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CNRS Éditions via OpenEdition
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Esclavages : Représentations visuelles et cultures matérielles
Ana Lucia Araujo, Myriam Cottias, Clara Boyer-Rossol
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 25 Novembre 2024
- 9782271154507
Partant de sources longtemps peu mobilisées (les images, les objets, les vestiges), cet ouvrage rend compte des recherches les plus récentes menées sur l'esclavage. À partir de représentations visuelles (tableaux, tapisseries, sculptures, etc.) qui ont durablement façonné les esprits, et qui sont ici regardées autrement, il montre les discours de domination et les relations de pouvoir qui s'y nichent. Sont analysées aussi bien des oeuvres picturales classiques que des dessins de bateaux de traite esclavagiste, ou encore des iconographies utilisées par les mouvements abolitionnistes. Les auteurs convoquent également les résultats des dernières fouilles archéologiques pour mieux comprendre les conditions de déportation et de vie des esclaves (leurs pratiques alimentaires, leurs relations sociales, leurs habitats) au Brésil, dans les Antilles, en Afrique de l'Ouest, comme dans l'océan Indien. Tous repensent les contacts et interactions violentes dans ces espaces, les pratiques de survie mais aussi les capacités d'invention et de création, comme les processus de créolisation et de syncrétisme culturel.En réunissant plusieurs disciplines, ce livre vient, sur le temps long, du XVIIe siècle à nos jours, éclairer l'histoire, la mémoire de l'esclavage et la construction de l'altérité et du racisme.
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Cheminements révolutionnaires : un an de mobilisations en Algérie (2019-2020)
Collectif, Amin Allal, Layla Baamara, Leyla Dakhli, Giulia Fabbiano
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 23 Mars 2022
- 9782271143372
Le 22 février 2019, le centre-ville d'Alger est envahi par une foule refusant le cinquième mandat d'un président grabataire. Deux fois par semaine pendant plus d'un an, des manifestants se réunissent pour s'insurger pacifiquement contre un système politique humiliant et corrompu. Le mouvement révolutionnaire, le hirak, s'empare de l'Algérie dix ans après les printemps arabes qui l'avaient laissée de côté. Est-ce le signal d'une seconde vague de révolutions arabes, accompagnant les révoltes au Liban, en Irak et au Soudan ? Ou un phénomène profond travaillant un pays dont la prétendue immobilité n'était qu'apparente ? Plus d'un an après le coup d'arrêt imposé au hirak par la pandémie de Covid-19, des historiennes, des anthropologues, des politistes reviennent sur la première année du mouvement pour scruter les transformations à l'oeuvre et les enjeux de cette révolution inachevée. Avec humilité, ils tentent de saisir et de comprendre le peuple en révolution, celles et ceux qui se pensent comme révolutionnaires, et les effets de ces engagements sur la société algérienne, y compris au-delà des frontières nationales. Ces chercheurs et chercheuses, engagé·e·s depuis plusieurs années dans des investigations in situ, nous offrent une plongée dans la réalité algérienne et ouvrent des perspectives pour comprendre comment les surgissements populaires massifs sont capables aujourd'hui d'ébranler les plus verrouillés des régimes autoritaires de ce début de XXIe siècle.
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Atlas de l'Egypte contemporaine
Karine Bennafla, Hala Bayoumi
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 22 Septembre 2020
- 9782271131843
Alors qu'il existe plusieurs atlas de l'Égypte ancienne, aucun atlas de l'Égypte contemporaine n'avait encore été publié. Cet ouvrage vient donc combler un vide, en offrant au grand public un panorama illustré de l'Égypte au début du XXIe siècle. Réunissant les contributions d'une cinquantaine de chercheur.e.s, il présente, sous une forme cartographiée et vulgarisée, les faits saillants et les enjeux de l'Égypte actuelle en matière politique, géopolitique, économique, démographique, sociale, environnementale et culturelle. Il s'appuie, à cette fin, sur des ressources documentaires inédites : les cartes notamment, qui exploitent les résultats du recensement officiel égyptien de 2017, offrent une version actualisée du territoire. Pour mieux connaître et comprendre l'Égypte d'aujourd'hui.
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L'alimentation demain ; cultures et médiations
Gilles Fumey
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 29 Octobre 2019
- 9782271122162
Gastronomie, food tech, santé, big data et génétique sont, entre autres, au menu de cet Essentiel entièrement inédit. Les chercheurs réunis ici nous éclairent sur les comportements alimentaires et les nouvelles pratiques ou tendances qui façonnent, à travers le monde, l'alimentation de demain. Depuis quelques années, l'alimentation est un objet de controverses... La communication est devenue cruciale pour comprendre les crises alimentaires (scandales sanitaires, OGM, avaries dans la distribution ou la restauration). Le mécanisme est partout le même : pléthorique et contradictoire, l'information circule à la vitesse de la lumière, elle se déforme, affole ou séduit les mangeurs. Les individus, notamment les « millennials », sont pris entre renoncement et pratiques alternatives, nourris par une défiance croissante envers l'industrie agroalimentaire. Ces médiations mettent les chercheurs au défi de comprendre comment les consommateurs construisent leurs systèmes de confiance et réinventent la façon dont nous mangerons demain.
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L'islam offre deux visages : celui d'un monothéisme abstrait, où domine la transcendance de Dieu, au risque d'engendrer le fanatisme. Mais aussi, et surtout, celui, plus discret, mais non moins insistant, d'un monothéisme concret, qui valorise la manifestation visible de l'essence de Dieu dans l'apparition sensible des actions divines. Dans cette étude pionnière qui surprendra par sa liberté de ton, Souâd Ayada renouvelle en profondeur notre connaissance des systèmes de pensée qui ont fondé l'islam des théophanies. Un modèle de sagesse aux antipodes de l'austérité coranique, selon lequel Dieu se donne à voir par l'entremise de l'« homme parfait » et par toutes les formes de beauté qui révèlent sa majesté. Réconciliant l'amour, l'intelligence et la connaissance, cette conception de la révélation, notamment portée par le soufisme, préserve l'islam de toute dérive juridique et politique, et accorde à l'art toute sa place. Elle constitue l'antidote que l'islam a lui-même produit pour guérir le mal du dogmatisme et l'intolérance. Dévoilant les impasses et les contradictions du fondamentalisme, dialoguant avec les sources juives et chrétiennes, confrontant le message du soufisme à la philosophie de Hegel ou à la pensée d'Emmanuel Levinas, Souâd Ayada signe un livre essentiel, en forme de plaidoyer pour une approche audacieuse, exigeante et ouverte de l'islam.
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Le gouvernement divin ; Islam et conception politique du monde
Christian Jambet
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142047
Dieu est, selon un article de foi universellement reconnu en islam, le souverain de l'univers, parce qu'il est son créateur et il gouverne le monde terrestre par l'intermédiaire de ses prophètes dont le meilleur est Muhammad (Mahomet). C'est dans la théologie de Mullâ Sadrâ (m. 1640), le plus grand représentant du vaste courant philosophique et mystique contemporain de la dynastie des rois safavides, que Christian Jambet explore la souveraineté de Dieu. Il confronte cette théologie aux penseurs musulmans antérieurs, aux sources grecques et à leurs interprétations. Il examine les transformations par lesquelles une théologie intégrale de la souveraineté divine a conduit de nos jours à l'autorité du théologien juriste. L'autorité des prophètes et des imâms, fondée sur une compréhension spirituelle du Coran et des traditions islamiques, s'exerce au nom de Dieu selon une stricte hiérarchie : un niveau supérieur, celui de l'épanouissement de la vie spirituelle et un niveau inférieur, celui de l'activité judiciaire. À l'opposé de tout modèle de domination extérieure, la religion devient un exercice spirituel d'appropriation des sens cachés du Coran et un modèle de liberté intérieure. En un temps où les théologies islamiques les plus sommaires sèment la terreur, il est bon de connaître que les plus grands penseurs de l'islam, dont Mullâ Sadrâ, ont pensé les fondements de la foi islamique, les transformant en une quête impérieuse de la vie bienheureuse.
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Nommé directeur artistique du Théâtre de la Taganka à Moscou en 1964, louri Lioubimov est l'un des metteurs en scène les plus significatifs des décennies 60-70. L'histoire de la Taganka constitue alors à la fois un moment capital de l'histoire du théâtre et de la société russes et soviétiques, et un cas représentatif du théâtre de résistance dans les pays communistes. La distance est aujourd'hui propice pour y revenir : ni trop près, ni trop loin encore de ce théâtre « effervescent » qui, au début des années 90, après les transformations à l'Est, perdit sa raison d'être, malgré le retour de son directeur, destitué et exilé en 1984. Les traces sont nombreuses et les témoins vivants, ce qui permet l'enquête avant l'analyse. L'enthousiasme s'est apaisé, mais la formidable aventure théâtrale n'a pas sombré dans l'oubli ni dans les querelles intestines qui, en 1992, ont abouti à la division de la troupe en deux. La scène poétique et politique de Lioubimov permet d'aborder des problèmes esthétiques spécifiques : celui d'un théâtre « sans pièces », montage de textes en prose, classique ou contemporaine, celui de la mise en scène « métaphorique ». Mais dans la mesure où sa pratique est déterminée par les rapports entretenus avec le pouvoir, l'idéologie, les instances de censure, la dissidence, et surtout par la relation essentielle, vitale, que la Taganka tisse avec son public, les questions artistiques se doublent toujours de questions touchant au fonctionnement de la société et à l'organisation politique. En URSS, la Taganka a été au coeur d'une problématique de la mémoire. L'oeuvre que louri Lioubimov a réalisée à la Taganka de 1964 à 1984, en rassemblant autour de lui une pléiade de grands écrivains et compositeurs, le scénographe David Boroski et une troupe unique où jouait le chanteur-poète Vladimir Vyssotski, a représenté un espace de liberté authentique dans le contexte de la stagnation brejnévienne. Elle peut aussi constituer un instrument de réflexion pour la scène d'aujourd'hui.
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De l'esclave au président ; histoire de la famille noire aux Etats-Unis
Hélène Le danctec-lowry
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 16 Juin 2016
- 9782271091208
1865 : le 13e amendement abolit l'esclavage sur tout le territoire des États-Unis. 2008 : Barack Obama est élu à la Maison Blanche. Le président américain prononce dans la foulée son célèbre discours engageant les Afro-américains à prendre plus de responsabilités pour conquérir une vie meilleure. Une révolution culturelle est en cours. Cherchant à expliquer cette extraordinaire mutation, Hélène Le Dantec-Lowry décrypte les discours sur le système de parenté noir dans l'histoire américaine. Discours le plus souvent racistes sur l'infériorité des esclaves, puis des migrants ou des résidents des ghettos jusqu'aux années 1940 ; débats passionnés, à partir des années 1960, sur les déficiences supposées des familles noires ou, au contraire, sur les capacités de résistance et l'adaptabilité des réseaux de parenté afro-américains... Confrontant les écrits produits par les Blancs à ceux des Noirs, soulignant l'influence, dans ces controverses, des études sur les femmes et sur les notions de « race, classe et genre », Hélène Le Dantec-Lowry montre que les familles noires américaines sont désormais plus rarement décrites comme un groupe inférieur face à la famille-type blanche, mais plutôt comme un ensemble complexe rendu hétérogène par le métissage, les lieux, les générations et les classes. Une fresque magistrale, qui renouvelle en profondeur notre connaissance du multiculturalisme aux États-Unis.
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Le Corps, la Voix, le Voile. Cheikhat marocaines
Fanny Soum-Pouyalet
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 30 Septembre 2013
- 9782271077882
À travers la figure exemplaire des cheikhat c'est l'ensemble des mutations et contradictions du Maroc moderne que l'auteur donne à voir. Entre tradition et modernité. Entre villes et campagnes. Entre islam et islamisme. Mais aussi entre tradition et folklore, entre émancipation et exploitation. La cheikha, chanteuse traditionnelle autrefois respectée et honorée, seule maîtresse de la fête, est devenue une danseuse lascive méprisée, repoussée aux franges de la misère et de la prostitution. Que deviennent ces femmes ? Qui revendique une parenté avec les cheikhat ? On s'en détache, on s'en distingue. On les met à distance. Transgresser les espaces, entre les hommes et les femmes, du domaine public au domaine privé, de l'intime à la rue, tel est l'ultime outrage des cheikhat aux normes sociales. Corps séduisant, corps licencieux, la cheikha incarne le contre-exemple, la femme affranchie des codes de bonne conduite qui régissent la société marocaine. Une enquête aux fortes consonances humaines sur une face cachée du Maghreb.
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Ronald Dworkin ou la valeur de l'égalité
Alain Policar
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142382
Originale et engagée, l'oeuvre de Ronald Dworkin (1931-2013) s'impose désormais à l'égal de celles de John Rawls et de Jürgen Habermas. Connu d'abord comme philosophe du droit, avec entre autres Prendre les droits au sérieux (1977), il a développé une philosophie politique propre, notamment dans Justice pour les hérissons (2011). C'est ce parcours de pensée que retrace Alain Policar. Outre sa puissante réflexion sur le droit proposant une alternative au positivisme et au réalisme juridiques, Dworkin opte pour le choix moral de l'égalité et tente de trouver un fondement métaphysique aux valeurs qu'il défend. La volonté de ne pas séparer le droit, la morale et la politique est une de ses positions constantes. Elle lui permet d'apporter des réponses concrètes aux interrogations des démocraties contemporaines (avortement, discrimination positive, justice sociale). La première monographie en langue française consacrée à ce philosophe américain, actif débatteur et interlocuteur des plus grands auteurs contemporains, dont John Rawls et Isaiah Berlin à propos de la compatibilité de la liberté et de l'égalité.
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La Cappadoce : mémoire de Byzance
Catherine Jolivet-Levy
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 22 Mai 2013
- 9782271078650
«Patrimoine de la Méditerranée» : une collection qui se propose de retrouver l'esprit des lieux, de les faire revivre à travers leur histoire, de susciter l'imagination du passé. Chaque ouvrage, s'appuyant sur les acquis les plus récents de la recherche, s'organise autour d'un thème privilégié. Des récits des premiers voyageurs aux tours organisés aujourd'hui, la Cappadoce n'a cessé d'étonner explorateurs et visiteurs, séduits par l'alliance des paysages saisissants et des monuments. Modelé par l'érosion, le tuf tendre de la région a été aussi creusé par l'homme d'une multitude d'habitations, de refuges, de tunnels, d'églises et de monastères. Les témoignages archéologiques byzantins, qui s'échelonnent de l'époque paléochrétienne au XIIIe siècle, mais sont surtout nombreux aux Xe et XIe siècles, nous éclairent sur l'histoire et la société de cette province centrale d'Asie Mineure, qui fit partie de l'Empire byzantin jusqu'à sa conquête par les Turcs Seldjoukides à la fin du XIe siècle. Ces vestiges variés nous restituent en partie la vie d'une population rurale nombreuse dans une région qui n'était pas seulement monastique. En retraçant l'histoire de la Cappadoce, en favorisant la lecture des monuments et de leurs décors, Catherine Jolivet-Lévy nous convainc que c'est bien là que reste vivante la mémoire de Byzance.
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Histoire economique du cinema francais
Laurent Creton
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 28 Juin 2013
- 9782271077240
Le cinéma s'inscrit dans une économie de prototype où l'incertitude est la règle. Tout projet de film est un pari aventureux, et la question de son financement n'a cessé d'être l'objet d'interminables controverses. En France, le système de régulation des activités cinématographiques et audiovisuelles est devenu un modèle de référence, mais les mutations contemporaines obligent à réexaminer sa pertinence et à préparer ses évolutions. Dans une telle perspective, il peut être utile de faire retour sur ses origines en analysant les conditions de mise en place de la politique d'intervention de l'État dans le secteur cinématographique au début des années quarante. C'est en effet sous Vichy, dans le cadre d'une politique dirigiste, que ce secteur a été profondément réorganisé, au travers d'institutions et de cadres réglementaires qui perdureront dans leurs grandes lignes jusqu'à nos jours. Pour relancer la production cinématographique et assurer sa pérennité, une politique industrielle est engagée, marquée par le corporatisme, l'instauration de mécanismes financiers inédits et l'avènement d'un système qui donne à l'État un rôle prééminent. Ce livre contribue à penser les origines, l'émergence et l'évolution des politiques publiques en faveur de la production cinématographique française, l'analyse étant concentrée sur l'histoire institutionnelle du Crédit National, établissement financier qui a joué un rôle crucial et méconnu dans ce domaine. Pour comprendre l'installation et le fonctionnement sur deux décennies du système d'avances à la production, l'étude se fonde largement sur les archives du Crédit National, en particulier les dossiers des films qui lui ont été soumis, tels Les Visiteurs du soir, Jeux interdits ou Le Salaire de la peur. Cette approche conduit à s'intéresser au comportement et aux interactions des protagonistes, notamment les producteurs, les réalisateurs, les institutions financières et les administrations. En étudiant la généalogie des politiques publiques françaises dans ce secteur devenu emblématique des enjeux de la régulation, on peut sans doute en saisir mieux la logique, le sens et le devenir, par-delà les débats manichéens qui opposent habituellement les tenants de l'intervention et les hérauts du libre marché.
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Patocka ; une phénoménologie de la naissance
Frédéric Jacquet
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142405
Jan Patocka (1907-1977) compte parmi les philosophes qui, comme Merleau-Ponty ou Dufrenne, ont exploré de nouvelles voies en phénoménologie. En particulier, son oeuvre ouvre la voie à une philosophie de la naissance, même si elle ne s'organise pas autour d'elle. « La naissance de quoi que ce soit, écrit Renaud Barbaras dans sa préface, désignant l'événement et le moment de son avènement ne peut coïncider avec la présence de ce qui naît, sans quoi il serait toujours déjà et ne naîtrait donc pas. » C'est l'articulation entre l'appartenance au monde et la différence subjective qu'explore et construit Frédéric Jacquet dans cet essai nourri et ample, confrontant la démarche de Patocka à celle de Merleau-Ponty, Maldiney et Ricoeur. Le sujet appartient de part en part au monde tout en s'en distinguant : c'est dans ce cadre qu'il faut lire les notations de Patocka sur la naissance, celle-ci étant l'identité réalisée d'une appartenance, sous l'espèce de la filiation biologique et ontologique, et d'une rupture, synonyme de la venue d'une liberté au monde qui est aussi une liberté pour le monde. Cette philosophie de la naissance, appelée par la phénoménologie, contribue à ce que l'auteur appelle une « anthropophénoménologie », où la question de la mort se trouve investie d'une manière inédite.
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Incontestablement, les utopies, aujourd'hui, attirent. En ces temps de crise et de morosité, elles donnent l'espoir d'un meilleur « vivre ensemble » et promettent des solutions aux différents maux sociaux. Mais sont-elles vraiment souhaitables ? Quel est le prix à payer pour ce bonheur collectif ? Cet ouvrage s'emploie à revisiter le genre utopique au travers de la littérature qui l'a consacré, dans la diversité de ses facettes (sociales, politiques, urbanistiques, techniques, etc.), mais aussi dans quelques-unes de ses réalisations concrètes, et dans son actualité contemporaine (économie solidaire, écologie, posthumanisme).
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Villes, architecture, communication
Collectif
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 29 Octobre 2019
- 9782271122100
La presse naît en ville. Elle diffuse, contredit ou confirme les « rumeurs » et consacre le « fait divers » comme expression de l'ordinaire urbain. Les radios, les télévisions, le Net amplifient cette exploration de la vie citadine en temps réel, tandis que les jeux vidéo permettent à chacun d'imaginer sa ville et d'en être le maître ! Or, la place accordée aux questions urbaines reste marginale et sélective. L'écrasante majorité des médias ignore la critique architecturale tandis que les revues et sites professionnels hésitent entre dithyrambe et publi-reportage. Pourtant la communication est omniprésente, de la presse municipale à la publicité des promoteurs en passant par la com' des starchitectes ! Cet ouvrage est le premier sur les liens entre politiques urbaines, vie citoyenne et data city. Il rassemble les contributions d'analystes renommés et introduit le lecteur dans la « fabrique communicationnelle » du monde des villes.
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Les Arènes totalitaires-Hitler, Mussolini et les jeux du stade
Daphné Bolz
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 1 Juillet 2016
- 9782271091000
À la fois fête des peuples et fête de la beauté, les Jeux olympiques de Berlin ont été immortalisés en 1936 par Leni Riefenstahl. Mais comment les « dieux du stade » ont-ils contribué à l'affirmation des nazis sur la scène internationale ? Et comment comprendre l'incroyable puissance fusionnelle de ces célébrations politico-sportives ? À partir d'archives inédites, Daphné Bolz montre comment les régimes d'Hitler et de Mussolini ont soumis le sport à leurs objectifs de propagande. L'architecture des stades fut mise au service d'un univers symbolique mêlant mythologie de l'Antiquité et signes de la modernité. Daphné Bolz décrypte les codes de cette esthétique destinée à mettre en scène le triomphe de l'Homme nouveau par et dans le combat sportif. Une étude ambitieuse qui éclaire la genèse de la « religion fasciste ».
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Fin de la philosophie politique ? ; Hannah Arendt contre Léo Strauss
Carole Widmaier
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142146
Que valent les formes de pensée traditionnelles face à l'apparition des régimes totalitaires ? La démocratie a-t-elle présenté des lacunes favorisant l'émergence en son sein de tels régimes ? Que devient l'idéal de progrès, de bonheur et de liberté des citoyens ? Leo Strauss et Hannah Arendt ont tous deux affronté ce dilemme et posé la question de la portée de la philosophie politique. C'est leur démarche, strictement parallèle mais radicalement opposée, que Carole Widmaier confronte dans une étude stimulante : du constat de la crise à leur parcours dans l'histoire de la pensée et à leur rapport respectif à la tradition et à la modernité. Tandis que Strauss invite à réhabiliter l'idée classique d'une nature humaine, Arendt montre la nécessité d'abandonner cette idée pour approcher l'existence humaine et ses différentes modalités. D'une part la défense d'un mode de vie philosophique retiré, la recherche de la vérité, de l'autre le « souci du monde » et l'attention à l'événement. Une réflexion salutaire pour affronter les maux de la modernité et s'ouvrir au changement politique.
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Elizabeth Anscombe ; l'esprit en pratique
Valérie Aucouturier
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142085
Elizabeth Anscombe (1919-2001) est l'une des grandes philosophes britanniques du XXe siècle. Influencée par Aristote et la scolastique médiévale, mais surtout par son maître Ludwig Wittgenstein, elle a renouvelé les débats en philosophie de l'action et en philosophie morale. L'action est un sujet de perplexité pour le philosophe car, irréductible à un mouvement sans agent, elle engage une volonté, des intentions et des valeurs morales. Elle se situe donc entre philosophie de l'esprit et philosophie morale : préciser le rôle de la volonté et des intentions dans l'action nous éclaire sur les degrés de responsabilité - en particulier morale - de l'agent. Dès lors, comprendre comment s'intriquent la spontanéité de l'action et sa dimension téléologique devient un enjeu majeur de la philosophie. L'esprit en pratique explique pourquoi la philosophie de l'esprit selon Anscombe doit opérer un détour par la philosophie de l'action et décrire le « mental » dans ce qu'il a de visible. Mais aussi pourquoi toute considération sur l'éthique impose de s'appuyer sur une vision claire des motifs de l'action et du type d'agent qui en est le moteur. En s'inscrivant pleinement dans les débats actuels sur la subjectivité, l'intentionalité, la responsabilité, la philosophie d'Anscombe renouvelle en profondeur la notion d'intention.
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L'alimentation suscite aujourd'hui de multiples interrogations. Cet ouvrage se propose d'en faire le tour en exposant le plus simplement et le plus complètement possible l'état des connaissances scientifiques. Quels sont les déterminants du comportement alimentaire ? Comment les comportements alimentaires évoluent-ils au cours d'une vie ? Quels en sont les marqueurs culturels ? Les évolutions historiques ? Comment fabrique-t-on, et a-t-on fabriqué au cours de l'histoire, les aliments ? Comment les conserve-t-on ? Comment gérer les ressources ? Quels sont les différents systèmes alimentaires ? Qu'en est-il aujourd'hui des questions de famine ? Quelles relations entretiennent la nutrition et la santé ? Comment gérer les risques alimentaires dans des filières industrialisées ? Quel encadrement juridique pour l'alimentation ? Quels liens entre l'alimentation, l'environnement et l'occupation du territoire ? C'est à toutes ces questions, et à bien d'autres, que répond cet ouvrage, en 127 chapitres. L'alimentation exige la pluridisciplinarité, aussi les auteurs rassemblés viennent-ils de communautés aussi diverses que les sciences humaines et sociales, les sciences biologiques et médicales, les sciences des aliments, et les sciences environnementales. Un panorama complet pour tout comprendre aux enjeux de l'alimentation au xxie siècle.
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Inventeur du ciné-transe, cinéaste français inclassable, auteur d'environ 140 films dont les indépassables Moi, un Noir et Cocorico ! - Monsieur Poulet, Jean Rouch s'impose comme l'un des grands créateurs contemporains. Rouch « n'a jamais été vraiment identifié comme appartenant à la communauté des cinéastes professionnels. C'était un franc-tireur. Un ethnologue cinéaste... Un farceur sympathique », écrit Michel Marie dans sa Préface. À quel genre appartiennent ses oeuvres? Documentaire ou fiction? Quelle est la part d'improvisation? Quels choix techniques sont privilégiés? Quelle parenté réelle ces films entretiennent-ils avec la Nouvelle Vague? Quelle est sa postérité : Pasolini, Depardon? Maxime Scheinleigel, familière de l'univers de ce cinéaste, nous offre ici une monographie nourrie et sensible de Jean Rouch, un esprit universel au carrefour des cultures.
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Los angeles - le mythe americain inacheve
Cynthia Ghorra-gobin
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 22 Mai 2013
- 9782271078629
Los Angeles n'est pas une ville comme les autres. Malgré des conditions hostiles, naturelles ou liées à son développement - secousses sismiques, approvisionnement en eau difficile, pollution, gigantisme... -, elle témoigne en effet de la volonté de ses 15 millions d'habitants d'en faire la métropole de l'Ouest américain, puis de l'intégrer au club des métropoles mondiales. La deuxième ville des États-Unis représente un poids économique indéniable, axé principalement sur les industries de haute technologie, mais aussi un poids culturel comme capitale mondiale du cinéma qui tout au long du xxe siècle a réussi à exporter L'american way of life. D'une manière ou d'une autre, la ville fait rêver tout en s'affranchissant des clichés traditionnels. Mais paradoxalement, plus la ville s'étale sans notion de limites, plus elle exprime au travers de la violence exercée dans son espace public ce désir d'un centre qui, en faisant référence à la mémoire historique de son peuplement, matérialiserait l'identité d'une société désormais multiethnique. Cynthia Ghorra-Gobin nous fait comprendre avec clarté l'histoire exemplaire et les enjeux de cette mégapole à l'aube du xxie siècle.
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Le spectacle denature ; le theatre portugais sous le regne de salazar 1933-1968
Graca Dos Santo
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 8 Décembre 2020
- 9782271128102
Les pouvoirs, qu'ils soient politiques ou religieux, sont traditionnellement méfiants à l'égard du théâtre. Comment, pendant le presque demi-siècle (1926-1974) qu'a duré la dictature portugaise, cet art, qui puise son énergie dans le corps de l'acteur et le regard du spectateur, a-t-il alors survécu ? À la lumière de mémoires d'artistes, d'archives de metteurs en scène, d'articles de presse, Graça Dos Santos étudie la vie théâtrale et plus largement artistique sous le régime de Salazar. Sur fond des autres variantes européennes de dictature, elle analyse les particularités et l'évolution de la politique théâtrale du régime, qui préfère l'esquive à l'affrontement, la discrétion au bruit, la prévention à la répression. Partisan d'un art « façade de la Nation » qui maquille la réalité - concrétisé dans le Teatro do Povo, pâle copie du Théâtre du Peuple (Bussang) -, Salazar met en scène l'État nouveau, avec la complicité d'António Ferro, chargé de la Propagande. Malgré une oppressante surveillance, le théâtre évoluera de la soumission à la résistance, grâce au théâtre d'amateur et au théâtre universitaire, qui seront à l'origine du Théâtre indépendant annonciateur de la révolution des OEillets. Au fil des chapitres, l'auteur reconstruit le difficile parcours des divers protagonistes qui permirent que la rencontre entre la scène et la salle puisse se perpétuer. L'accent porté sur la législation théâtrale et la censure, les services de propagande, les conditions de vie des « gens du spectacle » souligne les mérites de ceux qui surent braver les interdictions. L'évolution multiforme de la pratique théâtrale sera un signe avant-coureur de la nécessaire démocratisation d'un pays qu'on avait voulu figer. Porteur de la double culture et de la double expérience de son auteur, ce livre ajoute un nouvel épisode à l'histoire du théâtre européen du XXe siècle.
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Dans les années I960, les Indiens nahuas d'une région du fleuve Balsas au Mexique, de tout temps réputés pour leur sens du commerce et leurs productions artisanales, réinventèrent la peinture sur amate, papier d'écorces battues qui servait jadis de support pour les manuscrits préhispaniques, ou codex. Le genre suscita des courants graphiques et des écoles villageoises, fort différents selon les communautés. Nourris des oeuvres collectives, certains peintres s'affranchirent avec le temps de l'esthétique communautaire, des attentes du marché touristique et des demandes officielles. D'artisans, ils devinrent artistes et leurs oeuvres sont désormais présentes dans des galeries de la capitale et des États-Unis. Mais en 1990, cette success story est en péril lorsqu'un projet de barrage hydroélectrique menace d'engloutir une partie de leur territoire et de déplacer quelque 40 000 personnes. Contre cette mort annoncée, les habitants se mobilisent en recourant en particulier à leur art de l'image et font annuler le projet - victoire sans précédent au Mexique -, à l'occasion de la célébration de la découverte de l'Amérique en 1992. En choisissant de faire l'anthropologie du peintre indien et de son art, de l'étude des techniques à leur transmission, Aline Hémond s'attache aux histoires de vie des peintres fondateurs qui « inventent la tradition » et de nouveaux rapports sociaux et symboliques intégrés au tissu communautaire. Elle éclaire également la nature des catégories mentales mises en jeu, et montre les dimensions culturelles de l'espace figuratif. Enfin, elle cerne les reformulations identitaires et territoriales auxquelles a donné lieu ce combat contre le projet de barrage, où se sont fabriqués identité et territoire, comme dans l'amate.
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Le mouvement Dada a été fondé à Zurich par Tristan Tzara, Hugo Ball et Jean Arp et s'est manifesté sous des formes diverses mais toujours subversives, dans plusieurs pays. C'est à Paris qu'il allait atteindre son intensité maximale entre 1919 et 1923. Période brève mais marquée par de nombreuses publications, des manifestations et des expositions provocatrices ainsi que par le ralliement d'André Breton, Paul Eluard et Philippe Soupault, représentants d'une tendance qui devait conduire au surréalisme. Dada à Paris est l'ouvrage de référence sur ce mouvement. Nous vous proposons une édition entièrement revue, corrigée et augmentée de nombreux documents inédits.