleterre. Chaque exilé sur ces bateaux est mon père jeune, traumatisé par cet exode létal. Il épouse une Démaison. L'Irlandaise Kate fait aussi passer des réfugiés par la Manche. Puis c'est Ravensbrück. Antonin Artaud va rendre la « canne de Saint Patrick » aux Irlandais. Il irait jusqu'au Purgatoire de saint Patrick. Marteau, va ! Il échoue derrière les murs d'une prison hantée par les Républicains. Viennent les maisons de fous. Sur une île d'Aran, la maison d'Artaud enfin trouvée est à l'abandon. Une momie de chat gît au pied du poêle à briquettes de tourbe. De deux briquettes et de beurre, Joseph Beuys prépare son sandwich Énergie irlandaise. Ayant appris l'anglais dans Finnegans Wake, il élabore un Secret Block in Ireland. Et son université hors les murs. Il est au premier rang quand Ivan Illich confère avec allégresse sur le contre-productif ; sur de nouvelles manières de transmettre et de soigner. Ils aiment la bicyclette autant que l'exilé James Joyce. Les mots n'ont plus de valeur faciale. Sur Aran enfin, Illich marche sur les pas d'Artaud. Partout, des murs - et même des murs d'eau - qui ont des oreilles. Derrière, les mots entravés sont comme des plans d'évasion que traduit mal le dehors sur ses gardes. Comment emprisonner la violence en chaque mot ? Un cours d'eau pourrait fluidifier les blocs de forme. Car c'est surtout depuis le lit des rivières que la terre promise parle en nous. Après 40 ans dans les zones d'ombre de l'histoire européenne, le « Cycle des exils » se boucle avec ce huitième volume.
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Ajoie ; passage des ombres ; cette âme perdue
Jean-Claude Pirotte
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 15 Février 2018
- 9782072768545
Dans l'oeuvre multiforme et démesurée de Jean-Claude Pirotte, Poésie/Gallimard a choisi de rassembler trois recueils qui offrent, pour les années 2008-2011, un parcours, une traversée, avec pour double décor le Jura et la mer du Nord. Dans Passage des ombres, on va de l'un à l'autre, plusieurs fois, le paysage semble une toile de fond pour ces ombres passantes, passagères. Station suivante, Cette âme perdue, il n'y a plus qu'un seul lieu, la mer du Nord qui envahit chaque page - une surprenante ode maritime en 88 poèmes, avec poissons, naufrages, noyés, marées, tonnerres sur la mer. Dernière station, Ajoie, «le pays de l'Ajoie», là aussi le paysage prend possession de chaque poème. La mer est remplacée par les monts du Jura, côté Suisse. Le tryptique composé par ces recueils donne un tableau où les éléments finalement se fondent. Mer du Nord et Jura : le même ciel, la même terre. Une géologie sereine ou plus trouble, qui appelle inéluctablement la tempête, car le vent souffle à chaque page ou presque. Et puis il y a ce qui singularise Pirotte entre tous, ces légères traces d'ironie dans la mélancolie, qui souvent s'inversent en traces de mélancolie dans l'ironie... Selon les moments, cette poésie apparaîtra ludique, entièrement teintée d'humour, d'irrévérence, ou au contraire sombre, chargée de tous les désespoirs ambiants. En fait, c'est une parole qui se donne pour familière, aussi proche, affectueuse et intime que possible, comme si elle était là, toute proche, et murmurait depuis la pièce d'à côté.
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«On est entré dans une zone de chocs. Phénomène des foules, mais infimes, infiniment houleuses. Les yeux fermés, on a des visions intérieures. Des milliers et des milliers de points microscopiques fulgurants, d'éblouissants diamants, des éclairs pour microbes. Des palais aux tourelles innombrables, qui filent en l'air sous une pression inconnue. Des arabesques, des festons. De la foire. De l'extrémisme dans la lumière qui, éclatante, vous vrille les nerfs, de l'extrémisme dans des couleurs qui vous mordent, vous assaillent, et brutales, blessantes, leurs associations. Du tremblement dans les images. Du va-et-vient. Une optique grisante. [...]»
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Ridiculum vitae / Artaud Rimbur
Jean-Pierre Verheggen
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 14 Février 2001
- 9782070417070
Poète phénomène, poète énergumène, Jean-Pierre Verheggen est l'inventeur d'un genre nouveau, l'opéra-bouche : un opéra où il opère à vif, où il profère à la vitesse du son le parler grand nègre qui produit l'ouïssance, à la fois jouissance de l'oreille et par l'oreille. En liberté dans les fourrés et les coups fourrés du langage, il donne une oeuvre qui est à recevoir dans la résonance ferroviaire de sa voix, avec sa verve de grande déferlante, son swing de boxeur des lettres, sa fantaisie féroce. Le souffle, ici, charrie tous les essoufflements. Le chant, ici, est de savante cacophonie. La poésie, ici, s'octroie le burlesque et l'outrance, le tragique et l'outrage. Elle est sans frein, sans remords, sans pitié. Comme le souligne Marcel Moreau dans sa préface : « Chez Verheggen la polyphonie est crûment sensorielle : la connaissance par les tripes. Mais il y a plus, c'est un obsédé des saveurs. Du langage il traque les succulences secrètes, les épices ravageuses. Il les débusque dans les profondeurs du dire. Violentes ou suaves, il se les remonte jusqu'aux papilles. C'est là qu'il se les ensalive, mot à mot. On le lit avec des yeux qui auraient du nez, et une bouche qui aurait un regard. Avec lui, on se sent alphabétisés de partout, du rectum aux génitoires, en passant par le coeur, où l'émotion, toujours, est l'honneur de la folie.»
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Miserable miracle ; la mescaline
Henri Michaux
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 24 Janvier 1991
- 9782070326082
Misérable miracle est le premier livre consacré par Henri Michaux à ses expériences sur les hallucinogènes. C'est surtout la relation du premier choc de la mescaline, la notation brute de sa première agression, subie comme un viol. Il y a là non pas description, mais communication au sens le plus direct, le plus physique du mot. Car en plus des états exceptionnels qu'il nous révèle et des informations qu'il nous apporte, Misérable miracle fait apparaître chez Michaux, et plus généralement dans la littérature contemporaine, un nouveau langage. Ce livre est ce qu'on pourrait appeler le «reportage» exemplaire d'une expérience psychophysiologique.
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Un manteau de fortune ; l'adieu aux lisières ; tombeau du capricorne
Guy Goffette
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 23 Janvier 2014
- 9782070453375
La poésie de Guy Goffette, comme le suggère l'intitulé emblématique de l'un de ses premiers recueils, est vouée à une promesse qui n'est pas faite pour advenir mais pour figurer l'horizon sans cesse réinventé de la vie. Cette promesse, avec son environnement d'ardoise et de pluie, de forêts et de champs, acclimate en terres septentrionales ce que les Portugais appellent la saudade, cette nostalgie des choses qui dans le futur n'arriveront pas, tandis qu'elle submergent le présent de désirs et de songes éveillés.
L'énergie qui est à l'oeuvre ici s'apparente à celle d'un désespoir fugace, vagabond, presque dilettante. Il y a chez Goffette, en chaque poème et surtout en chacune des suites qu'il affectionne, un appel, une ferveur, une blessure, une impatience à être, parfois teintée d'ironie voire d'autodérision, avec toujours l'amour le plus physique pour sensuelle sauvegarde.
Les sonorités, le rythme, les scansions qui lui sont si personnelles, même quand affleure ce goût verlainien de la mélancolie au refrain, créent un charme singulier, un envoûtement d'oreille et de coeur. Car la détresse d'Un manteau de fortune sait sourire in extremis, car L'adieu aux lisières n'a rien d'un abandon définitif, car le Tombeau du Capricorne s'impose comme l'une des plus belles célébrations de l'amitié en poésie.
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«Qui, ayant suivi mes signes sera induit par mon exemple, à en faire lui-même selon son être et ses besoins, ira, ou je me trompe fort, à une fête, à un débrayage non encore connu, à une désincrustation, à une vie nouvelle ouverte, à une écriture inespérée, soulageante, où il pourra enfin s'exprimer loin des mots, des mots, des mots des autres.» Henri Michaux.
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Moments ; traversées du temps
Henri Michaux
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 16 Octobre 2014
- 9782070459797
«Qu'il décrive ses expériences avec les hallucinogènes ou, plus récemment, qu'il s'attache à élucider les problèmes du rêve, Henri Michaux a publié, surtout depuis dix ou quinze ans, des livres d'analyse, de connaissance. Moments vient nous rappeler qu'à travers cette vaste entreprise expérimentale, la vocation poétique de l'auteur de La nuit remue s'est poursuivie, merveilleusement fidèle à elle-même. Ces longs et beaux poèmes disent tous, malgré leur diversité de ton, certains états, certains "moments" d'effusion, d'extase, de visions. Poèmes-rêveries d'après la drogue pour la plupart, il est vrai, où flotte encore parfois comme une odeur de drogue.» Bulletin Gallimard n° 254, mai-juin-juillet 1973.
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«En ces temps où la littérature mue par le désir de tout dire sur nos angoisses et nos haines finit quelquefois par s'enfermer dans le ressentiment, dans le culte du négatif, du désespoir et de l'autodestruction, la parole de Norge est d'un bout à l'autre non seulement une affirmation de la vie mais aussi de sa confiance en cette vigueur dont la poésie se nourrit, que toute vie incarne.» Lorand Gaspar.
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«Henri Michaux est singulier parce qu'il est radicalement seul, abandonné, retranché, exclu. Abandonné volontaire, retranché volontaire, exclu volontaire. S'il ne fuit pas systématiquement les autres, s'il se trouve des compagnies, il ne renonce en aucun cas à ce surcroît de lucidité ou d'alarme qui préserve un rien d'éloignement, une sorte d'intervalle. Et son intelligence paraît si affûtée qu'elle coupe jusqu'à l'air du temps. Poète de l'affrontement, de l'expérimentation, de la connaissance intérieure, il ne se connaît pas de repos. Chaque respiration, chaque vision, chaque rêve remémoré lui sont autant de combats. Il est l'homme des nuits sans fond, des fureurs muettes, des ravages absolus, minuscules ou bouffons, des révoltes murées entre mémoire et coeur. Mémoire violente et coeur affolé.» André Velter.