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Belles Lettres
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Soudain, un vacarme vrombissant déchire le crépuscule. Lorsque revient le silence, un crapaud gît sur le bitume. Regroupant ses dernières forces, il porte son chapelet d'oeufs jusqu'aux eaux salvatrices de l'étang - et du seul oeuf indemne éclot un têtard orphelin : Alyte est un survivant.
À peine né, et déjà il faut se battre ! échapper aux oiseaux, aux ours et autres dieux du monde de la rivière. Heureusement, un saumon lui montre comment se servir des courants et déjouer les pièges. Ce saumon s'appelle Iode, c'est son premier ami. Plus tard, Alyte rencontrera un chevreau et un aigle ; un hibou, et enfin Axon, le plus vieil arbre de la forêt. Chacun d'eux lui parlera du monde à sa façon, l'éveillant à ses beautés. Et bientôt viendra le temps pour Alyte de prendre soin, à son tour, d'un nouveau chapelet d'oeufs. Il lui faudra alors, comme son père avant lui, franchir la léthalyte. Cette ligne droite qui traverse la forêt et gronde à l'approche des animaux. Cette ligne noire qui les fauche sans raison, face à laquelle le minuscule Alyte n'a presque rien à opposer, sinon son immense soif de vie. Après Le Discours de la panthère, Jérémie Moreau continue son exploration du sauvage qui vit à nos côtés, aussi proche qu'invisible. Parmi la multitude de drames qui s'y jouent, il choisit de mettre en scène le plus redoutable : celui de la confrontation avec un monde humain absurde et aveugle,sa violence mortifère, sans but et sans égards. Avec Alyte, un Jérémie Moreau toujours plus virtuose invite son lecteur à changer son rapport au vivant et entrer, comme ce valeureux crapaud, en résistance. -
Saviez-vous que Melania Trump est Taureau, le signe le plus résilient de tous ? Et que Boris Johnson est Gémeaux, le moulin à parole du zodiaque ? Et savez-vous quel signe est si captivant et envoûtant que nous ne remarquons même pas qu'il est en train de nous entuber ?
Dans les pages d'Astrologie vous trouverez la réponse à ces questions et vous rencontrerez un tas d'autres gens plus ou moins célèbres dont les actions et le destin sont expliqués à travers le prisme de leur signe zodiacal : le milliardaire Arthur Sackler (à l'origine de la crise des opiacés OxyContion), la pionnière de la psychanalyse Sabina Spielrein, le rappeur Flavor Flav, ou Thomas Thwaites, le designer britannique qui a tout abandonné pour aller vivre comme une chèvre dans les Alpes suisses. Une fois passés en revue les frasques de ce beau monde (et de plein d'autres célébrités ou personnages historiques), vous pourrez vous pencher sur l'épineux problème de la compatibilité amoureuse entre les signes, explorer la mystérieuse sous-catégorie astrologique du « Scorpion de-bas-niveau » ou comprendre enfin les raisons du comportement bizarre de l'idéologue néolibérale Ayn Rand lors de sa rupture avec son amant et fanboy Nathaniel Branden. Pour conclure, cerise sur le gâteau, vous saurez aussi pourquoi les mères (et pas qu'elles !) conseillent de ne pas se mêler d'astrologie.
Toujours drôle et ironique, Liv Strömquist pose une fois de plus son regard perçant sur les tics et les obsessions de notre société à l'ère du capitalisme avancé, n'oubliant jamais de mettre le doigt où ça fait mal. Une lecture qui va ravir les amateurs d'astrologie tout autant que ceux qui l'ont en horreur. -
Après Shenzhen, Guy Delisle a poursuivi son travail nomade d'animateur à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord. Si on peut retrouver son regard personnel et circonspect sur un autre pays asiatique, Pyongyang présente en outre l'intérêt de donner des informations sur la vie quotidienne d'un des pays les plus secrets et les plus tyranniques du monde.
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Sauvage ou la sagesse des pierres est un livre où l'auteur interroge le rapport intime de l'humanité à la Nature. Thomas Gilbert y expérimente un trait charbonneux, dense et fiévreux. Cette exigence esthétique colle au récit : l'errance d'une jeune fille moderne perdue dans la nature et qui va s'y fondre. Sur le fond, le livre s'attaque avec intensité à la question de la place de l'Homme dans la nature, de ses origines et de son avenir ;
Non pas la nature de carte postale, jolie et fleurie mais une nature âpre, violente, certes magnifique mais capable de tuer l'inconscient qui s'y aventure. L'angle choisi par Thomas Gilbert pose bien une question écologique ; simplement il ne parle pas de la nature qui nous arrange, cette nature idéologique de publicitaire, mais de la nature réelle, celle qu'on ne maîtrise pas, celle qu'on ne comprend pas. C'est le sel de ce livre essentiel, déconstruire l'humain, déconstruire la nature, construire un autre récit de l'écologie : en y plaçant l'humain non plus au centre d'une nature maîtrisée mais en son sein comme l'infime et vulnérable partie qu'il est. Un récit onirique et fantastique mais ancré dans une réalité qu'on craint de regarder en face.
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Un buffle pousse de toutes ses forces sur la paroi, enfonçant sa tête dans la roche pour déplacer une île ; c'est qu'une comète, qui file dans le ciel, viendra bientôt heurter la surface et exploser ce bout de terre. Il le sait, il l'a vu dans ses rêves, c'est ce qu'il dit au varan qui le rejoint dans son effort.
C'est ainsi que commence ce récit, formé de plusieurs histoires courtes où les animaux occupent seuls le devant de la scène. Au fil de ces récits, on suit un étourneau perdu en pleine migration, une autruche qui doute, un jeune éléphant apprenant l'histoire du monde... Cet ensemble de paraboles d'une grande force d'évocation nous replonge dans les délices des fables de La Fontaine autant que dans les images tourmentées du Livre de la Jungle. Habilement, Jérémie Moreau parvient à décentrer notre regard et à dépasser l'apologue moral humaniste ; les animaux deviennent des vivants, aux existences et aux beautés singulières.
Après la Saga de Grimr et Penss, Jérémie Moreau, en pisteur qui sait lire les signes et les traces, continue d'explorer, dans ce Discours de la Panthère, les chemins qui mènent aux origines du monde.
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Il y a aussi une T.rex, mais ce n'est pas le sujet
Julie Douine, Noémie Favart
- Versant Sud
- 6 Septembre 2024
- 9782930938851
Édith et son papa Bachir vivent dans un immeuble de la cité des coquelicots, qui porte mal son nom car il n'y a pas de fleurs, juste du béton. Bachir aime parler à Édith des endroits où ils passent, mais d'une drôle de manière : « Ici, il y a 503 ans, une famille de loup se repose dans la bruyère », ou « À cet endroit, il y a 67 millions d'années, une femelle T.rex renifle son prochain casse-croûte ».
Édith se prend au jeu en désignant un endroit à son tour : « Juste là, dans 111 ans, il y aura un grand cèdre ». Eh bien, il faut tout faire pour que cet arbre y pousse ! Alors que le cèdre grandit, il devient le lieu de rendez-vous des habitants du quartier. Le temps passe, et la ville se transforme autour de lui.
Un album social, aussi drôle qu'émouvant, qui nous parle de transmission, d'écologie et de vivre ensemble. Avec l'apparition fortuite d'une femelle T.rex affamée ! -
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Pittsburgh, fin des années 80. La fermeture de l'usine a poussé des centaines d'ouvriers au chômage, sans espoir de retrouver un travail dans une ville tournée vers un avenir dont ils ne font plus partie. Malgré tout, Timmy lutte pour garder un semblant de dignité, trouver de quoi nourrir sa famille. Pat, sa femme, remue ciel et terre pour prodiguer des soins à leur fille aînée, Katie, handicapée depuis une commotion cérébrale.
Mais à quoi se raccrocher lorsque tout espoir semble perdu ? Lorsque la ville elle- même a abandonné ceux qui l'ont construite, qui ont forgé son identité ? Lorsqu'on n'a plus la sensation d'exister nulle part, même au sein de sa propre famille ?
La « renaissance » de Pittsburg est souvent citée en exemple comme l'une des reconversions urbaines les plus réussies. Croire en quoi ? nous montre ici l'envers du décor : la vie de tous ceux qu'elle a laissés pour compte. -
Ismolène est une chienne de concours, bichonnée et surprotégée par ses propriétaires. Chipolata, sa voisine, est délaissée par son maitre. Un jour, elles décident de prendre la route au volant de la rutilante Thunderbird des maîtres d'Ismolène. Elles se lancent dans un road-trip trépidant, de stations-services en photomaton, en passant par la plage. Ismolène et Chipolata sont prêtes à tout pour poursuivre leur rêve ! Mais la liberté à un prix et les dangers les attendent au tournant...
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L'oeuvre d'essayiste de Manzoni est peu connue, mais son Histoire de la colonne infâme, initialement envisagée comme un chapitre supplémentaire aux Fiancers mais publiée séparemment en 1840, est elle aussi couramment étudiée à l'école à l'instar de L'affaire Calas de Voltaire. La « colonne infâme » du titre désigne un monument qui fut édifié, par la volonté des juges, pour commémorer le procès (mené à grand renfort de terrifiants supplices), la condamnation et l'exécution, en 1630 à Milan, de plusieurs hommes accusés d'avoir propagé délibérément la peste par des « onctions pestifères ».
C'est sur la question de la responsabilité des juges que Manzoni croise le fer. Dans l'Histoire de la colonne infâme, il s'attache à montrer que, même en des temps d'ignorance et dans un système pénal qui prévoit qu'on puisse infliger à un accusé des sévices atroces, les juges conservaient la possibilité, la liberté morale de ne pas le faire. Aussi, reprenant en main les textes des juristes que certains de ses prédécesseurs (Verri, Beccari) citent pour les accabler, Manzoni s'efforce-t-il de montrer que tous, bien que n'étant pas opposés par principe à la torture, recommandaient cependant de n'en user qu'avec discernement et modération, et jamais pour obtenir des aveux. Ce qui est en jeu, implicitement, c'est donc la question, ancienne et débattue depuis des siècles dans la théologie chrétienne, du libre arbitre. Mais tout autant, si l'on veut, avant l'heure, sa version plus moderne, celle du déterminisme. Sommes-nous libres de nos actions, de nos décisions, de nos pensées ? Ou sommes-nous si profondément (et inconsciemment) modelés par notre temps, par notre culture, par nos institutions, que nos « choix » ne sont, au vrai, que les conséquences inéluctables de ces divers conditionnements ? La question demeure d'une parfaite actualité. Il n'est que de songer aux polémiques qui ont entouré telles tentatives d'explication d'attentats terroristes récents en France. En réponse aux sociologues qui tentaient de comprendre ces actes dans un tableau causal complexe, des personnages politiques de premier plan objectèrent qu'expliquer, c'était déjà justifier. Plus que jamais, il nous semble requis, pour inconfortable que cela puisse être, d'enquêter inlassablement sur les raisons de la violence. L'Histoire de la colonne infâme nous est une invitation à ne pas refermer trop vite le questionnement sur les racines du mal.
Histoire de la colonne infâme a fait l'objet d'une seule traduction française parue en 1843, reprise par d'autres éditeurs (Maurice Nadeau, 1982 ; Petite Bibliothèque Ombres, 1993). Outre que cette traduction comporte diverses erreurs ou inexactitudes, elle est, de fait, fort datée, d'où cette nouvelle traduction. Plusieurs options s'ouvraient au traducteur. Aux deux extrêmes : une traduction mimant les accents du français de l'époque, ne reculant pas devant les archaïsmes et la complexité des tournures, d'une part ; et, d'autre part, une modernisation totale, un parti pris d'acclimatation extrême, propre à donner au lecteur l'illusion que le texte a été écrit de nos jours. Nous nous sommes davantage inspiré de la seconde option, sans pour autant chercher à effacer entièrement l'ancrage historique du texte. Au bout du compte, nous avons opté pour une sorte de via di mezzo qui, tout en visant à rendre la lecture abordable et (assez) fluide pour un contemporain, respecte cependant dans ses grandes lignes la syntaxe, les tours de pensée et les phases argumentatives de l'auteur : son style, en somme ; car, s'il s'agit ici de ce que nous appelons un « essai », c'est aussi - et en dernière instance - l'oeuvre d'un écrivain.
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Chaque secteur spécialisé de la connaissance fait à sa manière le constat d'un désastre. Les psychologues attestent d'inquiétants phénomènes de dissolution de la personnalité, d'une généralisation de la dépression qui se double, par points, de passages à l'acte fou. Les sociologues nous disent la crise de tous les rapports sociaux, l'implosion-recomposition des familles et de tous les liens traditionnels, la diffusion d'une vague de cynisme de masse ; à tel point que l'on trouve dorénavant des sociologues pour mettre en doute l'existence même d'une quelconque "société". Il y a une branche de la science économique - l'"économie non-autistique" - qui s'attache à montrer la nullité de tous les axiomes de la prétendue "science économique". Et il est inutile de renvoyer aux données recueillies par l'écologie pour dresser le constat de la catastrophe naturelle. Appréhendé ainsi, par spécialité, le désastre se mue en autant de "problème" susceptibles d'une "solution" ou, à défaut, d'une "gestion". Et le monde peut continuer sa tranquille course au gouffre.
Le Comité Invisible croit au contraire que tous les remous qui agitent la surface du présent émanent d'un craquement tectonique dans les couches les plus profondes de la civilisation. Ce n'est pas une société qui est en crise, c'est une figure du monde qui passe. Les accents de fascisme désespéré qui empuantissent l'époque, l'incendie national de novembre 2005, la rare détermination du mouvement contre le CPE, tout cela est témoin d'une extrême tension dans la situation. Tension dont la formule est la suivante : nous percevons intuitivement l'étendue de la catastrophe, mais nous manquons de tout moyen pour lui faire face. L'Insurrection qui vient tâche d'arracher à chaque spécialité le contenu de vérité qu'elle retient, en procédant par cercles. Il y a sept cercles, bien entendu, qui vont s'élargissant. Le soi, les rapports sociaux, le travail, l'économie, l'urbain, l'environnement, et la civilisation, enfin. Arracher de tels contenus de vérité, cela veut dire le plus souvent : renverser les évidences de l'époque. Au terme de ces sept cercles, il apparaît que, dans chacun de ces domaines, la police est la seule issue au sein de l'ordre existant. Et l'enjeu des prochaines présidentielles se ramène à la question de savoir qui aura le privilège d'exercer la terreur ; tant politique et police sont désormais synonymes.
La seconde partie de L'Insurrection qui vient nous sort de trente ans où l'on n'aura cessé de rabâcher que "l'on ne peut pas savoir de quoi la révolution sera faite, on ne peut rien prévoir". De la même façon que Blanqui a pu livrer les plans de ce qu'est une barricade efficace avant la Commune, nous pouvons déterminer quelles voies sont praticables hors de l'enfer existant, et lesquelles ne le sont pas. Une certaine attention aux aspects techniques du cheminement insurrectionnel n'est donc pas absente de cette partie. Tout ce que l'on peut en dire ici, c'est qu'elle tourne autour de l'appropriation locale du pouvoir par le peuple, du blocage physique de l'économie et de l'anéantissement des forces de police.
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La principale thèse de ce livre s'énonce simplement : il reste un impensé théologique au coeur de la raison économique, et l'ensemble de la conceptualité économique porte encore la marque de cette provenance. Le noyau initial en a été formulé, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, par des théologiens éclairés qui n'y voyaient qu'un domaine particulier des relations sociales, requérant des règles morales spécifiques. Paradoxalement, les remaniements successifs de ce dispositif initial n'ont pas conduit à effacer, mais bien plutôt à en accentuer la composante théologique. Alors que les réflexions politiques et sociologiques ont eu maintes fois l'occasion de reformuler leurs postulats, la pensée économique est demeuré prisonnière de présupposés remontant à l'époque des Lumières, et cette structuration théologique invisible de l'économie est la première responsable de l'incapacité du monde occidental à faire face à la crise environnementale qu'il a provoquée. Au premier abord, il n'est pas évident que l'histoire intellectuelle du Moyen Âge occidental soit indispensable à une compréhension critique de la mondialisation actuelle, mais cet ouvrage vise à convaincre que c'est pourtant le cas. L'Occupation du monde est le premier volume d'une série de deux (le second tome paraîtra en 2019) consacrés à l'anthropologie économique occidentale et à son histoire, au sein de laquelle la pensée des scolastiques médévaux tient une place centrale.
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Veuf inconsolable et fétichiste, Hugues Viane a choisi d'habiter Bruges pour la ressemblance qu'il y trouvait avec la mélancolie de son deuil.
Bruges-la-Morte est principalement l'évocation d'une ville (ses canaux et ses quais, ses rues désertes ou bondées lors du Saint-Sang, ses vieilles demeures, son béguinage, ses églises et ses gisants, son beffroi, etc) associée aux états d'âme et aux passions des personnages. Plus qu'un double des personnages pour la première fois dans la littérature une ville est un personnage !
" Elle les façonne selon ses sites et ses cloches. "
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Pour le 500ème anniversaire de la première édition (1516) de ce grand classique, Aden publie dans une version commentée par Serge Deruette, une traduction moderne de Marie Delcourt.
Le thème de cet essai philosophique est de présenter une île d'Utopie ou serait appliqué une constitution politique aux services des grandes idées humanistes de la renaissance. Prenant l'alibi d'un voyage vers cette île, Thomas More fait l'éloge du bonheur, de la sagesse et surtout de la justice sociale. Ce livre est le premier grand essai de critique radicale de la société et fait de son auteur un des précursseurs du communisme moderne...
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Après une longue formation, Nova s'apprête à embarquer pour une mission scientifique sans retour possible. Confinée dans une fusée dernier cri, la jeune astronaute devra rejoindre la planète L31, située à 2,5 millions d'années-lumière de la terre. Un voyage qui lui prendra entre 20 et 50 ans.
Avant le grand départ, elle doit se plier à une ultime formalité exigée par l'agence spatiale. Elle doit se rendre à la fête d'adieu organisée en son honneur dans une somptueuse villa. Celle qui a toujours privilégié une vie recluse va devoir affronter ses trois seuls amis qu'elle n'a plus revus depuis bien longtemps. Les années ont passé, Ulysse, Yseult et Alan ont bien changé.
Avec ASTRA NOVA, Lisa Blumen revient avec un récit de science-fiction unique. Pour l'autrice d'AVANT L'OUBLI, le monde futur est ici encore un moyen détourné pour matérialiser des existences marginales. Cette fois, elles seront confrontées aux affres de l'éloignement et de l'individualisme. L'intrigue se construit au fil des apartés, des souvenirs du passé, de l'évocation des trajectoires bouleversées et solitaires des quatre personnages. Réalisé entièrement aux feutres, ASTRA NOVA est une histoire empreinte d'une nostalgie fugace, comme l'apparition soudaine d'une étoile filante dans la nuit. -
Bastien a besoin de savoir le jour exact de sa mort. Il fait appel aux services d'un étrange laboratoire qui affirme qu'il devrait décéder le surlendemain d'une asphyxie alimentaire.
Depuis que sa copine a hérité de la collection d'arts premiers de sa grand-mère, rien n'est plus comme avant pour Miriam. Elle est prise d'irrépressibles démangeaisons et ce n'est là que le début de son calvaire
Barbara est autrice de bande dessinée. Un soir, elle pénètre dans le petit placard dissimulé derrière son bureau pour y découvrir une pièce dérobée sous les combles. Cette exploration va bouleverser son quotidien.
Chacun des trois chapitres des Contes de la Mansarde se déroule dans le même appartement, au septième et dernier étage d'un immeuble parisien, au cours de trois étés caniculaires. Dans ces histoires qui donnent la chair de poule, l'amour, souvent contrarié, tient toujours un rôle important. Et, si l'effroi apparaît par des manifestations du surnaturel, il se dissimule aussi dans les recoins de nos névroses modernes : dépression, solitude, obsession ou anxiété. Avec leurs récits macabres, Elizabeth Holleville et Iris Pouy évoquent les lectures de leur enfance, les contes de Perrault et de Marcel Aymé, les films de genres, autant que les bandes dessinées américaines de l'ère pré-comics code. -
Depuis 1886, date de leur première publication par roy, les mémoires de louise michel ont été réédités par maspero puis sulliver.
En 1993, la bibliothèque marguerite durand put acquérir un manuscrit inédit daté de 1904, formant les 2e et 3e parties des mémoires à la suite de la seule partie connue jusqu'alors. pour la première fois en un seul volume, les mémoires sont publiés intégralement et corrigés d'après sa correspondance.
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Aux Requins Marteaux, nous ne manquons jamais une occasion pour fêter un évènement. Et nous n'allions pas manquer de fêter les 10 ans de Pinocchio, merveilleux Fauve d'Or remporté par Winshluss en 2009 au FIBD d'Angoulême. Pour cette nouvelle édition, plusieurs pépites attendent les érudits et nouveaux lecteurs de l'auteur : préfaces, dessins inédits et autres surprises... Pinocchio narre les (més)aventures de la célèbre marionnette, revues et corrigées par ce bon petit diable de Winshluss.
La trame est la même que dans le roman de Collodi, cependant l'intrigue est modernisée : on retrouve ici un Pinocchio bien loin du gentil garçon qu'en a fait Walt Disney. Avec Winshluss, le pantin de bois se transforme en androïde conçu par un ingénieur en mal de reconnaissance. Tandis que " le grillon qui parle " (ici un cafard) connaît un sort plus enviable que celui du roman, puisqu'il s'agit d'un sdf qui trouve à squatter dans la boîte crânienne du petit robot.
Winshluss maltraîte les codes de la bande dessinée populaire et les références cinématographiques avec virtuosité. Il transforme les clichés les plus éculés en formes narratives éminemment modernes. Mais toute la force du travail de l'auteur réside dans son traitement graphique. Outre un dessin très expressif, Winshluss fait preuve ici d'une maîtrise insolente du récit muet. Ce livre imposant, prouve que Winshluss est un des auteurs de bande dessinée les plus virtuoses et les plus intéressants de sa génération.
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Comme vous le savez, le couple parfait n'existe pas. C'est même une notion qui varie considérablement d'une personne à l'autre. Un couple parfait est souvent considéré comme une relation où les partenaires partagent un lien émotionnel fort et des objectifs similaires : une communication ouverte et honnête, la confiance, le respect, des valeurs communes, du temps de qualité et bien sûr, le compromis. Mais la perfection est un idéal... Tous les couples connaissent des hauts et des bas, et ce qui fonctionne pour un couple peut ne pas fonctionner pour un autre. La clé est de trouver un équilibre qui contribue à une relation épanouissante et saine. Aurélie William Levaux réfléchit depuis toujours au sentiment amoureux et à la notion de couple en particulier. Avec Duettiste et ses saynètes du quotidien, elle continue de chercher à percer le secret de l'art d'aimer.
Aurélie William Levaux : "Je ne sais pas si je peux définir l'amour, je peux le ressentir, le perdre, le chercher, le partager, m'en enchanter, mais c'est surtout de relation avec l'autre dont j'ai besoin de parler ou qui m'intéresse, de ce qu'il y a autour, dedans, ce terme d'amour, parce que ce sentiment est si mouvant, différent d'un contexte à un autre, d'un âge à un autre, d'une personne à une autre, que ça serait bizarre d'en avoir une idée figée. Bref, c'est le rapport à ce qui n'est pas soi qui me branche et toutes les difficultés ou absurdités, qui font grandir, marrer ou régresser, rencontrées que j'observe." -
Gaston pleure
Sara Gimbergsson
- Versant Sud
- Petites Histoires Nordiques
- 5 Novembre 2024
- 9782931296004
Gaston pleure quand papa part au travail. Gaston pleure quand la maîtresse dit que tout le monde doit finir son assiette. Gaston pleure quand Hilda se réserve le plus beau chapeau. Gaston pleure quand papa vient le chercher trop tôt.
Pauvre Gaston !
Gaston pleure quand c'est l'heure de dormir. Mais... Qu'est-ce qu'on entend ? Petit frère ! Il pleure ! Seul Gaston peut le consoler.
Sara Gimbergsson a un talent pour mettre en scène les petits drames du quotidien, l'amour fraternel et les fins heureuses ! Un adorable livre tout-carton, tendre et plein d'humour. -
Et vos corps seront caillasses
Joëlle Sambi
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 16 Février 2024
- 9782381980652
« Je ne peux concevoir l'art en dehors d'un ancrage politique, je le pratique et l'accompagne donc toujours d'une réflexion qui m'amène à douter de tout, à déconstruire constamment, à creuser de nouveaux idéaux et à chercher le lieu de l'apaisement. La paix est un luxe, il n'y a pas d'accalmie. » dit Joëlle Sambi à l'endroit de sa pratique artistique, au croisement des formes et des luttes.
Quand le slam ou poésie « faite pour être dite à haute voix » s'écrit sur le papier, se compose de manière évidente et quasi organique un écrit pour la parole. La poésie de Joëlle Sambi est un flow rugueux, né à Kinshasa, qui érode la rime traditionnelle et râpe les conventions sociales, dérape et décape. Déconstruit les héritages dominants et asphyxie les violences, raciales, sexistes et homophobes. Scalpant la métrique classique pour un mètre libre et nourri d'autres héritages culturels et musicaux, sa poésie est une parole performée, à dire, toujours vivante, en métamorphose.
« Nous ne sommes pas vos copines noires et brunes et pas assez blanches / Nous ne sommes pas celles qui peuplent vos solitudes / Pas celles qui fortifient vos châteaux / Nous ne sommes pas celles que vous violez, exotisez, insultez, désirez, haïssez, frappez, rejetez / Poétesses / Nous ne sommes rien / Nous ne sommes rien / Et ce rien peuplera vos rêves hantés » -
2030. Paris. Sous l'influence de Games of thrones, les vrais de la street se mettent à parler vieux françois, pour éviter une énième récupération de leur langage par les « bourgeois de m*rde ». Bien sûr, ceux-ci, après s'être approprié la poésie des grands ensembles, vont succomber à cette mode à leur tour. 2050. Les insomnies n'existent plus. Les zumains planifient leurs «nap's» grâce à une appli, au fil de la journée. Plus personne ne manque de sommeil. Le monde entier est de bonne humeur et devient de gauche. L'Oracle pourrait être l'autre nom de Xavier Bouyssou. Chevauchant son imagination désinhibée, il prophétise avec acuité aussi facilement qu'un fortune cookie vous donne votre horoscope. Élevé dans les décombres de la France macroniste, ayant appris à lire en jouant aux jeux vidéos, l'auteur du remarqué Toonzie (éd.2024, 2022) met ici son génie au service de ses contemporains pour les informer de la suite du « game ». Recueil de prophéties aussi drôles qu'effrayantes, ce Livre Oracle vous donne les clefs du monde de demain - ou pas. La mode a eu Paco Rabanne, la course automobile a eu Raël, la bande dessinée a trouvé son prophète, et il s'appelle Xavier Bouyssou.
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Noah Van Sciver a grandi au sein d'une famille mormone dans le New Jersey des années 90. Il est l'avant-dernier d'une fratrie de neuf enfants. Il cherche à se faire apprécier des cool kids de son quartier de Maple Terrace. Pourtant, il subit la plupart du temps leurs brimades qui viennent s'ajouter à celles de sa propre famille dysfonctionnelle. Avec la culture populaire il entrevoit une échappatoire et avec le dessin il arrive à s'émanciper.
C'est l'histoire d'une construction, celle d'un préadolescent qui découvre le monde «merveilleux» des comics, ceux qui usent d'antihéros ultraviolents et des mises en scène criardes. Ces univers fictionnels ne font qu'alimenter les fantasmes du jeune Noah, prêt à tout pour accéder à ces lectures interdites, quitte à se retrouver dans des situations hasardeuses et embarrassantes. L'ironie du sort place en sa possession un sac plein de comics, mais il va vite devoir rendre des comptes.
De méprises en malentendus, Noah Van Sciver saisit une violence banale, les petits arrangements de l'enfance, l'indifférence des parents et un rapport complexe à la religion.
On retrouve ici le caractère délicieusement misérabiliste et nostalgique, critique du déterminisme social, marque de fabrique de l'auteur de Fante Bukowski. Toutefois, Maple Terrace reste avant tout une comédie autobiographique où Noah Van Sciver s'amuse de voir les lecteurs rire à ses dépens. -
Au sortir du confinement, Helena décide de s'inscrire sur une appli de rencontre. Ce qu'elle veut, c'est de la légèreté, s'amuser sans prise de tête! Tout se passe à merveille jusqu'à ce qu'elle se retrouve face à son quatrième rendez-vous : c'est évident, il lui plait. Qu'est-ce qu'elle pourrait lui dire? Un truc drôle ou plutôt un truc intelligent? Rentrer avec lui ou attendre la prochaine fois, histoire de se faire désirer un peu? Une chose est sûre, il faudra le revoir.
Oh Cupid nous invite dans l'intimité de l'autrice et nous témoigne avec autodérision comment séduction rime parfois avec vulnérabilité, excitation avec maladresse. Dans ce jeu de rôles ou personne n'est dupes, il s'agit de ne surtout pas tomber amoureux, Helena doit se montrer impassible tout en donnant l'impression d'être naturelle. Ses tentatives de plaire tombent tellement à plat qu'elle s'enfonce de plus en plus dans l'embarras. On le sait, l'entremise numérique peut parfois induire un certain nombre de désillusions et de relations sans lendemain. Avec le recul, elle s'autorise même à badiner avec l'amour. Helena Baumeister détonne avec sa façon bien à elle de rendre compte de ses émotions et sentiments à l'aide d'un style graphique aussi charbonné que vivant. Avec ce premier livre, la jeune autrice hambourgeoise avance une narration libérée sur la sexualité et l'amour d'aujourd'hui.