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Bord De L'Eau
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Cet essai a été rédigé à l'occasion de l'édition 2012 du Printemps de Septembre à Toulouse, festival de création contemporaine. Paul Ardenne en était le directeur artistique, avec ce thème général, « L'Histoire est à moi ! » L'auteur, historien de formation, interroge ici son rapport particulier au temps historique et le sens de sa passion pour l'Histoire. Le passé est nécessaire pour vivre au présent mais il est le passé, une perte. Sauf s'il est ressaisi comme une matière à incorporer, où se couler, dont extraire une forme de vie. Quand l'Histoire se fait sensation, incarnation, chair.
Il n'est pas d'Histoire qui vaille sans l'élaboration d'un lien intime entre elle et nous, un lien qui est non plus seulement l'Histoire avec ses faits mais nous dans l'Histoire tout comme l'Histoire en nous, un mélange d'événements mais aussi d'affects, de fantasmes - une construction en vérité très personnelle.
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Les perversions Tome 1 ; le fétichisme
Serge André
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 14 Mars 2013
- 9782356872302
Premier d'une série de courts textes consacrés aux perversions (#2 : Le masochisme - #3 - Le sadisme), il s'agit ici d'un texte didactique qui reprend et expose les positions de Freud et Lacan sur le fétichisme, et les éclaire par l'expérience clinique de l'auteur.
C'est de la perversion que Freud part pour tenter de cerner ce qu'est la sexualité spécifique à l'être humain.
La sexualité de l'homme, contrairement à celle de l'animal, est une sexualité essentiellement déviante par rapport à ce que serait le processus d'un instinct.
Monument ou trophée, le fétiche désigne à la fois la castration et le triomphe sur la castration. Non seulement il est une protection contre la menace de la castration, mais il a pour fonction d'épargner au fétichiste de devenir homosexuel en prêtant à la femme ce caractère par lequel elle devient supportable en tant qu'objet sexuel. (Freud) Le transfert du pervers ne se fait pas sur le sujet-supposé-savoir, car c'est bien lui, le pervers, qui vient à nous avec un savoir. C'est au nom de ce savoir que le pervers nous parle, comme délégué d'une loi dont il veut que nous nous reconnaissions nous-mêmes sujets. Il en résulte que le transfert pervers ne vise pas le sujet-supposé-savoir, mais plutôt le sujet-supposé-jouir.
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James Ensor, qui ne connaît rien au solfège, fait l'aveu saisissant de sa vocation : « Je ne suis pas sûr d'être un grand peintre, mais je suis certain d'être un grand musicien » Cette étude inédite met pour la première fois en lumière la psychose paranoïaque dont souffrait Ensor. Stéphanie Moris a rassemblé des documents exceptionnels, non publiés à ce jour. Elle se fonde sur les déclarations mêmes de l'artiste pour nous faire suivre l'évolution des troubles psychiques d'Ensor, du déclenchement de la psychose à sa pacification, ce qui est rare.
Cette analyse met en exergue le rôle salvateur de la musique à laquelle se consacre Ensor au tournant du siècle, corrélé au « déclin » pictural, de l'identification à Wagner jusqu'à la réalisation de son ballet La Gamme d'amour, où communient poésie, musique et peinture, en référence à « L'art total ».
L'ouvrage démontre que, par un investissement dans la création musicale, l'artiste, depuis toujours plongé dans un climat qu'il dépeint comme hostile et bruyant, s'est employé en une auto-thérapie insolite, à conjurer la menace du chaos interne.
Une place significative est laissée dans cette approche lacanienne, aux paroles d'Ensor, par le biais de nombreuses citations puisées dans ses écrits épistolaires, autographes ou publiés.
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Les nouveaux secrets de Knokke-le-Zoute : dictionnaire ludique et érudit
Alain Zenner
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 16 Juin 2023
- 9782356879561
Dans ce dictionnaire, l'auteur passe en revue tous les aspects de la vie antérieure et actuelle de Knokke-Le Zoute, en veillant à doter chaque entrée d'un aspect instructif mais aussi d'un aspect distrayant. Rien ne vaut pour découvrir agréablement la perle de la côte belge le ton désinvolte, le charme d'une écriture soignée, les références infinies portant sur sa géographie, sur son histoire, sur la peinture ou la littérature qu'elle a inspirées, sur les artistes qui ont animé son casino, sur ses personnalités.
L'ouvrage monumental (550 pages !) est abondamment illustré de photos historiques mais aussi plus récentes. -
The Kissing Precise rassemble les oeuvres récentes de Mounir Fatmi.
Ces oeuvres ont pour point commun d'être inspirées par le poème de Frederick Soddy « The Kiss Precise ». F. Soddy, prix Nobel de Chimie en 1921, a écrit la solution au théorème de Descartes sous la forme de ce poème.
Ce livre d'artiste se propose de mettre en parallèle les pièces citées plus haut avec les différents éléments de recherches qui sont intervenus dans le travail.
Avec le film Casablanca de 1942, et l'idée de l'exotisme fantasmé par les studios d'Hollywood dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale, jusqu'à des problématiques contemporaines : l'utilisation du nom d'une ville comme une marque : la bière « Casablanca », ou « l'affaire du baiser de Nador » qui impliquait une photo de deux adolescents marocains s'embrassant dans la rue, la photo diffusée sur les réseaux sociaux (Facebook) a été jugée indécente. Ce baiser a donné lieu à de nombreux Kiss-in (au lieu de sitting) dans plusieurs villes marocaines en soutien aux deux jeunes adolescents.
Ce livre sera publié en français et en anglais.
A cette occasion Mounir Fatmi invite Nicole Brenez, spécialiste de l'histoire du cinéma, et un critique de l'association Casa mémoire (Association de sauvegarde du patrimoine architectural du XXe siècle au Maroc), qui écriront deux textes inédits.
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Comment, dans un monde où la Science promettait aux nouvelles générations des progrès inouïs dans tous les domaines, une Guerre Mondiale a-t-elle pu éclater et déverser son lot d'horreurs ? La Première Guerre Mondiale fut, en ce sens, le fruit du progrès scientifique : tueries industrielles, mécanisation de la mort et, ce qui renvoie sensiblement à notre présent, hallucinations collectives, patriotismes aveuglés.
La Première Guerre Mondiale était évitable. Une fois commencée, l'horreur fut elle-même évitable et. ne fut pas évitée.
L'INVASION est un récit d'histoire, pas l'exposé d'une somme universitaire.
Les publications pléthoriques sur 1914 se concentrent pour la plupart sur des points particuliers du conflit. Curieusement, il y a très peu de récit d'ensemble et surtout de récit pour tous publics.
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Paul Ardenne, historien et critique d'art, s'est longtemps considéré comme un "mort pour la littérature". La parution récente, chez Grasset, de son roman Sans visage, prouve que le cadavre était encore vivant. Exhumés dans ce volume, deux romans "posthumes" : La Halte et Nouvel Âge. La Halte : Une histoire de la civilisation occidentale, côté propos de table. Cette Maligne Comédie a tout d'une tragédie bancale.
Un dimanche dans un restaurant au bord d'un fleuve, des personnages aux allures d'archétypes forment des idées floues, ou absconses. Ils palabrent jusqu'à s'assommer de paroles. Une histoire du temps arrêté, où l'action, à patiner, met à nu ses ressorts inavoués, au bénéfice des lectures lentes de la vie. Nouvel âge : Pour Victor L, affable directeur du périodique La Nouvelle Harmonie, l'époque est faite pour exciter l'esprit.
L'obsession de Victor : convaincre. Son sujet chéri : l'idéal. La culture nouvelle, voilà ce qui le travaille. Culture nouvelle, c'est maintenant, autour de nous, partout. Un recommencement de l'histoire. Comment ? Tout a changé et vous n'avez rien remarqué ? Classique : on ne voit jamais l'évidence.
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Sans-papières sans frontières est le dernier film de Loïc Petitjean, spécialiste du marketing compassionnel et des indignations bankable. Partant du pricinpe que le cinéma tout entier est passé au service du Bien, Loïc Petitjean s'agite pour attirer l'attention sur son film sur les sans-papières (le féminin de sans-papiers). Malika Aw (authentique sans-papière) en est la vedette. Mais l'actrice occasionnelle n'a pas les mêmes préoccupations politiques que le cinéaste. Cela risque de porter ombrage au documentaire que Petitjean fait réaliser... sur la présentation de son film au Festival International du Film Francophone.
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Après Flaubert et son Dictionnaire des idées reçues, Ambrose Bierce et son Dictionnaire du Diable, voici Le glossaire des princesses, ouvrage hautement subversif, où le mauvais esprit le dispute volontiers à l'érudition.
Historiques, réelles ou imaginaires, animées ou « paparazzées », les princesses, qui représentaient - avant Simone de Beauvoir - peu ou prou la moitié de l'humanité, sont ici étudiées avec le sérieux d'un entomologiste ivre : de A comme « anus » à Z comme Zahia, en passant par le « S » de Sarkozy et ses rapports tendus à la princesse de Clèves.
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Ce glossaire du DJ ne se contente pas de répertorier le jargon des Princes de la nuit et d'en donner des définitions compréhensibles par tous.
Il s'agit aussi de raconter, au travers de termes considérés comme autant de jalons, une histoire éclatée et complexe, culturelle et sociale, souvent accidentée et spontanée, mais parfois aussi reprise en mains par les requins de l'industrie du show-business, de la musique, de la hi-fi et des logiciels.
Cette histoire nous conte l'avènement des nouveaux héros du show-biz musical et la transformation profonde de l'industrie des loisirs.
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Fort de sa double appartenance franco-marocaine, Mehdi-Georges Lahlou traverse les frontières de nos sociétés multiculturelles. Dans ses performances comme dans ses oeuvres plastiques, il questionne l'esthétique, notamment celle liée à l'Islam, et ouvre sur des problématiques plus générales telle que l'identité (religieuse, culturelle ou sexuelle).
Une oeuvre cohérente dans sa diversité qui perturbe les clichés et joue de l'ambiguïté liée à l'esthétique - où le corps est omniprésent.
L'artiste joue les trublions et travestit son corps comme il travestit les traditions. Il sait, par juxtaposition, rester dans cet entre-deux qui perturbe les convictions établies. Il revêt les stigmas liés au féminin (talons aiguille, rouge à lèvres, voile), mais garde les attributs de sa virilité (poils, sexe, muscles). Un travestissement qui n'est donc pas intégral, et qui chamboule ainsi la norme des genres, sociale et sexuelle.
Il n'est pas question chez Mehdi-Georges Lahlou de « choc des cultures » mais plutôt d'un double enfermement : sortir d'une culture, c'est être confronté à une autre culture qui vous enferme à nouveau.
Ce travail plastique tient de l'idiotie. Faire l'idiot, comme le bouffon du roi, c'est lutter avec pertinence et liberté contre la gravité de tout système sclérosant. Les vidéos ont d'ailleurs pour titre Stupidités contrôlées, comme de tenir le plus longtemps possible avec une balle de tennis dans la bouche.
Poussant les limites jusqu'à l'absurde, Mehdi-Georges Lahlou garde toujours un certain chic dans le ridicule et puise dans la légèreté de l'idiot un basculement vers le merveilleux.
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Dardenne par Dardenne ; entretien avec Michel Ciment
Vincent Lowy
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 9 Janvier 2017
- 9782356874856
Avec La Fille inconnue, Luc et Jean-Pierre Dardenne poursuivent leur quête intransigeante d'un cinéma à la fois engagé, percutant et populaire, centré sur les maux de la société contemporaine et la notion de responsabilité individuelle. Depuis 20 ans et le coup de maître de La Promesse, leur ligne de conduite n'a pas varié : dénoncer les violences sociales, rendre apparentes nos failles intimes, explorer les confl its moraux et les cas de conscience générés par les accidents de la vie.
Au fi l des années, les Dardenne ont engagé un dialogue avec le critique Michel Ciment, responsable de la revue Positif et de l'émission de France Culture Projection privée. Pour la première fois, leurs entretiens sont réunis dans ce volume, qui dévoile à la fois leur méthode de travail, leur éthique professionnelle et leur profond humanisme.
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Paul Kagame, un de Gaulle africain
Philippe Lardinois
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 13 Octobre 2017
- 9782356875525
Il ne s'agit pas ici d'assimiler Kagame à de Gaulle en compilant des similitudes et en forçant la comparaison. Ce qui importe, c'est de voir dans quelle mesure et de quelle manière Paul Kagame incarnerait un destin gaullien africain.
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Le décentrage du monde ; l'impact des émergents sur la gouvernance mondiale
Arnaud Zacharie
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 9 Novembre 2018
- 9782356875693
La montée en puissance des pays émergents contribue au décentrage du monde depuis l'entame du 21ème siècle. L'avènement d'un monde de plus en plus multipolaire marque la fin de plusieurs siècles d'hégémonie occidentale. La Chine, plus particulièrement, occupe un rôle central parmi les pays émergents, dont les politiques extérieures visent davantage à légitimer leur statut de puissances régionales qu'à promouvoir un multilatéralisme véritablement démocratique.
Dans ce contexte d'évolution des rapports de force internationaux, l'impact sur la gouvernance économique mondiale est de plus en plus perceptible. L'architecture économique internationale semble de moins en moins adaptée aux enjeux mondiaux du 21ème siècle. Cet ouvrage analyse l'impact de la montée en puissance des pays émergents sur le système de gouvernance économique mondiale, en vue de définir comment adapter le système international au monde en décentrage.
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Rachel Labastie
Paul Ardenne, Barbara Polla, Marie-Laure Bernadac
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 19 Octobre 2018
- 9782356876027
Monographie sur l'oeuvre de l'artiste.
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Aurélie Gravas est peintre. Tipees est une sélection de peintures sur toile, sur bois et sur papier.
La série aborde la question de la nature morte et du paysage au sein de compositions construites grâce au procédé du collage.
L'univers coloré et lumineux d'Aurélie Gravas côtoie l'étrangeté des espaces qu'elle conçoit.
Aurélie Gravas est également la compositrice et auteure du projet musical La Femme d'Ali dans lequel elle déploie poétiquement son univers pictural entourée de musiciens.
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Fictions d'artistes : dessins d'enfant de Francis Goidts
Collectif
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 16 Septembre 2022
- 9782356878809
Ce premier ouvrage de la collection, invitation aux futurs auteurs, présente les dessins de Francis Goidts (Belgique, 1952-2014), artiste et éditeur, alors âgé de 10 ans, rassemblés par son frère Bruno Goidts : « Témoin halluciné d'une ambiance familiale qui le dépassait, porteur d'un relatif regard innocent. Un virtuose de l'étalage de thèmes explicites sur le mystère de l'assemblage d'un couple parental. Un but me préoccupait, sauvegarder cette créativité réalisée en dehors de tout académisme, surgie d'un désordre psychologique stimulant. Il s'agit d'entendre le grondement esthétique d'un météore. »
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Heureux les créateurs ? artistes, encore un effort
Paul Ardenne
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 8 Novembre 2016
- 9782356874849
Qui est à ce jour l'artiste, et comment travaille-t-il ? Que fait la critique d'art, et de quelle façon ?
Qu'est-ce qu'une exposition, une collection ? Quels sont les territoires de l'art, ses « champs », son ou ses peuples, ses appareils, son futur ? Comment le pouvoir de décision se distribue-t-il ?
L'art contemporain se porte bien. On ne serait pourtant pas mécontent qu'il mène sa barque autrement. La bonne norme serait que l'artiste ait le pouvoir, et non d'abord ceux qui gravitent autour de lui. L'artiste contemporain n'a que des amis : critiques d'art, commissaires d'exposition, marchands, collectionneurs - tout ce beau monde le requiert, effi cace et conciliant. Chacun de ces acteurs, dans le « système » de l'art, a sa place. Certains orientent le goût quand d'autres le construisent, le consacrent, le monnayent ou le confi squent à leur profi t. Faut-il le rappeler : la création artistique n'est en rien un « pour soi ». Le simple fait qu'elle s'offre au regard d'autrui la défi nit d'offi ce comme une pratique publique.
Quel constat la période récente impose-t-elle ? Ceux qui gravitent autour de la création artistique ont sans doute pris trop d'ascendant sur celle-ci. Et acquis à la fi n trop de pouvoir, à commencer par la détention de l'espace critique (revues, médias), de l'espace d'exposition (lieux d'art contemporain, biennales), de l'espace institutionnel (aide à la création, résidences d'artistes, commande publique), de l'espace matériel enfi n (galeries, collectionneurs).
L'artiste n'est plus le seul à avancer ses options, sa matière grise et son offre plastique. Le voici devenu non plus un décideur mais un outil. L'âge moderne, celui des manifestes, de l'arrogance intellectuelle, des experts omniscients, a fait son temps. Faire valoir un point de vue, dans notre moment postmoderne, consiste plus utilement à avancer des hypothèses. L'heure est aux vérités, au pluriel.
Heureux les créateurs ? L'art contemporain irradie mais la mariée pourrait bien être trop belle, et quelque peu perverse.
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La particularité de Belly le Ventre, comme l'indique son nom, est d'être un ventre. Un individu gargantuesque, gros mangeur et bon vivant ? Oui. Mais un ventre surtout. Un estomac. Un système digestif. Des boyaux. Une panse. Belly le Ventre a comme quiconque une vie - une compagne, des amis, un travail. Mais il est un ventre d'abord. Un pilier de la Ventrie, un militant hors du commun et un exécuteur de basses et hautes oeuvres, pour la cause - la sienne, la Gastrocause.
Cette qualification ventrique engage une forme de vie plus complexe qu'il n'y paraît. Il lui faut composer avec des individus se qualifiant, qui comme « Nez », qui comme « Cerveaux », qui comme « Sexes », qui comme « Muscles », « OEils », « Coeurs »... L'union de tous est-elle possible ? La guerre identitaire est-elle la seule issue ? Ou l'avènement des ghettos où vivre sa vie tranquille, à l'écart mais avec soi et les siens ? L'identité bien formée : rien de plus rassurant, rien de plus exigeant. Belly le Ventre fait le pari de la division. Un vrai choix, un choix de civilisation. La voie royale pour le rêve ou pour le cauchemar ?
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" Une histoire de terre, voilà ce qu'est l'histoire de Roger-pris-dans-la-terre. Un type, de la terre. " Roger-pris-dans-la-terre : un paysan qui s'adonne ? l'agronomie de pointe mais aussi " un proscrit dans sa condition de glaise ". Roger, jour après jour, s'autodétruit, miné par ce qu'il croit être une maladie : il devient de la terre. Il mène contre lui-même une guerre, jusqu'à délivrance - une pour le moins singulière délivrance.
A rebours du roman agrarien, celui, pétri de régression, de " la terre qui ne ment pas ", ce court roman met en scène un désastre écologique, incarné celui-ci, vécu comme une plaie vivante.
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Ce que votre banquier ne veut pas que vous sachiez
Jean Walravens
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 21 Juin 2012
- 9782356871831
Ce livre parle des placements financiers et explique pourquoi il existe un gouffre entre ce que le consommateur désire et ce qui lui est offert par les banques. Il démonte les croyances véhiculées par les banques autant que par les médias, expose des modes de fonctionnement méconnus, et révèle les dessous des fonds éthiques, des fonds à capital garanti, des SICAV et des produits d'assurances.
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L'Afrique centrale, 20 ans après le génocide
Arnaud Zacharie, François Janne d'Othée
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 18 Mars 2014
- 9782356873033
Le 6 avril 1994 débutait au Rwanda le génocide qui, en douze semaines et quasi à huis clos, entraîna la mort de près d'un million de personnes. La tragédie allait ensuite déborder sur le Zaïre voisin, jusqu'à provoquer deux guerres :
La première, qui aboutit en mai 1997 à le chute du dictateur Mobutu, et la seconde, qui a ébranlé toute l'Afrique centrale pendant plus de quatre ans et a provoqué la mort d'au moins trois millions de personnes. Depuis lors, l'est du Congo a continué d'être régulièrement déstabilisé par des conflits engendrés par des groupes rebelles soutenus par les pays voisins. Aujourd'hui, vingt ans après le génocide, l'espoir, certes mêlé au scepticisme, semble enfin palpable dans la région.
Malgré les conflits récurrents à l'est du Congo et un processus électoral contesté, la paix a été rétablie dans la majeure partie du pays et le redressement économique semble entamé. Le Rwanda se redresse et tente de faire oublier les pires heures du passé, tandis que le Burundi retrouve la voie de la paix. Mais le processus reste fragile car la misère, les rivalités régionales et la méfiance perdurent. Cet ouvrage propose une mise en perspective critique de la douloureuse histoire de l'Afrique centrale et une anatomie de la région vingt ans après le génocide. Il présente aussi la face la plus sombre de la globalisation, celle d'un continent oublié, champ de rivalités complexes qui se nourrissent de l'exploitation des richesses naturelles. Il se veut un outil pédagogique à destination des citoyens désireux de comprendre les enjeux complexes de l'Afrique centrale. Comprenant de nombreuses pistes alternatives ouvrant de nouvelles perspectives, il se veut une contribution résolument tournée vers l'avenir.
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Petit traité psychanalytique d'alcoologie
Stéphane Déroche
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 16 Mai 2012
- 9782356871770
L'alcool, remède et poison, se distingue de tous les autres produits psycho-actifs par sa dimension symbolique. Il a tout d'abord une fonction dans le socius, qui est de célébrer, communier, commémorer. Au comptoir, point de différences, tout le monde est sur un pied d'égalité, toutes catégories sociales confondues. L'alcoolique n'aspire pas à être reconnu, contrairement au névrosé standard qui, lui, est en quête de gloire et d'admiration.
Non, l'alcoolique cherche à se fondre dans la masse. Il expose avec clarté sa difficulté essentielle, qui est de ne point parvenir à symboliser la présence. L'objet alcool lui manque même quand il est présent. Tel est le propre de la problématique alcoolique. Il ne s'agit pas d'une pathologie du refoulement, à l'instar de la névrose, mais d'une pathologie du renoncement. Or, le renoncement ne relève pas du désir, il relève de la prise de décision, de l'acte.
Ranger toutes les dépendances dans le grand sac des addictions nous fait rater le vif, le tranchant de chacune d'entre elles. Ce livre dépasse largement son sujet. Il n'est pas excessif de dire que c'est là l'oeuvre d'un chercheur qui trouve. Articulé autour de citations - littéraires ou psychanalytiques - et de dialogues avec des patients alcooliques, cet essai agit sur le lecteur, même sur celui qui n'a rien à faire de la problématique alcoolique, à la manière d'un tableau qui, peut-être, évoque bien plus que ce qu'il représente.
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Le printemps de septembre à Toulouse
Collectif
- Bord De L'Eau
- La Muette
- 19 Septembre 2012
- 9782356871893
L'édition 2012 du Printemps de Septembre s'attache à répondre à cette question : comment, aujourd'hui, l'artiste plasticien traite-t-il de l'Histoire et de sa propre place dans l'Histoire ? De celle-ci, que retient-il ? Sur quels faits, saillants ou non, récents ou pas, son attention se fixe-t-elle en priorité, et comment, selon quel axe de signifiance, d'inscription dans le temps ? L'Histoire, une fois prise en charge par l'artiste, est-elle l'occasion d'un engagement spécifique, une occurrence de ressourcement et de mémorisation, un simple prétexte à illustration ou à l'élaboration de paraboles, une source d'inspiration par défaut - voire tout cela à la fois ?
La réponse n'a rien d'univoque : tout cela à la fois. Nul positionnement commun, de fait. Nulle « ligne générale » que suivraient en rangs bien formés des artistes encartés. Pas non plus de thème dominant. Les artistes du tournant du XXe siècle et du début du XXIe siècle ayant choisi de faire de l'Histoire leur « objet d'art » (comme un peintre classique le fait du visible, un performeur, de son corps ou un land artiste, du paysage) ne sauraient être identifiés par des préoccupations ou un style communs.